Together again

Les filles ne vont jamais croire qu’il ne se passe rien s’il me colle comme ça ! Il relève son casque tout en m’adressant son sourire de tombeur qui me réchauffe un peu les joues. Je ne peux pas ignorer qu’il a du charme. Je ne suis pas fan des blonds, seulement son regard vert est quand même très séduisant.

Sa langue s’immisce dans ma bouche. Notre baiser n’a jamais été aussi lascif, excitant, surprenant. Et puis, naturellement, les mains de Dan attrapent le bord de mon pull et me l’enlèvent. Nos visages sont tout proches, on est comme connectés.

J’aurais dû me douter qu’elles ne seraient pas de bon conseil, de toute façon. Elles ont eu leur premier rapport parce qu’il le fallait, pour faire grande. Je ne dis pas que je sacralise ce moment, mais ça ne devrait pas être pris autant à la légère. Au moins, ce qui me rassure dans mon cas, c’est que je ne serai ni bourrée ni en manque d’excitation. Mais le stress est tout de même bien là quand je me retrouve chez Dan, dans sa chambre, tous les deux assis sur son lit à nous regarder dans le blanc des yeux.

Cette fois-ci, notre baiser est bien plus enflammé, moins timide. Il me traite souvent de gamine, j’ai appris qu’on avait deux ans d’écart. Dan a dixneuf ans. Moi, seulement dix-sept. Il a redoublé son CP parce que la lecture n’était pas son fort et que sa mère voulait s’assurer qu’il ne parte pas avec un retard dans la vie. Il a pu prendre confiance en lui, ce qui a sauvé sa scolarité.

J’aime quand il me provoque. J’aime surtout y répondre. Je me tourne alors vers lui et plonge dans son beau regard noisette. Un regard où une petite étincelle brille intensément. Je crois que c’est du désir. Je crois bien aussi que j’ai la même et qu’elle grandit au fil des jours.

Je me suis fait passer un savon parce que c’était soi-disant important que je sois présente. Sauf que pour un shooting photo de Salomé, je ne comprends pas trop l’intérêt. Pas du tout, à vrai dire. Bref, elles y sont allées sans moi pour ne pas louper la séance et j’en entends encore parler aujourd’hui.

Repenser à nos baisers échangés me fait rougir – certes –, mais alimente un drôle de feu entre mes jambes. Je crois que j’ai envie de plus, bien plus, et que ça pourrait être lui ma première fois.

— Tu es devenue une moins que rien ! crache-t-il plein de dédain. Cette phrase se répercute dans ma poitrine. Des larmes me montent aux yeux. Il était tout pour moi à l’époque, je me suis juré de ne plus être dépendante de quelqu’un à ce point-là. Je suis forte.

Faut croire que deux semaines ont suffi à m’effacer de sa mémoire. Je ne devais pas être si important que ça, au final.

C’est le monde à l’envers. J’émets un ricanement amer tout en prenant la direction de la sortie. Elle ne m’a pas attendu alors que je lui avais promis de revenir. Et j’ai tenu ma promesse. Sauf que la réalité m’a brutalement rattrapé.