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Dominique Goy-Blanquet (Traducteur)
EAN : 9782848054681
440 pages
Sabine Wespieser (05/01/2023)
4.39/5   19 notes
Résumé :
Dans sa classe de onze enfants, Hannah se sent exclue de tout : ses parents, fondamentalistes protestants, ne l’autorisent à se rendre ni au cinéma, ni aux fêtes d’anniversaire et pas non plus à la sortie de fin d’année. Ce 25 juin 1993 est le dernier jour d’école et, malgré les Troubles qui semblent ne jamais vouloir finir, tous rêvent d’un été insouciant.

Mais une inquiétude d’une autre espèce s’installe à Ballylack, localité imaginaire d’Irlande du... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
1993 Irlande du Nord, dans un petit village imaginaire mais sorte d'un copier coller de celui où vécut l'autrice, des enfants issus d'une même classe meurent un par un. Une psychose s'installe.Une question me vient immédiatement à l'esprit, où veut en venir Jan Carson, en faisant mourir ainsi toute une flopée d'enfants soit notre avenir et celui de l'humanité.Pas de parallèle à faire avec le covid, les ravissements ayant été achevés en 2019 donc avant l'émergence de la pandémie, mais, ayant pu assister à une présentation donnée par Jan Carson, celle ci cita en référence le joueur de flûte d'Hamelin. Ayant débarrassé la ville des rats qui l'infestaient mais éconduit plutôt que d'être remercié et payé, il s'en prit aux enfants et les entraîna on ne sait où.Hic de l'histoire, cela postule que les adultes sont mauvais et sans paroles. Les adultes sont ils tous comme cela ?Revenons aux ravissements. Hannah, une jeune fille de 11 ans. Fil conducteur et narratrice du livre.
Toile de fond. Dimension politique. Si des accords ont été signés les plaies et fractures restent vives entre les divers camps du conflit nord-irlandais et dans chaque camp entre militants et plus conciliants. La mère d'une des enfants est d'ailleurs morte sous une bombe.
Dimension religieuse, celle ci est des plus marquées, en particulier via Dad, le père d'Hannah, une sorte d'intégriste presbytérien où en exagérant un peu tout plaisir semble presqu'interdit.Sur cette toile de fond, une classe de 11 enfants qui on ne sait pourquoi, tombent un à un malades et meurent. Sauf, je vous laisse deviner qui.
Assurément talent d'écrivain, Jan Carson reprend un par un le calvaire des enfants s'attachant à décrire le déroulé des faits et avec justesse les réactions des parents des proches des gens du village et enfin des journalistes avides de scoops.
Autre talent, le maintien en haleine et la montée en puissance de l'impuissance humaine virant à la psychose.
Enfin, une trouvaille, Hannah voit les enfants morts, fantômes venus discuter un brin avec elle avant je suppose de disparaître définitivement.Bémol.
Les enfants d'une même classe meurt un à un. La même classe, cela aurait dû mettre la puce à l'oreille des enquêteurs.
Autre bémol , on ne meurt pas comme cela.
P 200. Grandpa, je veux que tu m'emmènes devant l'arbre aux chiffons. Ce n'est pas une requête. C'est une injonction.
Une enfant de 11 ans parle t elle comme cela ?Les ravissements. Un livre étrange, bien construit bien écrit et qui vous tient en haleine. Peut on faire un parallèle entre Hamelin et le conflit nord irlandais où les enfants paient les fourvoiements des adultes. D'où la mort des enfants ? Pour être positif disons alors que les adultes ne sont pas les mêmes partout et qu'il n'y a pas de conflit ukrainien et autres à chaque coin de rue.La dernière phrase du livre comme j'aime à les citer. Je dois croire que cela ne sera pas toujours comme maintenant.
Mon commentaire. Ayons confiance l''humanité évolue bien même si parfois en certains endroits, il y a des retours en arrière.Une question à l'autrice. Dad, c'est qui ? Mon père dit elle.
Ok. Il n'a pas dû lui donner une bonne image du monde.
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Ce titre! Évoquerait plutôt des extases.

Or là, il s'agit de morts d'enfants de 10 ou 11 ans.
Le titre original étant « the Raptures ».

Alors oui ce texte est plein de religiosité mais tellement loin des ravissements que l'on attendrait. Aucune mystique mais du bon gros fanatisme religieux collant, envahissant, dont on ne sait comment se débarrasser.
Et l'enlèvement d'enfants à cette vie bien terrestre et souvent douloureuse est le sujet de ce roman sur fond d'empoisonnement de sols par la folle chimie des humains apprentis sorciers. Ici, en l'occurrence, par la cupidité d'un fermier.

Le côté surnaturel des rencontres des enfants, juste après leur mort, avec Hannah, une de leur camarade de classe et personnage central, sert de contrepoint bienvenu aux croyances dogmatiques et fanatisées de son père et de toute sa petite communauté religieuse.

On retrouve toute la subtilité de cette auteure d'Irlande du Nord qui réussit à nous laisser dans cet entre-deux d'addiction au développement du récit et d'exaspération quant à la place qu'occupent les croyances religieuses dans cette société.

Elle analyse finement ces familles irlandaises prises dans les Troubles politico-religieux des années sanglantes de l'Ulster.
Comme dans son premier roman traduit, les lanceurs de feu, elle nous immerge dans ces vies de familles si diverses, dans une langue au plus près de la façon de parler d'une petite fille de 11 ans et c'est réjouissant.

Notre ravissement à nous!
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Au départ, ce sont les histoires de fantômes qui m'ont donné envie de lire ce livre…
Parce que bon, il faut bien l'avouer, dans ce petit village d'Irlande du Nord, où tous les enfants tombent malades et commencent à mourir les uns après les autres, l'histoire ne paraît guère réjouissante. Et pourtant ! Jan Carson, l'autrice, parvient à nous emmener sur un chemin inattendu où les personnages et leurs personnalités sont tellement bien décrites, qu'on a l'impression que l'on vit nous-même à Ballylack ! Cela paraît tellement tiré de faits réels qu'on a vraiment l'impression d'y être (même si Ballylack est un village imaginé par l'autrice, mais ça, ce n'est jamais dit).

Avec une plume sincère et introspective, l'autrice peint une superbe galerie de portraits, souvent désabusés… Chacun, à sa manière, avec sa culture et sa religion, porte un regard sur sa famille, sur son village et sur la vie qu'il mène dans ce petit village d'Irlande du Nord. En tant que lectrice, je suis passée par une galerie de sentiments : compassion, colère, admiration, peur, …
Et comment ne pas s'attacher au personnage d'Hannah, cette petite fille qui rythme tout le récit ?
Hannah vit dans une famille de fondamentalistes protestants. Elle vit au rythme de sa religion et essaie de faire le bien autour d'elle. Elle ne comprend pas toujours sa famille, ses amis ou le monde qui l'entoure, mais malgré tout, elle vit une magnifique complicité avec Grandpa Pete, son grand-père. J'avoue que même après avoir tourné la dernière page, le personnage d'Hannah ma hante toujours !

J'ai eu du mal à quitter ce roman. Lire "les ravissements" a été pour moi captivant, intrigant et éblouissant !!!
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Je viens de finir ce livre et il m'a beaucoup impressionnée pour diverses raisons. D'abord, l'intrigue est très bien menée et le lecteur est vraiment pris par cette histoire terrible même si les passages où ses copains la contactent soulagent un peu l'angoisse qu'on peut éprouver. Mais ce qui m'a le plus intéressée, c'est la façon dont l'auteur nous entraîne dans cette famille protestante où tout est dominé par un fondamentalisme religieux sans issue, comme tous les autres fondamentalismes religieux... Et je pense que cette description peut aider à lutter contre des idées reçues...
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critiques presse (4)
LaLibreBelgique
20 mars 2023
Avec brio et inventivité, d’une plume à la fois à hauteur d’enfant et distinguée, qui intègre le réalisme magique avec un naturel confondant, Jan Carson nous parle de l’Irlande en embrassant des thèmes universels : les ravages de la peur, le besoin de consolation et d’appartenance - à une famille, à une communauté.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
07 mars 2023
Une variation contemporaine inattendue sur les thèmes de la maladie, de la science et du radicalisme religieux.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Marianne_
16 février 2023
Avec son sixième roman « Les ravissements » (éditions Sabine Wespieser), où elle décortique le mécanisme du traumatisme collectif dans une bourgade irlandaise, Jan Carson confirme sa maîtrise du réalisme magique, couplée à une grande finesse psychologique.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Actualitte
14 février 2023
25 juin 1993, Irlande du Nord. Petite bourgade de Ballylack. L’année scolaire prend fin, et Hannah ne peut s'empêcher de se sentir en décalage constant avec ses camarades. Eux ont tous participé à la sortie de classe pour visiter l’Arbre à vœux, mais pas elle.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Et je fais ça comment au juste, John ? Tous ses petits camarades sont en train de mourir. Je ne peux pas lui promettre que tout ira bien.
- Dis-lui qu'elle est entre les mains du Seigneur, Sandra. Dis-lui que c'est toujours Lui qui est aux commandes.
La mère d'Hannah raccroche. En vingt-et-un ans de mariage, elle n'a jamais rien fait d'aussi audacieux. Elle ne s'est jamais soûlée avec son mari, n'a jamais traversé la chambre toute nue devant lui, jamais dansé avec lui, que ce soit en public ou en privé. Elle ne lui a jamais rien jeté à la tête de rage, pas même un objet mou comme un coussin d'appoint. Elle n'a jamais fait l'amour avec lui ailleurs que dans un lit, sous les couvertures, la lumière éteinte. Ce matin, elle raccroche délibérément, lui coupe le sifflet au milieu d'une phrase.
A cet instant, il se fait en elle un glissement tectonique. Elle sait désormais qu'elle est capable d'élever la voix face à son mari. Qu'elle pourrait même lever le poing si la situation l'exigeait. C'est une sensation qu'elle n'a jamais éprouvée jusqu'ici. Installée dans son ventre comme un poids en bronze. Qui restera là, lourdement présente, pour le restant de son mariage. Pendant de longues années. Tout à l'heure, elle lui dira qu'elle a laissé tomber l'écouteur. S'excusera de sa maladresse. Elle aura conscience que c'est un mensonge; le premier qu'elle ait jamais fait à son mari. Et n'en éprouvera pas une once de remords. Elle le referait au besoin, en un battement de coeur. Elle sait maintenant qu'elle en est parfaitement capable.
(pp. 139-140)
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Miss McKeown a dit que ça ne se passerait pas toujours comme ça. Ultérieurement, ça irait mieux par ici. Matty a levé la main pour demander si ultérieurement ça risquait de durer encore très longtemps. Miss lui a lancé un de ses regards sans prendre la peine de lui répondre. Elle a sans doute estimé qu'il voulait être sarcastique. (page 11)
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Lief a beau n'avoir que onze ans. Il a beau être petit et un peu bébé pour son âge. Il comprend quand même tout ce qu'on lui a volé. Pas de télévision. Pas de sucre. Pas de vacances. Rien de tout ce quu passe pour normal. Lief est plutôt pragmatique face à la mort. La vie d'après ne peut pas être moitié aussi merdique que celle qu'il est en train de quitter.
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Je sais qu'ultérieurement ça veut dire dans très longtemps. Rien que de le prononcer, ça me fatigue. C'est un mot qui vous fait penser à une salle d'attente.
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Nous, on n'est pas responsable des conneries que font nos parents.
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Videos de Jan Carson (2) Voir plusAjouter une vidéo
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Rencontre avec Jan Carson dans le cadre du Littérature Live Festival 2022 1 juil. 2022
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