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EAN : 9782221065228
1432 pages
Robert Laffont (05/11/1993)
4.17/5   84 notes
Résumé :
Cette nouvelle édition de l’Histoire de ma vie est entièrement basée sur le manuscrit acquis par la BNF en 2010. Elle en respecte pour la première fois le découpage et procure un texte fiable, corrigé des erreurs de transcription de la précédente édition Brockhaus-Plon de 1960 (reprise en "Bouquins" par F. Lacassin en 1993). Ce premier volume, remanié en profondeur, reproduit les tomes 1 à 3 des Mémoires de Casanova, depuis l’enfance de Giacomo jusqu’à son évasion d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Peu de personnages historiques peuvent se vanter d'avoir laissé leur nom dans le langage usuel. Casanova est devenu le symbole du grand séducteur, délaissant ses conquêtes une fois dans la place. Légende ou réalité. Lire le premier volume de ses substantielles mémoires (huit volumes de 500 pages chacun) est l'occasion de trancher la question.

Casanova a en effet une morale peu encombrante, dans tous les domaines de la vie. Il n'a pas son pareil pour extorquer de l'argent à ses connaissances, avec beaucoup de finesse puisque ces derniers finissent par se sentir offensés s'il n'en prend pas assez. Être entré un moment dans les ordres ne l'empêche certainement pas de séduire les femmes qu'il rencontre. Et quand l'une d'elle montre un peu trop de résistance, il se rabat aussitôt sur ses soeurs qui semblent plus réceptives à ses discours enflammés. Cependant, Casanova n'est pas un séducteur froid et cynique. Quand on le repousse, ce ne sont pas les larmes de la fierté blessée qui coulent, mais celles de l'amoureux éconduit.

Le personnage est finalement difficile à cerner. Aucun code moral ne semble le retenir : il prend de l'argent à ses amis, escroque des commerçants de passage, couche avec une soeur différente chaque soir le temps d'un séjour à l'auberge, … Pourtant, tout est raconté avec tellement de légèreté, de franchise et de bonne humeur qu'on ne peut décidément pas lui en vouloir.

Mon seul regret est de ne pas avoir de notes explicatives sur les us et coutumes du 18ème siècle. Il est parfois difficile de savoir si Casanova les enfreint, ou s'il se comporte comme tout le monde.
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Mon cher Giacomo,
vous ne me connaissez pas et pourtant je vous fréquente assidûment depuis plusieurs mois. Soyez sûr d'être immortel car si vous n'êtes plus un être matériel vous ne continuez pas moins de faire tomber les femmes sous votre charme.
Comment, en effet, ne pas succomber à la verve avec laquelle vous contez l'histoire de votre vie en même temps que vous peignez votre portrait ? D'autant que l'homme qui se dévoile est terriblement séduisant ! Vous apparaissez comme le plus insouciant des philosophes, le plus inconstant des amants, le plus roué des joueurs, le plus irrésistible des séducteurs, le plus français des écrivains italiens, le plus cosmopolite des aventuriers, le plus passionné des libertins, le plus éblouissant des hommes de votre siècle ...
Sachez que si la mort vous a fait renoncer à la galanterie, ce qui est un châtiment amer pour qui a fait le métier d'aimer, le nombre de vos lectrices vous dédommage de votre abstinence.
le récit de vos mémoires est fascinant, on est pris de vertige par votre style rapide, diffus, par votre langue ornée d'italianismes et de citations latines. La littérature française vous ignore honteusement, alors que vous êtes à la hauteur d'un Saint-Simon, d'un Laclos, et tellement au-dessus de Sade !
Enfin arrivée au terme de la lecture de votre autobiographie - j'aurais voulu qu'elle ne se termine jamais ! je formulerai un seul regret: être née trop tard pour vous rencontrer et n'avoir pu vous accorder... mes dernières faveurs .

Votre plus dévouée et fidèle lectrice,
Manon Balletti.
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« [J]'ai continuellement vécu dans l'erreur, n'ayant d'autre consolation que celle de savoir que j'y étais. »
Voilà une excellente introduction pour découvrir l'autobiographie du célèbre aventurier vénitien du XVIIIe siècle, Giacomo Casanova, ses aventures, ses escapades à travers toute l'Europe, ses rencontres avec des personnalités célèbres, son emprisonnement également.

Rédigé en langue française directement, dans sa version originale mais qui a été reprise, ce récit surprend par la franchise des propos, la précision de certaines descriptions, par l'autocritique qui jaillit au fil de celui-ci, par l'analyse que l'auteur fait à l'issue de ses expériences : « Mes infortunes également que mes bonheurs m'ont démontré que dans ce monde tant physique que moral le bien sort du mal, comme du bien le mal. »

Un personnage, au charme réputé ravageur, bourreau des coeurs… qui en deviendrait presque sympathique ! Prudence car toute autobiographie est partisane par essence…
Un récit dense, et riche de par les éléments de son décor, à savoir la société de l'époque, la politique et la culture, vraiment instructifs pour qui s'intéresse aux dites Lumières.
Je vais m'intéresser au « Casanova » d'un écrivain d'une grande sensibilité, et réputé pour la qualité de ses sources, Stephan Sweig pour en savoir plus et améliorer ma focale.
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Évoquant Saint Simon, Sollers reconnait dans les mémoires de cette trempe un genre qu'il n'est pas loin de placer au sommet de la création littéraire, bien devant le roman.

« L'histoire de ma vie » de Casanova, bien que très différente par son style, est d'un niveau comparable. Je viens d'en terminer le premier volume paru dans la collection « La Pleiade » le livre est écrit en français, Casanova en souhaitant une diffusion la plus large possible : or, en ce XVIIIème siècle, le français est encore la langue diplomatique de toute l'Europe; il est parlé partout. Cela nous vaut un texte savoureux, émaillé d'italianismes et parfois maladroit. Cette dernière réserve pèse cependant très peu face au génie propre de Casanova qui maîtrise à son plus haut degré, l'art de saisir son lecteur, d'en faire son confident intime et de ne plus le lâcher. A ce titre, Histoire de ma vie est d'une modernité assez époustouflante.

Lorsqu'il écrit ce chef d'oeuvre, Casanova a près de 70 ans. Il vit retiré dans le château de Dux, en Bohème. Il tient là un petit emploi de bibliothécaire. L'âge le privant des bonnes fortunes de naguère, il revit les joies d'antan en se les remémorant : « Me rappelant les plaisirs que j'eus, je me les renouvelle et je ris des peines que j'ai endurées, et que je ne sens plus ». le ton est donné et il habite toutes les pages : il n'est pas question ici de confessions à la manière de JJ Rousseau et moins encore de contrition ; jusqu'au bout l'homme est un libertin assumé, même si, parfois, l'ombre d'un regret passe comme celle d'un nuage sur un vallon ensoleillé…

La vie de Casanova est un véritable roman : il a tout fait et roulé sa bosse dans presque toutes les grandes capitales. Jeune abbé, militaire, agent diplomatique, musicien, auteur dramatique, financier, astrologue, cabaliste, guérisseur, joueur professionnel et aussi un rien escroc… Sur ce dernier chapitre, il se dédouane à bon compte confessant face à des victimes aussi crédules que cupides, un sens de la retenue dont d'autres, moins magnanimes, n'auraient pas témoigné. Bref, le profil type de l'aventurier dont plusieurs sillonnent alors l'Europe et qu'à l'occasion, notre homme croisera sur sa route, tels Da Ponte, le célèbre librettiste de Mozart ou le sulfureux comte de Saint-Germain qui se dit immortel et dont l'invraisemblable culot charme Casanova autant qu'il l'agace.

Bien sûr, il y a les femmes et le sexe dont Casanova est friand jusqu'à la démesure. Passant avec beaucoup d'insouciance d'une à l'autre, il échappe à une pure logique de consommation par le souci, peu répandu à l'époque, qu'il a du plaisir de ses partenaires : « le plaisir visible que je donnais composa toujours les quatre cinquièmes du mien ». Au surplus, il ne goûte jamais tant le plaisir érotique que lorsqu'il est aiguillonné par le sentiment amoureux. Cela ne l'empêche pas de fréquenter les prostituées mais souvent avec un sentiment mêlé et une forme d'écoeurement. Moins cynique que Don Juan – il se montre soucieux d'assurer un avenir à ses jeunes conquêtes une fois délaissées – Casanova est mû par une vision puissamment sensualiste de l'existence. Dans un texte étonnamment actuel, le philosophe Charles Georges Leroy, ami de Diderot a sans doute le mieux, cerné cette logique : « le besoin d'exister vivement, joint à l'affaiblissement continuel de nos sensations, nous cause une inquiétude machinale, des désirs vagues, excités par le souvenir importun d'un état précédent. Nous sommes donc forcés pour être heureux, ou de changer continuellement d'objets ou d'outrer les sensations du même genre. de là vient une inconstance qui ne permet pas à nos voeux de s'arrêter, et une progression de désirs qui, toujours anéantis par la jouissance mais irrités par le souvenir, s'élancent jusque dans l'infini ».

Séducteur né, Casanova n'en subi pas moins les contraintes de son époque. Dans cette société dont les premiers craquements annoncent les bouleversements à venir, les classes sociales sont encore très compartimentées : s'il cultive de hautes fréquentations, ses maîtresses se recrutent moins chez les aristocrates qu'au sein de la bourgeoisie naissante, chez les actrices et danseuses qu'il côtoie assidûment ou plus prosaïquement parmi son personnel de maison. Casanova multiplie les conquêtes mais guère au-delà d'un certain public et souvent, avec de très jeunes filles que son aisance éblouit et son autorité –proche parfois de l'abus de pouvoir – subjugue. On atteint souvent là les limites du personnage : galant et raffiné il apprécie mal d'être rejeté ou de se sentir la dupe d'une femme, surtout si celle-ci est de petite condition : il peut même se montrer violent à l'occasion. Brusque dans la conquête, ne s'embarrassant guère de sentimentalité vaine, il se révèle toutefois amant délicat, sensible à la personnalité de ses maîtresses qu'il traite sur un pied de grande égalité.

Ce premier volume relate la période vénitienne de Casanova. Ces pages se découvrent comme un opéra flamboyant aux multiples rebondissements. On y croise une sorcière qui guérit le tout jeune Giacomo de pénibles hémorragies, on le suit dans ses rendez-vous secrets sur l'île de Murano, amoureux de deux religieuses qu'il partage avec l'abbé de Bernis, ambassadeur de France à Venise et qu'il retrouvera plus tard à Paris. On est pris avec lui sous le charme de la belle Henriette, une noble provençale, belle et intelligente, qui ayant rompu avec sa famille, sillonne l'Italie habillée en homme. C'est elle qui le quittera : toute sa vie il gardera un souvenir ému des belles heures partagées avec cette femme qui lui ressemblait tant.

La période vénitienne se termine mal : Casanova est arrêté et incarcéré à la prison des plombs. Cela nous vaut aussi une scène d'opéra : il s'évade par les toits, en plein mois de novembre, portant les habits du plein été de son arrestation. Il déboule ainsi au petit jour sur la Piazzetta, en costume de soie rose et dentelles, chapeau à points d'Espagne d'or et plumet blanc, la barbe rasée à la hâte. Cette évasion fera sa célébrité. Elle est particulièrement révélatrice de l'individu, passionné, suivant l'inspiration du moment mais aussi terriblement tenace et, au besoin, très courageux. Je lui laisse le dernier mot. Fier de son tour de force, Casanova nous avoue que la vanité qu'il en tire « ne vient pas de ce que j'ai réussi, car le bonheur s'en est beaucoup mêlé ; elle procède de ce que j'ai jugé la chose faisable, et que j'ai eu le courage de l'entreprendre ».
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Audacieux, érudit, amoureux, susceptible, généreux, fantasque, amoral, fanfaron, frivole... Eh bien ça donne une vie pas banal. Les mémoires de Casanova, c'est une magnifique plongée dans l'Europe du 18e siècle, des bas-fonds aux salons de la noblesse, à travers la vie d'un homme au culot monstre guidé uniquement par son humeur, sa fantaisie, sa passion, bref tout sauf sa raison. A lire absolument.
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critiques presse (3)
Bibliobs
08 avril 2013
On croit tout savoir de Casanova, mais qui a lu son «Histoire de ma vie»? Ce chef-d'œuvre, aussi scandaleux que délicat, reparaît enfin. Philippe Sollers vous invite à vous y plonger.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Liberation
02 avril 2013
Histoire de ma vie est un récit foisonnant, tour à tour drôle et triste, où se mêlent l’aventure et la philo, le sexe et la théologie.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeFigaro
14 mars 2013
Histoire de ma vie (écrit en français, comme les Mémoires du Vénitien Carlo Goldoni) se lit comme une encyclopédie intime et vagabonde du siècle des Lumières. Mieux: on a la sensation d'écouter une conversation picaresque.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Malgré le fonds de l’excellente morale, fruit nécessaire des divins principes enracinés dans mon cœur, j’ai été toute ma vie la victime de mes sens ; je me suis plu à m’égarer, j’ai continuellement vécu dans l’erreur, n’ayant d’autre consolation que celle de savoir que j’y étais. Ainsi j’espère, cher lecteur, que, bien loin de trouver dans mon histoire le caractère d’une impudente jactance, vous n’y trouverez que celui qui convient à une confession générale, sans que dans le style de mes narrations vous trouviez ni l’air d’un pénitent, ni la contrainte de quelqu’un qui rougit d’avouer ses fredaines. Ce sont des folies de jeunesse ; vous verrez que j’en ris, et, si vous êtes bon, vous en rirez avec moi.

Vous rirez lorsque vous verrez que souvent je ne me suis pas fait scrupule de tromper des étourdis, des fripons et des sots, quand j’ai été dans le besoin. Pour ce qui regarde les femmes, ce sont des tromperies réciproques qu’on ne met pas en ligne de compte, car, quand l’amour s’en mêle, on est ordinairement dupe de part et d’autre. Quant à l’article des sots, c’est une affaire bien différente. Je me félicite toujours quand je me rappelle d’en avoir fait tomber dans mes filets, car ils sont insolents et présomptueux jusqu’à défier l’esprit. On le venge quand on trompe un sot, et la victoire en vaut la peine, car un sot est cuirassé, et souvent on ne sait par où le prendre. Je crois enfin que tromper un sot est un exploit digne d’un homme d’esprit. Ce qui a mis dans mon sang, depuis que j’existe, une haine invincible contre l’engeance des sots, c’est que je me trouve sot moi-même toutes les fois que je me vois dans leur société. Je suis loin de les confondre avec ces hommes qu’on nomme bêtes ; car, ceux-ci n’étant tels que par défaut d’éducation, je les aime assez. J’en ai trouvé de fort honnêtes, et qui dans le caractère de leur bêtise ont une sorte d’esprit, un bon sens droit qui les éloigne fort du caractère des sots. Ce sont des yeux frappés de la cataracte, et qui sans cela seraient fort beaux.
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Une chose digne de remarque, c’est que de toutes les langues vivantes qui figurent dans la république des lettres, la langue française est la seule que ses présidents aient condamnée à ne pas s’enrichir aux dépens des autres, tandis que les autres, toutes plus riches qu’elle en fait de mots, la pillent, tant dans ses mots que dans ses tournures, chaque fois qu’elles s’aperçoivent que par ces emprunts elles peuvent ajouter à leur beauté. Il faut dire aussi que ceux qui la mettent le plus à contribution sont les premiers à publier sa pauvreté, comme s’ils prétendaient par là justifier leurs déprédations. On dit que cette langue étant parvenue à posséder toutes les beautés dont elle est susceptible - et on est forcé de convenir qu’elles sont nombreuses -, le moindre trait étranger l’enlaidirait ; mais je crois pouvoir avancer que cette sentence a été prononcée avec prévention, car, quoique cette langue soit la plus claire, la plus logique de toutes, il serait téméraire d’affirmer qu’elle ne puisse point aller au delà de ce qu’elle est. On se souvient encore que du temps de Lulli toute la nation portait le même jugement sur sa musique : Rameau vint et tout changea. Le nouvel élan que ce peuple a pris peut le conduire sur des voies non encore aperçues, et de nouvelles beautés, de nouvelles perfections, peuvent naître de nouvelles combinaisons et de nouveaux besoins.
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Quels goûts dépravés ! dira-t-on : quelle honte de se les reconnaître et de ne pas en rougir ! Cette critique me fait rire ; car, grâce à mes gros goûts, je me crois plus heureux qu’un autre, puisque je suis convaincu qu’ils me rendent susceptible de plus de plaisir. Heureux ceux qui, sans nuire à personne, savent s’en procurer, et insensés ceux qui s’imaginent que le Grand-Être puisse jouir des douleurs, des peines et des abstinences qu’ils lui offrent en sacrifice, et qu’il ne chérisse que les extravagants qui se les imposent.
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La théorie des mœurs et son utilité sur la vie de l’homme peuvent être comparées à l’avantage qu’on retire de parcourir l’index d’un livre avant de le lire : quand on l’a lu, on ne se trouve informé que de la matière. Telle est l’école de morale que nous offrent les sermons, les préceptes et les histoires que nous débitent ceux qui nous élèvent. Nous écoutons tout avec attention, mais, lorsque l’occasion se présente de mettre à profit les avis qu’on nous a donnés, il nous vient envie de savoir si la chose sera comme on nous l’a prédite : nous nous y livrons, et nous nous trouvons punis par le repentir. Ce qui nous dédommage un peu, c’est que dans ces moments-là nous nous reconnaissons pour savants et possesseurs du droit d’instruire les autres ; mais ceux que nous endoctrinons ne font ni plus ni moins que ce que nous avons fait, d’où il résulte que le monde reste toujours au même point, ou qu’il va de mal en pis.
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J’ai eu des amis qui me firent du bien, et je fus assez heureux de pouvoir en toute occasion leur donner des marques de ma reconnaissance ; et j’eus de détestables ennemis qui m’ont persécuté, et que je n’ai pas exterminés parce que je ne l’ai pas pu. Je ne leur aurais jamais pardonné, si je n’eusse oublié le mal qu’ils m’ont fait. L’homme qui oublie une injure ne l’a pas pardonnée, il l’a oubliée ; car le pardon part d’un sentiment héroïque d’un cœur noble et d’un esprit généreux, tandis que l’oubli vient d’une faiblesse de mémoire, ou d’une douce nonchalance amie d’une âme pacifique, et souvent d’un besoin de calme et de paix ; car la haine, à la longue, tue le malheureux qui se plaît à la nourrir.
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Videos de Giacomo Casanova (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Giacomo Casanova
Casanova, ou le rêveur éveillé (1975 / France Culture). Raphaël Mengs, “Portrait de Giacomo Casanova”, vers 1760. Émission “Les samedis de France Culture”, réalisée pour le 250ème anniversaire de la naissance de Giacomo Casanova (1725-1798). Diffusion sur France Culture le 3 mai 1975. Par Pierre Barbier. Réalisation : Bronislaw Horowicz. Avec Pierre Barbier, Robert Abirached, Gilbert Sigaux et Hubert Juin. Textes de Giacomo Casanova, Carlo Goldoni, Lorenzo da Ponte, du prince de Ligne lus par François Périer, Pascal Mazzotti, Roger Bret, Pierre Delbon et Catherine Laborde. Giacomo Girolamo Casanova, né le 2 avril 1725 à Venise (République de Venise, actuellement en Italie) et mort le 4 juin 1798 à Dux (Royaume de Bohême, actuelle République tchèque), est un aventurier vénitien. Il est tour à tour violoniste, écrivain, magicien (dans l'unique but d'escroquer Madame d'Urfé), espion, diplomate, puis bibliothécaire, mais revendique toujours sa qualité de « Vénitien ». Il utilise de nombreux pseudonymes, le plus fréquent étant le chevalier de Seingalt (prononcer Saint-Gall) ; il publie en français sous le nom de « Jacques Casanova de Seingalt ». Casanova laisse une œuvre littéraire abondante, notamment ses mémoires connus sous le titre “Histoire de ma vie”. Il est cependant surtout connu aujourd'hui en tant qu'aventurier, et comme l'homme qui fit de son nom un synonyme de « séducteur ». Il savait user aussi bien de charme que de perfidie ou d'argent pour conquérir les femmes. Cette réputation provient de son œuvre autobiographique : “Histoire de ma vie”, rédigée en français et considérée comme l'une des sources les plus authentiques concernant les coutumes et l'étiquette en usage en Europe au XVIIIe siècle. Il y mentionne cent quarante-deux femmes avec lesquelles il aurait eu des relations sexuelles, dont des filles à peine pubères et sa propre fille, alors mariée à l'un de ses « frères » francs-maçons, avec laquelle il aurait eu le seul fils dont il eût connaissance, si l'on en croit son témoignage. Bien qu'il soit souvent comparé à Don Juan comme séducteur, sa vie ne procédait pas de la même philosophie : ce n'était pas un collectionneur compulsif. Parfois présenté (ainsi dans le film “Le Casanova de Fellini”) comme un pantin ou un fornicateur mécanique, qui se détourne de sa conquête dès lors qu'elle s’est donnée à lui, il n'en était rien, il s'attachait, secourait éventuellement ses conquêtes. Personnage historique et non de légende, jouisseur et exubérant, il vécut en homme libre de pensées et de comportements, des premiers succès de sa jeunesse à sa longue déchéance.
Sources : France Culture et Wikipédia
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