Renoir et l'image de la femme

Renoir disait "Peindre des fleurs repose mon cerveau. Il m'en coûte pas la même force intellectuelle que lorsque j'ai devant moi un modèle. Lorsque je peins les fleurs, je pose sur la toile des tons de couleur, j'expérimente des valeurs audacieuses, sans me préoccuper de gaspiller une toile. Avec une figure humaine, je n'en oserais pas autant, par crainte de tout ruiner. Et l'expérience que je tire de ces tentatives, tourne au bénéfice de mes tableaux.

Pierre Auguste Renoir vient d'une famille simple, dotée de solides vertus artisanales : le grand père est sabotier, le père, la mère et la soeur sont couturiers, un frère est graveur d'orfèvrerie, une autre dessinateur de mode... Cette habilité à "se servir de ses mains" dira t'il un jour à son fils Jean, Auguste la tient en grande partie de sa famille. Renoir disait "Quand je pense que j'aurai pu naître dans une famille d'intellectuels ! il aurait fallu des années pour me libérer de toutes leurs idées et pour voir les choses comme elles sont... La peinture n'est pas de la révasserie. C'est d'abord un métier manuel et il faut le faire en bon ouvrier."

"Le plus difficile est d'étudier les maîtres sans les copier. Pourtant, pour les comprendre, il faut les copier", répète Renoir à son fils Jean.
"Lorsque je dis qu'on apprend à peindre au Louvre, je n'ai pas l'intention de dire qu'il faut aller frotter les anciennes patines des tableaux pour voler les secrets et recommencer à faire Rubens ou Raphael. Il faut faire la peinture de son époque. C'est cependant au Musée qu'on acquiert le goût de la peinture que la nature, toute seule, ne peut pas offrir. On ne dit pas , je serai peintre devant un beau paysage, mais devant un tableau"

"Renoir ne peint pas seulement délicieusement les formes plastiques du copts, les modelés délicats, les tons éblouissants des jeunes peaux, mais également la forme de l'âme et ce qui se dégage de musicalité intérieure et de mystère séduisant de la femme. Ses figures, par rapport à la plupart des peintres modernes, ne sont pas vraiment figées dans le mélange. Elles chantent, animées et vives, toute la gamme des tons clairs, toutes les mélodies de la couleur, toutes les vibrations de la lumière" (Octave Mirbeau - 1884)

Il confiera à Ambroise Vollard : "Aux environs de 1883, dans mon travail, il s'est produit une espèce de fracture. J'étais arrivé aux derniers résultats avec l'impressionnisme, et je me trouvais à constater ne savoir ni peindre ni dessiner. En un mot, j'étais dans une impasse...