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EAN : 9782213625065
161 pages
Fayard (11/01/2006)
3.6/5   258 notes
Résumé :
Ma fille est ma meilleure amie ; mon père n'est pas méchant, maman ; arrange-toi, tu es déguisée ; ma mère est bête ; ma fille est idiote ; j'aime encore mieux que mon mari me trompe avec notre fille ; ma fille est née dans une rose mais périra dans le chou ; ma mère a un cancer, elle m'énerve ; ma mère se laissait tellement aller qu'elle est morte.
Quand les tête-à-tête entre mères et filles deviennent autant de raisons de vivre ou de mourir.
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 258 notes
Dans le recueil "L'Inceste"... Euh, non...dans le recueil "L'Insecte" (fichu clavier d'ordi qui a la fâcheuse tendance péremptoire de vouloir s'exprimer à ma place)...l'auteur s'est muni de sa grande loupe d'"entomologiste" pour étudier les relations mère-fille.


Ajustant ensuite le dioptre de son fusil, Claire Castillon a su viser juste dans ces dix-neuf textes courts, comme autant de contes cruels, qui décortiquent les rapports (souvent conflictuels) entre mères et filles.
L'écrivain peut user du registre loufoque (combat de catch féminin dans la choucroute ; un suicide par suppositoire...) ou d'un style plus "barbare" comme dans la nouvelle "Münchhausen par procuration"...mais elle sait, en tout cas, illustrer à merveille toute la complexité des déviances de l'amour maternelle ou filiale. Les mères sont agitées, abusives, démontrées cruelles. Et les filles...eh, bien, elles ne sont (parfois) pas beaucoup mieux ! On s'embrasse tendrement pour mieux se poignarder...


Nous connaissons tous le goût, parfois emmiellé, parfois surprenant, ou encore bien acide des bonbons acidulés ; l'auteur nous permet de savourer ces histoires et de les interpréter à notre propre gustation : mantes religieuses ou papillons assoiffés de liberté ?
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Née le 25 mai 75 sous le signe des Gémeaux, Claire Castillon écrit à sa mère pour ce bel anniversaire et la remercier des qualités héritées de son signe, convivialité, harmonie, imagination, malgré tout un défaut est relevé par l'astrologue Xavier Abert qui déclare "ils( ou elles) ne savent pas ce qui est vrai"...

A lire les nouvelles de Claire Castillon dans Insecte, on hésite à Identifier le portrait de celle qui, ce 25 mai, a mis au monde cette Claire malicieuse, caustique et provocante. Quel est le vrai portrait, de sa vrai mère?

Du spectre des caractères, elle s'amuse à nous raconter les mères excessives, aimantes possessives, ou mères absentes et lointaines. Lointaines ou plus amères aussi sont les mères à un âge avancé qui se sentent abandonnées.

Certes, tout n'est pas vrai, mais quel délice de partir en vrille. Aérienne, Claire virevolte d'une mère à l'autre, jette par la fenêtre un bébé de trop, exaspère sa fille par des lettres journalières, donne gaiement du poison à son enfant, déserte la clinique ne trouvant pas le prénom qui convient...

Les mères portent aussi la douleur de vrais souffrances, des incompréhensions quand il faut choisir entre la mère et le père ou être complice des frasques du père. Les mots coulent violents et rapides , les caractères s'affrontent.
Cet affleurement de l'écriture, est comme un pincement de douleur, l'Insecte nous pique, avec des répliques qui font mouche :« fout le camp », « ma fille s'avance derrière mon grand cercueil », » je vois les fesses de maman sur le bureau et mon mari ! », « elles sont où mes racines ? »...

le livre est généreux comme un Côte de Castillon, charpenté, aux multiples parfums, du lierre aussi pour lier la mère et la fille, ça se déguste, on en reprend, Claire a eu la délicatesse de faire dans la dérision, pour juste nous faire réfléchir et nous amuser, comme ce tableau l'Insecte peint pour elle, la mère, elle qui croyait à l'inceste de son père, quel bug !Au dernier moment le moustique a piqué très fort, hou ! Ça fait mal.

Douze ans d'age, ce cru de Claire Castillon a bien vieilli, il est temps de le boire, un bonheur de lecture.
A consommer avec tendresse et humour.
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Claire Castillon provoque, dérange mais derrière les mots cruels, choquants, subversifs se cachent le désespoir, le chagrin, la souffrance des personnages.

Dans ce recueil de nouvelles est examiné au scalpel le rapport mère -fille. Rapport si complexe, fait d'attirance / répulsion, de connivence mais aussi d'agressivité.

Certaines nouvelles sont particulièrement malsaines, voire difficilement supportables.Notamment " l'insecte" où une mère croit sans pour autant réagir, qu'il y a un lien incestueux entre son mari et sa fille.Et que dire de "J'avais dit une", où la narratrice, exaspérée, se " débarrasse" d'une de ses jumelles !

Mais il faut prendre ces histoires au second degré.Elles reflètent la part de folie qu'il y a en chacun d'entre nous.Elles témoignent aussi du manque: de tendresse, d'amour.Elles peuvent également faire preuve d'humour, un peu désespéré néanmoins, comme dans " Ma meilleure amie", qui pourrait faire rire en présentant une mère refusant d'assumer son âge, qui fait sa " crise d'adolescence" à retardement mais devient pathétique pour son entourage.

L'auteur, par son ton décapant, est là pour faire réagir le lecteur.C'est gagné !
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Les relations mère-fille disséquées en dix-neuf nouvelles par la belle et talentueuse Claire Castillon. Mais sous son apparence angélique, Castillon nous balance ces histoires façon uppercut, le genre de coup dont on se relève difficilement car c'est souvent malsain, violent, haineux, anxiogène. Et puis de de tant à autre la jeune auteur nous offre une accalmie, ou l'amour maternelle, la compréhension permettent au lecteur de souffler. Mais rassurez-vous, la demoiselle ressort rapidement les poings et nous secoue sévère. Et pourtant, on se surprend à aimer ces histoires compliquées ou malsaines car les personnages malgré leurs défauts sont attachants. Et si Castillon mettait à nu la complexité humaine ?
En tout cas, que ce soit sous la forme du roman ou des nouvelles, Claire Castillon continue son chemin tortueux mais pas dénué d'intérêt.
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Publié en 2006, "Insecte" est un recueil de nouvelles signé de la plume française Claire Castillon, également auteure de "Les bulles", "Vous parler d'elle" ou encore de "On n'empêche pas un petit coeur d'aimer".

"Insecte" consiste en 19 variations autour du thème des relations conflictuelles opposant des mères à leurs filles. A l'origine de ces rapports houleux et souvent violents : un dysfonctionnement. Absence d'instinct maternel dans "J'avais dit une", "Ils ont bu du champagne au restaurant" ou "Un bébé rose". Relation fusionnelle comme dans "Ma meilleure amie", morbide dans "On peut y remédier" et "Munchausen par procuration" ou castratrice dans "Tu seras une femme, ma fille", "La honte" ou "Noeud-noeud".
"Insecte" évoque ces drames intimes faits de confrontations de femmes à femmes, marquées par l'absence - sinon la présence effacée- de la figure masculine, paternelle pour jouer les arbitres.
Les mères et les filles dont il est question ici se retrouvent toutes au seuil du point de rupture, à l'heure où il faut choisir d'inverser les rôles, de continuer malgré tout ou de démissionner.
La décision de couper le cordon est dans tous les cas difficile à prendre tant les rapports tissés entre ces femmes se révèlent forts malgré tout.
Au delà de la violence verbale ou physique se dégage un manque de communication évident entre ces femmes. Mères et filles en révolte semblent choisir de se rabattre sur le lecteur, pris en aparté par un ton familier qui rappelle celui de la confession pour évoquer l'autre, cette partie d'elle-même qui ne la comprend décidément pas.

Claire Castillon dresse ici autant de portraits de micro-familles éclatées, en souffrance sans hésiter à verser dans l'extrême au travers d'une écriture souvent acide et de chutes implacables.
Une lecture choc que je n'oublierai pas de sitôt, même si j'aurais souhaité un peu plus de nuances dans l'expression de ces femmes pourtant fort différentes.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
[...] Elle m'énerve avec son cancer, elle n'a pas idée. On lui a d'abord prescrit quelques rayons, ça ne devait pas être méchant. Finalement, on lui a fait neuf chimio-thérapies. À force de s'écouter, comme dit papa, elle a laissé s'installer la maladie. Du coup, elle n'a plus un cheveu sur la tête et sa perruque la démange, alors souvent elle la retire, on lui a dit que ça nous choquait un peu parce que son crâne chauve est gênant, mais elle la retire quand même. Pour rire on l'appelle Tête d'Oeuf, Yul Brynner ou Bille de Noix. Le maquillage ne prend plus sur son teint jaune, mais elle s'acharne, alors elle en met trop, et l'autre jour, alors que je l'avais accompagnée faire quelques pas dans le jardin de l'hôpital, j'ai entendu quelqu'un dire Le travelo arrive, alors pour plaisanter je lui ai conseillé de se faire embaucher dans un cabaret. Mais ça ne l'a pas fait rire, j'ai été obligé de préciser que c'était de l'humour, oh là là, un peu de recul à la fin.
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Je hurle. Si ma mère n'était pas là, qui me dirait les choses tout simplement, comme ça ? Elle, je peux la croire quand elle dit qu'elle va crever. Pas les docteurs qui avaient promis de la sauver.
On s'assoit sur un banc. J'enfile mes bottes fourrées, mon pull et ma parka.
L'hiver prochain sera rude, j'ai encore sa chaleur à emmagasiner. Je la laisse glisser sa main gelée dans ma poche. En avant.
Chez nous, on y est presque, c'est comme le coeur, au bout de l'artère, c'est la première à gauche. p.30
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Alors, où en était-je ? Ah oui, enceinte, quelle histoire !
Mon ventre a gonflé d'un coup, c'était à désespérer d'avoir passé presque quarante ans de ma vie à me tenir droite pour ne pas ressembler à mes congénères.
On m'a fait passer un examen, et c'est là qu'on s'est rendu compte que j'attendais des jumelles. J'ai tout de suite demandé si elles n'étaient pas siamoises ; l'idée d'avoir deux enfants joints par l'épaule, le pied ou la rate, me répugnait. Beaux comme on était, mon mari et moi, je nous voyais mal supporter un tel fardeau, d'autant qu'avec lui, si peu bricoleur, ça n'aurait pas été une sinécure de fabriquer une poussette ou un lit au bonnes dimensions. C'est en réfléchissant à ces petites choses du quotidien que j'ai proposé, un peu abruptement, d'en supprimer une.
Le médecin m'a assuré qu'il n'y avait pas de comparaison possible entre des siamoises et des jumeaux. Atteré, il m'a bien expliqué la différence.
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J'entre dans la classe, orteils nus, les fesses serrées autour de mon suppositoire vitaminé. Je suce une pastille d'oligo-éléments avec des propriétés génératrices. Quand j'ai compté les gouttes et les comprimés de ce matin, je suis arrivée à quatorze remèdes avalés. Ma mère me drogue, elle a ses moyens pour m'endormir le soir, pour m'éveiller le matin, pour réveiller en moi le sommeil, la détente et la relaxation.
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Je repars, dans le couloir et je descends l'escalier. Il faut traverser le boulevard, rentrer à la maison, faire une valise, partir, aller chez l'avocat, divorcer, vivre loin, sous une autre identité. Peut-être sur une île. Tenir un club de voile ou ouvrir une école. A moins qu'un dispensaire. Mais j'ai peur des piqûres. On m'a dit que Besançon. Ou à la neige sinon. Je vais y aller en train. Et je louerai une voiture. j'ai déjà mon code, je n'ai pas le permis. Je vais prendre un taxi. Ou du stop. Stop c'est bien. Mais avant, juste une chose quand même, savoir combien je suis.

Ils ont bu du champagne au restaurant.
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Vidéo de Claire Castillon
Prix des collégiens - Gallimard Jeunesse - 4ème-3ème
Rencontre avec François Place, Isabelle Pandazopoulos, Claire Castillon et Charlotte Erlih. Entretien animé par Manon Fargetton.
Retrouvez les livres : https://www.mollat.com/livres/2586613/francois-place-la-reine-sous-la-neige https://www.mollat.com/livres/2586610/isabelle-pandazopoulos-demandez-leur-la-lune https://www.mollat.com/livres/2563111/claire-castillon-river https://www.mollat.com/livres/2457390/charlotte-erlih-bacha-posh
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