Marie apprend, par la docteur Portes, qu'aux ministères de la Santé et de l'Intérieur, les réunions se succèdent. Mais là encore tout est mené très discrètement. Et pour l'instant, les médias ne semblent pas alerter. Ce qui étonne Marie dans ce monde où tout se sait avant même les personnes concernées. Mais peut-être est-ce la gravité de ce qui s'annonce qui rend prudents ceux qui opèrent dans l'ombre.
Marie replie les feuillets et les tient contre elle. Elle n'a pas redressé la tête durant toute la lecture. Autour d'elle, pas un bruit, à part quelques reniflements. Elle n'a pas la force d'affronter son équipe. Alors elle met la lettre dans son sac à ses pieds et sort de la pièce sans relever les yeux.
La voiture, surmontée du gyrophare allumé, prend immédiatement de la vitesse. Direction le 36. Pas le mythique quai des Orfèvres, non, le 36, rue du Bastion, dans le quartier des Batignolles. C'est là que la Crim' a déménagé depuis déjà deux ans. Rien de commun avec leurs anciens locaux, rien si ce n'est ce 36, un numéro en fait créé de toutes pièces, un clin d'œil à la "maison" du commissaire Maigret. Cinquante mille mètres carrés pour ce bâtiment où sont réunis la police judiciaire, le palais de justice et le parquet.
Le changement a été douloureux, mais Antoine et Marie reconnaissent qu'ils sont mieux pour travailler maintenant. Tout est ultramoderne, sécurisé et lumineux. Mais les souvenirs manquent.
Elle ne peut pas le jurer, mais elle sent qu'il l'écoute avec une grande attention. Ses yeux la pénètre mais elle ne parvient pas à déchiffrer ce qu'ils lui disent. Il y a malgré tout, un début d'échange et c'est l'essentiel.
Notre amitié était ma colonne vertébrale.
Le changement a été douloureux, mais Antoine et Marie reconnaissent qu'ils sont mieux pour travailler maintenant. Tout est ultramoderne, sécurisé et lumineux. Mais les souvenirs manquent.