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3,95

sur 420 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est mon 4ème livre de Raymond Carver et je reste globalement assez déçu, je trouve les nouvelles sans réelles consistances.

Le style d'écriture est très pur, très précis. Ce sont des descriptions plutôt sinistres de l'Amérique profonde mais je peine vraiment à y trouver un réel intérêt de lecture.
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On est bien loin de l'American Dream avec ce recueil de Carver. Au contraire, l'auteur brosse au fil de douze nouvelles le tableau de la réalité sociale de l'américain moyen, à la fin des années soixante-dix. Il dessine de nombreux portraits d'hommes et de femmes enlisés dans des existences râtées et pathétiques, des gens ordinaires qui vivent tant bien que mal avec leurs galères.
Dans Les vitamines du bonheur, les couples se déchirent, le chomâge sévit, l'alcool détruit, pendant que le poste de télévision envoie ses images du matin au soir. de futilités en bassesses, d'égoïsme en désespoir, chacun transporte sur son dos sa petite vie médiocre parsemée de minuscule moment de bonheur dans une grande tristesse.
Les personnages de Carver n'ont aucune aspiration, aucune attente particulière. Leur vie est plate, sans désir et sans issue. L'atmosphère créée par l'auteur met souvent mal à l'aise, ses phrases sont simples et souvent percutantes. Il manie l'absurde avec habileté, oscillant entre la dérision et l'ironie. Il parvient pourtant à émouvoir le lecteur en distillant dans certaines nouvelles de la compassion pour ses personnages.

Quelques mots sur les douzes histoires, douze points de vue différents de la condition humaine selon Carver :

Plumes
Un dîner chez un couple nanti d'un affreux bébé, d'un paon et d'un étrange moulage de dents...

La maison du chef
Un ancien alcoolique est contraint de quitter la maison dans laquelle il avait retrouvé la sérénité avec sa femme...

Conservation
Un type vient de perdre son boulot quand son frigidaire tombe en panne...

Le compartiment
Un homme divorcé décide finalement de ne pas revoir son fils qui l'attend sur un quai de gare...

C'est pas grand chose mais ça fait du bien
Un petit garçon vient de mourir, ses parents se consolent auprès d'un pâtissier...

Les vitamines du bonheur
Une jeune femme tente de gagner sa vie en vendant des vitamines à domicile...

Attention
Un homme a quitté le foyer conjugal, sa femme lui rend visite dans son nouvel appartement, alors qu'il a une oreille bouchée...

Là d'où je t'appelle
Un groupe d'alcooliques dans un centre de désintoxication...

Le train
Une femme attend son train dans une salle d'attente, un révolver dans son sac...

Fièvre
Un père de famille abandonné par sa femme s'occupe de ses enfants jusqu'au jour où une nourrice vient les garder...

La bride
Ruinée, une famille vit quelques semaines dans un motel, l'homme dépense son argent dans les courses de chevaux...

Cathédale
Un couple pris dans la routine reçoit la visite d'un aveugle – ami de la femme – quand ce dernier dessine une cathédrale...

Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Ce sont douze nouvelles racontant la vie de personnages ratés, brisés malheureux. Mais ce sont des ratés ordinaire, des « monsieur tout le monde ».
Les nouvelles racontent ce qu'il pourrait arriver à n'importe qui : un mari à la dérive après avoir perdu son boulot ; une femme qui tente de s'en sortir en vendant des vitamines, des alcooliques en cure de désintoxication ; un père abandonné avec ses deux enfants, un dîner chez un couple qui a un bébé vraiment moche.
Les personnages sont sans mémoire ni histoire : lorsque l'on commence une nouvelle, on prend vraiment le train en marche.
Il n'y a pas de morale à trouver, c'est juste une vision de l'humanité qui tente de sortir de sa médiocrité.
Carver a une écriture simple, percutante et juste, écriture qui permet de mieux faire ressortir la réalité de la situation de certains personnages.
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Raymond Carver, de son nom complet Raymond Clevie Carver Jr, né en 1938 et décédé en 1988 d'un cancer du poumon est un écrivain américain surtout réputé pour ses nouvelles, devenu un maître stylistique pour de nombreux autres écrivains du monde entier.
Ce livre, Les vitamines du bonheur, est un recueil de douze nouvelles paru en 1976 alors que l'écrivain connaissait enfin le succès après de longues années de métiers divers et de misère. Tous ces textes nous plongent dans une Amérique qu'il connaît parfaitement, celle des petites gens de la classe moyenne, des banlieues et du chômage, des petites vies sans intérêt notable, des soumis à l'alcool et au tabac. Des gens quelconques, ni réellement mauvais ni vraiment cinglés, des gens comme on en rencontre tous les jours que ce soit en Amérique ou ailleurs, ils ont des peines ou des problèmes de chômage, ils vivent sur le fil du rasoir en équilibre instable et c'est là que Raymond Carver les choppe. C'est là que son talent se révèle, il les « photographie » en plein vol. « Oh ! Temps suspend ton vol » clamait le poète, Carver nous les dépeint à cet instant précis, comme en arrêt sur l'image, mais son regard est toujours neutre laissant le lecteur seul et maître d'en tirer la conclusion qui lui plaira.
Certaines nouvelles peuvent dérouter, dans le train par exemple, en plein milieu de la nuit une femme seule et armée d'un révolver attend un train dans la salle d'attente d'une petite gare quand un couple âgé fait son entrée en se disputant, ils sont bien habillés mais l'homme n'a pas de chaussures… Dans Plumes, un couple est invité à dîner chez le collègue du mari, il y a un paon en liberté qui entre et sort de la maison, un moulage de dents qui trône sur la télévision « L'orthodontiste, il voulait garder ça, dit-elle en posant les dents sur ses genoux. Pas question j'ai dit », et un bébé très laid « Tellement moche que je trouvais rien à dire », pourtant en lisant le texte rien n'est réellement farfelu pour autant. Avec Conservation, quand le frigo-congélateur tombe en panne cela devient un énorme problème à résoudre pour un couple dont le mari est au chômage. Dans le compartiment, un père ne saura pas comment renouer le contact avec son fils qu'il n'a pas vu depuis plusieurs années « Comment devrait-il se comporter devant le jeune homme, à la gare ? Fallait-il l'embrasser ? Cette perspective le mettait mal à l'aise », alors que dans la dramatique nouvelle C'est pas grand-chose mais ça fait du bien, un couple perd son enfant écrasé par une voiture et se fait consoler par un boulanger-pâtissier.
Ce qui surprend le plus le lecteur quand il s'attaque à un livre de Carver pour la première fois, c'est qu'il ne se passe presque rien, parfois rien du tout même, et pourtant nous sommes subjugués par le texte, ne comprenant pas ce qui nous pousse à continuer notre lecture et pourtant incapable de la stopper. Je ne m'étendrai pas plus sur le style de l'écrivain car un livre récent nous a apprit que contrairement à ce qu'on avait pensé jusque là, le fameux style concis de Carver, n'était en fait que le résultat des coupures de texte réalisées par son éditeur ! Je n'entrerai pas dans cette polémique, de toute façon ce qui est important c'est que le livre soit bon et il l'est.
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Philippe Djian l'ayant cité comme l'auteur américain qui avait motivé son désir d'écrire, j'ai cherché à découvrir Raymond Carver. Voila qui est fait avec ce recueil de nouvelles.

On développe rapidement de l'empathie pour les personnages tant on s'identifie facilement à eux. On se débat comme eux dans nos petites misères du quotidien, nos petites lâchetés, nos a priori.

Cette collection de 12 nouvelles se picore facilement et la qualité d'écriture est indéniable mais toutes n'ont pas retenu mon attention. Celles qui m'ont marqué sont plutôt « La maison de Chef », « C'est pas grand chose mais ca fait du bien », « La d'où je t'appelle », « La bride» et « cathédrale ».
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[Livre audio lu par Julien Allouf]

Le titre est très drôle. Quand on connaît les nouvelles de Raymond Carver, « vitamines » et « bonheur » sont irrésistibles de décalage atmosphérique.

De fait, chômage, alcoolisme, bouchons de cérumen propres ou figurés, parsèment la vie des protagonistes. Comment font-ils pour se lever le matin dans un tel vide d'existence ?

« l'oncle (qui) s'était mis au lit 23 ans plus tôt et y était toujours » semble le plus avisé des hommes.

L'image du bébé moche qui joue avec son paon m'a interpellée. Mais comme toujours, Raymond Carver brode ses chutes en sous-entendus qui m'échappent totalement. Peut-être n'est-ce qu'un genre qu'il se donne, entourloupe qui fait bisquer le lecteur pointilleux et se rengorger le fan qui-crois-tout-comprendre-contriarement-aux-non-initiés.

La nouvelle « le boulanger » a un petit air fort goûteux de Stephen King.

Le lecteur est merveilleux de liberté. Il ne semble pressé par aucun impératif. Nul un choix interprétatif, nulle durée de l'enregistrement ne le taraudent. Il n'en fait qu'à sa tête, lit tranquillement, hésite parfois, puis se lance avec justesse.

[Écouté dans le cadre du Prix Lire dans le noir 2013]
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Douze nouvelles, telle une année oh combien difficile pour ces êtres, alcooliques, chômeurs, en deuil ou abandonnés.

Où est le bonheur du titre dans tout ça ? Un besoin indispensable en quantité infime, une vitamine, que nous ne pouvons synthétiser seuls. Alors je l'ai traquée tout du long, cette imperceptible goutte que Carver ajoute malgré tout, comme dans une toile de Turner, une lumière éblouissante à qui sait regarder.
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Douze nouvelles qui posent un regard désabusé et compatissant sur les faiblesses et les errements de la classe moyenne ou ouvrière américaine.

Des brèves, qui retracent des moments et entrent dans des histoires de couple, de familles, de ruptures, d'accidents bêtes, d'alcoolisme et de destins qui partent de guingois. Des histoires de fidélité et d'infidélité aussi, qui tracent un univers gris, un peu triste, un monde de losers un peu perdus qui cherchent, à leur manière, à atteindre le rêve américain.

Un ton qui m'a un peu agacé de prime abord, par son « affectation populaire », genre : « l'autre il me dit que (…) et moi j'y réponds… ». Mais c'est surtout vrai dans la première nouvelle, la Maison de Chef, ou bien je m'y suis habitué au fil de la lecture. Finalement ce n'est pas si gênant en tout cas.
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