AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,5

sur 73 notes
5
4 avis
4
1 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
1 avis
Lors d'un voyage à Tel-Aviv, l'auteur a rencontré l'héroïne du roman. Pendant toute une nuit, elle accepte de lui raconter son histoire.
Eva Goldski a été arrachée très tôt à son pays. de camp d'internement en camp de déportation, elle est devenue apatride. Quand elle attire le regard d'Éric de Maubert, comte jurassien et officier français, elle sait qu'elle tient sa chance. Enfin, elle sera riche, elle connaîtra la sécurité et elle pourra se venger d'avoir dû se courber devant plus fort qu'elle.

Hélas, le prince charmant n'est pas si riche qu'il semblait et le château n'est finalement qu'une gentilhommière un peu cossue qui menace ruine. Ne reste du prestige de la Tilleraye qu'un souvenir et des espoirs déçus. « Eva, comme tous ceux qui n'ont jamais rien possédé et qui n'ont connu que le dénuement total, avait une soif inextinguible de luxe… Un certain luxe qui ne pouvait se traduire, pour une échappée des camps, que par un confort ultra-moderne et des éclairages tapageurs. Comment, elle qui ne l'avait pas connu, aurait-elle pu goûter la grandeur nostalgique d'un Passé ? » (p. 57)

L'accueil réservé par Adélaïde, la mère d'Éric, est bien loin d'être chaleureux pour cette fille pauvre, sans lignée et juive. Or, la jeune épouse est bien décidée à faire valoir ses droits et à s'imposer sur le domaine. « Eva attaquerait de toute sa jeunesse douloureuse, Adélaïde se défendrait de toute son expérience tyrannique. » (p. 51) Séduisante, très intelligente et dotée d'un fort instinct de conservation, Eva sait nouer des relations intéressées et faire rentrer l'argent nécessaire à la rénovation du château et à un train de vie très élevé. Et surtout, Eva se constitue un trésor personnel : elle a trop manqué pour prendre le risque de ne rien avoir. Et tant pis si les paysans parlent dans son dos et si l'aristocratie locale répugne à visiter le château de la Juive : Eva est enfin à l'abri du besoin. Hélas, sa soif de possession la perdra.

Et Éric dans tout ça ? Fou amoureux de sa femme, complètement sous son emprise, il est bien incapable de percer à jour cette femme vénale et manipulatrice. « Pauvre Éric de Maubert qui n'avait jamais très bien compris Adélaïde et qui ne connaîtrait sans doute pas la véritable Eva ! » (p. 172) Mari cocu, mené par le bout du nez, il est le parfait dindon de la farce. Jusqu'à ce qu'une énième manipulation d'Eva échoue.

Relire ce roman est un vrai bonheur ! Il fait partie des rares textes non scolaires que j'ai lus pendant mes années de prépa. J'en gardais un souvenir ému d'évasion et de plaisir pur et je suis d'autant plus ravie d'avoir retrouvé le même plaisir. le récit nocturne d'une Eva repentante a quelque chose des contes des mille et une nuits où les femmes sont toujours plus fines que les hommes, sachant user de leur charme pour survivre. Précision, ce roman n'est pas de la très grande littérature, il a même un peu vieilli, toutefois, ce portrait de femme déterminée et aventurière se lit très bien. N'hésitez pas
Commenter  J’apprécie          452
Je me souviens l'avoir lu pendant mon adolescence... C'est le seul souvenir qu'il me reste : un titre et une couverture !
Commenter  J’apprécie          2610
J'aime des Cars, j'aime ses romans mais j'ai détesté cette garce d'Eva.Calculatrice,manipulatrice,assoiffée d'argent et de pouvoir...Une héroine qui ne lésine pas sur les moyens pour semer le trouble et tout détruire sur son passage.Dès sa première apparition dans le livre on sent tout de suite qu'elle nous réserve d'amères surprises.
D'ailleurs la méchanceté n'est pas toujours punie car finalement elle ne s'en sort pas si mal si en proportion de ce qu'elle a pu faire aux autres protagonistes.
J'ai d'ailleurs failli lâcher le livre en cours de route tellement j'ai été agacée par cette succession d'intrigues de bas étages menées par cette Eva qui dans un sens n'a pas l'ampleur des autres personnages féminins de des Cars.

Commenter  J’apprécie          212
Excellent livre qu'on ne peux lâcher...mais rien d'étonnant de la part de cet auteur !
Commenter  J’apprécie          90
Un très bon livre que j'ai beaucoup apprécié. Comment une femme qui a vécut des moments tragiques essaye de rebondir quitte à faire du mal autour d'elle et qui à la fin se rachète de tous ses mauvais côtés
Commenter  J’apprécie          70
Mis à part, le fait de se dérouler dans ma région d'origine, ce roman a peu d'intérêt. Il raconte l'histoire d'une jolie femme ambitieuse et cynique, séductrice d'un petit hobereau. Un sujet battu et rebattu. Ça se veut mystérieux mais tout est cousu de fil blanc, très caricatural pour la Franche-Comté comme pour les personnages. Une histoire sans consistance.
Il existe dans la région de Besançon, à Chalezeule, le château de Clementigney, dit le Château de la Juive, propriété de la famille Lipman, aujourd'hui tranformé en restaurant, Des Cars y séjourna en 1956 pour écrire ce roman. Il aurait mieux fait d'en écrire l'hisoire bien plus passionnante que ce petit roman.
Commenter  J’apprécie          70
Ce n'est pas la qualité littéraire qui est en cause : elle est très correcte, surtout pour un écrivain considéré de son temps comme un auteur de "romans de gare" du fait de l'absence de profondeur de son oeuvre.
Non, ce qui mérite cette unique étoile (de trop, en vérité), c'est l'antisémitisme masqué, et d'autant plus nauséabond, qui imprègne ce roman en sus de la misogynie omniprésente chez Guy des Cars.
L'auteur ne recule devant aucun effort pour présenter le peuple juif comme apatride par nature, cupide et animé d'un sentiment de vengeance envers ceux qui l'accueillent, et la femme juive comme dotée d'une sensualité animale et "corruptrice", en même temps que d'un caractère intéressé et dénué de scrupules.
En résumé, ce roman est un exemple affligeant d'une certaine littérature raciste et xénophobe qui, hélas, a survécu à la seconde guerre mondiale ; sans compter la féroce misogynie de l'auteur, encore plus notoire. Issu d'une vieille famille aristocratique et chrétienne, Guy des Cars cuisinait là tous les ingrédients d'un bouillon de préjugés que l'on aimerait, aujourd'hui, savoir enfin passé de mode.
Lien : http://www.blog-elenbrigkori..
Commenter  J’apprécie          60
Probablement le roman le plus connu de Guy Des Cars. Une histoire bien ficelée qui m'a fait passer de bons moments.
Eric, un jeune colonel s'éprend d'Eva, rescapée dans un camp de concentration et sauve celle-ci, l'épousera. La jeune demoiselle a tous les atouts , connait plusieurs langues, a la splendeur des pieds à la tête, seulement elle est Juive et ça ne plaira pas à tout le monde. Elle veut oublier les moments tragiques qu'elle a passés et fera tout pour réussir. Je le conseillerais vivement.
Commenter  J’apprécie          50
De passage à Tel Aviv pour y retrouver un ami, un auteur (supposément Guy des Cars) recueille auprès d'Eva, une femme aussi belle que mystérieuse, son histoire, ce qui l'a conduit à se retrouver en Israël et ce passé avec lequel elle cherche à se mettre en accord.
Eva est une jeune Israélite née à Varsovie, sa famille a été décimée pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle-même ayant connu les camps, c'est pourquoi au sortir de la guerre elle n'a qu'une envie : prendre sa revanche sur la vie qui ne lui a pas fait de cadeau.
Aussi lorsqu'elle croise le bel officier Français Eric de Maubert, elle est certaine que c'est grâce à cet homme qu'elle va atteindre son but ultime : "Elle tenait enfin sa vengeance : elle se servirait du bel officier pour la mettre à exécution.".
Non seulement Eva est belle et séduisante, mais elle est aussi intelligente, manipulatrice, et calculatrice, cet officier c'est sa chance, il va lui donner un nom, un titre, un château et une nationalité : "Vous qui avez la chance d'appartenir à une nation concrétisée depuis des siècles, avez-vous seulement songé à ce que le mot apatride pouvait contenir de tristesse, de solitude, d'amertume, de douleur et de désespoir ?", Eva ne le laisse donc pas passer et se retrouve bientôt dans le Jura, dans un château délabré avec une belle-mère qui ne l'aime pas car elle a d'emblée cerner la personnalité d'Eva
Alors, Eva va-t-elle prendre sa revanche sur la vie ? Va-t-elle rester un personnage froid, manipulateur et sans âme ? Comment va-t-elle arriver en Israël ?

Guy des Cars est un auteur qui a beaucoup vendu en son temps et qui aujourd'hui est quasiment tombé dans l'oubli et souffre d'une réputation de romancier bas de gamme, d'écrivain de bleuettes dont les livres n'étaient bons qu'à être lus dans les trains
Et pourtant, pour avoir lu certains auteurs d'aujourd'hui qui vendent beaucoup avec ce type d'histoires sentimentales, je peux dire que Guy des Cars était un cran au-dessus
Le personnage d'Eva est à la fois fascinant et rebutant.
Fascinant parce qu'elle sait jouer de ses charmes et qu'elle exerce une forte attraction sur tous les hommes qui croisent son chemin, et pourtant, lorsque le lecteur la découvre pour la première fois elle est très loin de cette image et de cette personnalité qui fut la sienne à une époque de sa vie : "Si nous reprenions une figure marquante de votre Évangile, nous pourrions dire qu'elle se rapproche d'une Marie-Madeleine des temps modernes, marquée par la même grandeur biblique que la Sainte que vous vénérez."
Rebutant parce qu'elle est sans âme, froide, calculatrice, sans idéaux et sans remords, seul l'argent et la réussite comptent : "J'estime que c'est un péché de ne pas réaliser une affaire !", elle n'aime rien ni personne hormis elle-même et sa soif de vengeance est tout simplement destructrice.
Alors Eva est-elle une vierge iconoclaste ou une putain magnifique ?
Là demeure tout le mystère de ce personnage qui va connaître une évolution importante tout au long du récit.
Pour ma part, je ne crois pas à sa rédemption, il n'est pas possible de basculer à l'exact opposé de ce qu'elle a été, d'autant qu'elle ne se remet jamais en cause ni ne se pose la moindre question sur ses agissements : "L'idée qu'elle ne devait s'en prendre qu'à elle-même et qu'elle était l'unique responsable de tout ce qui était arrivé, n'effleura pas une seule fois son esprit.".
Cette femme détruit tout ce qui l'approche de près ou de loin et ne vit clairement que pour elle, si elle est belle d'extérieur elle est pourrie à l'intérieur.
Malgré cela, je n'ai pas détesté ce personnage, au contraire, j'attendais de voir jusqu'où elle allait aller, si elle allait réaliser que quelques personnes tiennent vraiment à elle, à commencer par son mari Eric, ou bien si elle allait continuer jusqu'au bout, jusqu'à l'inexorable retour de bâton.
Face à cette femme, les personnages masculins font bien piètres figures, pantins qu'ils sont entre ses mains, exception faite du narrateur et de son ami.
Pourtant le personnage d'Eric est touchant lui aussi à sa façon, tout comme sa mère.
Ce sont des gens simples qui se retrouvent confrontés à une forme du mal, un rouleau compresseur auquel ils n'étaient pas préparés, surtout Eric.
Certes, ce n'est pas ce que j'appellerai de la grande littérature mais ça n'est pas non plus écrit par et comme un chat, c'est un portrait de femme qui se suit avec plaisir ainsi qu'un destin et un revers de médaille qui sont loin d'être inintéressants.

Ma mère ayant lu quelques Guy des Cars au moment où il était l'auteur en vogue je m'étais toujours dit qu'il fallait que je découvre celui-ci, c'est désormais chose faite avec "Le château de la juive".
Et pour tout dire je vais même m'en aller piocher quelques autres titres dans la collection de ma mère pour lire de temps à autre cet auteur.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
Commenter  J’apprécie          50
La destiné du Château de la Juive :

http://collectif-rec.20minutes-blogs.fr/archive/2014/03/31/chateau-de-la-juive-energivore-895393.html

PS : Petit rappel, le roman de Guy des Cars est totalement romancé et ne se fonde sur aucun fait réel.
Lien : http://collectif-rec.20minut..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (248) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5254 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}