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EAN : 9781022602892
Editions Métailié (11/02/2016)
3.78/5   34 notes
Résumé :
Employé de classe internationale pour hôtel de classe internationale. L’hôtel Samarcanda recrute un nouveau groom. Máximo, dix-sept ans, trois poils de barbe, bien décidé à sortir de l’enfance, se porte candidat. Adolescent solitaire, obsessionnel, passionné par la lecture de revues scientifiques et fasciné par les mécanismes de sa pensée, il est convaincu que cette expérience sera sa véritable entrée dans le monde des adultes. Comme souvent rien n’est conforme à ce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Máximo Seigner, dix-sept ans, vit avec sa mère et son jeune frère,de neuf ans "adoré", qu'il surnomme "le nain", chouchou de la mère. Le papa s'est barré.....et l'oncle dont la femme est malade,essaie de le substituer "mû par un étrange intérêt personnel "("Un après-midi, alors qu'elle se penchait devant une armoire pour ranger des chemisiers, je l'avais vu diriger vers le bas de son dos un regard qui ne dura qu'une seconde mais fut suffisant pour que je comprenne la nature de son affection").Inutile de préciser que Maximo le méprise....
Pour échapper à cette ambiance familiale, étouffante,ne serait-ce que le temps d'un été,il se présente à un job de groom dans un hôtel " international ", suite à une annonce de journal trouvée par sa mère....mais les choses ne sont pas ce qu'elles paraissent et en une nuit il va quitter l'orbite de l'enfance pour le monde adulte ....

C'est un garçon solitaire, passionné de revues scientifiques, collectionneur de coupures de presse relatives à l'histoire des hommes ,comme à l'histoire naturelle, abordant avec des logiques délirantes les énigmes et les problèmes de la Vie (associant par ex l'oncle au mendélévium qui malgré son existence fugace et intentionnelle , assurait une place sur le tableau périodique, où il figurait (et là était le détail révoltant) au même titre que l'hydrogène, la pierre angulaire de l'univers...) bref assez spécial,et pour nous lecteurs ,un narrateur fascinant et truculent !( j'en pourrais citer des paragraphes entiers tant j'ai savouré l'originalité ,l'intelligence et l'humour...relisant plusieurs d'entre eux pour prolonger le plaisir de la lecture).
Les portraits et les détails qu'il croque ,les gestes et paroles de l'oncle , du petit frère ,qu'il appelle aussi "le Roi des Hypocrites"......qu'il décortique, sont trés visuels, d'une finesse, d'une sensibilité et d'un humour indescriptibles.

Ce livre écrit en 2001 est son premier livre,donc antérieur à "Scipion",que j'avais également beaucoup aimé. En passant,excellente traduction !

Je me suis régalée ! Adoré ! que dire de plus ....
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Ici et maintenant, c'est un âge compliqué pour Máximo Seigner, 17 ans. Jeune homme encore un peu enfant et pressé de devenir adulte, Máximo est un adolescent solitaire, introverti, cérébral, qui se passionne pour les revues scientifiques et collectionne les coupures de presse pour amasser toutes sortes de connaissances érudites plus ou moins inutiles, mais qui l'aideront, pense-t-il, à comprendre la vie. Parce que justement, Máximo sent bien qu'il y est peu adapté, à la vie. Il passe la majeure partie de son temps dans sa tête, pour fuir le monde extérieur. Mais même dans son imagination débordante, l'espace devient trop petit et ne lui suffit plus pour échapper à la présence étouffante de sa mère, à celle de son horripilant petit frère, enfant gâté et préféré de la précédente, ni à celle de son oncle Marcos, le frère de son père, omniprésent dans leur foyer depuis que celui-ci est parti. Oui, le père est aux abonnés absents, et c'est ce vide qui pèse le plus sur les épaules de Máximo. Qui, poussé par sa mère et par le manque d'air, se porte candidat pour un job de groom dans un hôtel "de classe internationale", pour la durée des vacances scolaires. Rien qu'avec son nom, l'hôtel Samarcande fait fantasmer Máximo. Il déchantera bien vite au vu de l'aspect désuet des lieux, mais sa déception sera compensée par l'accueil chaleureux que lui réserve Camila, la propriétaire de l'hôtel. S'ensuivront 24 heures qui bouleverseront la vie de Máximo et qui marqueront son entrée dans le monde des adultes sur un mode tragi-cocasse.
Roman d'apprentissage truculent, touchant, sensible et intelligent, "Ici et maintenant" décrit avec beaucoup de justesse et de finesse le déclic, la charnière, le moment précis où l'adolescent devient homme, et le prix que lui coûte ce passage. Les portraits des uns et des autres sont admirablement croqués et on se balade avec délectation dans les méandres des pensées de Máximo. On trouve dans ce roman les mêmes thèmes que dans "Une santé de fer" : le père absent, la mère oppressante, le fils enfermé dans sa bulle d'intellect, qui se voit tout à coup confronté à l'irruption du destin dans son existence étriquée, et obligé de décider ou pas de plonger une fois pour toutes dans la "vraie" vie. "Ici et maintenant", un roman (ou un moment) très court, mais riche en possibles et en intelligence.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Maximo est à la croisée des chemins. 17 ans et un premier emploi qui s'offre à lui. Sa vie domestique , entre son frère cadet, le Nain , qu'il ne supporte pas , sa mère accrochée au cou de son oncle paternel et son père absent depuis si longtemps ne lui offre plus grand chose de convaincant.
Alors , il va répondre à cette annonce pour être groom dans un hôtel "intercontinental".

Voilà, en trois lignes , on a résumé toute l'action de ce roman , dont l'intérêt est ailleurs que dans l'action.

Le style est brillant, la métaphore aiguisée et la réflexion sur ce passage à l'âge adulte condensée en quelques heures magistralement amenée.
C'est ma deuxième incursion dans l'univers de cet auteur et dès les premières lignes , on se dit, tiens , j'ai déjà lu un truc comme ça. Pablo Casacuberta sait donc installer une ambiance, un style et pas besoin d'intrigue pour cela.

Un exercice brillamment réussi.
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L'heure du petit déjeuner, chocolat brûlant, pour ces premières heures de vacances. Maman, a laissé le journal à côté de mon bol, page des petites annonces. J'ai quelques poils qui poussent sur le menton, le signe que j'attendais pour trouver un job d'été. Pas encore dix-huit ans, et pourtant une sacrée manne de connaissances, le gars, le grand Maximo (sic) Seigner. Il faut dire que pendant que ses petits camarades découpent des photos de lingeries dans les catalogues maternelles de vente par correspondance, lui le grand Maximo, abonné depuis des années à la revue « Ici et Maintenant », découpe, classe, fait des fiches sur tous les articles à teneur hautement scientifique, la chaîne du Carbone n'a plus de secret pour lui ni le rôle des mitochondries dans la respiration cellulaire. Et si tu es du genre à penser que mitochondrie est une insulte, abonne-toi de suite aux revues « Connaissance » et « Ici et maintenant », voir à « Sciences et Vie Junior » pour les moins téméraires.

Entourée au feutre rouge, une annonce requiert toute son attention, il s'agit d'un poste de « groom » dans un hôtel de classe internationale. Après tout, vu ses connaissances sur le monde extérieur, cela pourrait être tout à fait son affaire. Il s'y présente, hôtel Samarcanda, le courant passe étonnamment bien avec la gérante, une belle femme qui, il l'apprendra par la suite, a un beau penchant pour l'alcool. Moi, les femmes qui ont cette délicieuse qualité m'apparaissent toutes plus belles et irrésistibles, elles m'émeuvent. Maximo, lui, se demande comment réagir, avec sa méga culture qu'il a emmagasiné depuis sa plus tendre enfance dans ces magazines « Ici et maintenant »...

Voilà donc un drôle de roman, par moment burlesque mais essentiellement touchant, l'histoire de cet adolescent, qui n'est pas tout à fait comme les autres, qui vit depuis des années un peu dans son monde à lui, celui d' « Ici et maintenant », une bulle pour ne pas se laisser envahir par son nabot de frangin et l'absence d'un père. Un roman qui est surtout très bien écrit - donc formidablement traduit, belle plume chatouillante qui se laisse lire aussi bien dans les chiottes d'un hôtel miteux que dans un fauteuil en cuir, vieil odeur de cigare, du hall d'un grand hôtel dont les étoiles s'affichent autant sous la lune bleue à travers la baie vitrée que sur la devanture de celui-ci, un hôtel genre de classe internationale.
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Je suis contente d'avoir croisé le chemin de ce livre et de m'y être suffisamment intéressée pour le lire.
Son écriture est tout à fait agréable, le passage de l'adolescence à l'adulte est traité avec beaucoup de finesse . La sortie de l'adolescence est toujours à moment délicat ou les questionnements se bousculent et envahissent l'esprit.
Maximo Seigner a 17 ans, complexé par son physique un peu chétif et par son prénom qu'il trouve désuet et difficile à porter, consacre la plupart de son temps à la lecture de revue scientifique "connaissances" et "ici et maintenant". Il vit avec sa mère, son petit frère qu'il surnomme de façon peu affectueuse "le nain" et malheureusement pour lui, son oncle Marcos, qui, depuis que son père est parti, et très présent.
Il va trouver un job d'été celui de groom à l'hôtel Samarcanda.
Ce roman très court est pourtant très riche. En quelques pages, Pablo Casacuberta, nous fait part de la délicate tâche qui consiste à grandir et devenir adulte.
Beaucoup de subtilités dans la façon de traiter ce cheminement.
Humour, tendresse et finesse psychologique se côtoient dans ce roman touchant.
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critiques presse (2)
Telerama
09 mars 2016
Ici et maintenant fait partie de ces livres qui n'ont pas réellement d'intrigue, dont la lecture n'excède pas quelques heures, et qui, sans en avoir l'air, touchent profondément par leur justesse.
Lire la critique sur le site : Telerama
Liberation
15 février 2016
Ici et maintenant, dans le roman, ce sera dans le corps et l’esprit du narrateur, ce sera le récit en direct de sa traversée de l’adolescence.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Je me demandai si je ne devais pas remettre mon pantalon en attendant, mais je me rappelai aussitôt ce qui arrivait dans les camps de vacances à ceux qui se montraient, comme moi parfois, trop jaloux de leur intimité : ils étaient frappés d'ostracisme.
Il me revint en mémoire une expérience vécue dans le vestiaire des hommes d'un club où ma classe avait été invitée pour faire une heure de natation. La séance terminée, j'étais allé aux douches, comme les autres, où j'avais commis l'erreur monumentale de me mettre sous la douche en maillot de bain, sans savoir que ce que fait la horde dans cet endroit, c'est se mesurer, établir qui est le chef de troupeau et, par conséquent, désigner ceux qui doivent se soumettre. De sorte que se doucher en maillot de bain constituait, outre une absurdité pratique, un grave manque d'esprit grégaire, indiquant, comme je le compris plus tard, une totale indifférence aux échelons hiérarchiques.
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Parmi les nombreuses affaires que papa n'avait pas emportées dans sa fuite, il y avait un vieux blaireau au manche en bois, frappé d'un croisement d'initiales gravées au poinçon : LS, pour Leopoldo Seigner, un prénom qui partageait avec le mien cette sonorité d'antiquaille oubliée dans un marché aux puces.

Je le pris dans la main droite et passai les poils sur la paume de ma main gauche. Bien que n'ayant jamais tenté la manœuvre, il m'était arrivé plus d'une fois de m'asseoir près de papa pour le regarder verser de l'eau savonneuse dans un bol et la battre comme s'il s'agissait d'un œuf, jusqu'à obtenir une espèce de meringue dont il s'enduisait du cou jusqu'aux pommettes. Voir la lame du rasoir monter et descendre lentement sur son visage était comme assister au rituel d'une sorte d'art martial, et tout en observant ces gestes je m'étais promis, bien qu'appartenant à la génération des rasoirs jetables et de la mousse en bombe, d'essayer un jour cette méthode ancestrale, quelles qu'en soient les conséquences.
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Je décidai finalement d'aller dans la chambre inoccupée, de m'allonger sur le lit et de réfléchir à mon père, à mes perspectives d'avenir, au sort de ma mère et du nain, à l'idée de me raser régulièrement, à l'inévitable et progressive invasion de mon espace intime par les femmes, à la peur de rester petit avec des jambes arquées, à l'importance du calcium en l’occurrence, à l'équilibre acido-basique, au bizarre filigrane de la chaîne carbonée, à la cohésion interne des atomes, et avant que cette ampoule de plus en plus petite m'emmène dans les particules subatomiques, la conscience m'abandonna, ou plutôt se retira dans une pièce interdite pour moi, le Maximo Seigner qui se parlait à lui-même à l'état de veille.
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Quand elle haussa épaule et bras, sa robe mouillée souligna les volumes de sa poitrine. C'était une robe d'été couleur crème, qui lui mouillait la taille, les hanches et le buste, et qui n'était vraiment pas conçue pour être portée mouillée, car le tissu paraissait maintenant collé à son corps, comme fraîchement peint sur la peau. Il me sembla que c'était une robe très moulante pour une femme mariée qui sort seule le soir, et je me demandai un instant si cette rivière alcoolisée que son haleine et sa conduite trahissaient avait été ingérée seule ou accompagnée, et par qui.
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Je regardai quelques instants la page ainsi terminée, tandis que me venait aux lèvres, je ne sais pourquoi la mélodie de Cielito lindo. Puis je me levai de manière un peu mécanique, allai devant l'étagère où les volumes du Trésor de la jeunesse alignaient leurs lettres dorées, les caressai lentement de l'index et pris celui qui affichait Renoir-Syracuse. Pendant que je parcourais le volume sans que mes pensées ne perturbent le mouvement de mes doigts, j'observai les pages se succéder jusqu'à laisser enfin sous mes yeux l'image de deux chameaux attachés à l'abreuvoir d'un caravansérail sous le ciel vaste et dégagé du désert. Au-dessous, la légende paraissait écrite pour moi : Samarcanda.
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