Un protozoaire seul ne sert à rien. Ou à pas grand-chose.
Deux protozoaires, par contre… Les clubs de rencontre ne disposant pas d’internet dans ces temps reculés, le premier contact entre deux protozoaires a été long à venir. Mais un jour Gilbert a rencontré Josiane. Car il y avait des protozoaires mâles et des protozoaires femelles. La science contemporaine nous apprend que la reproduction de cette espèce était soit sexuée soit asexuée, ce qui est déjà la preuve de l’existence d’un grand doute universel. La science nous apprend aussi que cette sexualité était compliquée. Rien n’a vraiment bougé depuis, à ce niveau-là.
Les protozoaires s’éparpillaient, se croisaient quelquefois, prospéraient timidement, se perdaient dans des spéculations vaines ou dans des courants maritimes piégeux. Certains copulaient, mais sans vraiment avoir de mode d’emploi. Le coït était basique. Pas d’approche langoureuse, pas de souper au clair de lune, pas de drive-in pour aller niquer sur la banquette arrière de la voiture.
Au début, il n’y avait rien.
Ou pas grand-chose.
En fait, voilà… Au début, il n’y avait pas grand-chose.
Mais en quantité.
De l’eau, à profusion. Des cailloux, partout. Du sel, aussi. Du sel, oui ! Mais dans l’eau, le sel.
Au début, il y avait de l’eau, partout. Et elle était salée. Ce qui ne servait à rien. Les cailloux étaient au fond de l’eau, l’eau recouvrait tout. Les conséquences de cette salinité envahissante étaient minimes. L’eau n’était pas potable, c’est vrai. Mais il n’y avait personne pour la boire.
Tout le monde s’en fout, de la créativité et de la littérature. L’entreprise marche très bien sans. Même mieux. Nous avions bien le service du rewriting, mais nous avons dû externaliser. Y a aussi les deux correcteurs, mais ces deux guignols n’ont plus rien corrigé depuis notre réédition calamiteuse des Misérables version punk. Et sinon, y a cette pauvre cruche qui travaille à la compta’ et qui assomme tout le personnel avec sa poésie imbitable dans le magazine interne de la boîte. Mais sinon, pas un seul vrai écrivain à l’horizon.
Tout d’abord, quand on a la tronche d’un phallus, l’avenir ne s’annonce pas drolatique. Parce que l’ascidie a bien une gueule de sexe masculin. Et pas n’importe lequel : le plus banal, le plus flageolant, le plus flétri. Nous sommes très loin des appareils génitaux vindicatifs des stars priapiques de la pornographie. On a beau se persuader d’une certaine équité dans les processus de l’évolution, la dégaine de verge en mal d’érection de la bestiole ne pousse pas à l’enthousiasme.
Les mécanismes de la reproduction ne dépendent que d’une seule et même personne, une ode à l’onanisme généralisé. Mais, hélas, ce raisonnement ne tient pas. Malgré cette androgynie, l’ascidie blanche n’est jamais arrivée à s’autoféconder. C’est ballot, mais c’est la réalité. Depuis le début de l’histoire de l’humanité, les glandes génitales mâles de nos concombres des mers ne sont jamais arrivées à maturité au même moment que les glandes génitales femelles.
Les fidélités de Diane Brasseur aux éditions Points
Que ne dit-on pas contre les hommes infidèles... Salauds, lâches, hypocrites, égoïstes... L'ont-ils cherché ? Assurément. L'ont-ils tous mérités ? Ca reste à voir. Notre narrateur à 54 ans, un emploi, une famille. Ses semaines, il les passe à Paris en compagnie d'Alix, sa maîtresse, de 20 ans sa cadette. Ses week-ends, à Marseille, entouré de sa femme et de sa fille. La situation serait confortable, s'il n'était pas rongé par la culpabilité. A la veille de Noël, il décide qu'il doit faire un choix : sa femme ou sa maîtresse. Mais comment choisir quand on se sent tenu par des fidélités multiples ?
http://www.lagriffenoire.com/les-fidelites-209091.html
Virtuoso ostinato de Philippe Carrese aux éditions de L'Aube
Volturno Belonore, un homme dans la puissance de l'âge, règne sans conteste sur ses trois fils, sa jeune épouse et son village, San Catello, en Lombardie. Un soir de l'été 1911, une luxueuse voiture tombe en panne en bordure de son champ. Ses occupants lui demandent de l'aide. En échange de quoi, ils lui prédisent la fortune grâce au minerai enfoui dans son terrain. Hélas, la prédiction s'avère malédiction ; seul Marzio, le fils cadet, y échappera. du moins, à considérer que devenir virtuose au détriment de la passion amoureuse n'en fasse pas partie...
http://www.lagriffenoire.com/virtuoso-ostinato-268935.html
Dernier désir de Olivier Bordeçarre aux éditions le Livre de Poche
Mina et Jonathan Martin ont fui la ville et sa fureur consumériste pour une vie plus simple sur les bords du canal du Berry. Un jour, leur nouveau voisin frappe à la porte. Élégant, riche, spirituel, il se prénomme Vladimir et porte le même patronyme qu?eux. Une coïncidence qui amuse le couple. Seulement, Vladimir Martin a un comportement étrange : il copie le mode de vie des Martin, couvre leur fils et Mina de cadeaux, adopte l?allure de Jonathan, s?achète la même voiture, décore sa maison à l?identique? Jonathan se méfie, sa femme n'y voit que du feu. le nouveau venu ne leur veut-il que du bien ?
Avec un art maîtrisé du suspense, Dernier désir interroge nos aspirations secrètes dans une société de bonheurs factices.
http://www.lagriffenoire.com/dernier-desir.html
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