Il faut rendre à César ce qui appartient à César... et aux femmes qui ont fait l'histoire leur véritable place.
C'est une biographie linéaire, en ordre chronologique qui raconte la vie d'
Alice Guy. Les auteurs ne prennent pas de risques à interpréter, ni les états d'âme, ni l'esprit du temps, ni même la magie de ce nouvel art qu'est le cinéma à cette époque. le ton reste neutre, alignant les évènements, les situations, les rencontres, seuls les dialogues viennent apporter un peu de pétillant à l'histoire, rendant ce personnage très attachant. Ce qui fait la force du scénario est aussi sa faiblesse. Les auteurs se cantonnent à nous faire découvrir ce personnage telle qu'on la connaît, sans interprétation abusive, leurs prises de positions restent en surface et mettent en avant le personnage lui-même, avec seulement ce qu'on en connait réellement.
Alice Guy est une pionnière dans le monde du cinéma, son influence sur l'évolution de ce média est loin d'être négligeable, et c'est surtout la première femme réalisatrice et productrice de films.Pourtant son nom est encore pratiquement inconnu.
Le graphisme est en noir et blanc, le noir est très présent avec de forts contrastes, une seule nuance de gris en aplats marque les demies teintes. le dessin est sobre, mais laisse ressortir quelques belles planches pour mettre en valeur les sites, les villes, les décors de studio, les grands espaces…
Malgré sa presque neutralité, cette lecture est passionnante, c'est principalement parce que cet ouvrage a le mérite de sortir de l'ombre un personnage qui ne devrait pas s'y trouver, et de ce point de vue, c'est une réussite totale.