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Enquêtes de Nola Céspedes tome 1 sur 2
EAN : 9782072480768
Gallimard (06/11/2014)
3.63/5   31 notes
Résumé :
Jeune journaliste ambitieuse, Nola rêve du prix Pulitzer mais est confinée aux pages Loisirs d’un quotidien de La Nouvelle-Orléans. Jusqu'au jour où on lui confie un reportage sur les délinquants sexuels libérés au moment de l’ouragan Katrina et qui, depuis, sont toujours dans la nature.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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2008, la Nouvelle Orléans avec en plus le sujet épineux des délinquants sexuels, voilà un livre qui m'aurait intriguée mais que je ne suis pas sûre que j'aurais eu le courage de prendre en magasin. Et là réside l'erreur... Reçu en cadeau après un concours sur la page facebook de série noire, j'avoue que j'ai hésité un peu avant d'avoir le courage d'ouvrir ce livre. Et je ne regrette rien.

Pour ceux qui espéreraient que tout le livre couvre l'enquête qui suit les événements du chapitre d'introduction, je vous arrête tout de suite, vous serez déçus. Quelques chroniques en ligne (en anglais) signalent ça comme une déception, mais ce n'est pas mon cas. Après un chapitre qui plante le décor (malsain) qui nous attend dans cette « enquête », nous faisons la connaissance de Nola Céspedes, jeune journaliste à la section Loisirs de son journal, qui attend l'occasion de faire enfin ses preuves et de passer aux Infos générales, chez les « vrais journalistes ».

Jeune femme d'origine cubaine, nous en apprenons plus sur elle, ses origines et la manière dont elle a grandi, dans un quartier dangereux qui rappelle les « quartiers nord » durs à ceux qui ont grandi dans ce qu'on appelle maintenant pudiquement « les cités ». Et laissez-moi marquer une pause ici, l'héroïne n'est pas une femme blanche avec un parcours classique. À ma grande surprise, j'ai marqué un arrêt quand elle a parlé d'un autre personnage en disant « un blanc ». C'est incroyable ce que la littérature a formaté mon esprit à s'attendre à ce que le héros ou l'héroïne soit blanc/hétéro/de-la-classe-moyenne (en général mais pas toujours). Et pourtant, en tant que personne faisant partie de « minorités », je devrais poser un oeil différent sur mes livres, mais j'ai mis tout ce temps à me rendre compte de cet état de fait. Et rien que pour cela, ce livre a attiré d'autant plus mon attention.

Nola est pleine d'énergie, de charisme et d'assurance, mais aussi d'incertitudes, de colère et de mélancolie. Une personne pour laquelle on a rapidement de l'empathie. Puis elle commence son enquête sur les délinquants sexuels et l'ambiance devient aussi glauque et oppressante que l'on peut s'y attendre. Mais surprise, l'auteur ne surexploite pas cet aspect. L'héroïne a d'autres préoccupations que son boulot, et nous croisons ainsi ses amies, sa mère, sa Petite soeur et toute une galerie de personnages bien définis et croqués de manière intéressante, bien que de manière pas tout à fait objective par le regard de Nola.

L'auteur, dans un style efficace, aux mots bien choisis, donne littéralement vie à la ville de la Nouvelle Orléans, qui est à mon sens un personnage à part entière du récit. Plus qu'une enquête et l'écriture d'un article, la narration nous entraîne dans les sentiers de la découverte d'une ville cosmopolite, tout en contradictions, où les effets de l'ouragan semblent avoir encore creusé les inégalités tout en diminuant certaines. Contradictions bien humaines. le récit est écrit au présent, ce qui en général me rebute car j'en vois rarement l'utilité. Mais pour une fois, j'en ai apprécié ici tout l'intérêt. Il y a une immédiateté dans les événements qui n'aurait manifestement pas fonctionné au passé. On a l'impression claire de faire le cheminement en même temps que Nola, et les pages défilent sans qu'on s'en rende compte.

L'auteur, au cours de l'enquête de Nola, qui essaie d'aborder tous les sens de la question de la délinquance sexuelle, apporte des informations de manière simple et arrive à faire réfléchir le lecteur sur cette question dérangeante sans le faire de manière condescendante, mais en donnant des faits, dont un certain nombre que j'ignorais, et d'autres que je connaissais, et laisse le lecteur se faire une opinion sur le sujet. Victimes, prédateurs, ces derniers souvent eux-mêmes victimes, avec des remords ou sans regrets... Espoir ou manque d'espoir, tout y est pour faire de ce livre plus qu'une simple lecture, en évitant comme je l'ai dit plus haut l'écueil de la violence et de la noirceur gratuite pour simplement mettre le lecteur mal à l'aise. L'oppression et le malaise sont bien présents mais ne plombent pas l'entièreté du récit.

Les événements des derniers chapitres ne surprendront pas les lecteurs qui auront prêté attention aux informations disséminées tout au loin des pages. Et la fin est une lumière hésitante vers la fin du tunnel, tout en étant elle-même pas si politiquement correcte. Un bijou.
Lien : http://alchimiedeslivres.blo..
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L'intrigue de ce roman se déroule à la Nouvelle-Orléans, quelques années après le passage dévastateur de l'ouragan Katrina qui inonda quatre-vingts pour cent de la ville et fit de nombreuses victimes.
Nola, journaliste intrépide qui couvre la rubrique Loisirs au Times-Picayune, rêve d'intégrer la section des Informations générales. Son rédacteur en chef va enfin lui donner l'opportunité de rédiger un papier sur un sujet plus sérieux que l'inauguration de la dernière boutique chic de la ville ou l'arrivée d'un dragon de Komodo au Zoo. Ce dernier lui propose d'enquêter sur la réinsertion des anciens délinquants sexuels dans la société. Un sujet non sans risque et un véritable défi que la jeune cubaine au caractère bien trempé espère bien relever, armée de son Beretta et de son fidèle dictaphone Olympus. Dans le même temps, des femmes sont kidnappées dans les lieux publics de la Nouvelle-Orléans et la ville est en ébullition face au danger qui plane dans ses rues...

"Après le déluge" est un polar d'atmosphère qui ne manque pas de caractère. Sombre et bouillonnant, il nous entraîne dans les entrailles d'une ville lourde de secrets où les esprits s'échauffent dans la chaleur moite des rues qui vibrent au rythme endiablé du jazz. J'ai aimé les descriptions riches en détails des principaux quartiers de Big Easy, de la gastronomie locale et de l'histoire de la ville. A travers ce roman, l'auteure nous dresse également un portrait social des autochtones et nous parle du clivage entre les résidents privilégiés d'Audubon Place et les habitants du quartier de Metairie dévasté par le passage de l'ouragan Katrina, toujours en attente d'hypothétiques aides du gouvernement.
Riche et dense, ce roman à l'intrigue habilement menée et au style fluide se laisse lire avec beaucoup de plaisir. Si vous cherchez un polar intelligent et dépaysant, "Après le déluge" devrait combler vos attentes !
Lien : https://leslecturesdisabello..
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La Nouvelle-Orléans, après le passage de l'ouragan Katrina, c'est la désolation. Nola, journaliste au Times Picayune, section loisirs, voit une opportunité de s'extirper de la morosité ambiante quand on lui confie une enquête sur les délinquants sexuels en liberté dans la cité dévastée. Depuis la loi Megan, les délinquants sexuels sont fichés, même si c'est sans distinguo entre le simple exhibitionniste et le pédophile prédateur. Or, après le passage de l'ouragan, ils se sont éparpillés dans la nature, et sur les 1300 fichés, seuls 800 ont été retrouvés. Pour rajouter à la tension ambiante, des jeunes femmes disparaissent dans le Vieux Carré, et sont retrouvées mortes, mutilées après avoir été violées. Nola, personnage à fleur de peau, auquel on s'attache immédiatement, mène l'enquête pour sortir un article marquant, celui qui lui permettra peut être d'occuper de devant de la scène, et réaliser son rêve, être recrutée par le New York Times. Son histoire personnelle, ses origines, la religion, sa vie sociale, les relations avec ses amies, sa mère, cubaine un peu bigote, mais qui a tout sacrifié pour sa fille, ses amants, aussi furtifs qu'intenses, avec lesquels elle finit par se mettre en danger, tout est sous haute tension. Il est question de l'Histoire de la N-O, des relations entre les différentes communautés, de la difficile réinsertion des délinquants sexuels, sans prendre partie, Joy Castro nous incite à la réflexion. C'est très bien écrit, je me suis régalé. La fin surprenante éclaire le récit. Dans les dernières pages, je me disais "pourvu que ce soit une série, pourvu que je puisse retrouver Nola.. " Je suis à la fois rassuré, et avide de lire le suivant "Au plus près".
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"C'est vraiment magnifique, ici, dis-je, avant d'avaler d'ultimes goulées d'air frais et aseptisé. Vous avez dû être soulagés que Katrina épargne le quartier.
- Oh ,détrompez-vous, nous avons subi des dégâts, souligne Mme Anderson. Nous avions un superbe poirier asiatique au fond du jardin qui a perdu plusieurs branches."
Je la dévisage en silence quelques secondes. Puis nous nous serrons la main, et je retrouve la chaleur étouffante du dehors.

Si j'ai voulu commencer la critique de "Après le déluge" par ce dialogue (ô combien délicieux) entre Nola Cespedes et Mme Anderson est pour montrer qu'il existe bien deux mondes à La Nouvelle Orléans.

Il est vrai que Katrina a touché tout le monde. Mais pas de la même façon....

Nola Cespedes est une petillante journaliste, trentenaire, qui s'ennuie et qui s'emmerde (n'ayons pas peur des mots !) au service "Loisirs" du Picayune, le journal local de la Nouvelle Orléans...
Et puis son patron lui offre une occasion de se sortir de ce marasme professionnel.
Elle doit pondre un papier sur des délinquants sexuels qui ont été libérés au moment de Katrina et qui sont toujours en train de courir dans les rues, et mettre en lumière leur réinsertion au sein de la société....

Nola se concentre sur quelques hommes, mais deux retiennent particulièrement son attention : l'héritier Georges Anderson, fils de, issu d'une famille du Sud, aux valeurs "traditionnelles du bon vieux Sud", et le troublant Blake Larusse, ancien directeur adjoint d'école.....

Joy Castro, nous entraîne avec une délicate et subtile attention dans un polar qui devient, au fil des pages, de plus en plus Noir...
Tout comme le ciel, quand un ouragan arrive à l'horizon...

Le temps presse avant que le déluge arrive. Que le vent se déchaine. Que ce à quoi nous tenions ne soit plus....

Nola Cespedes, peu de temps après Katrina, connaîtra, avec cette enquête, un ouragan aussi dévastateur....

Connaissons-nous le silence après le déluge ?... Il y a un proverbe arabe qui dit : « L'arbre du silence porte les fruits de la paix. »
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Bienvenue à la Nouvelle-Orléans…

Nola Cespedès est une jeune journaliste ambitieuse, doué, au caractère bien trempé, fille d'une mère célibataire cubaine, elle grandit dans un quartier parmi les plus pauvres de la ville.
Un jour cédant à ses demandes répétées ; son rédacteur en chef va lui confier un papier à écrire sur l'une des actualitées les plus méconnus de l' après Katrina : profitant du chaos semé par l' ouragan des centaines de délinquants sexuels condamnés et fichés en ont profité pour disparaître des registres et se faire la belle dans la ville.
Nola saisit sa chance prend des contact, retrouve et interview certains condamnés, interroge des thérapeutes, des victimes rassemblent les points de vus.
Un long et difficile travail rattrapé par l'actualité de la ville où depuis quelques semaines des jeunes filles disparaissent en plein jour dans des lieux touristiques très fréquentés.

Il y a dans « Après le déluge » un ton que l' on rencontre assez rarement dans les romans dit policiers, un mélange très féminin entre Nola, sa mère et sa bande de copine, les femmes sont à l' honneur ajoutez-y une enquête journalistique difficile, perturbante pour Nola.
Plus on avance dans le roman et plus elle est attachante, c'était loin d'être évident dans le premier tiers mais on apprend à la connaître, sa carapace de « pseudo » femme forte et émancipé se fissure et nous laisse découvrir un personnage touchant, le coeur sur la main.
Certes il y a quelques défauts de premier roman, la mise en situation est par moment très académique : Histoire avec un grand H des lieux, rencontre, discussion, départ et retour à la maison, c'est un schéma qui se répète tout au long du roman.
Heureusement, on est vite pris dans l'histoire, l'ambiance de la ville et les personnages nous font oublier les petits défauts.
Un excellente découverte pour une très bonne lecture détente.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Avril est le mois le plus cruel, d'après Eliot, parce que le printemps révèle les aspirations secrètes en mêlant souvenance et désir.
C'était peut-être vrai dans les deux Angleterres d'Eliot, la vieille et la Nouvelle où la terre gèle, où les hommes s'emmitouflent dans des vêtements de laine.
Mais ici, à la Nouvelle-Orléans, le sol ne durcit jamais. Saturé de chaleur et d'humidité, il bouillonne et se soulève. La végétation est luxuriante toute l'année, les vrilles des plantes grimpantes partent à l'assaut de tous les supports auxquels s'accrocher.
Ici, souvenance et désir sont toujours mêlés et le désir ne s'endort jamais.
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[...] En 2005, quand l'ouragan Katrina a provoqué des coupures d'électricité et que le maire, Ray Nagin, a ordonné l'évacuation de la ville, plus de mille trois cents délinquants sexuels fichés en ont profité pour disparaître des écrans radars. Aujourd'hui, trois ans plus tard, huit cents sont toujours introuvables. [...] Ça fait potentiellement beaucoup de pervers dans nos rues.
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Je sais qu'on me considère comme exubérante, parce que je suis toujours en train de bavarder, de faire entendre les intonations chantantes qui me restent de l'espagnol appris dans mon enfance, et parce que je choisis toujours des tenues voyantes, des chemisiers trop moulants d'un rouge trop éclatant. Les autres femmes, tirées à quatre épingles, ne manquent jamais de gratifier d'un regard réprobateur l'épais trait d'eyeliner noir qui souligne mes yeux, le gloss bordeaux sur mes lèvres, les grosses créoles en or à mes oreilles, à travers lesquelles je pourrais passer le poignet.
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Il est possible -seulement possible- que le monde ne soit pas aussi redoutable que je le craignais. Il est possible que je n'ai pas besoin d'être aussi dure, aussi repliée sur moi-même. Il est possible que la nageoire à la surface ne soit pas forcément celle d'un requin.
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[...] Notre ville est bâtie sur un sol peu profond ; la nappe phréatique s'étend juste sous nos pieds. Quand ces mêmes troupes britanniques ont perdu la bataille de La Nouvelle-Orléans, elles ont voulu ensevelir leurs morts, mais la boue a rejeté les cadavres ruisselants et pourrissants, comme dans un cauchemar peuplé de zombies. Nous nous fardons et nous sculptons des anges de pierre. Nous buvons de l'absinthe et faisons un double nœud aux rubans de nos masques. Nous embellissons tout ce qui peut l'être. Ici, à La Nouvelle-Orléans, rien de ce qui est enterré ne peut le rester longtemps.
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