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Critique de Cigale17


Le roman Les Diables bleus se déroule sur plusieurs plans temporels. À Portofino, en 1953, alors que Frank Merlo et Tennessee Williams sont amants depuis plusieurs années déjà (1947), ils assistent à une fête chez Truman Capote et y rencontre Bitte et Anja Blomgren, deux Suédoises, la mère et la fille, qui gravitent autour de ces célébrités, durant cet été où Frank va se prendre d'affection pour Anja. D'autres chapitres nous emmènent en 1963, alors que Frank se meurt d'un cancer du poumon, seul, au Memorial Hospital de Manhattan, qu'il se remémore ses espoirs, ses déceptions, ses amours, qu'il espère la visite d'Anja, devenue entre-temps une célèbre actrice, et surtout qu'il attend la visite de Tenn. En 1982, nous assistons à la dernière rencontre d'Anja et de Tenn dans le bar d'un hôtel. Nous retrouverons Anja de nos jours, vieille gloire oubliée et veuve richissime, qui a en sa possession une pièce inédite de Tennesse Williams que deux jeunes admirateurs veulent la convaincre de rendre publique, voire de monter. Les événements nous sont racontés en adoptant alternativement, mais irrégulièrement, le point de vue de Frank et celui d'Anja, et en passant d'une époque à l'autre.
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Plusieurs éléments du roman m'ont plu. J'ai aimé la peinture de l'Italie des années 50, certaines des pages sur les personnages célèbres, celles sur la collaboration de Tennessee Williams et Paul Bowles avec Visconti pour le film Senso, la manière de travailler de Visconti, celle d'Anna Magnani, la découverte de l'incroyable, odieux et malheureux écrivain américain John Horne « Jack » Burns que je ne connaissais pas du tout. La scène particulièrement éprouvante de sa mort, la terrible description et l'analyse qu'en fera Frank plus tard sont des passages particulièrement forts. La fausse interview d'Anja, ses réponses d'abord lapidaires à ce qu'elle appelle « des questions de télévision », immédiatement démenties par d'autres réponses toujours aussi brèves, avant de finalement se prêter à un long développement très maîtrisé, en révèlent beaucoup sur elle. En revanche, je n'ai pas cru une seconde au déroulement de l'événement majeur survenu en 1953, et qui marquera durablement tous les protagonistes : Franck, Tenn, Bitte et Anja, Jack et son amant Sandro. Finalement, entre les bons passages, je me suis aussi beaucoup ennuyée pendant cette lecture. Était-il bien nécessaire de reproduire intégralement la mauvaise pièce (fictive) de Tennessee Williams ? En fait, je me rends compte en écrivant que j'ai accordé bien peu d'intérêt à presque toute la partie contemporaine du roman. Est-ce parce qu'Anja Bloom est un personnage entièrement fictionnel parmi des personnages « réelsr» ? Est-ce parce que le personnage reste insaisissable ? Je ne sais pas très bien ce qui n'a pas marché pour moi, mais malgré de très belles pages sur l'amour que portait Frank à Tenn, j'ai trouvé l'ensemble indigeste...
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Je remercie l'opération Masse critique de Babelio et les éditions du Cherche midi pour m'avoir permis de lire ce livre dont le sujet m'intéressait. Je suis un peu gênée de ne pas avoir ressenti plus d'enthousiasme…
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