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Geneviève Leibrich (Traducteur)
EAN : 9782864245056
184 pages
Editions Métailié (27/08/2004)
4.21/5   14 notes
Résumé :

Comme dans beaucoup de récits de voyage, comme dans Le Cœur des ténèbres de Conrad, un homme est ici à la recherche d'un autre homme. Un diplomate est envoyé en Mongolie sur les traces d'un très jeune photographe disparu en plein hiver dans la région de l'Altaï. Surnommé "l'Occidental" par les guides mongols qui avaient baptisé le photographe "l'Inadapté", il suit l'itinéraire indiqué d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Deuxième coup de coeur pour ce livre de Carvalho, après "Neuf nuits"!
Décidément son style de narration me plait, et beaucoup !
"L'Occidental les avait abondonnés à Pékin à son retour de Mongolie avec les autres papiers,probablement à dessein, comme je le suppose à présent, afin qu'en les lisant et en les comparant avec ce que lui-même avait écrit à sa femme, je puisse enfin reconstituer le film des événements..."p.35.
Le vice-consul du Brésil à Shanghai, le dénommé "l'Occidental", est investi par son supérieur hiérarchique,le narrateur, de la tâche "non officiel ",de retrouver un jeune photographe disparu en Mongolie, fils unique d'un éminent homme d'affaires brésilien ,influent dans les coulisses du pouvoir.
À la fin de sa mission, il laissera un dossier au narrateur, contenant son journal et ceux du photographe disparu, récupérés auprès du guide de ce dernier.
Donc à travers la lecture de trois textes qui s'emboîtent,Carvalho nous parachute dans un labyrinthe, en territoire étranger, brouillant les pistes, nous laissant faire corps avec le narrateur (comme dans "Neuf nuits"), et là comme lecteur il faut vraiment s'y impliquer; Où est la vérité? Où est la fiction? Qui dit la vérité ? Qui ment? surtout ne pas perdre le fil des évènements (déjà révolus). C'est comme un jeu,mais on est libre d'y participer ou non, une simulation de la vie, passionnante.Carvalho le dit lui-même,c'est un concept trés proche des œuvres de Beckett et de Thomas Bernhard -en passant deux auteurs , que j'aime et vénère énormément -.
Mais ce livre c'est aussi un magnifique récit de voyage,qui fourmille d'anecdotes,de réflexions et d'informations sur les us et coutumes de la culture mongole,mais aussi sur le bouddhisme tibétain tel que pratiqué dans ce pays.
Pour finir, je dois dire que Carvalho m'a bien eu, je ne m'attendais pas du tout à cette fin après la lecture de "Neuf nuits", et d'ailleurs tant mieux pour moi....
Un petit livre magnifique de seulement 184 pages d'une richesse innouie, dont je ne peux que conseiller la lecture!
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RECHERCHE « BURUU NOMTON » DESESPEREMENT

Si vous n'êtes jamais allé en Mongolie, avec son livre Bernardo CARVALHO vous offre le parfait véhicule pour un court, mais intense, voyage de 182 pages dans ce pays méconnu.

MONGOLIA est une « Histoire en Poupées Russe ».
Trois récits imbriqués les uns dans les autres et convergents vers une conclusion commune.

La première « histoire poupée » est celle de « l'Inadapté », surnommé Buruu Nomton, un jeune photographe occidental disparu dans l'Altai.

La seconde « histoire poupée » est celle du diplomate envoyé à la recherche de Buruu Nomton.
Ce diplomate, surnommé à son tour « l'Occidental » rédige les étapes de sa recherche.
Il suit la piste de « l'Inadapté » grâce aux guides mongols qu'avait utilisés ce dernier.

La troisième et dernière « histoire poupée » est celle du narrateur, supérieur hiérarchique de « l'Occidental » à l'Itamaraty, ministère des Affaires étrangères brésiliennes en Chine. C'est lui qui a obligé « l'Occidental » à rechercher le disparu. C'est lui qui parcourt les notes du diplomate qui vient de décéder au Brésil et les agrémente de ses propres commentaires et analyses.

Ce livre est formidable récit de voyage.
En Mongolie, pays pauvre en regard des critères occidentaux, tout est différent. La nature est aride, sèche, pelée comme les monts dépourvus d'arbres. le pays sort d'un hiver catastrophique. Les nomades en voie de sédentarisation, demeurent attachés à la nature et à leurs yourtes (tentes maisons) mobiles.

La couverture du livre, a elle seule, m'a convaincu : deux photographies superposées en noir et blanc ; celle du haut, révèle une dune pyramidale du désert de Gobi ; celle du bas, détaille des mongols vêtus de leur habit, le « deel », une longue robe traditionnelle d'extérieur ornée d'une large ceinture, et arborant des chapeaux, en train de jouer au billard au milieu d'une plaine et des chevaux ; le tout sous un ciel cotonneux. Surréaliste !

Les personnages sont superbement décrits. Tout est rude. Leurs attitudes, leurs mécanismes de pensée, leurs actes. L'occidental – pas seulement celui du livre mais nous aussi – est déboussolé. Et pourtant, tout demeure très humain, souvent primitif mais tellement simple et naturel.

L'histoire est belle. D'Ulaanbaatar (Oulan-Bator) la capitale, elle longe la route montagneuse d'Altai à Ölgiy. Les rencontres sont multiples. L'histoire interfère avec celle du communisme en Mongolie, celle de la chasse aux lamas, celle de la sortie du communisme.

Bien qu'étranger au pays, le lecteur s'imprègne de l'ambiance et des contrastes ressentis.

La conclusion - et fait les conclusions de l'histoire - point focal des trois histoires, révèle le résultat de la recherche et les liens des deux premiers protagonistes. Mais je ne les dévoilerai pas ici tant je recommande la lecture du livre.

Conclusion : voir ci-dessus…
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Le narrateur, consul brésilien en Mongolie, a envoyé un diplomate dans le centre du pays à la recherche d'un jeune photographe brésilien disparu. Au début du récit, ce diplomate vient de mourir et tout le livre sera un flash-back pour essayer de comprendre ce qui s'est passé pendant ce voyage. Pour l'aider dans ses recherches, le narrateur a un outil précieux, le journal de bord tenu par le diplomate et que lui a remis le guide qui l'a accompagné pendant une partie de son voyage.

Ce récit à trois voix est à la fois une plongée dans le centre de la Mongolie et son fabuleux désert de Gobi, une découverte de ses habitants et notamment de ses nomades, et aussi une quête des personnages qui sont tous les trois à la recherche d'eux-mêmes.

Un beau récit de voyage sans complaisance et une belle découverte de la Mongolie et de ses racines.
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trois récits superposés. Une approche de la non contemporanéité de la littérature chinoise très provocante. Une écriture savante et à mon sens bien traduite (ce qui n'est pas facile avec le brésilien).
Tout cela fait de ce livre redécouvert dans ma bibliothèque (ah, ces livres qu'on a achetés et qu'on a pas lus...) le meilleur de ma récolte..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Nous faisons une escale à Tosontsengel,dans l'aimag de Zavkgar,a mi-chemin d'Ulanbaatar.Des Mongols vendent du poisson sur la piste de l'aéroport.Des taimens,les cousins sibériens des saumons, des poissons énormes qui peuvent peser jusqu'à cinquante kilos,connus sous le nom de "truites géantes é l'Asie",ou de "rois des rivières mongoles".Les passagers profitent de l'escale pour en acheter et ils les ramènent dans l'avion dans des sacs en plastique.L'odeur est pestilentielle.Il fait une chaleur épouvantable dans la cabine.Le premier passager à revenir de la piste avec son poisson sous le bras racle le sac percé sur tous les dossiers des fauteuils jusqu'à sa place.Il racle la tête du poisson contre la tête des passagers qui ne sont pas descendus.Nous sommes assis à l'arrière,moi dans le fauteuil côté couloir, et je suis la première victime quand l'homme au poisson monte dans l'avion.p.180
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A la fin du récit,qui dure presque une demi-heure,elle me demande si je crois en quelque chose.Je suis épuisé,j'ai l'esprit ailleurs.Je mets plusieurs secondes à entendre ce qu'elle me demande,mais avant que je puisse répondre,elle me devance et déclare toujours en souriant:"Eh bien moi je crois en tout".Elle dit qu'elle adore croire.
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Les peuples qui se défendent le plus contre les pays prétendument malhonnêtes sont ceux qui connaissent le mieux la corruption et la malhonnêteté car ils les pratiquent ostensiblement ,ils les connaissent de près.p.34
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La Mongolie n’est pas faite que de gens accueillants et naïfs. Je l’avais déjà senti chez les éleveurs de chameaux. À présent les types s'approchent et crachent par terre. Comme s'ils cherchaient à nous intimider. Et effectivement, nous sommes intimidés. Nous ne disons rien. Je remarque que Purevbaatar a enfilé ses bottes. Nous les avions retirées en arrivant. Je lui demande pourquoi il les a remises. Il me dit qu’il a froid. Comme je n'ai aucune confiance en lui, cela n’arrange pas les choses. Je pense qu’il s'apprête à s’enfuir. Je décide moi aussi de chausser mes bottes de façon à être prêt à toute éventualité.
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Le mensonge des uns est l'antidote aux mensonges des autres.

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