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François Lasquin (Traducteur)Tess Gallagher (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782879292663
134 pages
Editions de l'Olivier (06/05/2000)
3.94/5   100 notes
Résumé :

Retrouvées après la mort de Raymond Carver, ces cinq nouvelles inédites sont autant de variations subtiles sur les grands thèmes carvériens : la séparation, la dépendance, le mensonge...

Carver nous livre le matériau brut de son ascèse littéraire pointillisme cristallin, sobriété du scénario, perfection du montage, cut up des sentiments. Partout, les mêmes couples à la dérive, les mêmes odyssées foireuses, les mêmes destins saccagés dans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Minimaliste et intimiste, Raymond Carver sait, au travers de ce recueil de cinq nouvelles, nous faire pénétrer dans l'univers des classes moyennes et d'âge moyen dans les États-Unis des années 1980 (éventuellement, fin 1970).

Rien de spectaculaire, pas de chichi, pas d'enquête surprenante, pas de scénario alambiqué : seulement de petites tranches de vie de gens qui ont vécu ; des personnages qui ont un passé, une épaisseur, qui ont tissé des liens et parfois les ont rompu, qui ont connu des joies, des peines, qui ne sont ni bons ni méchants mais qui souvent se remettent en question, souhaitent changer de vie, se débattent avec l'alcool ou ont usé leur relation conjugale.

(On suppose, à lire ces lignes qui sentent tellement le vrai, que derrière la fiction, l'auteur y a injecté une bonne dose d'autobiographie tellement ses personnages lui ressemblent, à des degrés divers, ou bien sont des copies quasi conformes de celles et ceux qui ont partagé sa vie.)

Ce sont cinq nouvelles fortement empreintes de nostalgie et teintées d'un sentiment de vouloir tourner la page sans le vouloir vraiment, parce que c'est encore trop frais, parce que ça fait encore trop mal, parce que c'est tout de même une manière de déchirement qui s'opère, sous des airs d'être enveloppé dans du velours.

Ce sont cinq nouvelles très cohérentes entre elles, où l'on peut facilement et sans délai d'adaptation glisser de l'une à l'autre grâce à un choix éditorial judicieux. (Je ne sais pas si tel est le cas dans l'édition américaine mais ici, pour la traduction française, les nouvelles ont été agencées de façon à ce qu'un ou plusieurs élément(s) de la nouvelle suivante rappelle(nt) la précédente et ainsi de suite jusqu'à la dernière qui pourrait à son tour amorcer la toute première, rendant ainsi le recueil parfaitement circulaire.)

Presque à chaque fois, on retrouve, sur la côte ouest des USA, un couple de quadra/quinquagénaires qui bat plus ou moins de l'aile ou bien alors un seul des membres du couple, le tout essayant de se rabibocher du mieux possible avec une évidente bonne volonté mais sans beaucoup de résultats.

Car la bonne volonté ne suffit pas toujours, surtout si l'alcool s'est invité dans le couple et y a laissé des traces, si l'usure du temps de la vie commune a consumé une grande partie du feu qui crépitait entre les cœurs, faisant s'envoler les espoirs d'avenir qui allaient avec.

Raymond Carver s'attache à nous faire goûter des ambiances et des sentiments avec une volonté claire de ne surtout pas dépeindre au-delà de l'événement, du point d'orgue qui structure chaque nouvelle. On a l'impression de l'entendre nous dire : « Je vous fais un petit polaroïd et je m'en vais. Vous en ferez ce que vous voudrez. »

Il aime à nous souligner le contraste qui existe entre le couple ou l'individu focal, d'une part, et un couple " bien portant " (ou supposé tel) d'autre part, en ayant soin, au préalable, de nous rappeler combien un couple (quel qu'il soit) peut paraître enviable et bien assorti — vu de l'extérieur — et combien précaire est l'équilibre de l'édifice, vu du dedans.

En tout les cas, l'auteur, en vieux routier de la nouvelle, possède un art consommé de cette technique d'écriture, une maîtrise stylistique absolue, qui donne l'illusion que cette écriture est simple et naturelle ; c'est dire le talent de l'illusionniste ! Bref, un bon moment à passer, pas exceptionnel selon mes critères d'appréciation propres, mais à n'en pas douter un recueil très convenable et recommandable. D'ailleurs qu'est-ce que vous voulez savoir ? Ce n'est que mon avis après tout, c'est-à-dire bien peu de chose.
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Suite à la belle critique de Nastasia, j'ai ajouté cette référence dans mes pense-bêtes et j'ai fini par trouver le livre en bibliothèque. J'aime en général les nouvelles qui favorisent un style vif où par quelques traits seulement le climat et les personnages doivent être installés. Les nouvelles recèlent aussi de grands espaces de liberté à combler par le lecteur. Et c'est ce qui m'a plu, ici aussi. Oui, c'est bien écrit.

Mais que cet univers est sombre et que ces vies sont tristes qui se délitent dans un vide quotidien dont on ne voit pas le fond ! A croire que le lot de chacun est de sombrer pour ensuite déployer de grands efforts (débiter huit stères de bois) pour se reconstruire. Alcoolos sur le retour, mariages ratés, rêves partis en fumée. Pour le coup, il est brisé le rêve américain.

Et la dernière nouvelle, n'arrangera rien. D'une criante authenticité dans laquelle l'hypocrisie hypertrophiée propre à ce peuple atteint son paroxysme au cours d'un repas d'adieu rempli par des formidables, des gentils tout pleins, des nous ne vous oublierons jamais, pour le lendemain, alors que les hôtes ont perdu gros pendant la nuit et sont en pleine débâcle, voir les invités les quitter sur un très révélateur "- Ah bon ? dit-elle. Quel dommage. Je suis désolée pour lui. Tu leur as rendu les clés, hein? On a dit au revoir à tout le monde. On peut y aller, maintenant."

A conseiller donc seulement si vous aimez le noir de noir, prenez aussi une ou plusieurs barres de chocolat de même nature, ça remonte le moral, paraît-il.
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De Carver, je n'avais lu qu'un recueil de poèmes et quelques histoires. Ces nouvelles ont confirmé ma première impression : j'aime Carver mais je ne saurais pas trop expliquer pourquoi.
Les sujets sont souvent douloureux, les personnages malmenés par la vie, et pourtant on ne peut s'empêcher d'être happé par l'histoire.
C'est le style de l'auteur, cette économie de moyens où chaque mot semble pesé, qui confère un équilibre au récit. Un exercice de funambule où l'empathie ne verse jamais dans le pathos.
De cette sobriété se dégage une atmosphère particulière, presque poétique, directement contrebalancée par le sentiment ténu de l'imminence d'une catastrophe.
Carver a su tirer de ces situations universelles des nouvelles d'apparence simples mais en réalité riches de sens et pleines d'humanité.
Une plume forte et touchante, que je ne peux que vous inviter à découvrir par vous-même.
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Ceci est un petit recueil de nouvelles au ton simple et franc, se terminant chaque fois sur un point d'interrogation, laissant le lecteur avide d'une action supplémentaire. Ce goût de l'inachevé fait partie du style de l'auteur.

Les nouvelles racontent des scènes de la vie de quelques couples qui, pour certains, cherchent à renouer et n'y arrivent pas, ou qui, pour d'autres, sont sur le point de se séparer. Une nouvelle décrit aussi un homme en visite chez un couple et qui coupe du bois pour l'hiver. Là-dessus, il fait ses bagages et s'en va. Une autre raconte l'histoire d'un couple dont la femme fait des rêves et les raconte à son mari qui les inscrit dans un calepin.

Les nouvelles m'ont plu, je leur ai trouvé un ton direct et une simplicité que j'aime. J'ai été intriguée par ces personnages qui ne s'expriment pas beaucoup derrière leurs gestes et que l'on peut juste deviner tristes ou fatigués. On veut en savoir plus, mais on ne peut qu'imaginer derrière le peu de mots qui en est dit. Il y a un moteur qui est le naturel de Carver dans tout ça qui est d'une pure beauté littéraire.
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Cinq nouvelles inedites.
Pas toujours achevées.
Pas encore retravaillées.
Et tant pis, tant pis ! On s'en contentera allègrement. Retrouver les mots de Carver, se laisser bercer, les prendre comme ça, bruts et brillants. Ce n'est pas parfait, peut-être, pas aussi parfait que d'autres textes. Mais la perfection après tout...
Donc, voilà un recueil un peu décousu, c'est à dire sans réel fil conducteur, et j'avoue que ça me va bien. Des vies, de la vie en pagaille. Carver.
Une maison brûle puisque des amours s'effilochent.
D'autres foyers se quittent, pour essayer de se survivre, de s'aimer, de s'aimer encore un peu. Quand on a tout donné.
Voilà, c'est ça, Carver. Et c'est ce qu'on retrouve encore dans ce recueil. Cet amour brouillon, qui n'en finit pas de finir. La vie simple. Simple, vraiment, ça existe ? Non, pas du tout. C'est ce que Carver vous racontera. Comme personne.
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critiques presse (1)
Telerama
03 décembre 2014
En quelques phrases apparemment dépouillées, Raymond Carver (1938-1988) suggère la désunion d'un couple, l'absence d'amour, le jeu inutile des apparences. [...] Autant de sujets que Raymond Carver aborde avec audace, mesurant parfaitement le risque du sentimentalisme et le détournant sans le refuser.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
— Qu'est-il arrivé ? lui ai-je demandé.
— Il paraît que c'est un radiateur d'appoint qui a pris feu. En tout cas, c'est ce qu'on m'a dit. Il y avait deux gamins dans la maison. Trois, en comptant la baby-sitter. Elle a réussi à s'en sortir, mais pas les enfants, malheureusement. La fumée les a asphyxiés.
On s'est dirigés vers chez nous, à pied. Dotty se cramponnait à mon bras et se serrait contre moi en répétant : « Oh, mon Dieu, mon Dieu ! »
La maison était illuminée par les phares des pompiers. Un homme était debout sur le toit, tenant une lance à incendie dont ne s'égouttait plus à présent qu'un petit filet d'eau. La fenêtre de la chambre avait été brisée. À l'intérieur, j'ai vu un homme qui allait et venait dans la pièce, une hache à la main. Puis la porte de devant s'est ouverte et un autre homme en est sorti, portant quelque chose. Je me suis dit que ça devait être le chien des enfants et ça m'a fichu un coup terrible.
Une camionnette de la station de télé locale était garée dehors. Un opérateur filmait, caméra à l'épaule. Des voisins battait la semelle, blottis les uns contre les autres. Certains étaient habillés, d'autres s'étaient jeté un manteau sur les épaules. Les moteurs des voitures de pompiers tournaient et de temps en temps leur radio se mettait à nasiller. Mais les badauds, eux, ne disaient rien. En les dévisageant, j'ai reconnu Rosemary, debout entre ses parents, la bouche ouverte. Puis les pompiers ont sorti les enfants de la maison, sur des brancards. De grands gaillards bottés, casqués, vêtus de longs manteaux, des hommes à l'air indestructible, qui semblaient avoir encore cent ans de vie devant eux. Ils sont sortis de la maison, chacun à un bout d'un brancard, portant les enfants.

RÊVES.
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— Ce soir, tout le monde me manque, dit-elle. Toi aussi, tu me manques. Ça fait un bon moment que tu me manques. Tu m'as tellement manqué que j'ai fini par te perdre. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais je t'ai perdu. Tu n'es plus à moi.
— Nancy, dis-je.
— Non, non, dit-elle en secouant la tête.
Elle se laissa tomber sur le canapé, face à la cheminée, et continua à secouer la tête.
— Demain, je vais prendre l'avion et je vais aller rejoindre ma mère et Richard. Après mon départ, tu n'auras qu'à appeler ta copine.
— Sûrement pas, dis-je. Je n'en ai aucune intention.
— Tu l'appelleras, dit-elle.
— Et tu appelleras Del, dis-je.
J'étais vraiment salaud de lui dire des choses pareilles.
— Tu peux faire ce qui te plaît, dit-elle en s'essuyant les yeux de la manche. Je suis sincère. Je ne veux pas te faire de scène. Mais demain je partirai à Pasco. Maintenant je vais aller me coucher. Je suis morte de fatigue. Je suis navrée, Dan. Je suis navrée pour nous deux, mais ça ne marchera pas. Tout à l'heure, ce pêcheur nous a souhaité bonne chance. ( Elle secoua la tête.) Moi aussi, je nous souhaite bonne chance. On va en avoir besoin.

APPELLE SI TU AS BESOIN DE MOI.
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— Qu'est-ce que vous voulez voir, Sarah ? lui demanda Pete. À vous de choisir.
— L'Alaska, dit Sarah. Et le Moyen-Orient. Nous avons passé quelques jours en Israël, il y a des années. Et l'Alaska, j'ai toujours eu envie d'y aller.
Betty entra à son tour, avec le café.
— Israël, on n'y a pas été, dit-elle. Notre circuit à nous ne comprenait que la Syrie, l'Égypte et le Liban.
— C'est affreux, ce qui est arrivé au Liban, dit Pete. Jadis, c'était le plus beau pays du Moyen-Orient. J'y suis passé dans ma jeunesse, pendant la Seconde Guerre mondiale. J'étais dans la marine marchande. À ce moment-là, je m'étais promis d'y retourner un jour. Et dès qu'une occasion s'est présentée, on l'a saisie, Betty et moi. Hein, Betty ?
Betty hocha la tête en souriant.
— Regardons les diapos de Syrie et du Liban, dit Sarah.C'est celles-là que j'ai envie de voir. Enfin, j'aurais envie de les voir toutes, mais puisqu'il faut choisir…
Pete commença à nous projeter des diapositives, que lui et Betty commençaient au fur et à mesure que le souvenir des endroits leurs revenait.
— Là, c'est Betty qui essaye de monter sur un chameau, dit Pete. Il a fallu que le type en burnous lui donne un petit coup de main.
Betty s'esclaffa et ses joues s'empourprèrent. Une autre diapo apparut sur l'écran et elle dit :
— Là, c'est Pete qui parle avec un officier égyptien.
— Vous voyez la montagne derrière nous, celle qu'il montre du doigt ? dit Pete. Attendez, je vais essayer d'agrandir un peu l'image. Les Juifs s'y étaient retranchés. Les Égyptiens nous ont prêté des jumelles pour qu'on les voie mieux. La montagne était couverte de Juifs. On aurait dit des fourmis.
— Pete pense que s'ils n'étaient pas venus semer la zizanie au Liban il n'y aurait pas eu tout ce grabuge, dit Betty. Pauvres Libanais.

QU'EST-CE QUE VOUS VOULEZ VOIR ?
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La maison où nous allions passer l'été était meublée, rien n'y manquait, même pas la vaisselle et les ustensiles de cuisine, aussi nous n'emportions que le strict nécessaire. Trois semaines plus tôt, j'avais pris ma voiture et j'avais parcouru les cinq cents kilomètres qui séparent Palo Alto d'Eureka, une petite ville du nord de la Californie, au bord du Pacifique, où j'avais loué la maison meublée en question. J'y étais allé en compagnie de Susan, la femme avec qui je sortais. Nous avions passé trois nuits dans un motel, à la périphérie de la ville. Dans la journée, j'épluchais les petites annonces et je faisais la tournée des agences. J'avais versé trois mois de loyer d'avance, en payant par chèque, sous les yeux de Susan. Plus tard, au motel, allongée dans le lit, une main posée en travers du front, elle m'avait dit :
— Je suis jalouse de ta femme. Je suis jalouse de Nancy. On entend toujours dire que la maîtresse d'un homme marié n'a qu'un rôle subalterne, que l'épouse en titre garde ses prérogatives, que c'est elle qui a le vrai pouvoir, mais jusqu'à aujourd'hui je ne l'avais jamais compris, et du reste je ne m'en souciais pas. Maintenant, c'est clair. Je suis jalouse d'elle. Jalouse de la vie qu'elle va mener avec toi dans cette maison pendant tout l'été. Je voudrais être à sa place. Je voudrais que ce soit toi et moi. Ah, qu'est-ce que je suis jalouse ! Je sais, je sais, c'est vraiment mesquin de ma part, conclut-elle.

APPELLE SI TU AS BESOIN DE MOI.
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— J'essayais d'arrêter de boire et je sentais bien que je n'y arriverais pas en restant chez moi, mais je ne voulais pas aller dans une clinique ou un centre de cure, vous comprenez. Mon frère avait une maison où il n'allait que l'été — c'était au mois d'octobre — alors je l'ai appelé et je lui ai demandé s'il pouvait me la prêter une semaine ou deux, le temps que je me remette d'aplomb. Il a dit que c'était d'accord. Je me suis mis à faire ma valise en me disant que j'étais heureux d'avoir une famille, heureux d'avoir un frère, heureux qu'il soit prêt à me donner un coup de main. Mais là-dessus le téléphone a sonné, c'était mon frère, et il m'a dit qu'il en avait discuté avec sa femme, il m'a dit qu'il était désolé, qu'il ne savait pas comment me dire ça, mais que sa femme avait peur que je mette le feu à la maison. Tu comprends, m'a-t-il dit, tu pourrais t'endormir avec une cigarette allumée à la main, ou oublier d'éteindre le gaz. Bref, ils avaient peur que je foute le feu à leur maison, et à son grand regret il ne pouvait pas me la prêter. J'ai dit bon, d'accord, et j'ai redéfait ma valise.

VANDALES.
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Vidéo de Raymond Carver
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/fanny-wallendorf-jusqu-au-prodige-53573.html Du plus loin qu'elle s'en souvienne, Fanny Wallendorf a toujours eu le goût de l'écriture. Dès 7 ans, elle garde en mémoire les courts textes qu'elle produisait. Mais c'est bien par la lecture qu'elle prend le chemin de ce qui fera d'elle une romancière. Fascinée par l'écriture et le personnage du poète et écrivain américian Neal Cassady, compagnon de route de Jack Kerouac, elle traduit ses correspondances et frappe à la porte des éditions Finitude qui s'enthousiasment pour son projet. Nous sommes en 2014. Dès lors, Fanny Wallendord traduit pour cette maison plusieurs textes de Raymond Carver et Phillip Quinn Morris. Mais Fanny Wallendorf n'oublie pas la gamine qu'elle a été et les propres histoires qu'elle a envie de raconter. Elle concrétise son rêve en 2019 avec « L'appel » puis en 2021 avec « Les grands chevaux » qui révèlent une écriture sensible, poétique mais rigoureuse et exigeante. Janvier 2023, voilà le 3ème titre de Fanny Wallendorf, « Jusqu'au prodige ». Nous sommes dans les années 40, la guerre n'est pas finie mais la Résistance est en marche. Thérèse a dû fuir, la mère est morte, le père est au combat, son frère, Jean, a été d'elle. La jeune Thérèse devait trouver refuge dans une ferme du Vercors mais la femme qui devait l'accueillir étant morte, c'est le fils de la ferme qui l'a reçue et en a fait son objet, l'a enfermée. Il est le chasseur. Quatre ans plus tard, au hasard d'une inattention de son geôlier, la jeune fille parvient à s'échapper. Mais là voilà seule dans l'immensité de la forêt, sans savoir où aller, cherchant à échapper aux menaces réelles ou fantasmées. Seule le souvenir de ses proches permet à Thérèse de garder l'espoir et d'envisager un avenir en retrouvant son frère Jean. Trois jours, trois nuits dans cette forêt. le doute, la peur, l'incertitude, le désespoir… jusqu'au prodige. Le texte est écrit à la première personne du singulier, c'est bien Thérèse qui nous parle et nous entraine dans cette aventure, ce chemin parsemé de ronces qui mène vers l'âge adulte. Le roman de Fanny Wallendorf est une réussite tant par l'originalité du sujet, la construction de l'histoire et la qualité de l'écriture, belle et sensible, presqu'onirique, qui rappelle que le moindre soupçon d'espoir peut aider à se relever de toutes les épreuves. « Jusqu'au prodige » de Fanny Wallendorf est publié aux éditions Finitude.
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