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Sept nouvelles de Raymond Carver. Elles ont toutes en commun d'être racontées par un des protagonistes, (sauf la dernière ou le narrateur est extérieur) sans autres précisions, comme si l'on suivait sa pensée.
Toutes sont des moments du quotidien. Les premières ont suscité chez moi une sensation assez nauséeuse, l'impression d'être englué dans un quotidien fastidieux, bien qu'il y ait par instant des références à la nature, plutôt poétiques. C'est dire si elles ont un pouvoir évocateur. J'ai même à plusieurs reprises été incommodée par la fumée des cigarettes. Bien sûr il n'y a pas de chute, ce qui aurait pu leur donner un sens différent, moins plombant.
Pourtant au fil des nouvelles le charme a opéré. Je les ai trouvées moins pesantes.
Relirai-je du Carver avec lequel c'était je pense ma première rencontre ? Je ne sais pas encore.
Je n'ai aucun doute sur ses qualités d'écrivain, j'en ai sur mes capacités à l'apprécier. Peut-être que je ne les ai pas lues à un moment adéquat.

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Difficile de chroniquer ce recueil, de tenter d'en dire quelque chose d'intelligent qui ne vient pas... Et pourtant j'ai beaucoup aimé picorer chacune de ces nouvelles distillées une à une pendant quinze jours entre deux autres lectures, avec un faible particulier pour l'éléphant.

Juste dire que Carver (ici traduit par François Lasquin), c'est un univers, celui du quotidien, celui de M. et Mme Nobody, celui de vous ou de moi, en ce moment ou un jour prochain, celui de ces incidents de la vie et de l'amour, de ce qui ne vaut pas un livre, mais qui pour Carver vaut bien une nouvelle.

Juste dire que Carver écrit des textes tellement simples, des nouvelles tellement accessibles, qu'elles ne peuvent pas ne pas avoir été énormément travaillées. Là où une telle épure de mots et d'effets de style passerait chez d'autres pour un manque d'ambition, cela devient fluide avec Carver. Et nul besoin de twist final ou de chute humoristique, chaque fin devient chez Carver une ouverture. Qui appelle donc d'autres prochaines lectures...

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Titre V.O.-Elephant
Ce livre rassemble les sept dernières nouvelles publiées du vivant de l'écrivain:une mère ne cesse de déménager,un coup de téléphone dans la nuit réveille un couple et l'entraîne dans des pensées morbides,amoureux d'une troisième femme,un homme néglige la deuxième ,repense à la première et ratisse frénétiquement les feuilles mortes des jardins environnants,une épouse quitte son mari une nuit où des chevaux égarés viennent brouter la pelouse,un homme de la classe moyenne,seul,se fait dégraisser comme un éléphant (nouvelle qui donne son titre a la V.O.),à devoir prêter de l'argent à toute la famille jusqu'à ne plus pouvoir subvenir à ses propres besoins.La dernière nouvelle est la mort imaginée de Tchekov.Dans chacun de ces récits,excepté le dernier,le narrateur subit un événement plus ou moins lié à son propre comportement passé ou présent ,qui le pousse à se poser la question du sens et à constater son incapacité à y répondre.Et la fin est toujours un atterrissage en douce,où il se détache de l'événement y devenant complètement indifférent,un détail inattendu ,sans rapport avec la situation ayant capté son regard.L'absurdité du surgissement de ce détail révèle quelque chose du non-sens de la vie.Ce décalage pour moi, est le sel des récits de Carver qui me fait toujours sourire.J'avais lu ce recueil dans les années 80,je viens de le relire,toujours avec le même plaisir!
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Pas de surprise en découvrant les nouvelles de ce grand écrivain méconnu de moi jusqu'à ce que je lise "Devenir Carver" de Rodolphe Barry. Une écriture concise qui va droit au but et nous touche par sa simplicité et sa vérité. D'un mot, d'un geste, Carver en retire une émotion intense. du grand art pour ce nouvelliste disparu trop tôt.
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Tchekhov, mon chouchou de la dernière année, m'a conduite à Carver, ce dernier ayant été surnommé le « Tchekhov américain ». Force est de constater la parenté littéraire, mais pas que. Les deux auteurs proviennent de milieux prolétaires et ils sont morts trop jeunes, l'un de la tuberculose l'autre d'un cancer du poumon, deux grands maux de leur époque respective. Surtout, ils excellent tous les deux dans l'art de la nouvelle minimaliste, sans un mot de trop, mettant en scène de petites gens qui n'en vivent pas moins de vastes tourments.

Sans surprise, ma rencontre avec Carver relève du coup de coeur. Les sept nouvelles du recueil sont excellentes. J'ai beaucoup aimé la nouvelle éponyme, Les trois roses jaunes, qui raconte les dernières heures de Tchekhov, mais ce sont toutes les autres, au « je », qui m'ont le plus frappée. le bout des doigts est ma préférée. Son histoire est simple et banale : une femme quitte son mari. Son traitement est fantastique : un mélange parfaitement orchestré d'angoisse, de folie, de tristesse et de résignation, avec une touche d'humour. Pour n'en retenir qu'une, l'image de l'apparition dans le brouillard d'un cheval échappé broutant la pelouse du couple est d'une beauté saisissante.
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Comme à chaque Carver, c'est un pur plaisir de lecture, une bouffée de tendresse en mots.

Comme à son habitude, les personnages/narrateurs de Carver ne sont pas des plus exemplaires. Il y a pratiquement toujours quelque chose qui cloche, souvent pas grand' chose, mais juste assez pour que ça dérape. Parfois, on voit bien ce qu'on veux y voir, alors, en lisant ces nouvelles, je me suis aperçu que la faille venait presque à chaque fois de l'inaction du personnage principal. S'il avait fait juste ça, là encore, pas grand'chose, juste manifester sa présence, dire un mot, et il semble que les choses n'auraient pas si mal tournées.

La force de ces nouvelles est que, par l'accumulation ou répétition de ces «lâchetés», il en résulte non pas une reprise en main, mais au contraire, les personnages y trouvent un certain confort, parmi tous leurs désagréments; des zones confortables dans tous ces déboires de la vie. On s'y fait, semblent dire ses personnages, malgré tout.
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Splendide bouquet de 7 nouvelles du grand Carver, dont la dernière, titre du recueil, est un bel hommage à un maître du genre, Anton Tchekhov, dont il raconte les derniers instants de façon magistrale.
Chaque nouvelle est un moment de vie qui s'articule autour d'un petit détail, au départ sans importance, mais qui donnera toute sa force au récit. Car quoi de plus banal que des boîtes en carton de déménagement, un coup de téléphone d'une inconnue durant la nuit, un simple couteau dans une dispute conjugale, des feuilles mortes jonchant le sol, un souvenir d'un enfant sur les épaules de son père, une lettre à l'écriture mystérieuse, et un vase avec trois roses jaunes. Et pourtant, chacun des ces éléments va amener le narrateur à négocier au mieux un tournant dans sa vie. le texte est sobre, sans fioritures, beau ! Un livre qui, une fois refermé, nous rend plus fort, plus grand.

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L'univers de Carver est très simple il s'articule autour du quotidien. Et qu'est-ce que le quotidien pour Carver ? Eh bien ce sont les petits riens qui empoisonnent l'existence, les vieilles rancoeurs que l'on ressassent, les obligations à échéances qui nécessitent un petit chèque mensuel, les inextricables affaires de coeurs avec la voisine pendant un engagement multiple, les comportements inexplicables et intimes plutôt inexplicables des individus, des voisins, des personnes veules, des membres de la famille.
Des nouvelles de vies comme la votre sans artifices avec son lot d'habitude et ses petites contrariétés qui parfois prennent une ampleur démesurée. Ce n'est pas ce qui manque et il faut avoir une bonne dose d'abnégation ou de philosophie pour y faire face ou et, c'est souvent le cas, de désespoir.
Un enchaînement de gestes répétitifs auquel on ne prend garde et qui en soi est normal mais qui, lorsqu'on s'extériorise et se regarde faire, devient insupportable car il n'y a pas une once de folie ou de poésie , que de l'ordinaire, du vu et déjà vu sans surprise.
Carver sait capter cette intimité quotidienne et on se demande qu'elle est sa motivation à la mettre en nouvelles à justifier ou non ce comportement machinal dans le déroulé habituel de la journée.
Il y a quelque chose de dur à lire ce quotidien privé de rupture car on reconnaît bien souvent le notre. C'est angoissant de se sentir englué dans une vie sans issue, un train train selon le même enchaînement qui nous bouffe beaucoup de temps et nous détourne de l'essentiel.
Dépouillé mais dense, brièveté de style, la qualité de cette écriture peut être qualifiée de laconisme, mais laconisme de précision chirurgicale. Carver ne donne pas un avis mais donne des choses réalistes à voir, des faits irréfragables. On sent derrière ce laconisme une sensibilité pudique que Carver préférerait cacher.
A lire mais pas trop souvent car déprimant.

Enfin je vais vivre
Comme d'habitude*
Je me lève
Et je te bouscule
Tu ne te réveilles pas*
* extrait de paroles de « Comme d'habitude » de claude François
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; Dans le monde de Carver les femmes et les hommes ploient comme des roseaux sous les malheurs accumulés ,dans le monde de Carver , ils tournent lentement le regard étonné dans la spirale qui les engloutit ,mais dans le monde de Carver un murmure d'oiseau ,un éclat de soleil ,une fragrance de rose les fait renaître à l'illusion de l'espérance …
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Un écrivain qui écrit très bien , le "père" de Bukowski ou des Fante père et fils, les choses sont précises directes, on dépeint la réalité difficile de l'Amérique vraie. Les différentes nouvelles manquent cependant un petit peu de moteur, c'est dommage.
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