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EAN : 9780887761768
24 pages
Livres Toundra (30/11/-1)
4.7/5   5 notes
Résumé :
Dans le village où vivait Roch enfant, Saite-Justine au Québec, tous les garçons voulaient jouer au hockey comme leur héros, Maurice «Rocket» Richard. Chacun d'eux portait fièrement le chandail des Canadiens de Montréal arborant, comme un blason, le numéro 9 du Rocket. Mais un jour, le chandail du jeune Roch est devenu trop petit et trop usé pour qu'il puisse le porter. Sa mère lui en commande un nouveau dans le catalogue de la compagnie Eaton. Lorsque le colis tant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Pour cette critique, j'y ajoute quelques éléments contextuels et historique pour nos amis européens.

Cette histoire faisait partie d'une collection visuelle appelée "Éveil et merveilles", qui avait pour but d'instruire de manière ludique la jeunesse québecoise par le medium de la TV. Ce qu'il faut en savoir, c,est que les contes oraux comme c'est le cas pour cette histoire, font parti du patrimoine culturel des francophones d'Amérique du nord, qui ne pouvaient alors pas compter sur les livres, en raison de l'analphabétisme largement rependu.

Cette histoire est celle de Roch, un garçon des années 1950 qui, comme tous ses amis de l'époque, vénère un des plus grands joueurs de hockey de la ligue nationale, Maurice Richard, dit "the Rocket". le numéro 9 inspire beaucoup la jeunesse, car comme la grande majorité des joueurs d' hockey, les origines des joueurs québecois sont très modestes. Devenir un joueur du Canadien, c'est pratiquement devenir une princesse! Roch et ses amis portent tous le chandail numéro 9, mettent le ruban noir sur la palette de hockey comme le fait le numéro neuf...bref, ils savent tout du numéro 9!

Roch a bien grandi et il lui faut un nouveau chandail, qui se commande dans un catalogue. La maman de Roch fait bel et bien la commande du chandail, mais c'est avec une franche consternation que Roch déballe, non pas le bleu-blanc-rouge du Canadien, mais le bleu et blanc du Maple Leaf de Toronto! Horreur!*

* Pour ceux que ça intéresse, sachez que dans les années d'or du Hockey, les Canadiens de Montréal étaient des rivaux des Maple Leafs de Toronto, quoique pas aussi intensément qu'entre les Nordiques de Québec et les Canadiens de Montréal, parce que les deux équipes étaient majoritairement constituées de Québecois. Ajoutons à la rivalité Maples-Canadiens le facteur "rivalité Anglo-Franco", qui a toujours existé entre les canadiens.

Roch n'a pas le choix: il va devoir retourner sur la patinoire avec son chandail bleu de l'équipe adverse. Cependant, rien ne va plus! On ne le met plus sur la glace, on le confine au banc comme remplaçant. Et lorsqu'il a enfin l'opportunité de mettre un patin sur la glace, l'arbitre le siffle et lui donne une punition pour être arrivé trop vite sur la patinoire. "C'est injuste. C'est de la PERSÉCUTION! C'est à cause de mon chandail bleu!" crie Roch en fracassant son bâton. L'arbitre le siffle une nouvelle fois. Il argue qu'un bon jeune homme ne se met pas en colère et qu'il n'a pas a faire la loi ici. Il l'envoie à l'église prier le bon Dieu.*Mais Roch prie pour que des mites viennent manger son chandail et le délivre de la discrimination dont il est victime.

* Oui, en 1950, la province est encore très pieuse et l'Église contrôle presque tout, jusqu'à la révolution tranquille des années 60-70, qui coupe drastiquement le nombre de croyants et les pouvoirs qu'elle avait sur la vie des gens. Aujourd'hui, l'État québecois est laïc et l'Église poursuit son déclin.

Ce n'est pas une histoire compliquée, mais c'est une histoire riche en culture de chez nous, la Belle Province. Entre 1950 et 2020, les différences sont considérables en raison de la révolution tranquille et de la rapide montée du savoir depuis. Si vous voulez une histoire typiquement québecoise, cet album rigolo en est une!
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Quand l'écrivain Roch Carrier fit paraître son album jeunesse le chandail de hockey, en 1979, il ignorait que celui-ci deviendrait l'un des livres phares de la littérature canadienne et qu'un court métrage (que je vous invite à visionner) serait réalisé à partir d'un de ses souvenirs d'enfance. Non, il n'en avait aucune idée, et pourtant c'est ce qui arriva.

Je l'ai relu récemment avec le même plaisir que lorsque j'étais libraire et que je le conseillais. L'album est toujours aussi sensible, réaliste et coloré. Et il donne envie de connaître Maurice Richard aux jeunes qui n'ont qu'une pale idée de la notoriété de ce dernier, car le numéro 9 des Canadiens de Montréal était le héros de leurs grands-parents et arrière-grands-pères… il y a bien longtemps.

On comprend donc la déception du jeune Roch Carrier quand sa mère ouvre le colis en provenance de Toronto, lequel ne contient pas un chandail des Canadiens de Montréal et plus spécifiquement du numéro 9, mais des Maple Leafs de Toronto, l'équipe rivale détestée par tous les jeunes Québécois de son âge.

Un livre savoureux. Jusqu'à la dernière phrase. Un livre qui n'a presque pas vieilli malgré ses 40 ans, et qu'on devrait continuer à offrir largement. Il contribue à la création et à la solidification des liens intergénérationnels. Et bien plus.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Les hivers de mon enfance étaient des saisons longues ,longues. Nous vivions en trois lieux: l'école, la maison et la patinoire; mais la vraie vie était sur la patinoire. La vraie force était sur la patinoire. Les vrais chefs se manifestaient sur la patinoire.
L'école était une sorte de punition. Les parents ont toujours envie de punir les enfants et l'école était la manière la plus naturelle de nous punir. De plus, l'école était un endroit tranquille où l'on pouvait préparer les prochaines parties, dessiner les prochaines stratégies.

Quant à l'Église, nous trouvions là le repos de Dieu: on y oubliait l'école et l'on rêvait à la prochaine partie de hockey. À travers nos rêveries, il nous arrivait de réciter une prière: c'était pour demander à Dieu de nous aider à jouer aussi bien que Maurice Richard.
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