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Citations sur Rebelles, un peu (28)

Je suis la seule vierge de ma bande et je n'en peux plus. Diogo ressemble à un canard. Tant pis. Je tends ma main vers la sienne et nous nous explorons savamment les doigts. [...] Il faut absolument que je couche avec lui. Je penserai à autre chose en le faisant, à un bain avec de la mousse, à une plage avec un palmier, à une quiche avec des lardons. Peut-être pas.
[...] A cause de son âge, je l'ai trouvé pile bien pour un premier rapport sexuel.
T'en redemanderas quand tu y auras goûté, m'a en plus déclaré Diogo à qui j'ai révélé le secret de ma virginité. Devant un tel aplomb, j'ai hésité à rire. J'ai bon fond et je me suis convaincue qu'un garçon hésiterait à se vanter s'il n'avait pas quelques qualités hors norme. Et puis je suis tellement fière qu'il soit en terminale. Vis-à-vis de mes copines de seconde, si je couche avec lui, je rattrape tout mon retard. [...]
Quand Diogo décrète que c'est pour tout de suite, nous sommes en train d'écouter de la musique à la maison [...]. Je ne risque rien, puisque ma mère n'est pas loin. Soudain, elle nous prévient qu'elle s'absente une heure. Ça va être court ! s'esclaffe-t-il, posant sa palme sur ma cuisse. Avant de partir, maman me regarde comme pour me rappeler de ne pas me jeter dans la gueule du loup. [...]
[ plus tard, le soir ]
Ma mère prépare le plateau télé. Dans les yeux qu'elle me tend quand je m'apprête à pleurer, je n'ai toujours pas changé. Quand elle décèle mon chagrin, elle ne demande pas d'où il vient. Elle approche son grand bras de moi, je m'y accroche. Est-ce que je peux repartir en arrière ? Ses yeux me disent la vérité. Tu as du chagrin, il va passer.
(p. 67-70)
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Xavier ne veut pas se marier avec ma mère. Le mariage, il a donné. Quand ma mère exprime son désir de construire avec lui, il lui demande si ses murs ne lui suffisent pas. Elle répond qu'elle aimerait des murs à eux, une maison ensemble, et pas elle chez lui. Et là, Xavier décroche. Il trouve qu'elle n'en a jamais assez. Il lui a pourtant laissé la moitié de sa penderie, une vasque de son lavabo, et même la moitié de sa cave, mais ma mère, avec le temps, n'est plus que mécontentement.
(p. 72-73)
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Notre musique [à ma mère et moi] s'appelle l'adolescence, elle est faite d'infimes mais nombreux dérèglements, et mon père nous laisse régler nos 'petits machins' entre nous. Il s'est mis aux écouteurs et il ne nous entend qu'au dîner, ce moment qu'il juge essentiel, qualifie de privilégié, et maintient comme une tradition depuis qu'il a lu que le repas en famille était le moyen le plus sûr de lutter contre l'obésité des ados. Le reste du temps, il vit branché, un autre bruit que le nôtre sur la tête. Parfois il rit tout seul.
(p. 9)
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[...] ses enfants lui disent maman avec une douceur si ronde, une tendresse si pleine, que je crois parfois entendre 'Monmon'.
(p. 48)
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Je ne vois pas pourquoi je demanderais à Ethan de retirer ses piercings. Ce serait le renier ou, pire, aller dans le sens de ma mère qui dit qu'il va me refiler toutes sortes de maladies. Marine a tort quand elle me conseille de formater Ethan pour qu'il plaise à ma mère. Je tiens au contraire à le laisser libre d'être lui-même. Et c'est à ma mère de comprendre mon histoire et d'accepter mes goûts. Heureusement que tu es vaccinée contre le tétanos ! m'a-t-elle lancé. [...] Ses tatouages lui donnent l'air d'un taulard ; ses piercings, d'une bactérie. Ma mère a quand même traité Ethan de bactérie ! Oui il y a du fer sur son blouson et il porte du métal en plusieurs endroits de son corps, mais c'est sa façon à lui d'avoir une carapace. Ma mère ne comprend rien à ce besoin de se trouer. Elle, elle s'enferme dans sa chambre. Eh bien lui, il se troue la peau. Ils sont tous les deux fragiles à leur façon.
(p. 109-110)
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Après tout, je ne vis pas pour que ma présence se remarque mais pour que mon absence se ressente.
(page 65)
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«  Ma mère croit que je m’efface , elle souffre de ce retrait , le pense lié à mon âge, mais en fait, je m’immisce . Je la surveille, je la défends.

J’ai commencé une crise il y a six mois et je n’ai pas envie d’en sortir dans l’immédiat . Je parle de moins en moins, je n’embrasse plus mes parents, je reste dans ma chambre et je marmonne quand il faut leur répondre...

Je me ferme dés qu’elle cherche une proximité , alors que je sais que ma mère est la femme qui compte le plus pour moi.
Je la comprends tellement.... »
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Je dois déposer mon téléphone dans la cuisine quand je pars me coucher. C'est vraiment inadmissible d'être prise pour une gamine alors que c'est ma mère qui fait des crises pour rien. [...]
Je ne peux plus supporter de vivre avec elle, et je n'accepte pas qu'elle puisse se croire dans sa maison. Elle me pose des questions tout le temps. A quelle heure tu sors, à quelle heure tu rentres. Ça la fait exister. Aujourd'hui, j'ai eu une grosse dispute avec elle [...] Je me suis tellement énervée contre elle qu'elle a démonté la porte de ma chambre pour que j'arrête de la claquer. Mais je continue à la claquer dans ma tête. Je suis trop en colère. Tu récupéreras ta porte quand tu auras changé de comportement, me dit-elle.
(p. 25-26)
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Moi, j'ai de l'ambition, mais mes parents me donnent vraiment envie de tomber dans la délinquance. Mon seul plaisir en ce moment, c'est de les mettre hors d'eux.
(p. 28)
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Je n’ai pas envie de grandir. Je ne vois pas pourquoi on me force. Je veux rester au pays des rêves, déguisée en fée, en princesse. Je veux qu’on m’endorme doucement, mains dans les cheveux en me berçant. Je veux qu’on me raconte que les hommes sont des princes aux dons merveilleux, je veux qu’on se réjouisse de ce que je dis, qu’on me fasse couler des bains chauds, qu’on me protège, qu’on me surveille. Je veux qu’on me porte après l’école, qu’on me parle tout doucement et qu’on me tienne par la main.
(page 127)
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