Parce que j'avais beaucoup aimé "
Les Pennington s'en sortent tout seuls "( son deuxième livre ), je savais qu'il me fallait rencontrer
Queenie, son premier...
Queenie, d'origine jamaïcaine, est une jeune femme de vingt-cinq ans lorsqu'on fait sa connaissance. Elle habite Londres, travaille dans un journal et a trois meilleures amies. Lorsque Tom, son petit-ami, lui propose un break, ça sera la goutte de trop, l'élément déclencheur d'un mal-être qui couvait, rapport à une enfance terrible.
Heureusement,
Queenie est très aimée et elle pourra compter sur ses amies et sa famille qui, jusqu'alors, était un boulet trainant moult névroses, et qui va s'avérer une force, une arme de destruction massive contre le blues !
La grande force de ce livre , c'est son ton, même au fond du trou,
Queenie sait rester drôle.
Et la deuxième force de ce livre , c'est ce personnage, dont on a l'impression qu'elle existe en vrai, qu'elle se confond avec l'autrice. Qu'est-ce qu'elle est attachante ! On la voit prendre des mauvaises décisions (amoureuses et sexuelles) et on a envie de rentrer dans le livre et comme ses copines , de crier : n'y vas pas, tu es folle !
D'ailleurs, c'est un très beau portrait de femmes au pluriel ; les copines, la grand-mère aux réparties savoureuses, la tante qui "case du Jésus" partout, la cousine si superficiellement adolescente en apparence et qui va s'avérer bien plus solide que ça. Elles donnent, toutes, du relief à l'histoire.
Et les hommes dans tout ça ? Et bien ( à part le grand-père), ils sont soit totalement absents, soit partis, soit bien “bousilleurs” d'enfance et de femmes en général...
Et puis , il y a le racisme, le racisme ordinaire, invisible. (Aux yeux des blancs ).
Et puis il y a les rencontres que fait
Queenie, dûes à une mauvaise estime de soi...
Et puis il y a le Londres foisonnant qui disparaît au profit de l'uniformisation, la gentrification...
Trés contemporain, désarmant de franchise et de réalisme. Souvent drôle, souvent bouleversant. Et toujours extrêmement chaleureux.
Queenie , c'est une très belle rencontre.
Et puis, comment ne pas l'aimer alors qu'elle donne page 160, à sa cousine , le premier tome de la série de
Louise Rennison ? ( autrice à qui je voue un culte aussi grand qu'à
Helen Fielding :-).
Candice Carty- Williams : auteure à suivre...