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EAN : 9782221049914
380 pages
Robert Laffont (16/12/1986)
4/5   19 notes
Résumé :
Le succès incroyable de L’Épervier de Maheux (Goncourt 1972, deux millions d'exemplaires vendus) plongea Jean Carrière dans une dépression nerveuse dont il mit quinze années à sortir. Les Années sauvages, récit qui voit un homme redémarrer sa vie à 50 ans après l'avoir gâchée, marque le deuxième volet de l’œuvre de Jean Carrière, désormais apaisé. Les cinq romans qui composent ce recueil sont marqués par cette blessure, celle de la nostalgie de l'enfance, de la quêt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Les années sauvages, parenthèse enchantée dans la mémoire du narrateur, mais également symbole d'un abandon qui n'aura jamais été digéré. Roman magnifique de Jean Carrière, à la fois roman d'amour, passion ardente ou émoi d'adolescent, mais également roman historique se déroulant en partie pendant la seconde guerre mondiale.
Livre formidablement bien écrit, semé de réflexion sur la vie, l'existence.
La littérature mais surtout la musique sont des personnages à part entière, présent tout du long, références distillées suivant l'état d'esprit des protagonistes.
La famille, la trahison, l'amour, le destin, la fuite, autant de thèmes mêlés qui vous toucheront sans doute.
En tout cas, cette lecture m'a donné envie de redécouvrir un autre livre de cet auteur "L'épervier de Maheux", prix Goncourt 1972.
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1972, Jean Carrière connait la gloire avec "l'épervier de Maheux", il a 40 ans et c'est le prix Goncourt, la course aux salons littéraires, aux plateaux de télévisions et à la violence d'une société parisienne en mal de nouveauté vite oubliée.Les critiques toujours empressés de mettre les gens dans de vilaines petites cases le déclarent "écrivain régionaliste" ce qui est faux et malheureusement occultera toute son oeuvre future.
Il lui faudra plusieurs décennies pour s'en remettre, cloîtré chez lui dans son cher pays cévenol, entouré de souvenirs d'enfances illuminés par la musique et le parfum de la garrigue. Après sa traversée du désert , Jean Carrière écrit avec une sérénité retrouvée " Les années sauvages". Ces années avant l'âge adulte celles qui nous font un trou au coeur lorsqu'on y pense, celles ou l'on est pas tout à fait adulte, encore enfant.
Et c'est bien d'enfance dont nous parle cet écrivain merveilleux, à la plume si fragile, délicate, qui nous raconte les premières fois "tout n'existe qu'une seule fois, la première.Tout est brûlé par l'émerveillement que j'ai connu autrefois, dans ce paradis, avant mes dix-sept ans. Depuis c'est l'enfer."
Le héros, éternel "adulescent", va raconter au seuil de ses 50 années bien entamées, les chemins empruntés, perdus, ratés, oubliés entre deux dates :ses 15 ans en 1944 et sa rencontre avec une très jeune femme en 1980, qui servira de catalyseur aux souvenirs perdus et regrettés.
L'écrivain répétait souvent ce vers de René Char: "Vivre, c'est s'obstiner à achever un souvenir "
Et c'est exactement à cela que s'acharne le personnage (auto-biographique) "des années sauvages".

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Un de mes romans préférés de Jean Carrière car j'y trouve tout ce que j'aime chez lui, ses références autobiographiques, l'enfance, l'adolescence, les premières choses vécues qui ne reviendront jamais telles quelles, la fuite du temps, les Cévennes. Son écriture, riche, porte avec tellement de puissance tous ses sentiments que je suis ébloui à chaque page, par exemple l'arrivée dans la maison de sa mère, les ronces, les conserves et le message de mise en garde contre le botulisme. En plus, dans ce roman, il insère une histoire d'amour positive qui ajoute encore à la plénitude ressentie en le lisant.
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« Et maintenant nous nous aimions comme dans les romans à l'eau de rose ou les contes de fées. » (117)

Jean Carrière qui écrit un roman d'amour ? Et oui… avec dépouillement, fragilité, sans masquer sa vulnérabilité. Jean Mouraille est désarmant. Si les romans de Carrière sont pleins de Jean Carrière, passagèrement irritant, même quand on l'aime, par ses éléments autobiographiques récurrents (un père musicien, la nostalgie des premières sensations, la fuite du temps), il y a derrière un travail et une maturation incontestables. Ici, le symbolisme est plus affirmé, plus travaillé. Les obsessions sont exprimées avec plus de lumière, de fluidité et de beauté que dans ses romans précédents. Cette « île heureuse perdue au large des forêts », ce refuge sauvage, rappelle furieusement la caverne des pestiférés, mais sur un mode totalement renouvelé.

« La terre avait brûlé et rien n'y repousserait plus, nous étions tous condamnés à un exil futur où les printemps ne fleuriraient plus avec leur naïveté d'autrefois. » (163)

En ces temps où l'on assassine les trublions du rire, cette phrase a des résonances profondes. Jean Carrière questionne sans fin notre « désastre d'exister », les « instants de grâce et leur précarité », le fait d'être vivant. Sa lucidité, ses errements, sa férocité douloureuse, lâchent un peu de terrain devant l'amour, puis reviennent, toujours taraudant. Par sa flamboyante souffrance d'être au monde, Jean Carrière me guérit de tout…
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Un livre que l'on apprécie de lire quand on a 50 ans. Cet homme a délaissé la vie et s'y replonge dans la cinquantaine, c'est un tourbillon de nature, de sentiments, de vraie vie, une histoire palpable, une résurrection. Tout cela avec la famille omniprésente, la musique, les oeuvres littéraires. Une rencontre étourdissante au fin fond de la lozère
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critiques presse (1)
Bibliobs
14 juillet 2011
Ce roman bouleversant n'a pas été lu à sa sortie en 1994. Il est temps de redécouvrir Jean Carrière, celui que Serge Velay, responsable de cette réédition, qualifie si bien de «Sisyphe têtu»
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je me souviens de l'effet que m'avait produit le Quatuor en fa de Maurice Ravel. Et la Sonatine, plus encore. Ravel vous surprend, vous précipite dans le fil d'un discours déjà commencé, comme si vous ouvriez une porte sur une personne en pleine confidence fiévreuse - et vous savez immédiatement de quoi il est question, vous savez que quelque chose de grave et d'irréparable est déjà arrivé, le musicien n'a pris ni la peine ni le temps de vous y préparer. Ce début "en l'air", qui vous arrache au vol sur le quai comme un train lancé en pleine vitesse, me... m'empoignait avec la force d'une terrible découverte. Je crois, avec le recul, que c'était la découverte du Temps, dans son effrayante volatilité, et cette hâte déchirante avec laquelle une personne sur le point de mourir vous agripperait par le col pour vous dire : vite, vite, je n'ai que peu de temps pour vous raconter mon histoire, qui est aussi la vôtre... Tout est perdu, tout est perdu, mais je ne peux disparaître sans l'avoir dit, sans avoir parlé...
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Faulkner me rendait fou. J'ai lu et relu je ne sais combien de fois "Le Bruit et la fureur", "Lumière d'août", "Absalon ! Absalon !", "Tandis que j'agonise". Bataille contre le temps d'une sauvagerie inouïe. Proust, aussi sympathique qu'il me parût, me laissait sur ma faim. En fait, j'avais besoin que le sang coule. Chez Proust, c'était plutôt le thé qui coulait, et les mondanités d'un snob ne faisaient pas le poids devant les hurlements de l'idiot Benjie à qui je finirais par ressembler. (241)
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On s'est mis à table, moi à la droite de Mike, et à ma gauche une superbe fille qui sentait le musc et la savonnette et avait déchaussé son pied pour le passer sur ma cheville. La table était abondamment garnie.
Entre les orteils de la jeune Martine qui s'activaient sur ma cheville, je parlais un anglais misérable.
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"Tout n'existe qu'une seule fois, la première.
Tout est brûlé par l'émerveillement que j'ai connu autrefois, dans ce paradis, avant mes dix-sept ans.
Depuis c'est l'enfer."
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J'ai demandé à Louise si nous chanterions encore tous les deux dans la nuit, et elle m'a répondu : "Bien sûr..."
a partir de là, tout s'est emballé très vite. On s'est baigné au milieu des marais, mais dés qu'on touchait le fond du pied, on sentait une vase molle nous glisser entre les orteils.
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Video de Jean Carrière (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Carrière
Jean Giono, du côté de Manosque. entretiens avec Jean Carrière
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