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Critique de keisha


D'accord, a priori, ça craint pas mal. Les classiques anglo-saxons en VO, c'est la classe, mais comment résister à une telle couverture? J'ai donc emprunté le livre à la médiathèque (zéro risque) tout en me réservant le droit de lâcher si ça tombait dans le gnan gnan.

Arabella, mère de la petite Iris Grace, est photographe professionnelle, passionnée de chevaux, et après avoir vécu au Nicaragua et dans le Limousin, est revenue en Angleterre, à la campagne. Assez vite, elle soupçonne que sa petite Iris Grace a des problèmes. "Elle ne répond pas à son prénom, évite les contacts visuels, ne parle pas, et les changements même mineurs la bouleversent. Elle a un côté obsessionnel, agite les mains quand elle est excitée, elle a une réaction exacerbée aux sons et ses autres sens sont d'une sensibilité extrême; elle joue seule, ne s'intéresse pas aux autres. Elle ne s'amuse jamais à 'imiter'. Elle est hyperactive, a des problèmes pour dormir..."

Le verdict tombe : autisme. La maman , en dépit de passages de fatigue et de découragement, ne baisse jamais les bras, entourée par sa famille et son conjoint. Après des temps d'observation, des expériences, des recherches, elle a recours à une ergothérapeute, une orthophoniste, à une diététicienne, une musicothérapeute. les deux tentatives de scolarisation se sont soldées par des échecs (il faut dire qu'Iris n'avait que trois et quatre ans, la maman a opté pour la scolarisation à domicile, mettant aussi en place une sorte de jardin d'enfants à la maison, histoire de sociabiliser Iris)

C'est absolument passionnant, et plein de détails sur l'autisme, pas trop technique, où je retrouve ce que j'avais appris par ma lecture de L'autisme expliqué aux non-autistes, mais appliqué à une seule petite fille. Iris fait des progrès, mais c'est clair qu'elle sera toujours autiste et que son entourage devra rester patient, attentif, et expérimenter les nouveautés graduellement, avec des retours en arrière possibles.
On peut se demander, et si les parents n'avaient pas pu mettre sur pied tout cela? (je précise qu'ils travaillent). L'on tremble à l'idée de ce que donnerait une scolarisation à un stade où l'enfant ne peut le supporter. le livre s'arrête quand Iris a 6 ans environ et j'ignore ce que sera la suite, mais elle a fait de tels progrès que je sens que c'est possible. D'ailleurs elle a appris à lire, sa mère suivant le programme anglais des écoles maternelles. Et après des efforts demandés à Iris, elle a toujours besoin d'un moment au calme, il faut le savoir.

La narration est ponctués de balades dans la nature et de moments où Iris peut s'isoler dans le grand jardin de ses parents. Et surtout le livre est illustré de belles photographies d'Iris (prises par sa mère, dont c'est la profession, et on sent aussi l'amour pour Iris) et de magnifiques peintures réalisées par Iris (vraiment douée!)(les toiles se vendent et paient les soins)

« Fleurs au vent », acrylique, mai 2013.
© A.CarterJohnson
Bon, d'accord, mais le chat, hein? On m'aurait trompée? Hé bien Thula, adorable (forcément) chaton Maine Coon, apparaît passé la moitié du livre, c'est vrai que c'est un chat exceptionnellement bien adapté à Iris. Un chat qui aime l'eau et permet à Iris de surmonter sa peur (qu'elle n'avait pas au départ, mais les choses changent avec elle)(c'est le côté 'toujours sur le métier...'). Qui l'apaise, joue avec elle, etc. Mais n'oublions pas tout ce qu'a déjà accompli (et continue encore de faire) l'entourage humain. Mais cela n'étonnera pas ceux qui connaissent les chats d'apprendre qu'un félin est idéal. Faut essayer, mais sans garantie néanmoins.

Je termine avec une chouette video, avec au passage Thula à la piscine! Et signalant que le tout est écrit simplement, clairement, sans pathos (le gnan gnan que je craignais est absent, ouf). On n'est pas dans le conte de fées, la sensibilité (et non la sensiblerie) est présente, les souffrances d'Iris ne sont pas passées sous silence. Coïncidence, je lis au même moment une annonce , apprenant qu'une grande surface de V. a décidé, sollicitée par une association, d'éteindre le tiers des lumières et de stopper la sonorisation une heure par semaine. Après lecture d'Iris Grace, je sens que c'est une aide.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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