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Louise et Louis, comme une mauvaise blague...ou une évidence.
Il est des lieux de rencontres beaucoup plus standard que l'hopital psychiatrique où ils se sont connus.
Faut dire que le gars Louis, 17 ans lorsqu'il est interné, possède déjà toutes les qualités du gendre idéal.
Jugez plutôt du phénomène : soeur violée puis assassinée, mère abattue d'un coup de fusil en pleine tête puis, dans un louable souci d'équité, beau-père criblé de balles et lardé de 43 coups de couteau, on ne sait jamais...
1937, direction l'asile sans passer par la case prison.
Sa sauvagerie l'aura perdu, son intelligence hors norme le sauvera. Car c'est un nouveau monde qui s'ouvre à lui désormais, celui de la brutalité gratuite, des vexations journalières et des complots de bas-étage. Louis semble déviant, c'est un fait, mais que dire des matons et du directeur, véritables docteurs ès supplices en tout genre.

Hôpital Psychiatrique se veut passionant et pédagogique.
Les thématiques approchées ne lassent pas de fasciner, voire de rebuter, c'est selon.
Il est aujourd'hui avéré que bon nombre d'établissements de ce types laissèrent sciemment, durant la guerre, crever leurs patients alors considérés comme quantités négligeables. Leur traitement inhumain, les expériences pratiquées dans le pseudo but de faire avancer la science, l'auteur n'occulte en rien ces monstruosités, renforçant le sentiment persistant de double peine.

Si l'histoire ramène immanquablement à Vol Au-dessus d'un Nid de Coucou, la comparaison s'arrête là.
Randle oeuvrait pour la communauté, Louis uniquement pour sa pomme et celle de sa moitié ultérieurement.
S'il devait ne publier qu'un seul ouvrage, ce serait " guide de survie en territoire hostile " .
La construction est habile et inventive avec, toujours en filigrane, ce questionnement quant à la réelle culpabilité de ce jeune surdoué emmuré.
Louis, en parfait érudit malgré son jeune âge, connaît ses classiques, plus particulièrement le Comte de Monte-Cristo pour sa patience et sa capacité à fomenter une vengeance à l'aune des peines endurées.

Castells a également soigné le casting. Des pourritures cinq étoiles aux patients gratinés, le microcosme hétéroclite est idéal pour maintenir l'intérêt du lecteur en éveil.
N'étaient quelques largesses dans l'élaboration du scénario, notamment l'aisance avec laquelle ce génie se joue de son entourage pour arriver à ses fins, Hôpital Psychiatrique est de ces bouquins à la plume érudite,machiavélique et séduisante qui pourraient bien influer sur vos heures de sommeil.
M'en fous, j'suis en vacances...

4.5/5
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C'est par intérêt pour son thème que j'ai choisi ce livre. Parce que je suis intriguée depuis longtemps par les maladies mentales et les dépressions. Parce qu'il est difficile d'imaginer comment fonctionne réellement un hôpital psychiatrique avec tous les lieux communs qu'on entend. Parce que quelques personnes autour de moi ont du y faire un séjour sans que je réussisse à comprendre leur mal-être.

Sur ces bases, j'aurais du adorer l'histoire de Louis, ce jeune homme brillant interné pour un crime qu'il n'a bien sûr pas commis, qui va utiliser son astuce, son charme et ses relations pour survivre dans ce monde hostile de gardiens psychopathes, de guerre mondiale, de directeur mégalo et de patients allumés, puis pour essayer d'en sortir. J'aurais du... mais je n'ai pas adoré, vraiment pas. Certes, l'histoire est habile et rondement menée, et j'ai bien apprécié que les plus fous ne soient pas les patients, loin de là.

Mais j'ai trouvé les personnages tout à fait caricaturaux, tous tant qu'ils sont. Idem d'ailleurs pour certaines situations, notamment celles qui se passent dans les sous-sols ou derrière les portes fermées. Résultat : j'ai lu avec froideur et parfois même avec agacement, au lieu de ressentir émotion, compassion et effroi. La seule chose qui m'ait vraiment marquée est l'affirmation de l'auteur que les hôpitaux psychiatriques d'aujourd'hui sont assez proches de son asile de Mourmont. Vrai ou faux, je n'en sais rien, mais ça fait froid dans le dos.

Bref, Hôpital psychiatrique, un livre qui ne m'a pas vraiment plu, mais un thème qui m'interesse encore plus. Et, accessoirement, mon 3ème coup de pioche dans le challenge Pavé de Gwen21.
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Accusé d'avoir violé et tué sa soeur, et trucidé sa mère et son beau-père, Louis se retrouve interné à dix-sept ans en 1937 à l'asile de Murmont, parmi des agités, des criminels dangereux, des débiles et des séniles...

Ne vous fiez pas à la couverture : notre héros est aux antipodes de cette personne désespérée, prostrée sur un lit. Car oui, Louis, le personnage central, est bien un héros, qui se sort de (presque) toutes les situations périlleuses par la ruse, qui ne recourt à la force que lorsqu'il n'a pas d'alternative face à des brutes épaisses. Un mélange de Robin des Bois, de Valeureux petit Tailleur - humain, altruiste, profondément attachant, dont l'intelligence jubilatoire rappelle celle du Docteur Knock.

Ne vous fiez pas non plus à la quatrième de couverture, qui peut laisser attendre un roman/documentaire sur le sort des personnes internées en hôpital psychiatrique durant l'Occupation allemande. L'auteur s'explique en postface : « le choix de ce contexte historique m'a permis de replacer dans une situation de tension paroxystique - mais qui n'a rien de virtuel puisqu'elle est déjà survenue - la description du fonctionnement ACTUEL des établissements psychiatriques, avec les dérives de certains membres d'un personnel médical et soignant omnipotent face à des patients psychologiquement affaiblis. » (p. 589)

D'abord déroutée par cet ouvrage qui ressemble davantage à une fable qu'au documentaire attendu, dégoûtée par les violences décrites (ça ne dure pas), j'ai vite aimé cette satire où l'auteur dénonce avec un humour grinçant les univers psychiatrique et carcéral, les expérimentations sur les 'malades', la guerre, les comportements humains, les rapports de force en huis clos, l'antisémitisme, la politique, etc.
Le dénouement m'a semblé un peu long, qui explique en détail l'évasion présentée dans les premières pages. La postface est en revanche passionnante.

• Encore une fois, je trouve que c'est Gildas qui en parle le mieux : http://www.babelio.com/livres/Castells-Hopital-psychiatrique/430575/critiques/612775
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Nous sommes à la fin des années 1930. Louis est jeune, beau, cultivé, intelligent, courageux et sensible au sort des autres. Mais il ne faut pas trop le chercher, au risque de subir sa colère ou sa vengeance. Accusé d'avoir assassiné sa mère, son beau-père, et sa jeune soeur après l'avoir violée, Louis est interné à l'asile. L'accueil y est brutal, et pas seulement à cause de son CV.
Comme le lui explique à son arrivée le gardien-chef, il n'y a que trois façons pour un patient de quitter cet enfer : la libération (pour Louis, il ne faut même pas y songer), l'évasion (dangereuse car les collègues gendarmes de son beau-père veulent le venger), et la mort.
C'est un parcours de combattant que nous racontent Louis et sa chère Louise rencontrée en ces lieux. Le jeune homme se révèle expert pour manipuler les gens. Ce monde presque clos et peuplé de pervers et de fous lui fournit de nombreux moyens d'exercer ses talents…

Avec cette histoire à la fois grave et loufoque, le psychologue Raymond Castells dénonce les excès du système de prise en charge des malades mentaux, comme il l'explique en postface. Le contexte de la seconde guerre mondiale sert parfaitement son propos désabusé et pessimiste. Son ton détaché et son regard cynique lui permettent de faire passer ce sombre message de manière amusante (plus on est de fous, plus on rit !).
Bien que le premier chapitre révèle l'issue de l'histoire (peut-être serait-il préférable de ne le lire qu'à la fin ?), le suspense est présent, puisqu'on se demande comment Louis va s'en sortir.

Un excellent roman qui invite à s’interroger sur les troubles mentaux et sur la manière dont la société les gère - parfois en les suscitant et/ou en les aggravant...
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Louis, 17 ans est interné à l'hôpital psychiatrique de Murmont, il aurait violé et tué sa soeur, assassiné sa mère et son beau-père. Il se retrouve avec les plus dangereux pensionnaires .Grace à sa malice, à son intelligence, il arrivera à avoir des meilleures conditions de vie. Nous sommes en 1937 quand Louis est enfermé et nous allons le suivre pendant toutes ces années de guerre , pour savoir comment il a réussi à survivre , comment il a connu Louise. On sait qu'ils sortiront de cet hôpital et c'est Louis , surtout qui nous raconte leur histoire.
C'est très intéressant de voir la vie des internés en temps de guerre, les violences journalières, les sévices, le terme des asiles d'aliènes, la résistance, les collabos.
Tout un mélange qui fait de ce roman thriller historique des moments fabuleux. On a hâte de connaitre la vraie histoire de ce massacre familial.

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Le personnage principal, Louis n'a rien d'un fou, et ne souffre d'aucune pathologie. Alors, que fait il dans cet asile ? C'est ce personnage (narrateur) que l'on suit tout au long de ces 600 pages, un jeune homme plein de ressources au charisme envoûtant et à l'humour grinçant. il n'a qu'une idée s'évader avec sa belle Louise rencontré dans cet hôpital psychiatrique. Ce qui gêne un peu c'est que tout ce soit passé sans aucun problème, sûrement du à son savoir sa beauté et son culot. Après les atrocités dans ce milieu, bien que je ne les approuvé pas du tout MAIS pas du tout c'était la facilité et les expériences. Bref un livre que j'ai aimé mais sans plus et comme je dis toujours ceci n'est que personnel
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Un livre, une histoire, inspirée de faits réels, dramatique, épouvantable et totalement palpitante. La vie en hôpital psychiatrique, en France, pendant la Seconde Guerre mondiale, donc sous l'occupation Allemande, sous le régime de Vichy, entraine d'incroyables faits, des destins saccagés, des vies broyées ("40 000 malades mentaux sont morts de faim dans les hôpitaux psychiatriques en France entre 1940 et 1944").

Beaucoup de thèmes sont abordés dans cet ouvrage outre celui de la folie et de la norme ; on s'interroge notamment sur les lacunes de l'administration , sur l'enferment des faibles et l'autorité toute puissante, et la dérive, des directeurs de ces hôpitaux, ou des responsables (infirmiers, gardiens...), et plus globalement sur la nature humaine... On y évoque, bien sûr, les différents traitements, ou plutôt les expériences, menés pour "soigner" ces occupants, des actes s'assimilant finalement à de la pure cruauté et de la barbarie.

"On sait que les internés sont souvent psychologiquement faibles. Cela ne veut pas dire qu'ils sont stupides - rappelons l'un des adages les plus répandus dans les hôpitaux psychiatriques : "Fous peut-être, mais pas cons !""
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Pour bien connaitre le sujet de l'hôpital psychiatrique, j'avais hâte de découvrir cet univers placé dans les années 40-45. Qui plus est, adorant l'histoire, j'ai été servie. L'incroyable histoire d'un hôpital psychiatrique anciennement nommé asile d'aliénés, où les hommes et femmes ne sont que des chaires à travail ou à expérience, où les dortoirs ne sont que des mouroirs, où toutes les pathologies sont reléguées au titre de folie et jugées incurables, où tout un chacun est déclaré inapte à regagner la société. A lire pour se rendre compte, une nouvelle fois, des atrocités humaines. Et en épilogue, la vision de l'écrivain, ancien psychologue, sur la psychiatrie d'aujourd'hui. Terrifiant...mais hélas tellement réel. Fans de psychologie et d'histoire, sautez sur ce livre. Esprit curieux, plonge toi dans ce roman. Malgré sa consistance, dévoré très rapidement.
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    L'esprit, le cerveau, la construction de la personnalité. Des sujets qui ont été étudiés et abordé de tout temps ! Qu'il s'agisse de l'Antiquité, du Moyen Âge ou de notre période contemporaine, les déviances intéressent, interrogent. Il n'y a qu'à voir les succès de certains films ou séries sur les tueurs en séries : leur raisonnement nous intrigue et nous fascine. Mais il n'y a pas que les déviances, les maladies mentales, comme la dépression, on en parle davantage et tant mieux ! 
    Étant infirmière, j'ai toujours eu l'habitude de dire à mes proches ou même mes patients que l'anatomie du corps humain est fabuleuse, bien faite et parfaitement logique. L'esprit quant à lui, me fascine par son côté impalpable et déroutant. Nous ne réagissons pas tous de la même manière à un choc, alors qu'en cas d'infection, le processus inflammatoire est le même chez tout le monde : rougeur, chaleur, oedème, douleur. 
    J'ai déjà lu plusieurs manuels sur le corps, l'esprit, les maladies. Mais ils restent des manuels, et je ne sais pas pour vous, mais j'aime beaucoup voir ces connaissances utilisées dans un livre. 

    Louis est accusé d'avoir violé et tué sa soeur. En plus de cela, il est également accusé d'avoir tué sa mère et son beau-père. À la fin des années 1930, il est alors interné à l'asile psychiatrique de Murmont. Parmi les autres patients, il rencontrera des criminels dangereux, des personnes séniles, malades, souffrant de handicap mental encore peu connu (et reconnu) à l'époque. Durant cette incarcération, il tentera de se trouver une place de choix au sein de l'asile, apportant ses réflexions et son aide au Directeur. Malin, futé et perspicace, il réussit à se sortir de situations compliquées. 
    Et il rencontre Louise, en tombe amoureux, et il décide de tout faire pour s'en sortir avec elle. Cependant, entre des gardiens des plus inhumains et l'arrivée d'une garnison allemande dans ces lieux, tout ne va pas se passer comme il le pensait. 

    Malgré la couverture du livre, Louis n'est pas un homme prostré sur son lit en se balançant d'avant en arrière attendant que le temps s'écoule sans fin. Il est malin, utilise ses connaissances et son raisonnement afin d'améliorer son quotidien, mais aussi celui des autres patients par la même occasion. Son accusation sera largement traité dans le livre. Les rendez vous qu'il a avec son psychiatre lui permettront de révéler certaines informations. 
    L'auteur utilise l'histoire de Louis pour rendre compte de la réalité de l'Hôpital psychiatrique et de la façon dont on encadre, soigne et prend soin de ces personnes. Durant la Seconde Guerre Mondiale, les Allemands aimaient déjà les expériences morbides, on se souvient particulièrement de Joseph Mengele et celles qu'il a commises dans les camps nazis. Cependant, Raymond Castells n'aborde pas uniquement les "soins médicaux" réservés aux malades ni les expérimentations. Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est sa façon de suivre Louis et de nous faire découvrir la vie de l'asile à travers ses yeux. 

    L'écriture est très agréable, avec des passages où l'humour permet de dédramatiser la situation. En même temps, j'ai aimé cette bienveillance autour du personnage de Louis. Il y a de la tension avec une forme de huis-clos. Les rapports humains sont mis en avant, avec des souffrances partagées.
    La Seconde Guerre mondiale n'est pas l'élément principal de l'histoire. Elle est là, toujours en arrière-plan. Lorsque la Division allemande s'installe, des résistants se préparent également à leur livrer bataille au sein même de l'asile. Les aliénés ne le sont peut être pas vraiment après tout...  

    Après avoir partagé le livre "Adieu chère Angoisse" d'Adeline Grais-Cernea, j'avais envie de revenir sur ce livre, vous le partager, peut être aussi, à ma petite échelle, parler de ces maladies qui sont souvent mises au banc dans notre chère société qui ne veut qu'une chose : normalité encore et toujours. Mais rappelons-le, personne n'est "normal". Nous sommes tous différents.
    Aujourd'hui, je travaille avec des enfants en situation de handicap mental et j'apprends énormément auprès d'eux, je me sens utile, à eux, aux parents. Oui, la société doit évoluer, changer, accepter davantage l'autre dans toute sa différence. 

En bref : 

Un livre intéressant dressant le portrait d'un système médical qui tend à s'améliorer. Une histoire trépidante, dont les sentiments humains sont largement présents. Louis n'est sans pas aussi fou qu'on ne penserait. 
Lien : https://lecturedaydora.blogs..
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Ce récit inspiré de fait réel est poignant et touchant. Pour les personnes qui ont côtoyé les hôpitaux psychiatriques de notre époque d'une quelconque façon, se rendront forcément compte que des pratiques sont encore utilisées. Et dans les contexte de guerre qui se trouvent autour de nous, nous pouvons que très bien imaginer. Ce livre m'a littéralement passionné.
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