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EAN : 9782845389991
146 pages
Panini France (07/02/2007)
4/5   1 notes
Résumé :
Que s'est-il passé juste après le crash de la fusée de Red Richards ?
Qu'est-il arrivé à sa fiancée Jane Storm, au pilote Ben Grimm et à Johnny, le jeune frère de Jane, les jours qui ont suivi ce tragique événement ?
Pour la première fois, la véritable histoire des Quatre Fantastiques enfin révélée !
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre, qui ne nécessite pas de connaissance préalable pour l'apprécier. Il comprend les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2006, écrits par Joe Casey, dessinés par Chris Weston, encrés par Gary Erskine, et mis en couleurs par Chris Chuckry.

Il y a quelques temps, un hélicoptère de l'armée américaine vient récupérer 4 individus se tenant debout dans leur combinaison d'astronaute au milieu des débris de leur fusée. Au milieu de la nuit, un colonel appelle le général Walter Montgomery pour l'avertir de la présence de ces 4 individus dans une base isolée de l'armée américaine Heyford. Il se rend sur place et est accueilli par les professeurs Sanford et Rutgard. Ils l'amènent dans la salle de contrôle. Puis il accompagne les 2 professeurs dans les couloirs et passe devant les vitres donnant sur quatre chambres : une combinaison vide donnant l'impression de se verser du thé dans l'encolure, un jeune homme couché sur un bat-flanc dans une pièce maintenu à une température inférieure à zéro, un homme recouvert d'un épiderme pierreux qui balance sa chaise contre la paroi vitrée, un individu en caleçon dont les bras sont étirés sur plusieurs mètres. Walter Montgomery entre dans la pièce où se trouve Reed Richards et lui parle. Il n'obtient aucune réponse, pas même un cillement. Dans son esprit, Richards se trouve habillé dans sa combinaison d'astronaute, devant une silhouette entièrement blanche, évoquant l'évolution. Les doigts de Richards s'allongent et s'emberlificotent entre eux. La silhouette évoque la situation de Raymond Perryn, un assistant de laboratoire emmailloté dans des bandelettes et inanimé, sur un lit médical. Il a été irradié par des rayons cosmiques.

Johnny Storm est toujours couché sur son bat-flanc et il entend la voix de sa soeur. Elle se tient invisible devant lui et lui indique qu'elle cherche une solution. Son frère lui répond qu'il est surpris que ses cheveux ne brûlent pas. Susan Storm se rend ensuite dans la cellule de Benjamin Grimm : elle dit des paroles rassurantes. Ben répond qu'on ne le laisse voir personne, pas même sa copine Linda McGill qui est pourtant médecin. Il se redresse sur son séant et se rend compte qu'il n'y a personne à ses côtés. Enfin elle se rend dans la cellule de Reed, sans parvenir à le tirer de son mutisme. le lendemain, Walter Montgomery a fait sortir Reed Richards sur sa chaise de bureau à roulette et les 2 professeurs s'apprêtent à lui faire subir des tests. Dans son esprit, Reed se trouve à nouveau devant la silhouette blanche qui lui parle de pensée et de conscience. À une question de Reed, elle répond qu'il est un scientifique comme lui, qu'il s'est aussi intéressé aux radiations cosmiques suite à la chute d'une grande météorite sur terre. Au fur et à mesure qu'elle parle, un squelette commence à se reconstituer à l'intérieur de la silhouette blanche. Puis apparaissent les muscles, puis la peau, et enfin une tête, un visage et des vêtements. L'individu finit par se présenter : professeur Franz Stahl.

Ce n'est pas la première fois que Joe Casey revient sur les origines d'un groupe de superhéros Marvel. Il l'avait fait en 1999/2000 avec X-Men, Tome 0 : Les enfants de l'atome illustré par Steve Rude, Paul Smith, Esad Ribic. Il avait également revisité les premières années des The Avengers, Tome 1 : Les plus grands héros de la Terre (2005 & 2007) avec Scott Kolins et Will Rosado. L'exercice n'est pas simple : les auteurs sont amenés à revisiter très régulièrement les origines des superhéros (Marvel ou DC), soit dans un mode révérencieux, soit pour y apporter un éclairage différent. le lecteur chevronné sait que dans le premier cas la redite est assurée, et que dans le deuxième cas toutes les nouveautés seront rapidement oubliées, à de rares exceptions près. Ici, le scénariste fait en sorte de s'insérer dans les interstices de l'origine parue en 1961 et racontée par Jack Kirby & Stan Lee, pour ne pas déranger, sans être obligé de répéter ad nauseam les mêmes choses. le fan se rend bien compte qu'il anticipe quand même de plusieurs années la capacité de Sue Storm à créer des champs force. le principe est donc de dire qu'entre deux aventures canoniques, les 4 astronautes avaient eu à gérer une autre menace : Franz Stahl. Il s'agit bien d'ajouter puisqu'il est fait référence au crash de la fusée qui survient juste avant la première page, et qu'il est fait mention du combat sur l'île des monstres et de l'affrontement contre Miracle Man (Joshua Ayers apparu dans le numéro 3 de la série Fantastic Four) sans qu'il n'apparaisse sur la page.

Du coup, le lecteur découvre bien une nouvelle histoire : elle a juste la particularité de se dérouler dans un contexte déjà connu qui est celui du tout début de l'équipe. Alors que le récit commence, Reed Richards et Sue Storm ne sont pas encore mariés, et les quatre Fantastiques ne se sont pas encore installés dans le Baxter Building à Manhattan. Joe Casey montre comment se passent les relations entre l'équipe et l'armée des États-Unis, comment l'équipe réussit à acquérir son autonomie, dans quelles conditions elle effectue sa première apparition publique. Il développe également la question de la raison pour laquelle ils sont amenés à former une équipe, à habiter au même endroit (dans le Baxter Building), de pourquoi ils en viennent à se battre contre des monstres. le scénariste joue donc le jeu d'étoffer le récit initial paru en 1961, avec une approche un peu réaliste et adulte, moins dans les évidences enfantines. le lecteur guette bien sûr les éléments classiques de la mythologie de cette série. Il a droit à une courte séquence entre The Thing et le Gang de Yancy Street, ainsi qu'à plusieurs scènes se déroulant dans le garage automobile où travaille Johnny Storm. Reed Richards est déjà facilement oublieux de sa copine, en scientifique obsédé par ses expériences. Au cours du récit, est abordée la question des origines des molécules instables des costumes des Fantastic Four. En attendant, Chris Weston détoure la silhouette de Sue Storm invisible comme se déplaçant nue car elle ne peut pas rendre invisible ses vêtements.

Chris Weston & Gary Erskine réalisent des dessins descriptifs avec un haut degré de détails, dans un registre réaliste. Weston avait déjà collaboré avec Grant Morrison pour The Filth (2002/2003, également encré par Erskine), et avec Warren Ellis pour Ministère de l'espace (2001). le lecteur est frappé par la minutie apporté à la représentation des environnements et des tenues vestimentaires. le récit commence par un dessin en pleine page : il peut distinguer les débris de la navette au pied des 4 astronautes, chaque pli dans leur combinaison, le harnachement et les pochettes des combinaisons, les sapins en fond de case, les pales des rotors, chaque vitre de la cabine des hélicoptères, les roues, etc. Il ne manque aucun détail. Sur la deuxième page, il peut voir le lit du général, les plis du drap, les motifs sur l'oreiller, sa femme allongée à ses côtés, le combiné téléphonique, la lampe de chevet, les pantoufles au pied du lit, la table de chevet, le liseré de la descente de lit, et tout ça dans la première case. Il identifie le modèle de voiture dans la troisième case. La quatrième comprend un luxe de détail alors que la voiture est arrêtée au poste de contrôle de la base militaire. La troisième page comprend une case avec une vue complète de la façade du long bâtiment de la base militaire, et tous les appareils technologiques et conduites de fluide sont représentés avec minutie. le lecteur habitué des comics se dit que ça ne va pas durer longtemps comme ça : les artistes vont se fatiguer et le niveau de détail va baisser de manière significative d'épisode en épisode. Il n'en est rien : le niveau de qualité des dessins reste constant du début jusqu'à la fin. Il suffit pour s'en persuader de comparer le degré de détails et de cohérence entre la façade de la base dans le premier épisode et dans l'épisode 6, totalement raccord.

Ce soin dans les détails génère une intensité d'immersion remarquable pour le lecteur et participe grandement à rendre la narration plus mature que celle de Jack Kirby dans les premiers épisodes de la série. Weston & Erskine appliquent la même approche graphique pour les personnages : haut degré de détails et de réalisme dans leur visage. L'effet produit est moins convaincant parce que le dessinateur éprouve parfois des difficultés à assurer la cohérence d'apparence sur certaines pages pour un personnage ou pour un autre. de même, la morphologie de The Thing donne la sensation de subir des variations étranges dans certaines scènes. S'il est un peu troublant de voir la silhouette nue de Susan Storm au début, il est plus horrifique de voir les membres démesurément allongés des Reed Richards, Weston proposant une représentation littérale versant vers l'horreur corporelle. Il reste dans un registre beaucoup plus classique pour la manifestation des pouvoirs de Human Torch et de The Thing, avec sa peau rocailleuse.

Le lecteur se laisse facilement entraîner par la qualité de la narration visuelle, qui reste facile à lire indépendamment du nombre de détails. Il comprend rapidement que l'enjeu du récit ne réside pas la reprise des origines des Fantastic Four, Joe Casey écrivant en ayant conscience que ses lecteurs les connaissent déjà. L'enjeu réside dans l'intervention de Franz Stahl, personnage créé pour l'occasion. Casey n'a pas la prétention de créer un nouvel ennemi inoubliable pour les FF, mais il le développe de telle sorte à ce que des scénaristes ultérieurs puissent le faire. D'ailleurs il ne sera pas repris par la suite. Les pouvoirs de Stahl sont également un produit des rayons cosmiques et Stahl devient un miroir déformant des Fantastic Four, un dispositif narratif classique permettant de faire ressortir les différences entre eux et lui, et par voie de conséquence ce qui fait la spécificité et donc l'identité des FF. Joe Casey utilise ce dispositif avec maîtrise et efficacité, sans réussir à dire des choses nouvelles sur les 4 équipiers.

Du fait de la longévité des personnages de fiction récurrents, les éditeurs sont amenés à faire en sorte de rappeler leurs origines régulièrement, et à en commander de nouvelles versions mises à jour à leurs auteurs, au point que ce soit devenu un sous-genre à part entière. À ce jeu, Chris Weston & Gary Erskine réalisent une narration visuelle adaptée et immersive, à l'exception des personnages parfois un peu fluctuants. Joe Casey trouve la place de s'insérer dans le canon des épisodes originaux, en développant une histoire originale et en apportant des compléments d'information à ce que contenait les tout premiers épisodes de la série. L'histoire est intéressante et divertissante, même si elle ne parvient pas à s'imposer comme une nouvelle référence.
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