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Citations sur Je suis vivant et vous êtes morts (36)

C'est une idée qui l'avait beaucoup frappé en lisant Hannah Arendt: que le but d'un État totalitaire est de couper les gens du réel, de les faire vivre dans un mode fictif.
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La rencontre de Dieu est à la maladie mentale ce que la mort est au cancer: l'aboutissement logique d'un processus morbide
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Interrogé par un journaliste sur son enfance, Mark Twain lui avait parlé de son frère jumeau, Bill. Bill et lui, bébés, se ressemblaient à tel point que pour les distinguer on leur nouait au poignet des rubans de couleurs différentes. Un jour, on les laissa sans surveillance dans la baignoire et l'un des deux se noya. Les rubans s'étaient dénoués. "En sorte, concluait Mark Twain, qu'on n'a jamais su qui était mort, Bill ou moi".
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Aussi loin qu'il remontât, il avait toujours, de tout son être, repoussé l'idée que ce qui lui arrivait pouvait être le fruit du hasard, d'une danse d'électrons privée de chorégraphe, de combinaisons aléatoires. Pour lui, tout devait avoir un sens et il avait vécu, scruté sa propre vie en fonction de ce postulat. Or de l'idée d'une signification cachée derrière tout ce qui advient on glisse fatalement à celle d'une intention. Lorsqu'on cherche à voir sa vie comme un dessin, on ne tarde pas à y voir aussi l'exécution d'un dessein et à se demander qui l'a ourdi. Cette intuition que nous éprouvons tous, plus ou moins honteusement, donne sa pleine mesure dans les deux systèmes de pensée : le premier est la foi religieuse, le second la paranoïa, et, pour les avoir expérimentés, il doutait de plus en plus qu'il y ait une différence entre les deux.
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Ce qu'il faut dans la vie, répétait Dick, c'est savoir réparer sa voiture. Pas n'importe quelle voiture, pas les voitures en général car rien n'existe en général. Il n'existe que des choses particulières, et celles qui se trouvent sur notre chemin devraient largement suffire à nous occuper. Tout le reste est dangereux. On commence par noter des répétitions saugrenue, imaginer des connexions rigolotes, et on se retrouve à croire qu'un dessein global régit tout, à vouloir le percer, bref on est devenu paranoïaque. Méfiez-vous, jeunes gens, il suffit de mettre un doigt dans l'engrenage. Et je sais de quoi je parle : c'est mon histoire.
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Le pouvoir, bien qu'il refusât de le reconnaître, l'attirait, mais certainement pas celui qu'exerce un cadre supérieur sur des cadres moyens. Quant au mode de vie des cols blancs, tel que la publicité le proposait en modèle à un pays depuis peu ahuri par sa prospérité, un habitant de Berkeley ne pouvait que juger grotesque le mouvement brownien de ces souriants robots encravatés, qui tôt le matin embaumaient du même after-shave leur train de banlieue et le soir, après s'être vainement agités, retrouvaient leurs maisons de banlieue, leurs épouses blondes et souriantes qui en leur tendant un Martini demandaient d'une même voix : "Alors, chéri, tu as eu une bonne journée ?"
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Ils aimaient bien qu’il leur passe de ces disques bizarres dont il avait une incroyable collection, et j’aime, pour ma part, imaginer qu’une de ces filles paumées de 18 ans, qui en a maintenant 40, deux divorces derrière elle, un brushing comme dans Santa Barbara, et travaille dans un gros cabinet d’avocats à Boice, Idaho, écoute quelquefois, le soir, en descendant son deuxième Tom Collins, un disque d’airs pour luth de John Dowland, qui est toute de même une petite phrase de Vinteuil plus privée que Jefferson Airplane et lui rappelle des épisodes confus, violents, de sa jeunesse et lui donne envie de pleurer.
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L'univers, c'est un type en train de verser de la bière dans un verre. Cela fait beaucoup de mousse, et notre monde à nous n'est qu'une bulle au milieu de cette mousse. Il arrive que certains, dans leurs bulles, entrevoient le visage du type qui verse de la bière, et pour ceux-là rien ne sera plus jamais comme avant. Voilà ce qui m'est arrivé.
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[Huxley] avançait qu'"être secoué hors des ornières de la perception ordinaire, avoir l'occasion de voir pendant quelques heures intemporelles le monde extérieur et l'intérieur non pas tels qu'ils apparaissent à un animal obsédé par la survie ou à un être humain saturé de mots et d'idées, mais tels qu'ils sont appréhendés, directement et inconditionnellement, par l'Esprit, constitue une expérience d'une valeur inestimable, ce que les théologiens catholiques appellent une grâce gratuite, non nécessaire au salut, mais utile en puissance et qu'il faut accepter avec gratitude si elle se présente".
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Interrogé par un journaliste sur son enfance, Mark Twain lui avait parlé de son frère jumeau, Bill. Bill et lui, bébés, se ressemblaient à tel point que pour les distinguer on leur nouait au poignet des rubans de couleurs différentes. Un jour, on les laissa sans surveillance dans la baignoire et l'un des deux se noya. Les rubans s'étaient dénoués.
"En sorte, concluait Mark Twain, qu'on n'a jamais su qui était mort, Bill ou moi".
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