Cette pièce d'un acte a été créée le 12 juillet 1690, avec un succès semble-t-il très moyen. L'intrigue est fort réduite, l'essentiel est quelque part dans dans la descriptions de différents personnages, leurs oppositions, plutôt que dans des rebondissements.
Comme souvent dans le théâtre de cette époque, le personnage central est un jeune homme à bonnes fortunes, Clitandre, dont les femmes tombent amoureuses en masse. Justement, Angélique, une de ses conquêtes disserte avec sa soubrette, sur les hommes et le mariage. Clitandre est parti prétendument depuis 1 mois à l'armée. Même si Angélique reconnaît qu'il lui plaît et qu'elle a passé des bons moments avec lui, pas question de perdre complètement la tête pour un homme. Et puisqu'il est parti, elle cherche un autre moyen de passer d'agréables moments, en flirtant avec d'autres hommes éventuellement. Arrive une de ses amies, Cidalise. Au désespoir, car l'homme qu'elle aime est parti depuis 15 jours à l'armée. Très rapidement, les deux jeunes filles se rendent compte que l'amoureux de Cidalise, est Clitandre, qui a abandonné Angélique, prétendant partir à la guerre. Angélique rit, Cidalise pleure. Passent quelques soupirants d'Angélique dont elle se moque avec esprit. Arrive également une comtesse, au désespoir, car son galant vient de partir depuis la veille à l'armée : très vite il apparaît qu'il s'agit de Clitandre, qui décidément s'est fixé la règle d'accorder deux semaines à chaque femme, avant de mettre en avant ses obligations militaires pour disparaître. Mais le voilà qui arrive en personne, prétendant accorder à Angélique quelques jours avant de devoir repartir. Elle se joue de lui, en ayant caché les deux autres femmes et le laissant s'enferrer dans ses mensonges. Confronté au trois femmes, dont deux furieuses, il oscille entre le ressentiment et la mauvaise foi. Angélique, que tout cela amuse prodigieusement, finit par pacifier son petit monde avant d'amener tout le monde dîner.
Le personnage d'Angélique est très étonnant, toute en légèreté, au bon sens du terme. Alors que le autres personnages jouent une partition assez attendue, elle sort du cadre, et refuse de prendre tout cela pour autre chose qu'un jeu. C'est fin et très réussi.
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Je ne regarde le mariage qu'avec frayeur ; ce que j'en entends dire me fait frémir ; c'est un engagement que mille personnes se repentent d'avoir pris, dont aucune n'est satisfaite. Il n'est point de femmes qui s'en louent, et les plus modestes croient beaucoup faire de ne s'en plaindre pas.
Oh, ma chère enfant ! laisse-moi en repos, je te prie ; le seul mot de raison ma fait mourir, à mon âge. Faite comme je suis, je passerais pour folle dans le monde, si l'on me soupçonnait seulement de savoir ce que c'est que la raison.
Quoi ! Tu t'amuses à aimer ? es-tu folle ? à ton âge aimer ? tu n'y songes pas.