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3.97/5   274 notes
Résumé :
Couples déglingués, vitelloni trompant leur ennui, pères et fils en quête d'une impossible réconciliation...
Dans l'univers déchiqueté de l'Amérique moderne, Raymond Carver prélève les échantillons d'une humanité à la dérive. Dix-sept nouvelles consacrées à la même idée fixe : celle de la poursuite d'un bonheur qui cesserait de se dérober, et, effaçant les blessures de la vie, ferait accéder à une innocence enfin retrouvée.
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
3,97

sur 274 notes
Et si on parlait d'amour, l'amour avec un grand A. Tellement d' autrices et d'auteurs l'ont magnifiquement écrit Shakespeare les soeurs Brontë et il y a Raymond Carver qui arrive avec ses gros souliers " Parlez moi d'amour".
Dans ce recueil de nouvelles l'amour est plutôt en fin de vie, une chronique d'une mort annoncée. L'amour c'est comme une ligne imaginaire chacun a son coté et quand une des deux personnes franchit cette ligne c'est la collision assurée. Cette fameuse ligne à ne pas franchir ça peut être l'adultère comme dans la nouvelle " rencontre entre deux avions " un père se confiant à son fils ( ma préférée) ou de " gloriette".
Une chose est sure l'alcool et l'amour ne font pas bon ménage, difficile de ne pas voir les problèmes de Carver avec l'alcool.
Dans ce recueil heureusement tout n'est pas noir " Au temps des oies sauvages" ou l'histoire de ce jeune couple qui se construit.
voila mon ressenti avec cette première rencontre avec Raymond Carver, son écriture percutante et concise pour un résultat brillant
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Après de trop longues années d'abstinence, je reprend des nouvelles de Raymond Carver!
Je rencontre de nouveau ces personnages de l'Amérique ordinaire, en proie à leurs rêves, leurs démons et leurs émerveillements... Toutes ces miettes, ces tranches de vie minutieusement racontées au lecteur attentif.
Parfois, le récit de Raymond Carver se finit abruptement, comme une flamme soufflée par un coup de vent: Au visiteur d'imaginer une suite, avant de passer à la short story suivante! Raymond Carver va au rythme de la vie, avec ses tempos changeant aux cris d'un nouveau-né, d'un vieux fou ou d'une femme en colère... Parfois, il semble ne pas "se passer grand-chose", et pourtant tout est là: les gestes, les paroles et les regards.
Écrivain de fortune, au sens si noble du terme, Raymond Carver ne s'attarde pas: Raison de plus pour le lire attentivement, avec respect et recueillement... Comme on ne presse pas le pas pour profiter pleinement d'une coute promenade...
Merci, Monsieur Carver, pour ces retrouvailles pleinement réussies avec votre oeuvre.
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Les histoires de Raymond Carver commencent souvent de cette manière : une table, une bouteille, un couple. Et des discussions, des réflexions devrais-je dire, sur l'amour, sur le couple, sur les relations humaines de cette Amérique. Je ne recherche pas l'action dans ses nouvelles – bien au contraire – puisqu'il ne s'y passe strictement rien dans cette Amérique profonde et moderne. Alors pourquoi les lire ?

Un homme, une femme et au milieu une bouteille. Un couple s'étiole petit à petit comme un cerisier en fleurs subissant les soubresauts d'une fine et légère brise maritime. Un couple se déglingue avec comme excuse ces bouteilles vides qui s'affichent ostensiblement sur la peau de bête du salon ou sur le comptoir d'une cuisine en formica.

Les histoires de Raymond Carver parlent de l'homme, cet être méprisable et américain qui s'ennuie dans sa banlieue amorphe. Une vie monotone, sans surprise, au volant d'une Ford break beige, le goût du bourbon dans la bouche, et une mignonne qui passe en vélo sur une route serpentée. C'est tellement tentant, l'espace d'une heure, d'oublier toutes les règles que l'on s'est fixé et de redevenir l'homme, le chasseur, le Cro-Magnon, la bête qui sommeille en nous. Après tout, la raison d'une règle est bien de la transgresser.

Je le disais précédemment ; dans les histoires de Raymond Carver, il ne s'y passe pratiquement rien. Juste quelques faits d'une banalité extrême. Mais ma vie n'est-elle pas composée de cette même banalité ? Alors, oui, je me reconnais dans ces couples de Raymond Carver, oui je m'y identifie. Ils sont en quête de quelque chose d'indéfinissable, une sorte d'amour suprême pour rompre leur monotonie, divertir leur ennui. Ils sont à la poursuite d'un bonheur qui cesserait de filer juste devant eux.

Raymond Carver a su m'attendrir. Il ne m'en faut certes pas beaucoup, une bouteille et je suis déjà sous le charme. le charme d'une écriture fine et posée, sans fioriture ni excès. Elle décrit des sentiments humains, ni beaux ni laids, ni bons ni mauvais, juste des sentiments, sans jugement sans complaisance, juste des sentiments.

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Ce n'est pas une anthologie de nouvelles, mais un recueil (17 nouvelles) plus cohérent, dont le titre résume parfaitement le thème général des nouvelles qui parlent pour la plupart d'amour.
Le style me plaît beaucoup. Il faut dire que Carver excelle dans la transcription du quotidien, en particulier pour les dialogues.
J'en garde un très bon souvenir.
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Un auteur que je découvrais avec ce recueil de 17 nouvelles qui devaient traiter de l'Amour... En fait l'auteur évoque l'amour au sens large du terme, parfois même le désamour ou l'absence d'amour. Des nouvelles assez courtes dans l'ensemble. L'écriture ne dégage aucune chaleur. le style est direct, froid. Les situations sont le plus souvent gênantes. Raymond Carver dépeint une certaine Amérique, il y a des relents un peu sordides. Un livre qui ne remonte pas vraiment le moral, et donne de l'Homme une pâle image, celle de personnes qui se battent ou survivent dans un monde le plus souvent hostile... Beaucoup de paumés et de pauvres types, qui sont passés à côté de leur vie, à côté du bonheur, à côté de l'AMOUR. Chaque nouvelle a une fin un peu abrupte, "en queue de poisson".
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critiques presse (1)
Telerama
27 février 2013
Après la publication en 1981 de Parlez-moi d'amour, publication modifiée, et arrangée par l'éditeur, une autre version parait en 2009 sous le nom de Débutants: version originale fidèle au manuscrit initial. La publication parallèle des deux textes est passionnante. Deux versions d'un chef-d'œuvre - deux chefs-d'œuvre.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Dans la cuisine, il se versa un autre verre et regarda le mobilier de la chambre à coucher qui se trouvait dans le jardin, devant la maison. Le matelas était nu et les draps aux rayures multicolores pliés sur le chiffonier, à côté des deux oreillers. A ce détail près, les choses avaient vraiment la même allure que dans la chambre - une table de chevet, une lampe pour lire de son côté à lui, un autre chevet, une autre lame, de son côté à elle.
Son côté à lui, son côté à elle.
Il y réfléchissait tout en sirotant son whisky.
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Bill Jamison avait toujours été le meilleur ami de Jerry Roberts et vice versa. Ils avaient grandi ensemble dans un quartier du Sud, près des terrains de foire, étudié à la même école préparatoire, au même lycée, puis au même institut technique Eisenhower, où ils suivaient, dans la mesure du possible, les mêmes cours. Ils échangeaient leurs chemises, leurs pulls et leurs pantalons à pinces. Ils sortaient avec les mêmes filles et parfois se les repassaient, prenant ce qui se présentait sans se compliquer la vie.
(Dites aux femmes qu'on va faire un tour)
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C’est tout de même drôle de boire. Quand j’y pense, c’est en buvant que nous avons pris toutes nos décisions. Même lorsque nous avons envisagé de moins boire, nous nous installions pour en discuter à la table de la cuisine, ou devant la table de pique-nique avec six bières ou une fiasque de whisky.
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Un homme sans main vint frapper à ma porte pour me vendre une photographie de ma maison. A part les crochets chromés, c'était un homme comme tout le monde, âgé d'une cinquantaine d'années.
- Comment avez-vous perdu vos mains? lui demandai-je après qu'il m'eut confié le but de sa visite.
- Ca, c'est une autre histoire, me répondit-il. Vous voulez une photo ou non?
- Entrez, lui dis-je. Je viens de faire du café.
J'avais aussi préparé de la gelée mais je ne lui en parlai pas.
- Si possible, j'aimerais aller aux toilettes, me dit l'homme sans mains.
Moi, j'avais envie de voir comment il tenait une tasse de café. (...)
(Le chasseur d'images)
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[ Incipit ]

Pourquoi ne dansez-vous pas ?

Dans la cuisine, il se versa un autre verre et regarda le mobilier de la chambre à coucher qui se trouvait dans le jardin, devant la maison. Le matelas était nu et les draps aux rayures multicolores plies sur le chiffonnier, à côté des deux oreillers. À ce détail près, les choses avaient vraiment la même allure que dans la chambre - une table de chevet, une lampe pour lire de son côté à lui, un autre chevet, une autre lampe, de son côté à elle.
Son côté à lui, son côté à elle.
Il y réfléchissait tout en sirotant son whisky.
Le chiffonnier se dressait à un mètre du pied du lit. Ce matin, l'homme en avait vidé les tiroirs dont il avait rangé le contenu dans des cartons entassés au salon. Près du chiffonnier, on voyait un radiateur d'appoint. Au pied du lit, il y avait une chaise en osier avec un coussin de tapisserie. Toute la batterie de cuisine étalait son aluminium sur une partie de l'allée. Une nappe de mousseline jaune beaucoup trop grande, c'était un cadeau, recouvrait la table et en cachait les côtés. Sur la table s'alignaient une fougère en pot, une boîte contenant de l'argenterie et un tourne-disque - des cadeaux, eux aussi.
Une grande télévision était posée sur une table basse, à proximité d'un canapé, d'un fauteuil et d'un lampadaire. Il avait poussé le bureau contre la porte du garage. Il y avait quelques ustensiles sur le bureau, une horloge murale et deux gravures encadrées. On remarquait encore dans l'allée un carton de tasses, de verres et d'assiettes, chaque objet enveloppé dans du papier journal. Ce matin, l'homme avait vidé les armoires et, à l'exception des trois cartons du salon, tout se trouvait à l'extérieur. Il avait branché une rallonge et les appareils fonctionnaient comme s'ils étaient dans la maison.
De temps à autre, une voiture ralentissait et les passagers jetaient un coup d'oeil. Mais personne ne s'arrêtait.
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Videos de Raymond Carver (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Raymond Carver
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/fanny-wallendorf-jusqu-au-prodige-53573.html Du plus loin qu'elle s'en souvienne, Fanny Wallendorf a toujours eu le goût de l'écriture. Dès 7 ans, elle garde en mémoire les courts textes qu'elle produisait. Mais c'est bien par la lecture qu'elle prend le chemin de ce qui fera d'elle une romancière. Fascinée par l'écriture et le personnage du poète et écrivain américian Neal Cassady, compagnon de route de Jack Kerouac, elle traduit ses correspondances et frappe à la porte des éditions Finitude qui s'enthousiasment pour son projet. Nous sommes en 2014. Dès lors, Fanny Wallendord traduit pour cette maison plusieurs textes de Raymond Carver et Phillip Quinn Morris. Mais Fanny Wallendorf n'oublie pas la gamine qu'elle a été et les propres histoires qu'elle a envie de raconter. Elle concrétise son rêve en 2019 avec « L'appel » puis en 2021 avec « Les grands chevaux » qui révèlent une écriture sensible, poétique mais rigoureuse et exigeante. Janvier 2023, voilà le 3ème titre de Fanny Wallendorf, « Jusqu'au prodige ». Nous sommes dans les années 40, la guerre n'est pas finie mais la Résistance est en marche. Thérèse a dû fuir, la mère est morte, le père est au combat, son frère, Jean, a été d'elle. La jeune Thérèse devait trouver refuge dans une ferme du Vercors mais la femme qui devait l'accueillir étant morte, c'est le fils de la ferme qui l'a reçue et en a fait son objet, l'a enfermée. Il est le chasseur. Quatre ans plus tard, au hasard d'une inattention de son geôlier, la jeune fille parvient à s'échapper. Mais là voilà seule dans l'immensité de la forêt, sans savoir où aller, cherchant à échapper aux menaces réelles ou fantasmées. Seule le souvenir de ses proches permet à Thérèse de garder l'espoir et d'envisager un avenir en retrouvant son frère Jean. Trois jours, trois nuits dans cette forêt. le doute, la peur, l'incertitude, le désespoir… jusqu'au prodige. Le texte est écrit à la première personne du singulier, c'est bien Thérèse qui nous parle et nous entraine dans cette aventure, ce chemin parsemé de ronces qui mène vers l'âge adulte. Le roman de Fanny Wallendorf est une réussite tant par l'originalité du sujet, la construction de l'histoire et la qualité de l'écriture, belle et sensible, presqu'onirique, qui rappelle que le moindre soupçon d'espoir peut aider à se relever de toutes les épreuves. « Jusqu'au prodige » de Fanny Wallendorf est publié aux éditions Finitude.
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