— Je vous aime ! Dieu, que je vous aime, dit le marquis d’une voix grave et mal assurée. Qu’avez-vous fait pour me mettre dans un tel état ? Je n’aurais jamais pensé que l’amour fût si exigeant, si violent. Je suis comme un bateau à la dérive dans une tempête qui le dépasse.
— C’est… aussi… ce que je ressens. Je vous… aime et rien d’autre… n’existe au monde… que nous.
Un mariage étant par nature un événement palpitant, elle avait imaginé que le marquis était tombé amoureux d’une belle Écossaise et que leurs noces seraient d’un romantisme plus poignant que toutes les histoires qu’elle avait jamais pu lire.
— Les Écossais ont la réputation d’être des gens austères, répondit Sona.
— Seulement quand il s’agit d’argent, précisa Torquil. Mais, comme je ne possède rien, mes paroles doivent valoir de l’or.
Si nos rêves avaient des ailes… Bien que vous m’ayez très peu parlé de vous, j’ai l’impression que nous sommes deux mendiants qui se contentent des miettes qui tombent de la table des riches.
— C’est trop tôt… trop rapide. Je veux avoir le temps de réfléchir.
— Réfléchir avant de se marier, soit, mais avant de se laisser embrasser…