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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un père parle à son fils, et c'est le monde ouvrier qui prend la parole, un monde invisible et muet qui a pourtant tant de chose à dire et à transmettre. Alors le père parle, explique, analyse et sa parole est d'or. le fils écoute attentif.

Ah oui, il faut dire que le père est mort d'un accident du travail en juillet 1974 ( le début de la fin du monde ouvrier en occident) et ce père mort continue de parler et sa vie est édifiante : l'usine à seize ans , l'apprentissage, le syndicat, l'église, le parti communiste, les camarades, l'odeur âcre du métal en fusion, le corps qui souffre, la 2cv puis la bourgeoise Ami 8, l'envie de voir réussir ses trois fils, la famille, l'absence, le manque. le père parle de tout cela, même après sa mort, il se raconte à son plus jeune qui, lui, a réussi au-delà de ses espérances.
Repose en paix Louis, ton fils vient de nous raconter la vie d'un père formidable et digne qui s'est battu pour tenter d'effacer la honte indicible d'appartenir à un monde invisible. Récit poignant, qui donne la parole à des ouvriers courageux mais contraints à des rendements infernaux.

Récit émouvant qui parle de cette France qui a cru aux lendemains qui chantent des trente glorieuses et qui a pris de pleins fouet les trente piteuses. de journal, le récit devient dialogue : mots d'un père à son fils et, c'est sûr, les mots guérissent.

Tendre et poignant, c'est la gorge serrée que vous refermerez « Après le silence » un des grands livres de la rentrée.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dans un long monologue, un fils fait parler son père. Un père ouvrier, fils d'alcoolique, ayant quitté l'école à 13 ans pour entrer à l'usine comme on entre en sacerdoce, délégué syndical, communiste et croyant. Un père qui disparaît alors qu'il n'a que 7 ans, tué à l'usine un 16 juillet 1974, quelques semaines avant les vacances, écrasé sous un moule de 7 tonnes. Un accident qui aurait pu être évité. L'enfant est trop petit. On lui dénie le droit de faire le deuil de ce père qui devient alors trop présent dans son absence.
Et tout au long du livre, le père prend la parole par l'écriture du fils qui le réinvente et lui dessine une personnalité faussée par les souvenirs de ceux qui l'ont connu.
Didier Castino, d'une écriture fluide nous fait revivre une époque: la fin des années soixante-dix, la vie des ouvriers luttant contre l'exploitation, les occupations d'usine, les boîtes dans lesquelles on enferme les économies, la première voiture avec la barre au milieu qui rentre dans le « cul » des enfants assis à l'arrière, les gauloises bleues au bord des lèvres et les 45 tours de Johnny Halliday.
Excellent roman
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Louis Catella, le narrateur, s'adresse à son plus jeune fils. Il lui raconte son histoire, sa vie, ses combats avant l'accident fatal.
A 16 ans, il commence à travailler à l'usine et s'engage dans les combats de Mai 68. Il raconte sa vie à l'usine et son combat contre les patrons et les injustices mais aussi sa vie de famille, ses relations avec sa femme et ses enfants, les vacances en Savoie et les premières voitures. Il parle aussi de ses difficultés devant la lecture mais entreprend de reprendre des cours du soir pour se perfectionner. Il rêve de pouvoir lire les livres d'Albert Camus « dans le textes ».
Quelques jours avant le départ en vacances, c'est l'accident. L'instant où tout bascule. Son fils ainé est présent, il travaille à l'usine pendant l'été. le narrateur passe de l'autre côté de la vie mais continue d'observer les réactions de sa famille, de ses fils. Comment chacun gère l'absence du père comme il le peut. le père nous livre ce qu'il imagine de la vie et des réactions de sa famille…
Puis, le fils prend la parole et nous livre sa colère d'avoir vécu sans père, son désir de ne pas reproduire le schéma paternel…
J'ai beaucoup aimé l'écriture et la justesse des mots choisis pour décrire l'accident, les sentiments des personnages et le contexte. Beaucoup de belles images et de références historiques. On ressent bien le milieu ouvrier sans caricature ni voyeurisme.
J'ai été surprise lors des changements de points de vue des personnages. Parfois, les voix du fils et du père se mélangent et l'alternance des propos n'est pas forcément régulière.
J'ai été séduite par ce premier roman. A lire…
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Ce récit m'a profondément marquée. Un père s'adresse à son fils et lui raconte sa jeunesse,sa vie presque entièrement tournée vers l'usine jusqu'à la bascule (Je choisis volontairement de ne rien dire de plus pour ne pas déflorer ce récit passionnant )
C'est un récit très fort ,et ce,d'autant plus que c'est un premier roman. A travers le père c'est toute une époque que nous suivons' avec ses luttes quotidiennes pour faire vivre sa famille et espérer une vie meilleure. Les thèmes de la transmission et surtout de la "trahison" de la classe telle qu'elle peut être ressentie par certains sont très bien traités. Il y a probablement une part dautobiographie dans ce roman, ce qui le rend d'autant plus sincère. C'est une belle découverte que je conseille vivement.
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Louis Catella se raconte à son fils, l'usine, le syndicat, la brutalité du quotidien, le combat, les vacances en famille, ce qui le lie à Rose, aux autres, à lui-même, à ses enfants. La vie est rude, mais sincère. Et puis le 16 juillet 1974, il y a l'accident, et l'arrêt violent d'une vie d'ouvrier qui laisse tout le monde sidéré, et met en lumière l'insécurité qui règne dans ces entreprises là à cette époque là. le décès de Louis fera exemple, son souvenir sera érigé en légende, Rose restera inconsolable. Alors le plus jeune de ses fils, celui qui a décidé de raconter son père, de le faire parler en inventant sans doute beaucoup, continue le dialogue, s'interroge sur l'héritage qu'il a conservé de ce passé, sur son deuil impossible et sur ses trahisons.

Je n'ai pas continué mon cycle de lectures par un livre très joyeux. Cependant, j'ai beaucoup aimé avec celui-ci rentrer dans l'histoire d'une famille, ouvrière et communiste, militante. Ce roman donne réellement le sentiment d'être convié dans une intimité, comme si nous étions assis nous aussi dans la cuisine des personnages. Nous parcourons sous la plume inventive de Didier Castino plusieurs décennies. Il y a des pages très fortes qui font chavirer le coeur, et d'autres qui interrogent sur l'engagement politique, la croyance, l'utilité des combats. J'ai aimé l'écriture de l'auteur, même si il utilise à foison un tu assez troublant qui ne permet pas toujours de situer le narrateur réel de l'histoire, brouillant sans doute intentionnellement le lecteur, mais troublant aussi un peu la lecture. C'est un livre qui se lit lentement, très riche, à la fois émouvant et détaché, humble et orgueilleux. Un bien intéressant premier roman.
Lien : http://antigonehc.canalblog...
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Ce roman est avant tout une histoire familliale, un deuil partagé, une obligation de continuer malgré tout. C'est une évocation des différentes manières que chacun, selon les âges aussi, utilisent pour continuer à vivre, sans oublier.
Il y a la mère qui idéalise son homme perdu, le fils qui demeure dans le silence et celui qui danse sur la table...
Le père n'est plus mais tellement - peut être trop? - encore présent.
Le père si idéalisé par la mère n'est finalement plus vraiment père mais avant tout un combattant. Un combattant ouvrier qui aura tout donner à son usine, même sa vie. Mais qu'a t-til transmis à ses enfants?
Peut-être une envie de dépasser tout ça justement.
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