Odyssées initiatiques

Pour redécouvrir ou découvrir la richesse et la finesse du crayonné de Manara, ou émotions et mouvements sont rendus avec une justesse incroyable, au travers d'une BD philosophique ou plutôt, de 2 BD en une. Des thèmes essentiels comme la mort et son mystère, le sens de la vie, les guerres et leur mobile, le massacre de certains peuples, ou leur mise en abime dans des réserves comme les indiens d'Amérique. A lire et à méditer.
Chapeau à Alfredo Castelli pour le riche scénario de l'Homme des neiges" ; celui de " l"Homme de papier ",tout aussi méritant, revient entièrement à Manara.
Des histoires d'hommes, en somme, toujours d'actualité.

Cet album est une anthologie de deux BD : L'Homme des neiges et L'Homme de papier. le premier se passe en Himalaya et décrit une rencontre fantastique avec le Yeti. le second est un western. Il s'agit de l'épopée de plusieurs personnages réunis par le hasard.
Les Editions Glénat remettent en avant l'oeuvre non érotique de Manara. Ces deux histoires sont réunies car elles mettent en scène des parcours initiatiques. Chaque protagoniste découvrira le véritable sens de sa vie. En affrontant la nature et les hommes (surtout leur violence), le héros débute l'histoire, plein de certitudes. Au fur et à mesure, toutes vont disparaître pour alléger son âme et son être. Que ce soit en Himalaya ou dans le far west, Manara a un sens de l'épopée très fort. Les deux auteurs (ne pas oublier le scénario très inventif de Castelli pour L'homme des neiges) nous plongent dans une aventure incroyable. Ils font appel à toutes les croyances, toutes les peurs, tous les mystères qui guident les hommes. En Himalaya, c'est l'esprit de la montagne. Dans le western, c'est l'amour et l'honneur.
Les dessins de Manara sont époustouflants par leur réinterprétation de la réalité. Dans L'homme des neiges, le cadrage surprend. Malgré les lieux très précis et les dialogues, Manara semble détourner la réalité et distiller dès le départ l'ambiance fantastique qui éclatera par la suite. Dans le western, le ton est au burlesque. Ce qui compte est la mise en scène des corps et des visages. Chacun s'exprimer par son ironie et sa folie (parfois furieuse). Cette légèreté se retrouve dans les scènes de saloons où les bagarres ne semblent pas être très sérieuses. Les soldats nous font rire. Pourtant, au fur et à mesure de l'histoire, l'innocence des personnages se perd face à la cruauté des hommes. La fin de cette BD est éblouissante par sa délicate violence.
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