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André Gabastou (Traducteur)
EAN : 9782264042750
163 pages
10-18 (11/01/2006)
3.79/5   48 notes
Résumé :
Un jour, à San Salvador, Olga Maria Trabanino est assassinée devant ses enfants. Le tueur, un ancien militaire, est arrêté, mais il tait l'identité du commanditaire. L'enquête s'enlise et Laura Rivera, amie de la victime, s'immisce dans le mystère et découvre un dédale d'intrigues où d'énormes intérêts sont en jeu. Dans ce roman, Horacio Castellanos Moya porte un témoignage impitoyable sur la difficulté d'établir la vérité dans une société corrompue. Le talent de l'... >Voir plus
Que lire après La diablesse dans son miroir (La mort d'Olga Maria) Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Voici mon septième Moya, mon auteur fétiche salvadorien.
Le pep des livres de Moya décolle déjà avec une prose intrépide et incandescente.
Si ajoute le traitement thématique et formel de la violence, un des traits majeurs de l'oeuvre moyane, qu'ici dés la première page, nous y sommes en plein dedans. Comme l'indique son titre, il s'agit ici du meurtre “sans raison apparente” d'Olga Maria, une jeune femme de trente ans, mariée et mère de deux enfants. C'est sa meilleure amie, Laura, reine des pipelettes, qui suite à son assassinat, dégoise à des tiers sa relation avec elle et ce qui en découle . « Une tragédie pareille ce n'est pas possible, ma belle... », " ma belle" , indirectement nous, allons connaître Olga, son histoire, ses nombreux amants et l'enquête de son meurtre à travers le prisme de la personnalité de cette furie dont son usage fréquent de "ma belle" et ce qu'elle débite, laissent très vite soupçonner une femme à double fond. L'enquête se corse , car l'arbre cache la forêt, corruptions, magouilles financières, narcotrafiquants et politique chaotique du pays qui alterne communistes et dictatures couplées de la guérilla. le tout, une lecture copieuse dans cette forme exquise de monologue au rythme trépidant qui monte en crescendo .
Je me répète à chaque billet de ses livres.....si vous n'avez pas encore lu un seul Moya, vous ne savez pas ce que vous perdez !
Et un grand merci à mon amie Ambages pour le cadeau !

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Impossible de la faire taire ! Personne n'a trouvé la prise.
Laura, lapin Duracell de la parlotte, thésarde en ragots, éoliennes à paroles, raconte l'assassinat de sa meilleure amie, Olga Maria au début des années 90 à San Salvador.
Le meurtrier, un certain Robocop, que les lecteurs d'Horacio Castellanos Moya ont déjà rencontré et qu'il ne faut pas confondre avec la boîte à conserve de Paul Verhoeven des années 80, a été arrêté et refuse de dénoncer le commanditaire.
La commère échafaude et partage les théories les plus folles de cette exécution au fil de son quotidien. Comme la copine trépassée avait un peu le feu à la culotte, la liste des suspects défile et la narratrice ne se prive pas de suspecter et d'interroger amants et maris, y compris son propre ex-époux. Jalouse de la défunte, au fil des pages, la belle Olga Maria passe de l'icône à la dépravée, de la mère de famille dévouée à la voleuse de maris frivoles. A ce stade, dire autant de mal devient un art. Elle raconte cette histoire avec la mesure et la modération d'un commentateur de football sud-américain. Ses digressions finissent toujours en agression.
Personne ne trouve grâce aux yeux de la mégère et comme l'hypothèse du crime passionnel ne suffisait pas, ses accusations vont s'orienter vers un règlement de compte politique. Il faut dire que le Robocop faisait parti des escadrons de la mort et qu'un des amants de la donzelle avait des ambitions présidentielles.
Première incursion pour moi dans ce pays et dans la Comédie Inhumaine d'Horacio Castellanos Moya. A défaut d'être ébloui par les paysages et une guerre civile qui fit près de 100000 morts, j'ai été subjugué par l'inventivité et l'originalité du récit.
Faire porter la totalité de la narration de cette histoire par une telle vipère permet à l'auteur de déverser tout ce qu'il a sur le coeur concernant la société bourgeoise de l'époque, corrompue et complice de la dictature. le vernis de la respectabilité craquelle.
Les mesquineries et allusions de Laura sont jubilatoires. Son langage sans filtre relève de l'exorcisme pour l'écrivain et de l'hypnose pour le lecteur. Les phrases sont courtes, rythmées comme un monologue d'ivrogne au bistrot qui refait le monde en ayant oublié son nuancier. Oui, Laura, c'est un peu la mamie qui parle pendant des heures à la boulangère et qui se moque éperdument des quinze personnes qui font la queue à sa suite, c'est le sapin de Noël qui fait profiter tout le salon de coiffure de ses maladies et de ses dernières vacances, c'est le touriste qui croit toujours en savoir plus que le guide dans un voyage organisé.
Vous allez adorer la détester et comme la diablesse ne supporte pas qu'on l'interrompe, vous n'oserez pas corner la moindre page du livre. Il se lit d'un trait.
Je tiens aussi à saluer la beauté des couvertures des éditions Métaillié. Je suis bien parti pour les collectionner. Et comme les personnages de cet auteur se croisent dans plusieurs romans, je ne vais pas me priver de suivre le Balzac salvadorien.




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Un livre réjouissant aux accents de télénovelas sud-américains, à l'ambiance Almodóvarienne !

Mais quelle pipelette, quelle commère cette Laura qui nous raconte dans le menu l'assassinat de sa meilleure amie, Olga Maria, d'un coup de pistolet devant ses enfants, sans motif apparent, à San Salvador !
Au fil de ses commérages à une autre mystérieuse amie (qu'elle prénomme « ma belle ») le portrait dressé de cette pauvre femme assassinée change subtilement : La mère dévouée, l'épouse modèle, se transforme peu à peu en une femme dépravée dont les multiples amants, qu'elle rejetait très vite dès que se pointait l'ennui ou la déception, sont autant de pistes possibles d'exécution. Cette soi-disant meilleure amie livre tous les secrets de la défunte, sans aucune pudeur, mettant en valeur la jalousie tapie derrière l'amitié, et échafaude absolument toutes les pistes et mobiles possibles pour savoir qui a commandité ce meurtre, depuis le crime passionnel en passant par le complot politique jusqu'au narcotrafic. Ses investigations sous forme de commérages vont tellement loin qu'elle se pense elle-même en danger, sa sagacité ayant permis très probablement de toucher du doigt la vérité.

"Ma belle, je te raconte toutes ces choses, mais ne répète rien ; c'est très, très délicat."

C'est un livre réjouissant à plus d'un titre.
Tout d'abord il s'agit d'une véritable enquête policière dont les éléments du puzzle nous sont révélés peu à peu au fil des commérages proférés férocement, en phrases courtes et claquantes, mais très nombreuses, tel un monologue sans fin, par cette femme prompte aux ragots et à la vulgarité. L'enquête s'avère ainsi passionnante grâce ce procédé original et très prenant.
Ensuite cette Laura est précisément un personnage prodigieux qui se dit être la meilleure amie de la victime, qui se dit être sous le coup du choc et du chagrin et dont les paroles trahissent en réalité l'indifférence, la jalousie, la perfidie, la mauvaise foi, la mesquinerie. J'avais l'impression de la voir, de l'entendre, avec une voix forte que j'imaginais haut perchée, une certaine posture, un port de tête, oui je l'imaginais cette vraie langue de vipère. Ses propos sont jubilatoires tant ils renferment méchanceté et bassesse d'âme, à moins que ce ne soit de la bêtise, uniquement de la bêtise. J'ai aimé la détester, revenir auprès d'elle tout en m'offusquant, avoir envie de la faire taire, oui j'ai aimé être soulée par ses tirades péremptoires, ses soliloques qui rendent fou durant lesquels Laura s'écoute parler… Ses coups de gueule aux policiers qui posent inévitablement des questions sur la vie intime de la défunte, sous prétexte de défendre son honneur et sa mémoire, sont théâtraux (d'ailleurs chaque chapitre peut être vu comme des scènes de théâtre), et voyez plutôt quels sont ses propos pendant le cortège en voiture conduisant jusqu'à l'église :

« J'ai tellement transpiré qu'au lieu de suivre le cortège j'ai envie de rentrer en vitesse chez moi pour prendre une douche. Je vais me mettre derrière Sergio et la Cuca. Quelle belle couleur, la voiture de Sergio, j'adore ce lilas, je l'aurais voulu pour moi, mais il n'existe pas pour les BMW, seulement pour les Toyota, c'est pourquoi j'ai préféré le blanc, parce qu'il va avec tout et que je n'allais pas changer de marque uniquement parce qu'il n'y en avait pas en lilas. Il y a des gens qui s'en soucient comme une guigne ; mon ex-mari Alberto est comme ça ; Il y a à peu près douze ans que je n'ai que des BMW, depuis que mon père m'a offert ma première voiture quand j'ai eu mes dix-huit ans et que je suis entrée à l'université ».

Enfin, même si c'est moins présent que La mémoire tyrannique, le précédent livre de cet auteur que j'ai lu récemment, on découvre derrière cette histoire quelques facettes de la vie au Salvador, sa violence, sa corruption, son instabilité politique, l'hypocrisie de la bourgeoisie, les cartels de drogue, entre autres.


Deuxième livre de Horacio Castellanos Moya que je lis - et certainement pas le dernier – ce récit est jubilatoire et corrosif. Nous avons là une enquête policière selon un précédé original qui tient en haleine le lecteur. Qui est la diablesse du titre, Laura ou Olga Maria ? A vous de vous faire votre propre idée !

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Lorsqu'Olga Maria Trabanino est froidement abattue chez elle, dans sa riche villa de San Salvador, son amie Laura Ribera, indignée de voir l'enquête piétiner, se sent en devoir de s'en mêler. Ses découvertes sur la vie privée de la victime, et l'imbroglio des enjeux dont elle prend conscience autour de celle-ci, finissent par la mettre elle-même en danger.


Long monologue intérieur de Laura, le récit nous fait entrer dans la tête d'une jeune femme de la bourgeoisie salvadorienne, encore sous le choc de l'assassinat commandité à l'encontre de son amie. Son bavardage oiseux et prétentieux témoigne initialement, par sa morgue incrédule, d'un sentiment d'outrage bien plus que de frayeur. le meurtre de l'une d'entre elles a l'impensable brutalité d'un pavé dans la vitre, qui protégeait jusqu'ici leur existence d'en haut, du méprisable chaos d'en bas. Qui plus est, l'enquête a l'inconcevable impudence de s'intéresser à leur milieu, jusqu'ici naïvement synonyme pour Laura D une aisance si naturelle qu'il ne lui était jamais venu à l'idée de penser à sa provenance. Outrée, notre prétentieuse et assez méchante innocente ouvre néanmoins peu peu les yeux, découvrant d'abord, dans un sursaut de colère et de jalousie, les infidélités croisées de son amie et de ses amants, puis, dans un trouble de plus en plus affolé, alors qu'un scandale financier vient soudain éclabousser tout ce beau monde, l'effrayant enchevêtrement des intérêts et des intrigues dans une société corrompue jusqu'à la moelle.


Une ironie presque mauvaise accompagne le dessillement du lecteur en même temps que de Laura. Et c'est bien une forme de dégoût qui transpire de cette malodorante description de l'élite salvadorienne, dont on ne doute pas un instant qu'elle soit l'exact reflet d'une réalité qui a contraint l'auteur, menacé de mort, à l'exil. Profondément original, le parti-pris narratif s'avère toutefois à double tranchant. S'il permet d'épouser habilement les pensées de son personnage, peu à peu déstabilisé jusqu'à en sombrer, il risque aussi de noyer le lecteur dans l'écoeurement d'une logorrhée, d'abord exaspérante d'arrogance et de frivolité stupide, puis déconcertante d'absurdité paranoïaque. Une lassitude et la hâte d'en finir au plus vite m'ont ainsi d'autant plus rapidement envahie, gâchant inexorablement mon plaisir de lecture, que l'intelligence et l'intérêt du roman ne m'ont vraiment sauté aux yeux qu'une fois l'étonnement de son dénouement retombé. Car alors, certes, vous ne connaîtrez pas le fin mot de l'histoire, mais vous comprendrez enfin, vu l'état de pourriture ambiant, que cela n'aurait servi de rien, de toute façon.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Ceci n'est pas un nouveau livre de Horacio Castellanos Moya, mais une nouvelle traduction de "La diabla en el espejo", connu jusqu'ici en français sous le titre de "La mort d'Olga María".
Comme toujours avec Moya, il est question du Salvador et de sa violence perpétuelle. Ici, c'est Olga María qui en a fait les frais : cette jeune femme d'environ 30 ans a été froidement abattue d'une balle dans la tête, chez elle, devant ses enfants, sans motif apparent.
C'est par l'intermédiaire de Laura, sa meilleure amie, que nous ne tarderons pas à découvrir les rebondissements de l'enquête en même temps que la vie sentimentale mouvementée d'Olga María. Car Laura est une amie fidèle, mais une incorrigible bavarde et colporteuse de ragots, naïve et hystérique tendance paranoïaque, et elle ne se prive pas d'étaler les confidences d'Olga María dans un long monologue, ou plutôt dans un dialogue à une seule voix, dans lequel elle s'adresse à une interlocutrice anonyme.
D'abord incrédule et convaincue de la pureté de son amie ("Une tragédie pareille, ce n'est pas possible, ma belle"), cette adorable cruche de Laura découvre, en même temps que le lecteur, les secrets plus ou moins honteux d'Olga María, et en arrive à soupçonner tour à tour les amants de celle-ci, son mari, son beau-père, etc..., et à échafauder les théories les plus alambiquées, du mobile passionnel à la vengeance politico-économico-financière en passant par la corruption et le narcotrafic. Et comme entretemps l'assassin a été arrêté mais s'est échappé de prison sans avoir révélé l'identité du commanditaire, Laura se sent en danger, parce qu'elle se dit qu'avec toute sa sagacité elle pourrait bien avoir mis le doigt sur une vérité nauséabonde...

Comme toujours avec Moya, ce roman est en lien avec d'autres titres de cette "comédie inhumaine" de la famille Aragón, mais il peut parfaitement se lire indépendamment des autres. On y retrouve fugacement le Robocop de "L'homme en arme", et surtout le même type de monologue emporté et virulent du "Dégoût – Thomas Bernhard à San Salvador".
Comme souvent avec cet auteur, la lecture est jouissive, le texte est corrosif et dézingue cette fois particulièrement la bourgeoisie salvadorienne des années 90, foncièrement hypocrite et infréquentable sous son apparence de respectabilité. C'est terriblement triste pour le Salvador et cette pauvre Laura (et je n'en finis pas de me demander qui est la diablesse du titre), mais c'est un pur régal pour les inconditionnels de Moya.

En partenariat avec les Editions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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critiques presse (1)
LaCroix
18 juin 2021
Après qu’une femme élégante est assassinée se découvre la face sombre de la défunte… Horacio Castellanos Moya fait son miel des faux-semblants de la bourgeoisie salvadorienne.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas de cimetières dans les endroits respectables. Ils sont tous très loin et perdus, ma belle, entourés de quartiers dangereux. À vrai dire, cette ville est infectée d’endroits marginaux. C’est ce que m’a dit Diana qui s’étonnait que les quartiers des gens respectables se retrouvent presque tous entourés par des endroits marginaux, par la pauvreté qui engendre la délinquance. C’est pourquoi il est si facile de tuer une femme sans que personne lève le petit doigt, comme ça s’est passé pour Olga María : les délinquants commettent leur mauvais coup et retournent immédiatement dans leurs tanières. Il y a des villes où ce n’est pas comme ça : on vit dans un endroit et les malfaiteurs dans un autre, à plusieurs milles de distance, comme il se doit. Mais dans ce pays, tout se touche. Olga María elle-même m’a montré à l’entrée de son quartier, à deux pas des taudis, trois maisons contiguës, aux murs mitoyens : dans l’une, il y a une école primaire ; dans la suivante, un bordel ; et dans la dernière, une église évangélique. Tu t’imagines ! Une folie.
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Une tragédie pareille, ce n’est pas possible, ma belle. J’ai passé presque toute la matinée avec Olga María dans sa boutique des Villas Españolas, tandis qu’elle s’occupait d’une commande qui venait d’arriver. C’est incroyable. Je n’arrive pas à y croire ; on dirait un cauchemar. Je ne sais pas pourquoi ils mettent si longtemps à la préparer : il est déjà cinq heures et demie et le corps n’est toujours pas apparu. C’est que le juge a mis un temps fou à l’identifier. Un triste sire, ce juge. Et la pauvre, couchée par terre dans le salon, tandis que la foule des curieux entrait dans la maison. Épouvantable.
(Incipit)
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Ma belle, il faisait une de ces chaleurs dans cette église ! Je ne sais pas ce qui leur a pris d’organiser les funérailles si tôt. On devrait climatiser les églises ! Ne crois pas que ce soit la première fois que j’y pense : je t’assure que si les curés y mettaient l’air conditionné, on irait plus souvent à la messe.
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Un soir, j’y suis venue avec Olga María. On a commandé une bouteille de vin blanc français et une assiette de fromages et de viandes froides. Exquis. On n’a pas arrêté de parler. Je crois que c’est la dernière fois qu’on a autant bavardé. Elle était superbe, minijupe noire, bottes montantes. Elle était impressionnante ; je ne l’avais jamais vue aussi coquette. On a d’abord visité l’endroit ; de ce côté, après le comptoir, il y a des magazines et des journaux étrangers, au cas où tu serais seule et aurais envie de lire. Puis on a choisi cette table. Olga María était un peu triste, après sa déception avec El Yuca et à cause de ses problèmes de couple avec Marito, mais après les premiers verres, elle est devenue pétillante, joyeuse, extrêmement sympathique. Ce qu’il y a de plus agréable ici, ce sont les serveurs, étudiants à l’université, de beaux garçons qui te mettent l’eau à la bouche. On dit que Mirna les choisit pour que les femmes deviennent accros de l’endroit. Des mauvaises langues, ma belle : quoique moi, si j’étais à la place de Mirna, qui sait si je résisterais à la tentation de les essayer ? Celui qui passe est celui qui nous avait servies quand je suis venue ici avec elle. Joli comme un cœur, n’est-ce pas ? Je crois qu’il s’appelle Rodolfo. Tu aurais vu Olga María ce soir-là ! Elle n’a pas arrêté de jacasser avec ce Rodolfo. Chaque fois qu’il passait près de nous, elle l’appelait et se mettait à lui poser des questions. Le pauvre gosse en était tout retourné. Olga María ne plaisantait pas quand elle avait le béguin pour quelqu’un.
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Ma belle, il faisait une de ces chaleurs dans cette église ! Je ne sais pas ce
qui leur a pris d’organiser les funérailles si tôt. On devrait climatiser les
églises ! Ne crois pas que ce soit la première fois que j’y pense : je t’assure
que si les curés y mettaient l’air conditionné, on irait plus souvent à la
messe. Quand j’ai dit ça à ma mère, elle a fait une telle tête qu’on aurait dit
que j’avais blasphémé. Heureusement qu’on est déjà dans la voiture et que
je l’avais garée à l’ombre. À un moment donné, je transpirais tellement que
je sentais mon maquillage commencer à fondre. Et quel bavard, ce curé, ma
belle !
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Vidéo de Horacio Castellanos Moya
EN LIGNES avec Jacques Aubergy, éditeur et traducteur.
Aujourdhui "Severina" de Rodrigo Ray Rosa
Avoir comme conseiller Pablo Ignacio II, c'est gage d'exigence et d'engagement. Se former au droit, “faire” cadre dans la restauration collective, s'essayer à la traduction et devenir par rupture éditeur d'une littérature latino américaine qui explore le continent, c'est marque d'un désir accompli. Ainsi est née “L'atinoir”, néologisme, maison d'édition, librairie et belle adresse marseillaise
"L'atinoir – édition" Conçu au Mexique sous l'impulsion de l'écrivain Paco Ignacio Taibo II et créé à Marseille en 2006, L'atinoir publie de la littérature, des essais et de la poésie écrits pour l'essentiel dans des pays d'Amérique latine. Depuis 2014, les choix éditoriaux privilégient les formes brèves de la fiction. La plupart de ces textes sont publiés en version bilingue. http://www.latinoir.fr/
Plus loin... Jacques et son "métier" https://desmotsdeminuit.francetvinfo.fr/tripalium/la-serie-documentaire-dmdm-jacques-aubergy-editeur-de-passion-latino/ Jacques Aubergy est notamment traducteur de l'écrivain salvadorien Horacio Castellanos Moya. https://desmotsdeminuit.francetvinfo.fr/mot-a-mot/horacio-castellanos-moya-la-litterature-contre-les-escadrons-de-la-mort/
+ Lire la suite
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