Le dernier opus de
Donato Carrisi , présenté comme le dernier volet de la trilogie du chuchoteur et de l'écorchée, me faisait déjà envie avant sa sortie, alors je n'ai pas mis trop longtemps à plonger entre les pages de
l'égarée. Surtout que pour apprécier la rencontre auteur-blogueurs, organisée par les éditions Calmann-Lévy Noir, j'avais envie de voir ce que
l'égarée avait dans le ventre.
Et, je n'ai pas du tout été déçue !
Bon, c'est vrai que tout le long de ma lecture, je me suis demandée, s'il n'y avait pas une erreur dans la présentation. Aucun lien n'était visible entre
l'égarée et les deux précédents.
Jusqu'à la toute fin… Et là, l'auteur retourne complètement la situation… En une phrase, toutes mes certitudes ont été ébranlées. En une phrase, l'auteur fait le lien et bascule les certitudes de la lectrice que je suis.
Oui,
l'égarée peut se lire indépendamment des deux autres, sans entacher l'enthousiasme du lecteur. Mais avoir lu
le chuchoteur et l'écorchée, apportera un nouvel éclairage. Un éclairage qui semble tout droit sorti du chapeau de magicien de l'auteur. Je me suis imaginée,
Donato Carrisi, auteur facétieux, proche des lecteurs, nous dire : « Toutes vos certitudes, peuvent vaciller en une fraction de seconde… En une phrase, tout se bouscule et bascule… »
Ce nouvel angle m'a même donné envie de relire les 2 premiers bouquins. Quel serait mon regard maintenant que je savais ? Maintenant que je sais, comment j'analyse ma lecture?
L'auteur ne révolutionne pas le genre, l'intrigue en elle-même reste classique avec des enfants kidnappés, séquestrés… L'une des gamines fait faux bonds à son ravisseur et les flics vont tout faire pour lui mettre la main dessus. Sauf que l'enquête se trouve être bien corsée, vu que la victime a perdu la mémoire… On ne peut pas faire plus classique… Oui, mais voilà ! C'est du«
Carrisi »… Un auteur qui colle à la peau, une foi qu'on l'a découvert.
Indépendamment de l'intrigue et de ce final diabolique,
Donato Carrisi apporte un vrai regard psychologique sur la manière de « guérir » d'un traumatisme.
« le démon est en nous. »
Et je dois dire que les mots utilisés par l'auteur peuvent raisonner en chaque lecteur, en apportant quelques pistes et un début de travail sur certaines blessures de la vie…
Au-delà d'une intrigue, l'auteur offre une très belle analyse psychologique du traumatisme et de comment y faire face. Les connaissances en matières psychologiques et criminelles sont beaucoup plus exploitées, je dirais même, mieux exploitées, que dans
le chuchoteur et l'écorchée.
J'ai eu le sentiment que l'auteur offrait cet opus à ses lecteurs, comme un remède, une porte de sortie… Pour trouver le chemin pour vivre avec ses démons et les domestiquer.
L'auteur maîtrise l'art de la manipulation et ne se prive pas de le faire avec son lecteur, mais surtout avec ses personnages. J'ai trouvé que la plume de l'auteur avait pris une nouvelle dimension, certainement parce qu' fait de ce livre un cadeau. L'auteur s'efface derrière sa plume et nous offre une réelle étude psychologique. Une plume au service du lecteur…
Un thriller noir, bien corsé comme le bon café italien, bien rond en bouche, avec une plume simple, une intrigue tordue… Bien tordue… Pour un final diabolique qui donne envie de relire les aventures de Mila Vasquez.
Mention spéciale pour la traduction ! En effet, on ne parle pas souvent des traducteurs, pourtant, leur travail n'est pas simple ! Il faut une sacrée dose de talent, pour réussir à faire frissonner le lecteur, à retranscrire les sentiments… Bref, je voulais vraiment remercier
Anaïs Bouteille-Bokobza, traductrice officielle de
Donato Carrisi.
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