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EAN : 9782913366923
224 pages
L' Iconoclaste (09/09/2015)
3.68/5   79 notes
Résumé :
20 août 1715. Devant le bassin de Latone, dans le fauteuil à roues qu’il ne quitte plus, Louis XIV jette de la brioche à ses carpes. Ces poissons dorés sont immortels, l’émissaire du Japon le lui a juré. Pour la première fois, il songe qu’ils lui survivront.
Depuis le début du mois, il a effroyablement maigri, et malgré la chaleur, il grelotte. L’enflure de son pied gauche a gagné le mollet, les élancements le taraudent. Les médecins ont diagnostiqué une sci... >Voir plus
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Immersion de qualité dans l'intimité des quinze derniers jours de vie de Louis le quatorzième.
Chapitres courts, lignes ciselées, phrases concises, mots calibrés, Eve de Castro n'en fait jamais trop. L'efficacité et la rigueur gouvernent.
Le roi mène une guerre ultime contre son ennemi de l'intérieur : les régiments de la gangrène l'assaillent par une jambe. Ce roi qui déclare avoir beaucoup dansé, ne dansera plus jamais.
Il n'accepte pas son état: « Nous, Louis, roi qui avons pris les armes pour bouter la bête hors les murs, verrons. » Et nous voyons, un homme qui ne fléchit pas devant la souffrance, qui ne flanche pas devant sa cour et qui ne cède pas devant ses proches. « Je ne suis pas un vieillard, je suis le soleil de ce siècle. »
Toutefois, au fil de ce court roman, nous remarquons que son orgueil s'émousse, le mal gagne. Son besoin de repenti devient fatal. Devant Dieu : « Je ne dois plus vouloir que ce qui plait au seigneur. ». Devant les hommes, « Je n'ai pas seulement fait la guerre par raison d'état, je l'ai aussi faite par goût. » de cela je me repens.
Je n'ai pu m'empêcher une certaine empathie pour ce monarque tyrannique devant le calvaire qu'il endure. « Si j'avais su ce que c'est d'être torturé, est-ce que je l'aurais permis ? »
L'auteure, au travers de l'entourage du roi ; médecins, valets, curés, conjointe, descendants nous éclaircit sur les moeurs et usages de l'époque. Tous les sentiments sont décrits avec émotion, des plus purs et estimables aux plus vils et méprisables.
Durant son agonie, il rencontre également pour une dernière entrevue, son arrière petit-fils, le futur Louis XV âgé de cinq ans, à qui il conseille de ne plus faire la guerre : « C'est la ruine des peuples ». Ce qui, bien entendu, depuis 1715 a été écouté, obéi et entériné comme nous pouvons le constater tous les jours…
Pour ma part, comme toujours, un livre d'Eve de Castro demeure un vrai plaisir de lecture.
Restons donc sur une note réjouissante : « Ce n'est pas une grande affaire que de mourir, si j'avais moins mal ce ne serait pas difficile, pas du tout. »
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Louis XIV nous raconte ses derniers jours. Cet été 1715, malgré la chaleur, il a froid et son pied gauche le fait atrocement souffrir. Un mal traité par les dérisoires remèdes de ses médecins ignorant, contrairement à lui, sa véritable et terrible cause qui est la gangrène. Durant cette lente agonie, celui qui a régné sans partage sur la France, réfléchit à la façon dont il a exercé son pouvoir, sa conception de la monarchie, ses guerres, ses maitresses, et à ce moment de sa vie, son rapport à Dieu.

Mais si la souffrance n’a pas fait du Roi Soleil un homme ordinaire, car ainsi qu’il l’a toujours fait il a décidé qu’il sera le plus fort et remplit seul ses devoirs de monarque, masquant à l’observation de tous la déliquescence de son corps alors que sa succession ne peut être assurée par son arrière-petit-fils trop jeune, la proximité de la mort, en le ramenant à sa condition de mortel, fait tomber le masque, il a peur, il n’est plus Apollon, ni le roi de France, il n’est plus que Louis consumé de terreur, selon ses propres mots.

Un portrait inhabituel et intime du plus grand roi de France qui est rehaussé par l’écriture poétique d’Ève de Castro.
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"J’ai peur.
Je ne suis plus Apollon, ni le roi de France;
Je ne suis plus que Louis consumé de terreur."
Le 1er septembre 1715, après un règne de soixante-douze ans, Louis XIV meurt. Pour les trois cents ans de sa mort, Ève de Castro, auteur de nombreux romans historiques, nous offre « Nous, Louis, Roi ». Ce court roman où chaque jour est un chapitre est un long monologue. Au fur et à mesure de la progression de son mal Louis le Grand redevient Louis-Dieudonné, un homme comme un autre face à la mort. Il évoque les moments importants de son règne, sa recherche de la gloire, ses guerres, sa lutte pour le pouvoir, ses maitresses mais aussi ses doutes et ses regrets.
Un bon roman qui nous fait découvrir l’homme de Versailles, Louis le Roi-Soleil.
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« Mon Dieu, donnez-moi la force de vouloir plus que je ne peux. »
15 août 1715 : Louis XIV, souvent alité ou se déplaçant en chaise à roulettes, sent ses forces vitales l'abandonner. L'occasion pour le Roi-Soleil de se pencher sur ses bons et ses mauvais coups. Peu à peu rongé par la gangrène, il tient le coup dans d'horribles souffrances jusqu'au 1er septembre, alors qu'il s'éteint, apaisé d'avoir assuré sa succession.
J'adore ce genre de roman dans lequel la voix d'un personnage historique résonne à nos oreilles, ressuscitée d'entre les morts pour notre bon plaisir. Ève de Castro révèle ainsi de façon originale le long règne de ce monarque, qui se voulait l'astre autour duquel le monde tournait. Un être profondément imbu de lui-même mais qui, sentant sa fin prochaine, s'avouait volontiers ses erreurs et en recherchait le pardon.
Moi, Louis, roi, se veut un élégant survol d'un siècle parcouru par la trajectoire d'un roi flamboyant.
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Voici un beau texte, très bien écrit.
Il y est question des derniers jours de Louis XIV. Ecrit à la première personne, il donne la parole à Louis, non pas au Roi Soleil mais à l'homme qu'il redevient au soir de son existence. Alors que son corps gagné par la gangrène, en pleine décrépitude, lui rappelle sa condition de mortel, le souverain s'autorise enfin à tomber le masque et mène une réflexion sur la manière dont il a régné. Il se remémore les moments clé de son existence, évoque ses favorites, son enfance, le moment où il a accédé au pouvoir...

Ce portrait nous propose une image différente de celle que nous connaissons à travers les manuels d'histoire grâce au choix qu'a fait l'auteur de faire parler son personnage à la première personne.
Il nous propose également une réflexion sur l'exercice du pouvoir. Bien sûr, celui-ci est d'une forme particulière puisque Louis XIV incarne la monarchie absolue, où toutes les décisions sont concentrées entre les mains d'un seul homme. Mais ce qui est intéressant, il me semble - et assez contemporain pour le coup -, c'est ce qui est dit de l'image. Tout se passe comme sur la scène d'un théâtre. le narrateur a bien compris ce qu'il pouvait obtenir par la force de quelques effets. En ce qui le concerne, le premier et le plus décisif aura été l'annonce de sa volonté de gouverner seul, sans premier ministre. Il en a préalablement réglé tous les détails pour marquer les esprits et ne pas laisser place ni au doute ni à une tentative de résistance... avec le résultat que l'on sait.

En endossant le costume d'Apollon, Louis a imposé une nouvelle manière de régner. Ce rôle, il l'a tenu sans relâche : du lever au coucher, tout était prétexte à montrer son personnage, le faisant ainsi de facto exister.

Au soir de sa vie, il ôte enfin le costume qu'il s'apprête à léguer à son arrière-petit-fils. le rideau tombe. le roi est mort. Vive le roi.


Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Le cardinal Mazarin sur son lit d'agonie se lamentait d'avoir à laisser ses collections.
Mes tableaux, mes médailles, mes cabinets précieux, les Joyaux de la Couronne ne me sont plus rien.
J'ai du regret à quitter mes fontaines.
Colbert me serinait qu'il serait grand pitié que ma gloire fût un jour mesurée à l'aune de Versailles.
Il pensait en comptable, en commis.
Cette demeure n'est pas seulement le plus beau palais du monde, le siège de ma cour et de mon gouvernement. Elle est mon rêve incarné. Mon double de marbre, de verdure et d'eau.
Versailles est ma gloire.
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Je me demande à quoi ressemblerait mon visage démasqué. Je n’aurai jamais la réponse, heureusement. Je ne souhaite pas, au soir de ma vie, me regarder dans le miroir et rencontrer quelqu’un que je ne connais pas.
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p. 55 En soixante-trois ans de règne, je n’ai pas connu un jour sans que le souci de l’Etat occupe mes pensées, mais je n’ai jamais souhaité d’autre métier. Régner, c’est avoir les yeux ouverts sur toute la terre. Apprendre à toute heure les nouvelles de toutes les provinces et de toutes les nations, le secret de toute les cours, l’humeur et le faible de tous les princes et de tous les ministres étrangers. Être informé d’un nombre infini de choses qu’on croit que nous ignorons. Pénétrer ce que nos sujets nous cachent avec le plus de soin. Découvrir les ambitions les plus tortueuses de nos courtisans, leurs intérêts les mieux dissimulés. Ce pouvoir-là donne du plaisir. Un plaisir plus vif que celui qu’on prend auprès des dames, plus vif qu’un long galop dans la forêt, plus vif que l’hallali du cerf, plus vif même qu’une voix angélique chantant les motets italiens.
En vérité, je ne sais s’il en est de plus grand.
Et la bête voudrait que j’y renonce ?
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Ma belle-soeur dit que mourir est la dernière sottise qu'il nous soit donné de faire ; plus on la recule, mieux c'est.
Qu'elle soit confiante, je prendrai tout mon temps. Je prendrai même celui que Dieu hésite à me donner.
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Les gestes sont chaque soir les mêmes, je le veux ainsi. Toute vie est une horloge, les secondes s'y égrènent. Ma vie est l'horloge la plus précise du royaume. Avec un almanach et une montre, on sait à Brest, à Londres ou en Chine ce que je fais au moment exact où je le fais. J'ai longuement mûri le principe et les agencements de cette mécanique. Comme toutes les grandes choses que j'ai voulues et accomplies, elle a autant de beauté que d'utilité. Elle bat le pouls de mon règne, elle fixe la mesure du ballet de ma cour, elle donne aux gens de province qui ne me verront jamais l'illusion de me connaître, aux princes étrangers elle conte que je suis immuable. Depuis vingt-trois ans que j'ai fixé mon séjour à Versailles, les pas de mon ballet n'ont varié que lorsqu'une maladie m'a tenu empêché. Chaque fois je me suis hâté de guérir pour reprendre ma place au milieu de la scène.
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