*spoilers tome 2*
Sale temps pour lord et lady Maccon… Jetée à la porte par son loup-garou de mari pour cause de « désagrément embryonnaire », Alexia Maccon est devenue la risée de toute la bonne société londonienne et a été forcée, en sus, de réintégrer le logis familial aux côtés de sa mère et de ses soeurs décérébrées. Bien décidée à prouver à son crétin d'époux qu'il est dans son tord et que le marmot en gestation est bien de lui (tâche difficile puisque aucun surnaturel n'a jamais pu se reproduire, aussi loin que remontent les archives lupines), elle se voit forcée de quitter l'Angleterre pour des contrées bien plus barbares, à savoir la France et l'Italie.
A Londres, lord Maccon, quant à lui, affronte la situation de la façon la plus mature qui soit, c'est-à-dire en ingurgitant des quantités phénoménales d'alcool afin de rester bourré vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Ajoutez à ce joli tableau des vampires surexcités bien décidés à faire la peau à Alexia, de féroces templiers italiens en chemise de nuit, des coccinelles géantes tueuses, ainsi qu'un petit chien bouffeur de coussin, et vous devinez sans peine que ce troisième tome du « Protectorat de l'ombrelle » ne sera pas de tout repos.
Dans la droite lignée de ses deux prédécesseurs, « Sans honte » s'avère un roman aussi réjouissant que dénué d'ambition. A défaut d'être surpris ou réellement emporté par le scénario, on profite avec plaisir de la plume enlevée de Cail Carriger et, surtout, de la galerie de personnages tout à fait sympathiques qu'elle a réussi à créer. Bien qu'Alexia Maccon reste le personnage principal de la série, les protagonistes secondaires prennent de plus en plus d'importance et c'est eux que je prends le plus de plaisir à retrouver roman après roman. Ce tome-ci, c'est le professeur Lyall qui est à l'honneur, ce dont je ne me plains pas puisque l'élégant et efficace Beta de lord Maccon est devenu au fil des volumes mon personnage préféré. Ledit lord étant hors de combat pendant la majeure partie de l'histoire pour cause d'ébriété, c'est sur ce bon professeur que retombent toutes les charges de la meute de Londres. Et la moindre des choses est de reconnaître qu'il n'hésite pas à payer de sa personne, allant jusqu'à froisser plusieurs noeuds de cravates et même, dans une mémorable occasion, à patauger jusqu'au cou – ou jusqu'à la truffe, c'est selon – dans les eaux nauséabondes de la Tamise. La classe, quoi !
Pour conclure, « le Protectorat de l'ombrelle », c'est marrant, léger, plutôt bien écrit et ça ne vous grillera pas les neurones : mangez-en !