AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9781035200122
385 pages
Editions Thierry Magnier (19/04/2017)
4.21/5   17 notes
Résumé :
Avec la mort de Vanessa, sa belle-mère, la stabilité et la structure même de la vie d’Elina disparaissent. Jörgen, son père, responsable de l’accident, n’est pas prêt à assumer les responsabilités que Vanessa portait avec vaillance. Elina nous raconte une année capitale dans sa vie après le drame. Stefan Casta a le don de rendre lumineuse une situation tragique. Le suspense est maintenu par l’introduction d’éléments mystérieux qui éveillent la curiosité. Comme souve... >Voir plus
Que lire après De l'autre côtéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Peut-être l'avez-vous remarqué ? Mes chroniques sont assez chauvines. Je ne parle quasiment jamais d'auteurs étrangers. Considérant que nous sommes suffisamment colonisés par la littérature anglo-saxonne, je ne vais pas de surcroît en assurer la promotion ! Toutefois, une règle n'est vraiment tenable que si elle souffre quelques exceptions.

Aussi vais-je vous parler aujourd'hui d'un auteur nordique, Stefan Casta et surtout de son livre intitulé de l'autre côté. Stefan Casta a reçu en 2002 le prestigieux prix Astrid Lindgren pour l'ensemble de son oeuvre. de l'autre côté a été traduit du suédois par Agneta Ségol. Les traductrices et traducteurs sont une autre raison de faire une entorse à mon patriotisme culturel. Leur rôle de passeur reste vital pour tous ceux que Babel a cantonnés à leur langue maternelle.

Le livre de Casta commence comme Les choses de la vie, le film de Claude Sautet : par un accident de voiture, minutieusement décrit, au ralenti, et qui a pour témoin insolite… un renard. A l'arrière, Elina, la narratrice, en décompose toutes les phases, filmées à 360°.

Au final, elle s'en sort miraculeusement indemne. Jörgen aussi. Jörgen, c'est son père, qui conduisait et qui est en grande partie responsable du carambolage. Mais sur le siège passager avant, « quelqu'un meurt » : ce sont les premiers mots du livre. La vie des deux survivants va s'en trouver singulièrement changée.

Vanessa, la morte, n'était pas la mère d'Elina mais la nouvelle compagne de son père. Mais au fond, Elina aurait eu moins de peine si ça mère biologique était morte. Avec la mort de Vanessa, quelque chose s'évide dans les existences d'Elina et de son père. Quand la vie reprend ses droits, ce tiers manquant flotte à tout moment dans l'appartement et pour Elina, c'est parfois bien plus qu'un souvenir : Vanessa est devenue pour elle une présence réelle qu'elle peut nous décrire, une projection holographique de l'au-delà avec qui elle s'entretient comme si elle était encore en vie.
Quand Jörgen et Elina décident de quitter la ville et d'acheter une maison à la campagne, Vanessa va hésiter à les suivre.

Le roman de Stefan Casta s'étend d'un été à l'autre, au fil des quatre saisons qui rythment le deuil surmonté. La nouvelle maison va s'imposer lentement comme un personnage à part entière et autour d'elle, une nature très présente, dont nos héros semblent découvrir pour la première fois les métamorphoses. Est-ce le même renard entraperçu au moment de l'accident qu'Elina recroise dans la forêt enneigée ? Un jeune et beau voisin, prénommé Aron, rôde aussi dans les parages, apparaissant et disparaissant comme un vagabond sans attaches. On devine bientôt que quelque chose le relie à l'histoire de la maison, sans qu'on sache quoi. Va-t-il prendre une place dans le coeur d'Elina ?

L'adolescente est progressivement partagée entre la ville, l'école, son amie iranienne Marjan et cette vie nouvelle au coeur de la nature où elle et Jörgen reprennent leurs marques. Jörgen s'essaie à plusieurs activités, sous le regard parfois inquiet, mais toujours indulgent, de sa fille, que son père ne cesse de surprendre et auquel elle doit sans cesse ajuster sa propre existence.

Il y a un charme particulier dans ce livre, indéfinissable et pourtant puissant. L'auteur introduit dans le décor et dans la vie quotidienne de ses héros des touches de mystère, des voix extérieures, des questions laissées provisoirement sans réponse, qui tiennent la curiosité du lecteur en alerte. Peu à peu, le regard précis et bienveillant d'Elina sur toutes choses nous enveloppe et ne nous lâche plus.

Pour écouter cette chronique et un extrait du livre sur Litté'Jeune :
Lien : http://littejeune.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          30
Encore un roman où Casta arrive à traiter de sujets graves avec une délicatesse très simple qui est propre à son écriture. J'ai bien ressenti la frontière entre les deux mondes, celui des morts et celui de la vie.
J'ai trouvé ce roman un peu trop long à démarrer, mais j'ai toujours autant apprécié la présence de la nature dans la vie de Jörgen et Elina, elle va leur servir de béquille durant leur période de deuil.
Le personnage le plus intéressant est celui de Jörgen je pense, il est en partie à l'origine du drame mais je ne le trouve pas très affecté par la mort de Vanessa ce que je trouve étrange. J'aime beaucoup son humour et la relation père-fille qu'il a avec Elina, ses lubies pour les pizzas et ses idées de business farfelues. Il ressemble à un enfant contrairement à sa fille qui à une vision plus dure et réaliste sur les évènements.
J'aurai aimé en apprendre plus sur les circonstances du décès de Davidsson et sur le cimetière des pestiférés afin de mieux comprendre l'histoire avec le renard.
Les citations des poèmes choisis dans le livre sont simplement magnifiques!
Commenter  J’apprécie          20
De l'autre côté est un roman magnifique et unique, qui de plus, m'a fait découvrir l'incroyable plume de Stefan Casta.

C'est un roman qui parle d'un sujet lourd, mais traité avec une beauté, une poésie, une douceur telle, qui ne peut laisser personne indifférent. Casta réussit à trouver quelque chose de beau dans tout, même la mort.

De plus, nous nous attachons tellement à ses personnages, qu'a la fin, nous ne voulons plus les laisser partir. Nous voulons continuer à lire leurs moments heureux, comme malheureux, qui peuvent nous donner le goût de rire, ou de pleurer, et même des fois nous faire frissonner.

De l'autre côté donne espoir en nos rêves, et d'une certaine manière, en la vie. Et je l'ai tout simplement adoré.
Commenter  J’apprécie          30
Un roman atmosphérique autour du deuil. La mort de Vanessa, la belle-mère d'Elina, plane tout le long du texte, apparition fantomatique qui ne quitte pas la jeune fille. Tout se passe sur une année, au gré des saisons, et aux côtés de cette famille brisée qui cherche pourtant à retrouver le bonheur et à le garder. de drôles de rencontres, des idées farfelues et une indéniable douceur se dégagent de cette belle histoire, pleine de tendresse et d'espoir. Une écriture poétique qui évoque la vie dans ce qu'elle a de plus beau et parfois de plus absurde. Magnifique !
Commenter  J’apprécie          40
Voilà un roman « ados » que j'ai pris un peu par hasard à la Bibliothèque.
Cela commence par un accident de voiture qui n'a comme seul témoin, un renard. Il est décrit au ralenti de l'intérieur de la voiture par Elina, la narratrice. Son père, Jurgen, est le conducteur et elle et Vanessa, sa belle-mère, sont à ses côtés.
La première phrase du livre est : « Quelqu'un meurt », ce quelqu'un c'est Vanessa, une belle-mère avec qui Elina a une relation bien plus forte qu'avec sa mère biologique.
Au fil des quatre saisons, le lecteur suit le deuil et la reconstruction de Jurgen et Elina.
Jurgen se lance dans de nombreux projets farfelus pour gagner sa vie, jusqu'à que par hasard, la découverte d'une vieille maison isolée, en pleine nature, leurs redonne un sens à la vie. Et peu à peu, la nouvelle maison devient un personnage, à propre parler, de cette histoire. Elle se transforme comme la nature autour d'elle.
Le souvenir de la morte est très présent, ainsi, souvent, Elina sent sa présence et la voit à ses côtés.
J'ai mis un peu de temps à entrer dans cette histoire qui mêle le réel et l'imaginaire, où la nature est très présente. Il y a de la poésie, du mystère et beaucoup d'humanité. le côté suédois transparaît essentiellement, dans la présence importante de la nature et dans « l'exotisme » des menus avalés par nos personnages… comme par exemple, un petit-déjeuner composé d'une tartine fromage-poisson !
Lien : https://aproposdelivres.word..
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Quelqu’un meurt. C’est comme ça que cette histoire commence. Quelqu’un meurt et quelqu’un gagne à un jeu de grattage. Ça va changer beaucoup de choses. Tout, en fait.
C’est un vendredi.
Le 21 juin. Une date que je n’oublierai jamais. Pas parce que c’est la Saint-Jean, mais à cause de ce qui arrive.
C’est donc l’été.
Enfin… l’été si on veut. Le temps est tellement pourri qu’il faut une bonne dose d’optimisme pour déceler le moindre signe de son arrivée. En somme, il faut être comme Jörgen qui, lui, en voit partout. Des signes, je veux dire.
Jörgen c’est mon père. Un fait qu’il a souvent tendance à oublier. En ce moment il est au volant. Il fait de grands discours en conduisant. Personne ne l’écoute. On a déjà tout entendu. Ce qui ne l’empêche pas de débiter imperturbablement son monologue enthousiaste et interminable. De temps en temps, il souligne ses propos par de grands gestes emphatiques qui l’obligent à lâcher le volant. Les voitures autour de nous klaxonnent et nous font des appels de phares mais Jörgen s’en fiche royalement. Rien ne peut arrêter le flot de paroles qui se déverse de sa bouche. Il parle comme s’il se trouvait en face d’un public. Et le public c’est nous, Vanessa et moi.
Commenter  J’apprécie          20
Un jour tu feras partie de ceux qui ont vécu il y a longtemps.
La terre se souviendra de toi
Comme elle se souvient de l herbe et des forêts,
Des feuilles décomposées.
Comme l’humus se souvient,
Comme les montagnes se souviennent des vents,
Ton repos sera paisible et infini comme la mer.
Poème de Par Lagerkvist - Prix Nobel en 1951; Tout au long de sa vie, il a cherché la réponse à la question : pourquoi vivons nous ?
Commenter  J’apprécie          30
Le fait est que lorsque je me promène en ville cet après-midi là, j'ai la sensation d'être l'actrice principale de ma vie. Des gens que je n'ai jamais vus me sourient. Un garçon d'une vingtaine d'années coiffé d'une casquette me salue d'un signe de tête. Une femme entre deux âges vêtue d'une doudoune noire s'approche de moi et me caresse la joue. Une jeune mère avec une poussette tenant une petite fille d'environ trois ans d'une main et la laisse d'un adorable yorkshire terrier de l'autre, chuchote quelque chose à sa fille qui s'arrête et me regarde avec de grands yeux. Une voiture de police ralentit, une vitre s'abaisse et un policier me fait le salut militaire avant de s'éloigner de nouveau.
Et ça continue comme ça. Je n'y comprends rien. Je me sens très bien alors qu'au fond de moi je ne suis pas dupe.
Je sais que c'est trop bien pour être vrai.
Commenter  J’apprécie          00
Rien n’est aussi beau que le déclin du jour.
Tout l’amour que contient le monde
forme une clarté sombre
sur la Terre,
sur nos maisons

Du poème de Pär Lagerkvist, de son livre Det är vackrast när det skymmer
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : jeune adulteVoir plus
Les plus populaires : Jeune Adulte Voir plus


Lecteurs (28) Voir plus



Quiz Voir plus

Livres et auteurs chez PKJ (pocket jeunesse)

Qui est l'auteure de "Eleanor & Park" et "Carry on" ?

Cat Clarke
Marika Gallman
Rainbow Rowell
Jo Witek

20 questions
82 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeunesse , littérature pour adolescents , jeune adulteCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..