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Le protectorat de l'ombrelle tome 1 sur 5
EAN : 9782253134886
432 pages
Le Livre de Poche (18/04/2012)
4.05/5   718 notes
Résumé :
Alexia Tarabotti doit composer avec quelques contraintes sociales. Primo, elle n’a pas d’âme. Deuxio, elle est toujours célibataire et fille d’un père italien, mort. Tertio, elle vient de se faire grossièrement attaquer par un vampire qui, défiant la plus élémentaire des politesses, ne lui avait pas été présenté. Que faire ? Rien de bien, apparemment, car Alexia tue accidentellement le vampire. Lord Maccon – beau et compliqué, Écossais et loup-garou à ses heures – e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (281) Voir plus Ajouter une critique
4,05

sur 718 notes
J'ai adoré. C'est frais, très drôle, piquant, on y trouve le côté surnaturel, avec une pointe d'attitude « so british » et une enquête palpitante. Beaucoup de choses que j'aime dans un seul roman ! Je l'avais découvert sur le blog de la tête dans les livres et j'avais été très tenté par le résumé mais aussi pour sa critique. Je n'ai pas longtemps hésité avant de me décider à acheter le tome un et je ne suis spas du tout déçue. J'ai déjà le projet d'acheter tous les tomes de la série.

On entre tout de suite dans l'histoire. Pas de tergiversation. Et ça, j'apprécie énormément. C'est un lien direct avec le caractère d'Alexia, notre jeune héroïne : mordante et sans détour. J'ai accroché immédiatement. Débrouillarde avec du répondant, intelligente, franche, elle en impose. Pourtant, la vie n'a pas forcément était clémente avec la jeune anglaise d'origine italienne (ce qui est un peu mal vu dans la société britannique de l'époque – à cause de son teint pas assez blanc porcelaine…). Née sans âme, son père est mort quand elle était très jeune, sa mère à cause du physique exotique de sa fille et de son caractère l'a vite mis « au placard » la faisant devenir vieille fille… Son beau père est courtois mais il ne pense qu'à l'argent et ne trouve pas sa belle fille agréable. Pensez-vous, elle réfléchit et a du répondant… Ses demi-soeurs sont plus sympathiques mais elles sont la caricature même de la jeune fille de la bourgeoisie : ne pensant qu'à l'apparence, aux potins en tout genre et à l'argent… Bref, pas forcément le cadre idéal pour s'épanouir. Et pourtant, Alexia ne se laisse pas aller. C'est qu'elle a de la ressource, la jeune dame !

Du coup, le récit est très proche du caractère d'Alexia, même si elle n'en est pas la narratrice. L'enquête commence ainsi dire dès les premières pages et au fil des investigations de notre héroïne nous apprenons à découvrir la nouvelle société anglaise qui a assez bien intégré les surnaturels. Je ne me suis pas ennuyée même si certains passages trainés un peu en longueur quelques fois, il y a une très bonne dynamique. On en apprend aussi beaucoup tout le long du récit ce qui permet de ne perdre aucun intérêt à la lecture. Sans compter les joutes verbales auxquelles Alexia aime s'adonner et qui sont très souvent hilarantes.

Le duo Alexia/Connall y est pour beaucoup. le comte loup-garou n'a pas forcément l'habitude de rencontrer des jeunes femmes comme Alexia, sans compter qu'elle n'est pas un loup-garou elle-même. Son attitude complètement paumée à certains moments est tout simplement adorable. Mais il est loin de se laisser faire. J'ai aussi beaucoup aimé son duo avec son Beta. le professeur est une crème et l'opposé de son Alpha. Encore une très bonne dynamique.

Quant à l'enquête en elle-même, elle nous prouve que la peur et l'incompréhension sont encore une fois de plus les choses les plus terribles qui soient. Car les « méchants » de l'histoire sont bien plus des monstres que ceux qu'ils pourchassent. de ce point de vue là, j'aime beaucoup ce que l'auteur ait décidé de nous montrer que les surnaturels sont des être à part entière et qu'ils sont bien décidés à s'intégrer. La discrimination de certains est révoltante mais on peut la comprendre. Tout n'est pas blanc ou noir. du coup, même si le récit est drôle, piquant, charmant… il garde néanmoins une touche de sérieux et traite de sujets assez universels sans les tourner en dérision.

J'ai passé un excellent moment et j'espère lire la suite des aventures d'Alexia très prochainement.
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Présentée comme étant le top du top en matière de bit-lit un peu plus « adulte » que les « Twilight » et compagnie, la série du « Protectorat de l'ombrelle » de l'auteur américaine Gail Carriger bénéficie depuis un moment déjà de critiques extrêmement élogieuses qui m'ont finalement poussée à sauter le pas et à découvrir « Sans âme », premier opus des aventures d'Alexia Tarabotti. Il faut dire qu'un roman parvenant à mêler steampunk, vampires, loups-garous et la bonne société londonienne du XIXe siècle, autant dire que ça ne se voit pas souvent, aussi difficile de résister à la tentation. Me voilà donc lancée dans les aventures de cette vieille fille (bon, vingt-six ans seulement, mais nous sommes à l'époque victorienne après tout...) mi-anglaise mi-italienne, au caractère bien trempé et possédant la capacité peu commune d'annihiler les pouvoirs de tout être surnaturel amené à rentrer à son contact. Et oui, dans cette société anglaise où vampires, loups-garous, fantômes et autres font désormais partis du paysage et possèdent même des représentants au sein du conseil royal, Mademoiselle Tarabotti à l'extrême particularité d'être ce qu'on appelle une « paranaturelle ».

Difficile de ne pas se laisser rapidement prendre au jeu de l'auteur qui reprend ici la plupart des clichés de la bit-lit traditionnelle pour nous les resservir à sa sauce, soit avec beaucoup d'auto-dérision. le ton du roman se fait ainsi généralement léger, voire humoristique, tandis que l'on assiste à la succession de pétrins dans lesquels notre héroïne semble adorée se fourrer. Il est toutefois dommage que l'intrigue de ce premier tome (l'enquête menée afin d'expliquer les mystérieuses disparitions d'êtres surnaturels) n'apparaisse rapidement que comme un simple prétexte pour évoquer le chassé-croisé erotico-amoureux auquel se livre la pas si vertueuse et innocente que ça Alexia et le séduisant et impétueux Lord Maccon (loup-garou de son état). Certes, le duo fonctionne à merveille et parvient sans mal à nous arracher des sourires, mais certaines scènes assez cocasses m'ont, en ce qui me concerne, parue assez incongrues (parce que oui, lorsqu'on se retrouve enfermé par des psychopathes, le bon sens dicte d'essayer de mettre au point un plan plutôt que de batifoler à tout va et de s'extasier sur la plastique irréprochable de son compagnon d'incarcération...).

On pardonne cela dit vite ces quelques petits défauts, l'univers dépeint par l'auteur étant très enthousiasmant et les personnages attachants, à commencer par cette vieille fille à la langue bien pendue qu'on pourrait être tenté de trouver agaçante mais pour laquelle on éprouve au final beaucoup de sympathie. C'est décidé, j'enchaîne rapidement avec le tome suivant !
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Déjà, je n'aime pas les romances. Or, ce roman n'était absolument pas censé être une romance. Et je l'avais choisi parce qu'il est recensé comme relevant de la mouvance steampunk - vous aurez peut-être observé que question steampunk, je suis souvent déçue, mais je reste inlassablement à la recherche de quelques perles. D'autant que ma dernière lecture steampunk, Machines infernales, s'était montré à la hauteur de mes attentes. Certes, comme j'ai lu le guide steampunk d'Étiennne Barillier, je ne m'attendais pas à un chef-d'oeuvre avec Sans âme, et, pour dire la vérité, j'étais surtout, après un véritable marathon théâtre durant l'année 2020, soucieuse de me divertir sans avoir à trop réfléchir. Là-dessus, pour une fois, je ne me suis pas totalement trompée - je possède pourtant une sorte de talent inné pour choisir le livre qui demande trois fois, voire dix fois plus de cerveau que d'ordinaire quand je cherche quelque chose du genre lénifiant (ma prochaine critique ne fera que le confirmer). Pas tout à fait trompée, disais-je. Car si je n'ai carrément pas eu à réfléchir, ce qui m'allait très bien, j'ai été assez peu divertie. Enfin quoi, on m'annonce des mystères avec des vampires, des loups-garous et autres créatures étranges dans un Londres steampunk, et je me retrouve avec deux tourtereaux qui ne cessent de s'embrasser et de se tripoter de toutes les façons possibles ! Moi qui déteste les romances ! Argh !


Donc, Sans âme, c'est l'histoire d'Alexia Tarabotti, une vieille fille de vingt-huit ans, de surcroît d'origine italienne, au teint trop mat et au nez trop long, ainsi qu'au caractère un peu trop bien trempé pour être considéré comme bonne à marier. Et elle n'a pas d'âme (on appelle ça être "paranaturel"), ce qui lui donne un gros avantage vis-à-à-vis des êtres surnaturels : son absence d'âme lui permet d'annuler leurs pouvoirs par simple toucher. Elle est recensée dans un registre comme telle, et donc aucun loup-garou ou vampire ne s'aviserait de l'attaquer. Or, elle est bel et bien attaquée par un vampire au comportement quelque peu bizarre lors d'une soirée mondaine (elle s'en sort grâce à son ombrelle, n'ayez crainte).


On est donc dans l'urban fantasy plus que dans le steampunk (même si le steampunk va se faire plus présent vers la fin), et dans l'intrigue policière. Sauf que l'intrigue policière est peu développée, parce que, comme je l'ai fait remarquer avec force subtilité plus haut, c'est l'histoire d'amour d'Alexia avec le chef du B.U.R. (sorte de Scotland Yard des affaires surnaturelles) qui prend le dessus sur tout le reste. Oui, le texte (pas très bien écrit ou traduit, difficile de trancher) joue sur ses nombreux traits d'humour. Seulement un trait d'humour toutes les trois lignes, c'est fatigant à la longue. Oui, Alexia possède une personnalité très peu anglo-victorienne et censée faire le sel du roman. Seulement, c'est un peu fatigant à la longue. Les longues pages où le comte de Woosley et Alexia se tripotent et s'embrassent avec la langue (ça fait partie de l'humour distillé dans le roman) s'éternisent, et c'est fatigant à la longue. Sans que ça n'apporte rien au texte, sinon donner l'impression que le roman a été écrit de façon très formatée, pour un public-cible précis, à tendance young adult.


Donc, bon, oui, ça se lit, mais j'ai quand même fait des pauses d'un jour ou deux tellement l'intrigue n'avançait pas. Donc question divertissement, je pense pouvoir trouver mieux. Quand à l'histoire à proprement parler policière, elle est tellement convenue que je suis restée nettement sur ma faim. le pire est que j'envisage quand même vaguement de lire la suite, car, enfin... c'est quoi cette histoire de décorations en forme de pieuvres ??? Et voilà comment on se fait avoir par une vague allusion à Lovecraft alors qu'on n'a pas aimé un roman (et qu'on est persuadé que même si le truc des pieuvres est expliqué dans les romans suivants, on va être déçu)... Argh ! Argh ! Argh !!!

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Avant de débuter ce billet je tiens une nouvelle fois à remercier le site Babelio pour ce partenariat via le concept Masse Critique ainsi que les Éditions "Livre de Poche".

Étant devenue fan de deux sortes de lectures n'ayant à priori rien à voir ensemble ma curiosité m'a poussé à m'intéresser à ce titre proposant une fusion quelque peu atypique de deux mes mondes de prédilection et d'évasion. Qu'allait bien pouvoir donner cet hybride littéraire faisant frayer ses personnages dans une intrigue se déroulant dans une époque révolue présentant des règles de bienséance désuètes mais non dénuées de charme face à un univers d'urban fantasy peuplé de Loup-Garou, vampires et autres fantômes?

Ce récit débutera de manière pour le moins assez humoristique au vu de la tournure que prendront les choses malgré le drame se jouant. Mademoiselle Tarabotti en cherchant désespérément à échapper à l'ennui d'un bal de plus profitera d'un subtil stratagème pour s'isoler à l'écart de tous afin de déguster son thé et une part de tarte à la mélasse, c'est à cet instant qu'elle subira une tentative d'agression par un jeune vampire ignorant à qui il s'attaquait. La jeune femme dite "Sans âme" et traitée très officiellement de vieille fille tuera accidentellement son pauvre agresseur et attirera par la même occasion diverse réactions en chaine sur sa modeste personne. Cet enquête sera confiée au très austère mais néanmoins efficace Lord Maccon chef du BUR (bureau des registres des non naturels) et Loup garou Alpha de son état quant à découvrir qui était ce vampire en question, pour quelles raisons ignorait-il les règles élémentaires quant à se nourrir et enfin pourquoi avoir attaqué la seule personne dont ce dernier et ses autres congénères ne pourraient jamais se nourrir? L'ignorance à ses limites....Mademoiselle Tarabotti se verra donc devenir le centre d'intérêt de diverses factions surnaturels que cela soit le BUR ou plus particulièrement Lord Maccon ainsi que la ruche vampirique menée par l'une des reines vampires les plus vieilles et influentes du pays. Entre découvrir le ou les personnes tirant les ficelles sur les disparitions de vampires et garous de ces dernières semaines et gérer sa houleuse coopération avec le loup Alpha Lord Maccon, lady Tarabotti aura fort à faire. Que va bien pouvoir donner une collaboration entre une lady Paranaturelle fouineuse n'ayant pas sa langue dans sa poche et un Surnaturel vieux loup Alpha aussi attiré qu'exaspéré par cette dernière?

Tout d'abord et au risque de passer pour superficielle je vais aborder le choix de la couverture avant de parler du contenu. Pour ma part je la trouve très jolie comparé à celle utilisé pour "Orbit" et un peu plus en accord avec l'idée que je me faisais d'Alexia, c'est donc pour moi une sélection judicieuse et esthétique.
Bon passons à présent aux choses sérieuses.
Dès le premier chapitre le ton sera donné et l'auteur maintiendra cette ligne de conduite du début à la fin, ce livre sera donc ponctué d'un humour subtil et omniprésent servit par une plume très particulière car infiniment très soutenue, classe et qui, cerise sur le gâteau sera à la fois très fluide et agréable. Lors de la lecture on ressent que Gail Carriger prend beaucoup de plaisir à nous perdre dans son univers appartenant à l'époque Victorienne à la fin du XIX siècle, un renouveau commençant à pointer le bout de son nez quant à l'avancée des sciences, la modernité et les nouvelles technologies.
Que dire de ces personnages principaux?
Mademoiselle Alexia Tarabotti n'aura point à souffrir de la comparaison avec ses autres consoeurs peuplant le monde de la bit-lit, cette jeune femme bien que respectant les règles de bienséance dû à son époque se révélera être une femme de poigne pourvu d'un caractère très affirmé et n'hésitant pas une seconde à tenir tête à Lord Maccon sans sourciller. Qui dit urban fantasy pense systématiquement à pouvoir et celui possédé par Alexia sera pour le moins original et la sauvera plus d'une fois d'une mort certaine. Cette jeune femme catégorisé au BUR comme "Paranaturelle" ou "Sans âme" apportera son lot de révélations en temps et en heure. Mademoiselle Tarabotti de part sa personnalité hors norme m'a immédiatement fait sourire. Lady intelligente, bas-bleu pourvue de réparties subtiles et souvent hilarantes, cultivée et loin d'être fragile, passée dans l'art de se servir d'une ombrelle autrement que pour s'en abriter, Alexia est une vieille fille qui s'assume et ne fait pas partie des canons de l'époque. Trop loquace et pourvue d'un physique pulpeux, d'une peau mat et d'un sang mi-Italien, notre jeune lady souffre depuis toujours de racisme dû aux conservateurs mais également du mépris de sa mère. Des passages qui malgré une certaine décontraction feinte par Alexia démontreront néanmoins sa vulnérabilité et souffrance ainsi que sa totale dévalorisation au profit de ses deux écervelées de demi-soeurs. Pour tenir tête à notre jeune "Sans âme" qui de mieux que Lord Conall Maccon pour relever le défi. Loup Alpha chef du bureau des registres des non naturels, cet enquêteur efficace et perspicace n'aura de cesse de se quereller avec la femme l'attirant et l'exaspérant le plus au monde. Un jeu du chat et de la souris ayant débuté bien avant que nous débutions notre récit et qui prendra tournure ici. Cet Écossais assez maladroit avec la gente féminine ou plus particulièrement avec la très moderne et dominante Alexia n'aura de cesse de créer des malentendus dû à sa nature de Loup nous gratifiant au passage de moments absolument mémorables qui plongeront Mademoiselle Tarabotti en totale perplexité et doute. Juste un exemple la scène entre le Beta professeur Lyall et son Alpha Lord Maccon lui conseillant de ramper pour récupérer Alexia. Un duo attachant et drôle qui nous offrira des passages souvent touchants, amusants mais également sensuels. Des faces à faces dont les répliques et actions croustillantes et savoureuses nous tiendront en haleine du début à la fin, une relation qui ne cessera de gagner en intensité pour notre plus grand plaisir. Leur péripéties sentimentales seront bien évidemment rythmés par les missions en cours.
Gail Carriger a su scrupuleusement trousser un univers fantastique passionnant comprenant des personnages charismatiques, attachants et drôles qu'ils soient principaux ou secondaires. En plus du couple j'ai beaucoup apprécié le très excentrique vampire et ami d'Alexia, Lord Akeldama qui n'hésitera pas à faire des avances à Lord Maccon. le très sérieux et cynique professeur Lyall manquant souvent de diplomatie quant à présenter les choses, la meilleure amie de l'héroïne Lady Ivy Hisselpenny représentant à merveille la jeunesse Anglaise, jeune femme coquette mais s'affublant de toilettes toutes plus ridicules les unes que les autres au grand désespoir de Mademoiselle Tarabotti. D'autres ponctueront également ce récit comme l'abominable "Mama" d'Alexia certes très belle mais dénuée de cervelle ayant depuis toujours rabaissé sa fille physiquement, ainsi que ses deux demi-soeurs possédant les mêmes qualités que leur mère.
Je n'aurai qu'un seul bémol à signaler, il concernera la longueur des chapitres qui furent très souvent mal gérés et se révélaient monstrueusement trop long rendant par moment ma lecture assez pesante.

Cette oeuvre fut pour moi un cocktail original et détonnant étant parvenu à créer un mélange savoureux entre romance et fantastique. Les personnages attachants et drôles de cet univers ont eu finis de me convaincre. Un récit laissant présager une suite mais pouvant tout aussi bien se suffire à lui même. Un roman à déguster avec une tasse de thé et une bonne part de tarte à la mélasse!
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Avec quelques années de retard, je fais la connaissance du personnage d'Alexia Tarabotti. Rencontre flamboyante et divertissante, je suis heureuse de découvrir enfin l'univers créé par Gail Carriger.

Dans un Londres à l'ambiance steampunk, Alexia Tarabotti est une jeune femme aristocratique qui ne possède pas d'âme. Cela peut être un sacré avantage sachant que des vampires et des loups-garous se baladent et conspire librement. Considérée comme une vieille fille, la jeune femme n'est pas forcément bien vu par ses pairs. Ne rentrant pas dans les cases des "canons" de l'époque, Alexia brille par sa curiosité, son intelligence et sa culture ce qui en fait une protagoniste très agréable à suivre.

Ce roman est très divertissant et j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture. En plus d'une protagoniste passionnante à suivre, les personnages secondaires ne sont pas en reste. Lord Maccon, notre loup-garou bourru nous offre avec Alexia, des dialogues particulièrement fins et comiques. L'enquête policière offre réellement un plus et nous permet de découvrir de façon très captivante, cet univers fantastique, sa politique et ses complots. Ce londre fantastique à tendance steampunk nous immerge dans une ambiance très anglaise très appréciable. Attention, les moments "cup of tea" peuvent être plein de surprises !

Ce premier tome du Protectorat de l'ombrelle a été une bonne surprise pour moi et m'a offert un très bon moment de divertissement. À caler sans hésiter entre deux lectures plus complexes !
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Mademoiselle Alexia Tarabotti n’appréciait pas sa soirée. Un bal privé ne peut jamais être que moyennement distrayant pour une vieille fille et mademoiselle Tarabotti n’était pas du genre qui pouvait en tirer beaucoup de plaisir. Pour mettre les points sur les « i » : elle avait battu en retraite dans la bibliothèque, son sanctuaire favori dans n’importe quelle demeure, mais pour tomber sur un vampire surprise.

Elle le transperça du regard.

Pour sa part, le vampire semblait trouver que leur rencontre avait incommensurablement amélioré sa soirée au bal. Car elle était assise là, sans chaperon, dans une robe de bal décolletée.

Dans ce cas particulier, c’était ce qu’il ignorait qui pouvait lui nuire. Car mademoiselle Alexia était née sans âme, ce qui – tout vampire correct de bonne lignée le savait – faisait d’elle une dame à éviter avec assiduité.

Et pourtant il avança vers elle, ombre scintillant parmi le sombres de la bibliothèque, prêt à employer ses crocs pour se nourrir. Mais à l’instant où il toucha mademoiselle Tarabotti, il ne fut soudain plus personne et ne fit plus rien. Il resta juste planté là, un quatuor à cordes jouant en sourdine à l’arrière plan tandis qu’il promenait bêtement sa langue à la recherche de crocs dont il ne savait où et comment il les avait égarés.

Mademoiselle Tarabotti ne fut pas le moins du monde surprise. L’absence d’âme neutralise toujours les pouvoirs surnaturels. Elle décocha un regard sévère au vampire. Il ne faisait aucun doute que des citoyens diurnes ne l’auraient pas considérée autrement que comme une vieille fille anglaise typique, mais cet homme-là n’avait même pas pris la peine de lire le registre des anormaux de Londres et de ses environs que tenaient les vampires.

Il retrouva assez rapidement son équanimité. Il s’écarta violemment d’Alexia en renversant au passage une desserte à thé voisine. Le contact physique entre eux étant rompu, ses crocs réapparurent. Il n’était de toute évidence pas des plus futés car il lança sa tête en avant tel un serpent, plongeant de nouveau vers son cou pour mordre.

« Mais enfin ! s’écria Alexia, nous n’avons même pas été présentés ! »

Nul vampire n’avait jamais vraiment tenté de mordre mademoiselle Tarabotti. Elle en connaissait un ou deux de réputation, bien entendu, et elle était amie avec lord Akelmada – qui donc ne l’était pas ? Mais aucun vampire n’avait jamais fait la moindre tentative concrète pour se nourrir d’elle.

Aussi, Alexia, qui abhorrait la violence, se vit-elle contrainte de saisir le scélérat par les narines, une partie de son corps délicate et donc susceptible d’être douloureuse, et de le repousser au loin. Il tituba par-dessus la desserte renversée, perdit son équilibre avec un manque de grâce stupéfiant pour un vampire et tomba à terre. Il atterrit pile sur une assiette de tartes à la mélasse.

Ce qui troubla terriblement mademoiselle Tarabotti. Elle avait un goût prononcé pour les tartes à la mélasse et se faisait une fête de pouvoir consommer cette assiette précise. Elle ramassa son ombrelle. Emporter une ombrelle à un bal du soir relevait d’un terrible manque de goût, mais mademoiselle Tarabotti allait rarement où que ce fût sans son ombrelle. Elle l’avait entièrement conçue et réalisée elle-même : un objet noir à fanfreluches sur lequel étaient cousues des pensées mauves ; la structure était en cuivre et sa pointe en argent contenait de la chevrotine.

Elle l’abattit droit sur le sommet du crâne du vampire tandis qu’il tentait de s’extraire de sa nouvelle relation intime avec la desserte. La chevrotine donnait à l’ombrelle de cuivre ce qu’il fallait de poids pour produire un « ponk » délicieusement satisfaisant.

« Mal élevé ! » gronda mademoiselle Tarabotti.

Le vampire hurla de douleur et se rassit sur la tarte à la mélasse.

Alexia utilisa son avantage en plongeant vicieusement son ombrelle entre ses jambes. Le hurlement monta de plusieurs crans dans les aigus et il se recroquevilla en position fœtale. Mademoiselle Tarabotti avait beau être une authentique jeune anglaise bien élevée, en dehors du fait qu’elle n’avait pas d’âme et était à moitié italienne, elle passait beaucoup plus de temps que les autres jeunes femmes à monter à cheval et à marcher, et possédait une force physique surprenante.

Mademoiselle Tarabotti fit un bond en avant – dans la mesure où l’on peut bondir dans un triple jupon, une tournure drapée et une jupe de dessus en taffetas plissé – et se pencha sur le vampire. Il agrippait ses parties inconvenantes en se tortillant. Étant donné ses pouvoirs surnaturels de guérison, la douleur n’allait pas durer longtemps, mais entretemps elle était tout à fait présente.

Alexia tira une longue épingle à cheveux en bois de sa coiffure élaborée. Rougissant de sa propre témérité, elle ouvrit en le déchirant son plastron de chemise, qui était bon marché et trop amidonné, et donna de petits coups sur sa poitrine, juste au-dessus du cœur. Mademoiselle Tarabotti arborait une épingle à cheveux particulièrement longue et pointue. Elle s’assura que sa main libre était en contact avec la poitrine du vampire. En effet, seul le contact physique pouvait annuler ses pouvoirs surnaturels.

« Cessez cet horrible bruit tout de suite ! » ordonna-t-elle à la créature.

Le vampire cessa de couiner et demeura parfaitement immobile. Ses beaux yeux se remplirent de quelques larmes tandis qu’il regardait fixement l’épingle à cheveux en bois. Ou, comme Alexia aimait à l’appeler, son pieu à cheveux.

« Expliquez-vous ! » exigea mademoiselle Tarabotti en accroissant la pression.

« Mille excuses. » Le vampire semblait désorienté. « Qui êtes-vous ? » Il porta une main hésitante à ses crocs. Envolés.

Pour rendre sa position parfaitement claire, Alexia cessa de le toucher (mais laissa son épingle à cheveux pointue au même endroit). Les crocs repoussèrent.

Il hoqueta de surprise. « Mais qu’êtes-fous ? Z’ai cru que fous étiez une dame feule. Z’aurais le droit de me nourrir, si on fous afait laiffée ainsi, fans chaperon. Z’il fous plaît, se ne voulais pas », zozota-t-il à cause de ses crocs, de la panique dans le regard.

Alexia avait du mal à ne pas rire.

« Inutile d’en faire toute une histoire. Votre reine a dû vous parler des gens comme moi. » Elle reposa sa main sur la poitrine du vampire, dont les crocs se rétractèrent.

Il la regarda comme s’il lui était tout à coup poussé des moustaches et feula.

Mademoiselle Tarabotti fut surprise. Les créatures surnaturelles, qu’elles fussent des vampires, des loups-garous où des fantômes, devaient leur existence à une surabondance d’âme, un excès qui refusait de mourir. La plupart savaient qu’il existait des êtres, telle mademoiselle Tarabotti, qui naissaient sans âme du tout. L’estimable Bureau du Registre des Nonnaturels (le BUR), une division des services administratifs de Sa Majesté, appelait ses semblables des paranaturels.

Le vampire eut l’air gêné. « Bien entendu », acquiesça-t-il, bien que de toute évidence il ne comprît toujours rien. « Veuillez à nouveau accepter mes excuses, adorable personne. Je suis bouleversé de faire votre connaissance. Vous êtes mon premier – il trébucha sur le mot – paranaturel. » Il fronça les sourcils. « Pas surnaturel, pas naturel, bien entendu ! Quel idiot je fais, je n’avais pas vu la dichotomie ! » La ruse étrécit ses yeux. À présent, il ignorait studieusement son épingle à cheveux et levait un regard tendre vers le visage d’Alexia.

Mademoiselle Tarabotti savait très bien ce qu’il en était de ses charmes féminins. Le compliment le plus gentil que pourrait jamais lui attirer son visage était « exotique », pas « adorable ». Et on ne lui avait jamais prodigué ni l’un ni l’autre. Alexia en conclut que les vampires, comme tous les prédateurs, se montraient sous leur jour le plus charmeur lorsqu’ils étaient acculés.

Les mains du vampire jaillirent en direction de son cou. Il semblait avoir décidé que, s’il ne pouvait pas lui sucer le sang, l’étrangler était une alternative acceptable. Alexia bondit en arrière tout en enfonçant son épingle à cheveux dans la chair de la créature. Elle y pénétra sur un centimètre environ. Le vampire se tortilla désespérément, ce qui, même sans force surnaturelle, déséquilibra Alexia qui portait des chaussures de bal en velours à hauts talons. Elle tomba en arrière. Il se mit debout en rugissant de douleur, l’épingle à cheveux dépassant de sa poitrine.

Mademoiselle Tarabotti roula sur elle-même et sans élégance dans la vaisselle du thé, tâtonnant à la recherche de son ombrelle et espérant que sa robe neuve éviterait la nourriture tombée à terre. Elle trouva l’ombrelle et se redressa en lui faisant décrire un grand arc de cercle. Par le plus grand des hasards, la lourde pointe tomba pile sur l’extrémité de son épingle à cheveux et l’enfonça droit dans le cœur du vampire.

La créature demeura totalement immobile, une expression d’immense surprise sur son beau visage. Après quoi il bascula en arrière sur une assiette de tartes à la mélasse qui avaient déjà beaucoup souffert, et eut des soubresauts mous d’asperge trop cuite. Son visage d’albâtre vira au gris jaunâtre comme s’il avait attrapé la jaunisse, et il s’immobilisa. Les livres d’Alexia dénommaient la fin du cycle de vie des vampires la dysanimation. Trouvant que cela ressemblait beaucoup à l’aplatissement d’un soufflé, Alexia décida en cet instant de baptiser le phénomène Grand Effondrement.

Elle avait l’intention de se propulser aussitôt hors de la bibliothèque sans que quiconque eût jamais été au courant de sa présence en ces lieux. Ce qui aurait eu pour conséquence la perte de sa meilleure épingle à cheveux et d’un thé amplement mérité, et évité beaucoup de dramatisation. Malheureusement, un groupe de jeunes dandys entra à ce moment précis.
Que pouvaient bien faire des jeunes gens ainsi vêtus dans une bibliothèque ? Alexia se dit que la meilleure explication de leur présence était qu’ils
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-Pourquoi faites-vous ça tout le temps ?
-Quoi donc, mademoiselle Tarabotti ?
-M'exclure comme si j'étais une enfant. Est-ce que vous réalisez que je pourrais vous être utile ?
-Vous voulez dire que vous pourriez causer des problèmes légalement au lieu de nous empoisonner tout le temps ?
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Un vampire affamé avait deux solutions socialement acceptables à son problème : prendre quelques gorgées de sang à divers drones consentants appartenant à lui-même ou à sa ruche, ou payer des prostituées dans les docks. On était au XIXe siècle, après tout, et l'on attaquait tout simplement pas les gens sans être annoncé ou invité
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Madame Loontwill fit ce que toute mère bien préparée aurait fait en trouvant sa fille célibataire dans les bras d'un gentleman loup-garou : elle fit une crise très décorative, et très bruyante, d'hystérie.
Conséquence de ce vacarme considérable, tous les membres de la maison Loontwill se ruèrent hors des chambres qu'ils occupaient et se précipitèrent dans le grand salon. Naturellement, ils avaient cru que quelqu'un était mort ou que mademoiselle Hisselpenny était arrivée avec un chapeau d'une laideur sans pareille. Au lieu de quoi, ils trouvèrent quelque chose de bien moins vraisemblable : Alexia et le comte de Woolsey romantiquement imbriqués.
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Mademoiselle Tarabotti n’était pas une de ces demoiselles qu’on trouvait partout – en réalité, elle était tout le contraire. Plus d’un gentleman avait déclaré que la rencontrer pour la première fois, c’était avaler une gorgée de cognac très fort alors qu’on s’attendait à du jus de fruit.
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Vidéo de Gail Carriger

[Imaginales 2013] Conférence Créatures en tous genres
Extrait de la conférence "Créatures en tous genres" enregistrée aux Imaginales (Epinal, mai 2013) Avec Vincent Villeminot, Cassandra O'Donnell, Gail Carriger...
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