AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782874153778
Luc Pire (01/01/2004)
3.5/5   1 notes
Résumé :
La fortune du roi des Belges Léopold II s'est multipliée par 3.500 entre sa majorité et son décès. Enrichi par l'exploitation du Congo, le roi a cultivé les idées les plus extravagantes sur l'empire belge. Il a aussi changé la physionomie de Bruxelles, exercé une influence énorme sur l'ensemble de la société de son temps, y compris sur l'art et l'urbanisme. Portrait d'un bâtisseur implacab... >Voir plus
Que lire après Leopold II : La folie des grandeursVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une monographie sur l'oeuvre de bâtisseur de Léopold II. La documentation est fouillée mais le ton est souvent polémique et la structure quelque peu brouillonne du texte l'apparente plus à une collection d'informations décousues qu'à une monographie démontrant une thèse. En caricaturant, j'avoue, je dirais que la lecture de ce livre donne le même plaisir que celui de fouiller un bac de vieilles cartes postales.

Ce livre est paru en version originale sous le titre « Bouwen met zwart geld - de grootheidswaanzin van Leopold II » (« Construire avec de l'argent noir - La folie des grandeurs de Léopold II »). Ce titre résume mieux l'objectif polémique de l'auteur: montrer comment la fortune colossale que le Congo aurait apportée à Léopold II lui aurait permis d'assouvir des desseins architecturaux mégalomanes, en particulier à Bruxelles. « Léopold est un produit de son époque, à laquelle le pillage des continents était pratiqué par toutes les nations. »

Mon manque criant de culture historique, y compris pour ce qui concerne mon pays, ne me permet pas d'émettre un jugement de valeur. Néanmoins, j'ai retrouvé l'expression « folie des grandeurs » dans un livre plus pondéré: l' « Histoire de la Belgique » de l'éminent historien Georges-Henri Dumont. Je cite: « La majorité des gens s'imaginaient que le roi avait la folie des grandeurs. On dénigrait son oeuvre de bâtisseur et d'urbaniste, parce qu'il voyait grand; on se demandait pourquoi il voulait répandre l'air et la lumière dans les agglomérations populeuses; on se moquait de son désir d'élargir les routes. le destin de ce génie fut d'être incompris. »

Je prendrais donc avec un grain de sel les affirmations à l'emporte-pièce de Lucas Catherine.

Le livre fourmille de détails sur des points d'histoire du règne de Léopold II ou d'histoire de quartiers de Bruxelles. Certes, ces points d'histoire me semblent soigneusement documentés. Mais comme je le mentionnais au début, ce livre n'a pas la rigueur d'une monographie d'historien qui voudrait démontrer une thèse (Lucas Catherine n'est d'ailleurs pas historien). J'en sors avec l'impression d'avoir lu des détails de points d'histoire replacés dans un contexte historique pas très fouillé, plutôt que d'avoir lu un exposé historique illustré de quelques détails. Mon attente ayant été de trouver un exposé historique neutre et solide, j'ai donc été déçu.

Néanmoins, chacun des tableaux présentés par Lucas Catherine ne manque pas d'intérêt, en particulier pour les amoureux de Bruxelles: les influences de la famille anglaise de Léopold II, les expositions universelles de 1897 et 1910, le Crystal Palace et les serres de Laeken, la transformation radicale de quartiers bruxellois pour tracer de grandes avenues, pour aménager le Coudenberg et le Mont des Arts ou pour voûter la Senne, sans parler de l'aménagement d'Ostende et de la ligne de train Ostende-Vienne. À travers tous ces projets, on peut se faire une idée de la personnalité de Léopold II, même s'il faudrait lire encore d'autres textes pour décider s'il s'agisssait d'une sorte de mégalomane intriguant et manipulateur, comme l'auteur pourrait le laisser croire, ou plutôt d'un génie clairvoyant et obstiné. le chapitre consacré à la fortune de Léopold II pose question, mais il est assez court et polémique; notons que l'auteur fait remarquer qu'il est prévu que la « Donation royale » de Léopold II à l'État belge, estimée à 849 millions d'euros en 2018, revienne à la famille royale en cas de destitution de la monarchie.
Commenter  J’apprécie          192

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je cite un authentique extrait du « Journal des tribunaux » de 1883, année d’inauguration du palais de Justice. Il y est question d’une femme du peuple qui a assommé le commissaire avec son bidon de pétrole. Les femmes devaient veiller à ce que chaque soir, il y ait du pétrole à la maison pour faire brûler les lampes. « Ce commissaire a une dent contre notre famille et il m’a crié: ‘Tu es un scandale et ton frère est un architecte’. À ce moment, monsieur le juge, je me suis fâchée et j’ai frappé le commissaire dans la figure avec mon bidon à pétrole. » Le juge: « Parce qu’il t’avait traitée de scandale ? » - « Non, je peux prouver que je ne suis pas un scandale. Mais il a appelé mon frère ‘architek’ - elle éclate en sanglots - et mon frère est un bon gars, soldat chez les Guides, qui n’a jamais eu de punition jusqu’ici ! » Sur quoi, l’agent qui témoigne contre elle réagit: « Ah, monsieur le juge, je ne l’ai pas entendu prononcer le mot ‘architek’ contre elle. Si j’avais su, j’aurais accusé le commissaire, et non Madame ». Je pense que rarement l’histoire d’une injure fut si magistralement attestée dans un cas de juridiction.
Commenter  J’apprécie          30
[Brouillon d’un discours de Léopold II au Sénat en 1861]
Créer des colonies qui, en augmentant la richesse publique, procureront les ressources nécessaires pour exécuter dans nos villes des travaux de luxe, d’embellissement et d’assainissement, voilà le thème. […] La première partie de mon discours qui est longue, s’occuperait uniquement de Bruxelles et des villes. La seconde partie amenée naturellement parlerait des colonies comme moyen d’augmenter la richesse publique et de créer des ressources pour toutes choses: pour les travaux de luxe comme pour les travaux d’utilité publique, pour la marine comme pour l’armée, pour l’amortissement de la dette comme pour le dégrèvement des impôts.
Commenter  J’apprécie          10
Léopold est un produit de son époque, à laquelle le pillage des continents était pratiqué par toutes les nations.
Commenter  J’apprécie          41
Le gouvernement de Charles Rogier chercha à se défiler et ce, d’une façon typiquement belge, en créant une commission.
Commenter  J’apprécie          10
Sur le lit de l’hopital
Commenter  J’apprécie          20

autres livres classés : belgiqueVoir plus


Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

Le vieux qui lisait des romans d'amour

En quelle année est paru ce roman ?

1990
1991
1992

10 questions
484 lecteurs ont répondu
Thème : Le vieux qui lisait des romans d'amour de Luis SepúlvedaCréer un quiz sur ce livre

{* *}