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EAN : 9782375791332
600 pages
Critic (03/10/2019)
4.14/5   38 notes
Résumé :
Paris, un an après l’apocalypse zombie. Depuis la base souterraine de Taverny, où vit reclus et impuissant ce qui reste de l’armée régulière, le capitaine Franck Masson est envoyé en mission diplomatique au cœur de la capitale pour établir le contact avec plusieurs poches de survivants. Dans une Ville Lumière en lambeaux, investie par les morts-vivants et les bêtes sauvages, le soldat part en quête des derniers sursauts de l’humanité, de Dieu et de la France. De but... >Voir plus
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GERARD RAMBO AU PAYS DES VIVANTS (PRESQUE) MORTS...

À tout seigneur (saigneur ?), tout honneur, il me faut en premier lieu remercier les (excellentes) rennaises éditions Critic ainsi que notre bibliothèque virtuelle et site de chroniques en ligne préférés, je veux bien entendu mentionner Babelio.com, sans lesquels je n'aurai probablement jamais ouvert ni lu ce (disons-le de suite) très bon Nécropolitains du jeune (dans la mesure où ce n'est, semble-t-il, que son second roman) Rodolphe Casso. Un ouvrage reçu, comme vous l'aurez deviné, dans le cadre du dernier Masse Critique consacré aux littératures de l'imaginaire et je ne regrette aucunement les quelques sept cent pages qui le constituent. Cela pourrait en effrayer d'aucuns, pourtant, sans être à proprement parler un "page turner" (Zeus! que je déteste ces expressions globichisées), cet horrifique et très politique roman, comme nous le verrons plus loin, se lit sans trop laisser au lecteur le temps de reprendre son souffle. Ce qui, concernant une histoire de Zombies, semble relever d'une certaine logique, non ? 
Prévenons par avance notre futur lecteur. Cette humble chronique s'annonce possible de "divulgachâges", pour barbariser un néologisme (sic !) qui nous vient de l'autre côté de l'Atlantique, mais d'un peu plus au nord que Chicago, nos cousins québécois étant généralement plein de ressources pour mettre à la sauce francophone d'horribles (mais hélas utiles) mots saxons. Ainsi l'affreux "spoiler" est-il devenu chez eux le très visuel "divulgâcher", et je les en remercie ! Mais trêve de prolégomènes, entrons donc dans le vif du sujet. 

Nous somme donc "maintenant", à quelques années près, ou moins. L'histoire qui est contée ici « se déroule environ un an après l'apocalypse zombie qui a ravagé Paris, la France, et probablement le reste du monde», ainsi que se plait à rappeler l'auteur? Tenons-nous le pour dit. En revanche, ceci est aussi une autre histoire que le lecteur convaincu pourra découvrir dans le premier récit de Rodolphe Casso : PariZ. Que tout le monde se rassure : nul besoin d'avoir lu ce premier volume pour goûter, totalement, celui-ci. C'était d'ailleurs mon cas et le précédent opus m'attend désormais sur ma table de chevet.
Nous sommes donc maintenant - ou tout bientôt, les amis : préparez-vous ! - sur la base aérienne 921 de Taverny. "Sur"... pour être exact, plutôt "sous", les militaires s'y trouvant vivent désormais bien plus comme des taupes que comme des aigles, seul moyen de survivre à l'apocalypse citée plus haut. Seulement, lorsqu'on a pour métier de voler "ad suma", voir son quotidien borné par les mêmes couloirs froids creusés à même la pierre, les mêmes pièces aveugles, les mêmes individus rendus blafards (et de plus en plus barbus) par l'isolement, ça peut finir par rendre dingue, ou suicidaire - pourquoi pas les deux ? - le mieux préparé des bidasses. Seules quelques âmes d'élite parviennent à tenir le choc, bien que, même pour elles, l'éternité ça peut sembler long, «surtout vers la fin» comme n'oublie jamais de le rappeler Woody Allen, et même le fringant Capitaine Franck Masson, champion international de parachutisme, grand sportif, fier gaulois de la France Éternelle et très profond croyant, finit par s'ennuyer comme jamais dans cet immense trou à rat. Il est donc temps que cela change ! Une chance pour lui : la race humaine ne laisse jamais totalement tout tomber devant l'adversité la plus mordante, fut-elle morte-vivante. Ainsi le général commandant cette base a-t-il découvert que trois lieux mythiques (au moins deux en tout cas. le troisième est plus intimement parisien) de notre (ex) capitale nationale étaient encore très probablement entre la mains d'humains bels et biens vifs, certains indices satellitaires ne laissant guère de doute : Une bonne partie de la butte Montmartre, l'intégralité du Parc Chaumont ainsi que la célébrissime île de la Cité sont assurément indemnes du fléau.

Notre Rambo (ex) national est donc l'homme parfaitement indiqué pour remplir cette dangereuse mission : pénétrer en territoire mortifère, prendre contact avec ces îlots de résistance, s'en faire bien voir dans la mesure du possible, porter un message de soutien si le besoin s'en faisait sentir, voir comment structurer ces poches de résistance, procéder à un éventuel échange de service. Pour la France, il va sans dire. L'Éternè... heu... le... 'Fin, un machin d'un passé très éloigné d'environ douze mois ! 

Bien évidemment, super-bidasse va tomber sur un os. Non ! sur une suite ininterrompue de gros os difficilement prévisibles à ce niveau. Mais ce n'est pas parce que la chair humaine est de nouveau une valeur sûre tant sur le marché extérieur (nos chers Zombies, ne les oublions pas) qu'intérieur (faut pas perdre de la bonne viande lorsqu'elle vient à se présenter. Les rats et les pigeons, ça va un moment, n'est-ce pas...?) que notre (drolatique caricature) de héros va se déboulonner. N'est pas le Capitaine Franck Masson qui veut, et il en a vu d'autres, le bougre, par ailleurs grand spécialiste es-Krav-Maga, pétrit de certitudes (globalement toutes bousculées et foulées au pied au fil des pages) et toujours près, tel un scout des temps modernes ? Mais était-il préparé à croiser autant de personnages proches de la dinguerie, soit qu'ils l'aient déjà un peu été par avance, frappés, soit que les événements les aient poussé à y plonger corps et âme, tous étant invariablement hauts en couleur ? 

Ce qu'il n'avait certainement pas prévu, notre Rambo de l'an un de la fin du monde, c'est à quel point l'humaine engeance était susceptible de recréer des modes de "gouvernement" divers et passablement incongrus, mêlant folie plus ou moins douce et pragmatisme obligé, alternant survivalisme forcé (voire forcené) et moments difficilement prévisibles de grâce, de poésie décalée, de sagesse hiératique, pourvu que ces modalités de pouvoir puissent maintenir un semblant de société (difficile, à ce stade, d'écrire : de civilisation). Que ce soit sous l'égide perverse d'un ancien animateur de jeu "star" de la petite lucarne (très facilement reconnaissable. Il s'en prend plein les fouilles... C'est jubilatoire), que ce soit avec la douceur bienveillante mais très lucide d'un "paysan philosophe", ou par la grâce obligatoire d'un nouveau fou de Dieu très Chrétien (passablement plus diabolique que les morts-vivants qui l'environnent), Franck Masson devra chaque fois passer sous les fourches caudines de ces nouveaux maîtres ou, pour le moins, de leurs zélateurs. Que demeurera-t-il alors de ses certitudes à la toute fin de ses Nécropolitaines aventures ? Sera-t-il encore et toujours le très chrétien chevalier blanc d'une Mère-Patrie recomposée (et surtout en grande voie de décomposition) ? Pourra-t-il toujours se reconnaître dans ces Valeurs Immortelles que son éducation ainsi que sa destinée militaire lui avaient inculqué ? C'est évidemment rien moins que certain. N'empêche, et par-delà la facile moquerie, notre Chevalier Pardaillan d'infortune, ce Bayard des temps obscurs saura évoluer au fil des pages, contraint et forcé par une succession ininterrompue d'aventures, de souffrances physiques et psychiques ainsi que de contretemps sans doute, mais Rodolphe Casso sait aussi le rendre sympathique en le laissant, par petites touches visibles mais fines, évoluer plus loin et plus souplement que cet archétype du fantassin de première ligne ne le laissait dans un premier temps supposer. 
 
Et les zombies, pendant ce temps-là ?

Les zombies ? Ils vaguent, les zombies, ils vaguent (presque à l'âme, c'est dire). Soyons francs : Les morts-vivants sont ici purs prétextes à imaginer des mondes, mêmes insignifiants, peuplés d'humains et la faculté de ces derniers à se sortir du pire par tous les moyens possibles. Les bouffeurs de chair humaine sans vie ni esprit n'interviennent finalement qu'assez rarement, sinon comme présence sourde, monstrueuse et globale dans l'environnement proche de ces infimes poches de résistance. Les lecteurs de The Walking Dead et autres World War Z en seront toutefois pour leurs frais : les morts-vivants de Rodolphe Casso renouent (enfin ?) avec la tradition de ceux des films du génial George Andrew Roméro, alias "le Roi des Zombies", le créateur affreusement incompris et mésestimé de films profondément politiques et sociaux dans lesquels, bien souvent avec les moyens du bord, il créa cet univers incroyable de la Zombie-Sphère. Ils sont lents, empesés, maladroits, gauches, incapables du moindre effort physique inédit et survolté. Mais ils sont innombrables et inexorables, comme ceux de la Nuit des Morts-Vivants. Par ailleurs, Rodolphe Casso n'oublie pas les références-révérences (sans aucune pesanteur) à quelques classiques du genre, de John Carpenter à Richard Matheson en passant, c'est lui qui l'affirme en interview - on veut bien l'entendre -, par l'inoubliable La Route de Cormac McCarthy, au style aussi sobrement poétique et épuré que son roman est diablement efficace et puissant, bien qu'il s'agisse ici de survivre à une apocalypse sans le moindre zombies.

Génération "Netflix" ou vraie connaissance d'une littérature d'outre-temps (l'un n'empêche pas l'autre), ce Nécropolitains très parisien pourrait aussi passer pour un très bel hommage à la grande époque du roman-feuilleton du XIXème, du grand exemple s'il en est d'Eugène Sue avec "Les Mystères de Paris" (que presque plus personne ne lit, soyons honnête. C'est bien dommage) : chaque nouveau chapitre amène son lot d'aventure, chacun son lot de rebondissement, chacun ouvre (avec bonheur) sur le suivant, jusqu'à sa conclusion finale. Comme dans ces romans d'une autre époque - ce qui ne leur enlève pas tout intérêt, bien au contraire -, il n'y a jamais de retournement complet, de surprise totale au fil de ce récit et le lecteur songe, assez régulièrement, qu'il s'attendait à quelque suite du genre. Rodolphe Casso est bien plus subtil que cela : c'est par petites touches quasi impressionnistes qu'il se complaît à étonner son lecteur. Sans emphase, ni contrefaçon, ni extravagance incongrue (la situation de départ ne l'est-elle pas déjà bien assez ainsi ?). Aussi, lui pardonne-t-on aisément ses péchés mignons : celui, - en est-ce un ?- , d'être un amoureux inconditionnel, connaisseur et passionné de sa ville, au point de donner, ici et là, dans le guidage pour touriste (très) curieux. On peut ne pas apprécier, estimer hors-sujet ces pages disséminées au fil du texte. C'est, avouons-le, parfois un peu fastidieux à force de précisions et de tirage à la ligne (c'est tout particulièrement le cas au cours de la "visite" du Capitaine sur la Butte Montmartre. Ça l'est moins pour les deux autres sites, tandis que ces moments d'Histoire demeurent pourtant présent), ça n'est jamais sans intérêt (Sinon, faites comme moi : prenez votre plan de Paris et suivez pas à pas le Capitaine. Vraiment, c'est drôle, incroyablement exact et édifiant !). On pardonnera tout aussi bien à l'auteur de laisser percer sa préférence quant aux modes de survie (de bon gouvernement ?) qu'il dépeint. On peinerait à ne pas partager son avis ! On lui sera gré, enfin, d'une mise en jambe un brin longuette (je dois sincèrement l'avouer : je n'abandonne pour ainsi dire jamais aucun texte entamé, sauf l'Assommoir du vieux père Zola, mais j'ai eu une première impression, peu engageante, mais finalement brève). Une première quarantaine de pages sans nul doute nécessaires, qu'il faut avoir la patience de laisser derrière soi afin de savourer les quelques sept cent pages virevoltantes, calambouriennes, horrifiques, joyeusement et sérieusement loufoques qui suivent. Il faut prendre cette introduction à rebrousse lecture comme sorte de rapide Chemin de Damas indispensable à qui veut survivre en milieu Zombie hautement non-identifié.

Hormis ces inévitables critiques un rien négatives - ne sommes-nous là pour dire les choses avec franchise ? -, la plume de Rodolphe Casso est un vrai petit bonheur d'élégance frustre (avec un tel sujet...), de précisions finement amenées avec son lot de justes descriptions, de dialogues à la mords-moi le macchabée et d'humour, une fois admis les jeux de mots ou de noms très "border-line". Moi, j'adore ! 

Qu'ajouter sinon que je me suis procuré dans la foulée son PariZ, par avance persuadé de me faire plaisir ? À bon entendeur...

Un rapide post-scriptum que j'adresse, comme une bouée dans un océan de Zombies, à l'auteur, aux éditeurs ou à tout lecteur plus futé que votre humble chroniqueur : À l'instar de tous les autres noms propres détournés avec un grand sens de la dérision par Rodolphe Casso, Je n'ai toujours pas trouvé la référence au Monseigneur - Billecoq pour le citer - du roman, mais je ne désespère pas. Comprenne qui lira...
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Après PariZ, Rodolphe Casso, journaliste à Écran total, remet le couvert du roman post-apo mettant en scène des morts-vivants avec Nécropolitains, à nouveau chez les éditions Critic. Il s'agit d'une suite tout à fait indépendante de PariZ, un an après les événements de l'apocalypse zombie en plein Paris : ici, avec Nécropolitains, nous ne suivons plus des clochards qui se débrouillent, mais un capitaine de l'armée française en mission commandée, en trois temps, trois lieux symboliques, trois ambiances.

Survival road trip
Le capitaine Franck Masson fait partie des quelques survivants d'une compagnie de l'armée française aux abords de Paris. Ils ont survécu à grands renforts de patates et de gardes ennuyantes. La situation change quand leur dernier contact parmi les autres bases militaires est perdu et que des photos satellites montrent trois lieux habités et organisés en plein Paris. le capitaine Masson, spécialiste de l'atterrissage sportif en parachute, est envoyé pour nouer des contacts, redorer le blason de l'armée auprès des populations locales et éventuellement ramener des victuailles à consommer et des histoires à raconter. Ni une, ni deux, Masson part en mission, avec trois lieux à atteindre : Montmartre, les Buttes-Chaumont et l'île de la Cité. Forcément, avec un tel itinéraire, à devoir se frayer un chemin parmi les morts-vivants qu'il sait qu'il rencontrera en route, le lecteur se doute que cela va tourner au road trip où la survie sera un enjeu de tous les instants. Ainsi, il aura l'occasion de croiser une communauté très olé-olé s'affranchissant des règles sociétales afin de profiter au maximum des nouvelles opportunités, une autre qui cherche désespérément à reconstruire un endroit viable et durable, tant socialement que vis-à-vis des conditions de vie, et enfin une dernière communauté qui fait un tout autre choix pour construire sa survie, étonnant au départ mais malheureusement tout à fait cohérent avec l'histoire des lieux rencontrés et la manie de certains potentats à s'organiser grâce à l'oppression et à l'autoritarisme.

Walking Dead à la française
Nécropolitains n'est pas un roman de début d'apocalypse, là où tout se déclenche, où on est dans l'action continuellement pour s'adapter aux nouvelles normes. Il s'agit davantage d'une survie sur le long terme menée par un militaire un peu frustre au départ qui doit, au fur et à mesure, réviser certains de ses jugements pour lui aussi s'adapter à ce qu'il découvre. Et des moments rudes, il en a son lot ! Ici, on se trouve plusieurs mois après l'« apocalypse zombie », dont l'origine n'est pas questionnée, ce n'est pas l'intérêt de ce roman : il s'agit plutôt de comprendre les différentes possibilités qui s'offrent à nous pour reconstruire une éventuelle société. Or, le capitaine Masson, même s'il peut proposer ses services en matière de combat rapproché et d'organisation martiale, a plutôt tendance à exacerber certaines situations quand il s'agit tout simplement de répartir les victuailles, protéger les plus faibles, etc. Sa fibre catholique et son patriotisme militaire sont plusieurs fois questionnés devant les bouleversements qui s'imposent à lui. À l'image de ce qu'a pu faire la (longue) série The Walking Dead en comics, les morts-vivants sont très secondaires dans Nécropolitains, ce sont les « encore en vie » qui font soit pitié, soit horreur, et qui, en bien ou en mal, surprennent le plus le lecteur par leurs comportements anormaux.

Les fondamentaux parisiens
Rodolphe Casso inculque beaucoup de sa culture et de son ressenti de la ville de Paris dans ce roman, encore plus que dans PariZ. Les anecdotes seraient légion s'il fallait toutes les citer, donc évitons, mais il n'empêche que d'une communauté à l'autre, des souvenirs, des coins de rues et des clins d'oeil sont décrits par l'auteur, nous faisant moins ressentir Paris comme la fourmilière incessante qu'elle est devenue (d'autant qu'on évite le périphérique ici) que comme un haut-lieu de culture ; c'est cette idée que l'auteur préfère retenir et qu'il illustre par des descriptions de son cru agrémentées de nombreuses références musicales que je ne peux que vous encourager d'aller découvrir au fur et à mesure de la lecture. de surcroît, le climax du roman se déroule dans le lieu très symbolique de la cathédrale Notre-Dame (l'auteur précise d'ailleurs à la toute fin qu'avec l'incendie du 15 avril 2019, il a bien fallu écrire une uchronie, ou bien il aurait dû changer tout le final, ce qui aurait été dommage). Nous ne sommes pas dans un guide touristique non plus, mais il me semble important de souligner que faire un roman de zombies, ou juste post-apo, dans un autre lieu que les décors hollywoodiens habituels permet de renouveler un imaginaire phagocyté (surtout dans ce genre si particulier) : ainsi, le fait de garder une unité de lieu, urbain qui plus est, est importante pour comprendre la progression du roman ; le fait de suivre des individus qui n'ont pas des armes à profusion renouvelle notre vision des choses ; enfin, l'agencement des lieux visités et leur histoire accumulée au fil des siècles sont des moteurs importants pour expliquer l'auto-organisation des groupes rencontrés (voir une communauté anarchiste sur l'île de la Cité aurait été étonnant par exemple). Tout cela permet de s'imprégner de la ville elle-même, qui paraît tout de suite plus sympathique, et permet aussi de s'affranchir des poncifs sur l'agressivité coloniale de personnages américains parcourant les grandes plaines (Fabien Clavel a, par exemple, écrit une variation du 3e âge très intéressante du post-apo parisien avec L'Évangile cannibale).

En somme, malgré son épaisseur, Nécropolitains se lit avec une grande fluidité et remplit tous les attendus d'un roman de zombies bien costaud.

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France. Un an après le déclenchement de l'apocalypse zombie. A quelques kilomètres de Paris, une poignée de militaires végète dans une base préservée des morts-vivants mais qui sombre peu à peu dans l'abattement. le capitaine Franck Masson, ancien membre d'une unité d'élite et parachutiste, tient cependant mieux le choc que ses camarades, et c'est la raison pour laquelle le commandant de la base lui confie une mission périlleuse mais primordiale pour le moral des troupes. En effet, les militaires sont parvenus à identifier grâce à des images satellites trois zones dans Paris susceptibles d'abriter des survivants. La première se trouve à Montmartre, la seconde au parc des Buttes-Chaumont, et la dernière sur l'île de la cité. La mission du capitaine est simple : entrer en contact avec ces communautés et tenter d'instaurer une relation de confiance afin de permettre des échanges avec leur base. le problème, comme le résume efficacement le commandant en chef, c'est que le soldat ne sait absolument pas à quel type d'individu il va être confronté : « vous pouvez aussi bien tomber sur des Prix Nobel de la paix que sur une bande de réducteurs de têtes. » Voilà, pour résumer, les bases de ce roman de zombies qui, en dépit d'une trame à priori tout à fait classique, sort clairement du lot et m'aura fait passer un excellent moment. L'auteur n'en est d'ailleurs pas à son coup d'essai puisqu'il avait déjà publié (toujours chez Critic) un autre roman mettant en scène les débuts de l'apocalypse et de la propagation des zombies (à noter qu'il n'est toutefois pas nécessaire d'avoir lu « Paris Z » pour lire « Nécropolitains », les deux romans étant indépendants, bien que situés dans le même univers). Que les lecteurs lassés par les histoires de morts-vivants et de fin du monde se rassurent : on est loin ici du « Walking Dead » ou du « World War Z » ! Chez Rodolphe Casso, les zombies ne sont qu'un décor (on ne les voit d'ailleurs qu'à de rares occasions) et servent avant tout à mettre l'accent sur la complexité de la nature humaine, capable du pire comme du meilleur.

Le roman est coupé en trois parties distinctes, chacune consacrée au passage du héros dans l'une de ces communautés dont on découvre le mode de fonctionnement. Sans surprises, toutes trois s'avèrent radicalement différentes mais cela n'est finalement pas surprenant compte tenu de l'emplacement qu'elles se sont choisies. Montmartre accueille ainsi des artistes décadents qui brûlent la chandelle par tous les bouts, tandis que le parc des Buttes-Chaumont réunit des amoureux de la nature et l'île de la cité une communauté religieuse. Difficile de rentrer dans les détails sans trop en dévoiler, la découverte des spécificités de chacune des communautés constituant l'un des plus gros plaisir de la lecture qu'il convient donc de ne pas gâcher. le choix de situer l'action en France est en tout cas à saluer, surtout dans le cadre d'un roman mettant en scène des zombies qu'on a plutôt l'habitude de voir évoluer dans un cadre américain où tout le monde possède une arme à feu. La législation française n'étant pas la même, il convient évidemment de procéder à un certain nombre d'ajustements qui apportent une touche d'originalité, voire d'humour, au récit. En dépit du contexte dramatique, le roman se révèle paradoxalement assez drôle tant les situations auxquelles se retrouve confronté le capitaine paraissent cocasses. Ce ton volontiers décalé m'a d'ailleurs fait penser à deux autres romans de zombies « made in France » que j'avais beaucoup aimé et qui présentent plusieurs similitudes avec celui-ci : « L'évangile cannibale » de Fabien Clavel (qui mettait en scène des seniors tentant de survivre aux zombies) et « Le club des punks contre l'apocalypse zombie » (qui, comme son titre l'indique, se focalise cette fois sur un petit groupe de marginaux). Situer l'action à Paris a également l'avantage de rendre le récit plus immersif car les lieux parleront à la plupart des lecteurs. L'auteur s'est d'ailleurs fendu de recherches intéressantes sur les différents lieux visités par le héros à propos desquels on découvre des anecdotes amusantes ou instructives.

Autre originalité du roman : la place prépondérante occupée par la musique. Rodolphe Casso est journaliste pour le cinéma et la musique ainsi qu'auteur-compositeur, et on devine sans mal le mélomane derrière l'auteur. Chaque partie est ainsi rythmée par des morceaux qui composent une véritable bande-son qui vient accompagner la lecture et colle parfaitement à l'ambiance du lieu et du moment. Les goûts de l'auteur sont assez éclectiques puisqu'ils vont de Dalida à Queen, en passant par Pharrel Williams, les Beatles, Supertramp, sans oublier Michel Sardou (dont le héros est fan, au grand dam de certains). La musique ne se contente pas ici d'être en surplomb mais occupe au contraire une place centrale dans l'intrigue, qu'elle soit utilisée comme défouloir par les survivants, qu'elle serve de leurres pour éloigner les zombies, ou qu'elle soit considérée comme un vestige précieux à conserver dans la mémoire des survivants. Parmi les nombreux points forts du roman, il convient également de citer les personnages, à commencer par le héros : le capitaine Franck Masson. On ne partait pourtant pas du bon pied, lui et moi. Catholique, militaire et fan de Michel Sardou : autant de caractéristiques qui auraient plutôt eu tendance à me rendre le personnage antipathique. Seulement notre pauvre capitaine se fait tellement malmener au cours de son périple (parfois de manière humoristique, parfois beaucoup moins), qu'on s'attache très vite à ce gros balourd qui, derrière une discipline de fer, cache en réalité un coeur énorme. Toute la galerie de personnages secondaires présentée est elle aussi très réussie. Les trois communautés possèdent toutes des figures marquantes, qu'elles soient attachantes ou haïssables, et chaque fois l'ambiance est radicalement différente. Il faut d'ailleurs un petit temps d'adaptation pour passer de l'une à l'autre, même si la mélancolie suscitée par l'abandon de certains personnages ne tarde pas à laisser la place à de la curiosité pour les nouveaux venus. Tout cela contribue à donner un récit très immersif qu'on se prend à dévorer sans voir le temps passer. le style fluide de l'auteur y est aussi pour beaucoup, de même que la construction du roman qui permet de maintenir constamment le suspens ou l'intérêt du lecteur en éveil. L'alternance entre moments de tension et passages plus calmes, propices aux confidences ou aux émotions, permet quant à elle de maintenir un rythme soutenu de la première à la dernière page.

Rodolphe Casso signe avec « Nécropolitains » un excellent roman qui change des récits de zombies « traditionnels ». Une intrigue dense et bien rythmée, des personnages haut en couleur, de l'humour, de l'émotion, de la musique, la ville de Paris... : autant d'ingrédients réunis ici pour la plus grande joie du lecteur. Un roman a ne pas manquer !
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Pour fêter les dix ans des éditions Critic, le français Rodolphe Casso arrive à point nommé avec son second roman : Nécropolitains.
Sous la sublime couverture d'Aurélien Police, l'auteur-journaliste-compositeur-interprète (rien que ça) nous convie à retourner dans l'univers de PariZ, son premier ouvrage paru en 2016.
Outre les 700 pages de la bête, Nécropolitains change de protagoniste et se propose d'explorer plusieurs communautés rescapées de l'apocalypse zombie au coeur d'un Paris en ruines.
Tout un programme.

Opération Lutèce…
Histoire post-apocalyptique placée sous le signe du Z, Nécropolitains débute dans la base souterraine de Taverny où des militaires tentent de survivre tant bien que mal. Leur pire ennemi : l'ennui.
Retranchés dans leurs tunnels et leurs bunkers, les soldats français commencent à montrer quelques signes de désespoir et de mélancolie.
Franck Masson, brillant parachutiste s'il en est, se voit charger d'une mission fort épineuse par son supérieur : visiter trois communautés ayant survécu au déferlement des morts-vivants sur la capitale. En effet, grâce à ce qu'il reste du réseau satellite, le général Thomann a pu repérer des zones habitées à Montmartre, aux Buttes-Chaumont et à l'île de la Cité. Dans l'espoir un peu fou de rétablir un semblant de civilisation, voilà Franck parachuté au-dessus de Paris pour rassembler les brebis égarées. le problème, c'est que les brebis en question pourraient très bien être des loups enragés ou des hordes de morts-vivants assoiffés de chair humaine.
Pour nous guider dans ce street-trip post-apocalyptique, Rodolphe Casso a porté son dévolu sur un héros pour le moins ambigu puisqu'il s'agit d'un capitaine de l'Armée de l'Air française spécialiste de Krav Maga, un poil réac' sur les bords et chrétien convaincu à ses heures. Franck n'a certes pas la profondeur d'un Artyom malgré les ressemblances entre Nécropolitains et Metro 2033 mais il acquiert au fur et à mesure une sympathie grandissante auprès du lecteur par sa capacité à prouver qu'il n'est pas forcément le sale con que l'on pourrait s'imaginer au départ. Confronté aux multiples épreuves qui l'attendent durant sa petite escapade parisienne, le capitaine français prend du galon et du coeur tout en se heurtant aux recoins les plus obscurs de ses propres croyances.
Franck, malgré son côté super-combattant invincible, finit par craqueler la surface de son personnage pour offrir au lecteur un point d'accroche à la fois tendre et efficace.

…en terres zombies !
Nécropolitains n'a pas la vocation à réfléchir sur des thématiques complexes comme pouvaient le faire des romans-références du genre zombiesque tels que World War Z ou L'éducation de Stoney Mayhall. Rodolphe Casso prend le parti de construire une histoire (ultra-)efficace au service d'une écriture au moins aussi entraînante que les péripéties rapportées par Franck. Agréable surprise, l'aventure s'avère bien moins répétitive que ne le laissait présager le postulat de base et la transition entre les trois communautés ne se ressent quasiment pas. Si l'on comprend rapidement que l'auteur a pris un grand plaisir à imaginer la société de doux-dingues établie au sommet de la butte Montmartre (et à confronter le viril Franck aux facéties fun-fun des rescapés du quartier), il est bien dommage de voir que la fin de cette première partie tombe dans le cliché et la facilité scénaristique. D'autant plus dommage d'ailleurs que le reste apporte son lot de rebondissements pour se terminer au sein d'une communauté de fanatiques jouant le rôle de miroir déformant pour les idées et croyances profondément enracinées dans la culture personnelle de Franck.
Nonobstant ce défaut facilement pardonnable, Nécropolitains mélange souvent à parts égales humour, action et drame. Ajoutez à cela des chapitres courts et rudement bien découpés et nous voilà devant un page-turner hautement addictif pour tout amateur d'aventures à la sauce apoZ.

Get Lucky, Paris !
Plus surprenant, le roman s'avère fort…musical ! Si l'on reconnaît là le penchant mélomane de Rodolphe Casso, les innombrables morceaux de musiques qui jalonnent l'équipée de Franck permettent de donner une tonalité fort différente d'un endroit à un autre, de l'extravagance de Montmartre à la modernité relative des Buttes-Chaumont en passant par l'austérité monacale de l'île de la Cité. C'est aussi, d'une certaine façon, une manière de montrer une particularité de l'être humain qui pourrait fort bien disparaître avec l'espèce humaine : la chanson.
En détournant le message de Bradbury himself, le français remplace les livres par des morceaux cultes dans l'espoir de conserver l'un des arts les plus humains qui soit.
Autre hommage évident mais fort bien rendu par l'auteur français : Paris.
Même après la fin, la capitale reste emblématique et palpitante, bourrée d'axes et de bâtisses mythiques qui survivent à l'homme comme aux meutes de chiens sauvages. Nécropolitains est un vrai roman parisien qui vous trimbale dans la ville Lumière avec une authenticité remarquable tout en étant capable de la redessiner après la catastrophe.
On en oublierait presque d'ailleurs la banale cruauté/folie humaine qui règne en maître dans les rues de Paris et à laquelle Franck se heurte régulièrement.
Car, ce n'est pas nouveau, même au bord du gouffre l'humanité continue à se bouffer elle-même…parfois même littéralement.

On ne le dira jamais assez mais un roman d'aventures réussi, qu'il soit post-apocalyptique ou fantasy, c'est un roman qui vous agrippe dès les premières pages grâce à un rythme soutenu et une écriture millimétrée. Nécropolitains de Rodolphe Casso n'offre peut-être pas la richesse thématique d'un World War Z mais il assure méchamment sur la longueur, assez pour tenir son lecteur en haleine durant les quelques 700 pages qui composent son histoire parisienne revue et corrigée. Les amateurs du genre seront ravis, et c'est déjà beaucoup.
Lien : https://justaword.fr/n%C3%A9..
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Paris est livrée aux zombies, seuls quelques îlots de survivants résistent encore. Des soldats réfugiés dans la base de Taverny les découvrent et leur commandant envoie un homme aguerri à leur recherche. Nous suivons ses péripéties.
Très The Walking Dead, tout cela ! J'ai suivi la série...
J'ai apprécié le suspense du roman, beaucoup moins la violence omniprésente et le manichéisme, car le soldat ne fait pas que dégommer des zombies mais aussi les méchants de l'histoire.
Une histoire d'amour sauve un peu la face.
Il rencontre aussi des personnages pittoresques et variés, de Montmartre à La Villette en passant par Notre-Dame et le livre regorge de chansons françaises.
Je reproche aussi à l'auteur d'avoir écrit surtout pour les Parisiens, le trajet dans Paris nous est décrit sans carte à l'appui et il faut bien connaître la ville pour se repérer.
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Le vieillard retroussa ses manches pour dévoiler ses avant-bras maigres, noueux et tannés comme de vieilles pièces de cuir. Il sourit.
- Tu vois : je suis vieux, je suis faible. N'importe qui ici pourrait me terrasser facilement. Toi qui es militaire, tu pourrais même me tuer d'un seul coup de poing. Et pourtant regarde...
Il désigna les alignements de végétaux qui poussaient à ses pieds.
- C'est moi qui ai planté tout cela. Le combat, vois-tu, n'est pas forcément inégal.
Il murmura avec malice.
- Il suffit de changer les règles.
Les yeux de Franck se plissèrent. Il hocha légèrement la tête.
- C'est vous le chef.
- Le chef de quoi ? s'étonna l'autre.
- De cette communauté.
- Tu réfléchis comme un soldat.
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Elles se nommaient Gabriel, Anne-Geneviève, Denis, Étienne, Marcel, Jean-Marie et pesaient entre deux et trois tonnes chacune. Chaque matin les cloches de la tour nord de Notre-Dame éveillaient la Cité dans un fracas de bronze qui traversait la Seine et portait au-delà des arrondissements mitoyens. Emmanuel et Marie, bourdons de la tour sud, restaient quant à eux muets. Les six tonnes de Marie n'étaient sollicités qu'une douzaine de fois l'an, tandis que les treize tonnes d'Emmanuel n'entraient en action que pour les grandes solennités ou les événements exceptionnels, tels que la libération de Paris ou la mort du pape.
Du fond de son sommeil, Franck perçut d'abord les trois premiers coups portés sur Étienne. Mi dièse. Il ouvrit les yeux lorsque Marcel tintait à son tour, trois fois également. Ré dièse. Trois fois encore sur Denis et il se redressa sur son lit, hébété et nu. Do dièse. Le cycle s'acheva avec une volée sur Jean-Marie, alors qu'il se demandait ce qu'il pouvait bien faire ici. La dièse.
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— Autrefois, il était convenu de considérer les militaires comme des hommes de valeur et de conviction. Et toi ? Malgré tout ce chaos, en quoi crois-tu encore ?
Franck s’accorda quelques secondes de réflexion.
— Je crois en la France. Je crois en Dieu. Je crois en la discipline.
Gilbert opina du chef.
— La discipline. Ça nous fait au moins un point en commun. Pour le reste, ni Dieu ni maître, quant à la France, je te la laisse.
— C’est ce que disent ceux qui ont toujours profité des qualités de ce pays sans jamais s’engager pour le défendre.
— Quand le mot « France » signifiait encore quelque chose, il était déjà trop abstrait pour moi.
— Je vois le genre, ricana Franck. Pas de frontières. Pas de hiérarchie. Tous frères. Tous égaux. Amour, anarchie, eau fraîche, et cætera…
Les deux hommes se fixèrent quelques secondes, avant que le petit homme ne rompe la joute silencieuse :
— Moi, je suis un paysan. Je crois en la nature, la terre nourricière et la capacité des hommes à s’insérer sans fausses notes dans cette symphonie.
Il dressa un doigt en l’air, adopta une posture de professeur et adoucit aussitôt le ton.
— Le paysan, c’est celui qui tient le pays. Le soldat, c’est celui qui se bat pour toucher une solde. Alors, bien sûr, tu peux te payer ma tête, seulement voilà : toi, tu es désormais un soldat sans solde tandis que moi (il désigna une parcelle de pelouse cultivée) je reste un paysan avec une terre.
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— Hé, capitaine Masson, c’est quoi ton prénom, au fait ?
— Franck.
— Pas pour longtemps.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— Billecoq va t’en trouver un autre. C’est comme ça, ici.
— Heureusement, Jean-Benoît et Marie-Philippe sont déjà pris, gloussa Franck.
Son compagnon de chambrée se gaussa avec lui dans l’obscurité.
— Et toi, comment tu t’appelais avant de devenir Jean-Marie ?
— Je m’appelle vraiment Jean-Marie.
— Sans blague ?
— Sans blague.
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Des nouvelles rencontres accouchaient de nouveaux récits. Et de ces nouveaux récits, versés au pot commun, naissaient de nouvelles références, d’autant plus précieuses que les précédents avaient été frappés de caducité par l’apocalypse. L’histoire avait prouvé qu’un seul livre pouvait fédérer la multitude. Tel était l’espoir, certes bien plus modeste, du général pour ses troupes.
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Vidéo de Rodolphe Casso
A l'occasion de la sortie, le 16 juin 2023, du roman « le Dernier jour du Tourbillon », qui se déroule dans un bar de quartier, son auteur, Rodolphe Casso, présente ses bars parisiens préférés sous la forme d'une mini-série en 4 épisodes réalisés par Pierre Sévin-Allouet.

Le Faubourg
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Pierre Sévin-Allouet
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