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Marc Chénetier (Traducteur)
EAN : 9782869306844
205 pages
Payot et Rivages (01/09/1993)
3.75/5   12 notes
Résumé :
Marian Forrester incarne aux yeux de tous la réussite. Elle forme avec son mari un couple parfait, combinant fortune et élégance. Le tableau idyllique finit par se lézarder : Daniel Forrester est victime d'un désastre bancaire puis d'une attaque cardiaque. Pourtant, sa femme continue de jouer le jeu de la séduction. Au prix de certaines trahisons. Ce chef-d'oeuvre publié en 1923 est un classique de la littérature américaine. Roman emblématique du déclin d'un mythe, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Marian a épousé le capitaine Forrester, son aîné de vingt-cinq ans, un veuf qui a réussi dans les affaires et plus particulièrement dans la construction du chemin de fer de la Burlington, dans l'esprit d'une conquête de l'ouest, en cette fin de XIXème siècle. Suite à une chute de cheval du capitaine, le couple emménage à Sweet Water, leur domaine reculé des Plaines noires. Marian Forrester d'abord isolée, réussit tout de même à se créer un cercle de relations amicales. Après plusieurs infarctus, les affaires du capitaine périclitent et Mme Forrester aidée par le jeune Niel, neveu du juge local tente de maintenir le statut social qui lui échappe peu à peu, mal conseillée par un affairiste qui s'attelle à racheter des parcelles du domaine du couple.

Une dame perdue est un roman court, un classique de la littérature américaine qui reprend des thèmes chers aux américains : conquête de l'Ouest, réussite sociale, vie mondaine, notables puissants et qui brosse le portrait d'une femme que j'ai trouvé difficile à cerner, à la fois tournée vers les autres, généreuse, fine et intelligente, mais également assez superficielle, détachée des réalités, peu fiable avec le seul soutien qu'elle finira par décevoir. C'est surtout la peinture d'un déclin lent et inexorable d'un style de vie où les capitaines d'industrie ferroviaire sont rattrapés et surpassés par les financiers.
Au delà de cette descente, c'est donc un portrait en demi-teinte, une étude psychologique assez fine mais déroutante, écrit dans un style assez plaisant qui m'a fait découvrir Willa Cather, cette écrivaine importante dans la littérature américaine.
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Une dame perdue est à lire quand on souhaite du "classique" - c'est un roman qui cousine avec du Stefan Zweig (même époque) : le portrait d'une femme de pionnier industriel (l'entreprise du chemin de fer) dans une propriété du Colorado qui est aussi le portrait d'un monde qui se termine avec l'arrivée du 20e siècle. Au fil des descriptions qui s'emboitent petit à petit, on fait connaissance avec le garçon qui nous raconte cette dame perdue, on s'aperçoit que le "perdu" a plusieurs sens, on découvre une Amérique écrite presque en direct - Willa Cather écrivait sur son temps - et j'aime ça. Après L'un des nôtres, La maison du professeur, je confirme : cette autrice a pour moi un charme indéniable.
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(Une dame perdue (A Lost Lady), lu en anglais) Willa Cather est née en 1873 et décédée en 1947. Ce roman a été publié en 1923.

Comme dans La Mort et l'Archevêque (Death Comes for the Archbishop), j'ai retrouvé ce contraste, ou cette complémentarité, entre des personnages principaux d'une grandeur d'esprit admirable et la simplicité ou la rudesse du monde qui les entoure.

Marian Forrester aime la vie et veut vivre la sienne pleinement. Epouse (presque) idéale, hôtesse parfaite, elle est faite pour les soirées, les dîners et les bals et non pour passer de longs hivers dans ces vastes étendues encore presque sauvages, si chères aux explorateurs européens et à son mari, un pionnier du rail.

Le déclin de cette vision idéale de la vie des pionniers va de pair avec le déclin du personnage principal. Idéalisée par le jeune narrateur Niel Herbert pour qui elle symbolise cette période et sa grandeur d'esprit – Mr. Forrester perdra sa fortune en compensant les petits actionnaires d'une banque en faillite – Mrs Forrester fera des choix douteux à la mort de son mari, tombant aux yeux de Niel dans une certaine vulgarité et y perdant ce qu'elle aurait pu avoir de plus précieux, son intégrité.
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Dès les premières pages, j'ai su que j'allais aimer ce roman de Willa Cather. Comme sa compatriote Edith Wharton, à cheval entre les 19e et 20e siècles, elle s'y entend pour dresser le portrait d'une Amérique qui change. le temps des pionniers est terminé, voici venu celui des financiers. On n'admire plus le paysage, on se demande ce qu'il peut nous rapporter. Il se dégage des pages une impression de nostalgie. Plus que la fin d'un mode de vie, c'est la fin d'un monde.
J'ai aimé le portrait ambiguë de Marian Forrester. C'est une femme qui apparait d'emblée attachante. Tous la considèrent comme le pouls du foyer qu'elle forme avec son mari, moins flamboyant. Mais si Daniel Forrester a "tenu bon", quitte à y laisser sa fortune, sa femme se prête au jeu des compromis et des petites trahisons. C'est donc une dame perdue (pour qui ? pour quoi ? les réponses semblent multiples) que nous décrit Niel, le jeune narrateur.
Le tout est servi par une écriture très agréable. Merci au challenge solidaire pour cette belle découverte.
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Une fois de plus, Willa Cather nous envoute avec le récit de la vie d'une femme - Madame Forrester - en y distillant une Nostalgie si forte qu'on a le coeur serré en tournant la dernière page de ce livre.

Sous cette plume si poétique, elle aborde les thèmes qui lui sont chers :
l'enfance, le temps qui passe, les coups du Destin et les choix qu'Il nous amène à faire, et surtout la conscience -pour certains de ses personnages-pleine et entière qu'ils quittent une période chère à leurs yeux et pourtant à jamais révolue.

Nous découvrons donc la vie de Marian Forrester à travers le regard de Niel, qui a 12 ans au début du récit. Portrait d'une femme forte, malgré ses failles, qui a soif de vie!

Un tout petit peu moins fort que "Mon Antonia" - mais le livre est bien plus court aussi-, c'est un superbe récit, avec des personnages inoubliables et attachants.

Redécouvrez, s'il vous plaît, les livres de Willa Cather, maîtresse dans l'Art de décrire avec poésie et nostalgie une période qu'elle a parfaitement connue pour l'avoir vécue : celle des pionniers et de leur crépuscule.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
La maladie du Capitaine fit l'effet d'une manière de réveil social, à l'instar d'un nouveau club ou d'une société religieuse nouvellement créée. Les bonnes femmes se firent de plus en plus hardies et Mme Forrester n'avait apparemment plus la force de leur opposer une quelconque résistance.
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(en anglais) The bank, about which Mrs Forrester knew nothing but its name, was one which paid good interest on small deposits. The depositors were wage-earners; railroad employees, mechanics, and day labourers, many of whom hat at some time worked for Captain Forrester. His was the only well-known name among the bank officers, it was the name which promised security and fair treatment to his old workmen and their friends. The other directors were promising young business men with many irons in the fire. But, the Judge said with evident chagrin, they had refused to come up to the scratch and pay their losses like gentlemen.
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Niel fit une pause au bout de l'allée pour lever les yeux vers le dernier squelette de peuplier de la longue enfilade : juste au dessus de son sommet pointu était suspendue, creuse et argentée, la lune d'hiver.
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On servait des whisky-bitters, nul en ce temps-là, ne buvant jamais de Martini-gins ; le gin, pensait-on alors, était strictement destiné à la consolation des marins et des femmes de ménage éthyliques.
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Son visage, fortement coloré, protégé d'une bonne visière, brillait de la belle idée qu'il se faisait de lui-même et du monde.
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Video de Willa Cather (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Willa Cather

Mathieu Lindon "Ce qu'aimer veut dire"
Mathieu Lindon "Ce qu'aimer veut dire" - Où il est question notamment de Michel Foucault et d'Hervé Guibert, de Jérôme Lindon, de Samuel Beckett, Marguerite du ras, Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Robert Pinget, Pierre Bourdieu et de Gilles Deleuze, d'un père et d'un fils et de filiation, d'amitié et d'amour, de littérature, de la rue de Vaugirad et de LSD et d'opium, d'impudeur et d'indiscrétion,de rencontres, de Willa Cather et de Caroline Flaubert, , et aussi des larmes aux yeux, à l'occasion de la parution de "Ce qu'aimer veut dire" de Mathieu Lindon aux éditions POL, à Paris le 13 janvier 2011
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