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Critique de michfred


Jean-Claude Carrière doit avoir quelques accointances avec les dieux de l'Inde pour les mettre ainsi à notre portée..un peu Ganesh pour l'humour, un peu Krishna pour la puissance d'évocation...Son adaptation théâtrale du Mahabharata tient du miracle: un des plus grands et beaux textes de l'Inde simplifié, éclairci et donné comme un cadeau à lire, et à voir dans la plus aboutie des mises en scène, celle de Peter Brook dans son merveilleux théâtre des Bouffes du Nord..

Le Mahabharata a été mon feuilleton et ma vie pendant 4 semaines extraordinaires: tous les jeudis, pendant 3 semaines, le temps s'arrêtait et avec toute une bande de copains dans le même état de transe que moi, nous allions vivre les aventures du bel Arjuna (Vittorio Mezzogiorno) , écouter les sages préceptes du grave Bhishma (Sotigui Kouyate) ,éprouver la détermination de Karna (Bruce Myers) ou rire des facéties de Ganesha (Maurice Bénichou) ou de celles de Bhima (Mamadou Dioumé)...

Comme des enfants, nous attendions ces 3 heures hebdomadaires avec délice et impatience...Quel vide prévisible quand, les 3 semaines écoulées, nous n'aurions plus à faire sagement la queue devant les portes des Bouffes du Nord pour vivre la suite des péripéties de nos héros (devenus) familiers..

Aussi, quelle divine surprise, à la fin de la troisième et dernière représentation , d'apprendre qu'il y avait, huit jours plus tard, une représentation exceptionnelle de 9H (plus entractes) - toute une journée de bonheur théâtral où nous pourrions revoir, sans rupture, les trois parties du Mahabharata..

Quelques-uns d'entre nous ont calé -plus à cause de l'inconfort des coussins mis au sol ou des banquettes rudes des Bouffes du Nord- mais vaillamment certains, dont votre servante, se sont rués sur cette ultime occasion de revivre l'envoûtante magie...

Pas déçue: j'en ai encore le coeur qui bat! Mon seul regret: ne pas l'avoir découvert au festival d'Avignon où la pièce de 9h s'achevait dans le paradis - une petite île sur le fleuve-au soleil levant, parmi les Dieux et les héros, enfin réconciliés après leur âpre guerre.

J'ai louablement essayé de lire le vrai Mahabharata après cette découverte passionnante mais je m'y suis cassé les dents: trop touffu, trop complexe, j'ai vite perdu le fil et me suis égarée dans cette formidable jungle..

Reste un amour inconditionnel de l'Inde -que j'espère concrétiser un jour par un voyage- et une lanterne magique d'images et de visages qui m'emportent dans leur tourbillon dès que je relis l'un des trois tomes..

Mahabharata : les cinq syllabes magiques d'un long envoûtement!




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