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EAN : 9782848051017
329 pages
Sabine Wespieser (13/09/2012)
3.63/5   88 notes
Résumé :
Dans ce grand livre choral, quatre voix alternent pour évoquer celui dont l’exécution est prévue le 15 août 2008 au pénitencier de Charlestown.
Sydney Blanchard est noir comme Smokey Nelson. Des années auparavant, il a été arrêté par erreur et a purgé une peine de prison avant que le vrai coupable soit identifié : sa longue imprécation commence à Seattle, sur la tombe de Jimi Hendrix.
Pearl Watanabe a découvert la scène du crime dans le motel des envir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
3,63

sur 88 notes
Le 20 octobre 1989, Smokey Nelson assassine un couple et leurs deux enfants. Mais Sydney Blanchard est arrêté, jugé et incarcéré à sa place. Pendant 19 ans. « Les erreurs judiciaires manquent pas dans ce pays. du moment qu'ils ont un négro en prison, ils ent l'affaire ! On s'en fout si c'est lui ou pas, le meurtrier ! Faut plaire au peuple ! » (p. 29) C'est sur la tombe de Jimi Hendrix que Sydney commence une longue imprécation, s'adressant à la fois à sa chienne Betsy, à lui-même, à Smokey Nelson et à un interlocuteur indistinct.

Ce matin-là, c'est Pearl Watanabe qui a découvert les corps dans la chambre d'hôtel. Traumatisée par cet évènement, elle a choisi de retourner sur l'île de sa naissance et c'est à Honolulu qu'elle a tenté d'oublier le drame. En vacances à Atlanta chez sa fille, Pearl ne s'est jamais vraiment remise de la macabre découverte. « Et voilà dix-neuf ans que Tamara se comportait comme si rien n'avait eu lieu, comme si sa mère lui appartenait encore, comme si sa mère ne faisait pas partie des assassinés du 20 octobre 1989 ! Pearl n'était jamais revenue de ce matin magnifique de l'automne 1989. Elle n'était jamais sortie de la chambre 55 du motel Fairbanks dans laquelle elle avait découvert les corps morts, mutilés. » (p. 161) Pearl est une victime, mais Tamara en est une autre puisque, en quelque sorte, elle a perdu sa mère.

Il s'appelle Ray Ryan. Il était le père de la femme assassinée. Il quitte son domaine en Géorgie pour assister à l'exécution de Smokey Nelson. Son voyage est accompagné par la voix de Dieu qui lui affirme qu'il trouvera enfin la paix dans la vengeance. « Demain, à cette heure-ci, tu le sais, l'impie sera mort. » (p. 81) Dieu prononce un prêche âpre, sans miséricorde, si ce n'est pour le père qui a perdu sa fille.

Il y a un pour chacune des voix. Sydney éructe à la face du lecteur. L'histoire de Pearl est racontée à la troisième personne, comme si elle n'était encore et toujours qu'un témoin sans aucune prise sur les choses. Quant à Ray Ryan, c'est Dieu qui lui parle. À moins que ce soit Ray qui se parle comme il aimerait que Dieu s'adresse à lui. Chaque voix a droit à trois chapitres. Ce triple tryptique est porté par une trinité qui n'est pas bienveillante. Comment pourrait-elle l'être ?

L'ultime chapitre appartient à Smokey Neslon. Tout a été dit par les trois narrateurs précédents et l'heure de l'exécution a sonné. D'une façon ou d'une autre, Smokey Nelson a bouleversé les vies des trois narrateurs. Ils sont trois victimes collatérales de la tuerie. Et l'on voit les dégâts dans ces trois existences qui ont continué malgré tout, marquées du sceau de la mort et de la violence. Smokey espère mourir sereinement, sans peur. Surtout qu'il voit la mort comme la fin de l'agitation et non comme une punition. « La mort a quelque chose de terrifiant, mais aussi de délicieusement maternel. Elle met fin à tous les soucis. » (p. 318) Pendant les nombreuses années de sa captivité, Smokey Nelson a étudié la façon dont il serait exécuté. « On laisserait faire le boulot à des techniciens inexpérimentés qui parfois ne distinguaient pas bien un muscle d'une veine. En effet, l'éthique médicale interdit à tous ceux qui ont fait le serment d'Hippocrate toute participation à un quelconque arrêt de la vie, à un assassinat. Mais un docteur serait là et viendrait bien vérifier la mort de Smokey. Il remplirait la déclaration de décès et cocherait la case homicide pour indiquer la cause de la mort. L'exécution capitale pour un médecin ou un esprit rationnel reste un meurtre. » (p. 320 & 321) Et voilà comment, au bout du roman, l'histoire n'est plus une accusation, mais un plaidoyer contre la peine de mort. Surprenant. Dérangeant.

Si le dernier chapitre m'a bouleversée, je me suis ennuyée pendant tout le reste du roman, surtout dans les chapitres accordés à Pearl. Un grand bravo à Catherine Mavrikakis qui donne à chaque personne une langue différente et un unique. Mais cela n'a pas suffi à me séduire. L'histoire est difficile parce que vraie. le titre ne dissimule rien de l'issue de la vie de Smokey Nelson. Mais contrairement au Dernier jour d'un condamné de Victor Hugo, je n'ai éprouvé aucune compassion pour cet homme qui espère juste que sa mort se passera bien. Bref, c'est une lecture manquée.
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Voilà un libre que l'actualité récente - hélas - remet en lumière.
Ils sont trois, deux hommes et une femme. Trois personnages dont la vie restera toujours marquée par des événements produits dix-neuf ans auparavant, dans la banlieue d'Atlanta en Géorgie. Un meurtre sordide, commis apparemment de sang froid par un quatrième personnage, Smokey Nelson, qui passe ses dernières journées dans le couloir de la mort.

Catherine Mavrikakis prête sa voix aux trois personnages, tour à tour.
Il y a Sydney Blanchard, né sous le signe de Jimi Hendrix – le jour de sa mort – un black un peu paumé mais sympathique, qui relie Seattle et la Nouvelle Orléans, après le cataclysme de Katrina, avec pour seule compagne sa chienne Betsy qui est aussi sa confidente. Pendant un temps il a été pris à tort pour le meurtrier et a fait quelques mois de prison pour cette méprise.
Il y a Ray Ryan, un grand-père américain, blanc de peau, qui a sublimé le traumatisme de la perte de sa fille et de ses deux petits-enfants par meurtre en une foi inconditionnelle en Dieu, qui ne L'abandonnera pas. D'ailleurs ce n'est pas Ray qui parle par la voix de l'auteure, mais Dieu lui-même qui s'adresse à Son très fidèle serviteur.
Il y a enfin Pearl Watanabe, grand-mère elle aussi, métisse, qui quitte Hawaï où elle a fait toute sa vie pour retrouver l'espace de quelques semaines sa fille Tamara et ses petits-enfants, qui habitent non loin de là où s'est déroulé le drame de sa vie.

Nous sommes à quelques jours de l'exécution de la peine capitale. Aux États-Unis, les coupables sont les derniers informés de la date et de l'heure exacte de l'exécution. Les avocats veulent encore croire à une possible annulation, mais tout porte à croire que l'injection létale aura bien lieu.
Les trois personnages centraux, eux, espèrent et craignent tout à la fois la fin de leurs tourments. L'annonce de la fin prochaine de Smokey Neslon réveillent en eux tout une série de souvenirs, émotions, sensations, qu'ils avaient parfois cherché à étouffer en eux.

De ces trois beaux et saisissants portraits d'hommes et de femme dans la tourmente, c'est peut-être le quatrième, celui de Smokey Neslon (il prendra la parole à la fin) qui est selon moi le moins abouti. Celui qui m'a en tout cas le moins touché.

D'une écriture à trois temps, comme une valse, Catherine Mavrikakis épouse les pensées et les sentiments de chacun d'entre eux au plus profond de son intimité.
Fébrile pour Sydney Blanchard : l'auteure, on le sent, a, pour son personnage de jeune homme plutôt raté, une réelle tendresse.
Avec Ray Ryan elle emprunte un style enflammé pour décrire l'exaltation dans laquelle est plongé celui qui se sait attendu par l'Eternel. Au passage, le portrait de son fils Tom, un combattant de Dieu, n'a rien à envier au fanatisme d'autres religions dans sa détermination et son aveuglement.
Mais c'est avec Pearl Watanabe que l'auteur quebecquoise se révèle la plus fine : les relations mère/fille dans leur complexité sont décrites avec beaucoup de tact : bien sûr, les deux femmes sont heureuses de leurs retrouvailles, mais la fille veut trop en faire, elle veut protéger sa mère, l'empêcher d'entendre aux informations la nouvelle de la peine capitale. La fille n'imagine pas l'impact qu'ont eu pour sa mère les événements vécus il y a dix-neuf ans : personnage complexe, Pearl Watanabe est dépeinte avec beaucoup de subtilité.

Catherine Mavrikakis est née à Chicago mais cette romancière québécoise, diplômée en lettres, écrit en langue française. Son livre est imprégné de ce mélange de cultures auquel elle a été confrontée dès son enfance.
Faut-il enterrer ses souvenirs, surtout s'ils sont douloureux ? La vengeance permet-elle de trouver l'apaisement ? La peine capitale est-elle un soulagement pour les victimes ?
Au final, ce livre choral traite donc de multiples thèmes liés à la civilisation américaine avec une très grande acuité. Ce pays qui autorise encore aujourd'hui la peine de mort, contrairement à la plupart des pays occidentaux, et où les questions de morale et de société conduisent parfois à tous les excès, du puritanisme le plus obscurantiste à la croyance en une société melting-pot et intégratrice … qui aujourd'hui n'intègre plus personne : l'Amérique de Trump, dans toutes ses contradictions.


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"Les derniers jours de Smokey Nelson", ce sont trois voix qui s'alternent pour finir avec une quatrième, celle du condamné à mort.
Les trois voix principales de ce roman ont toutes un lien avec Smokey Nelson : Sydney Blanchard s'est retrouvé un temps accusé à tort du quadruple homicide, Pearl Watanabe était femme de chambre dans le motel où le meurtre a eu lieu et c'est elle qui a découvert les corps après avoir parlé et partagé une cigarette avec Smokey Nelson, quant à Ray Ryan il est le père d'une des victimes : sa femme ainsi que son mari et leurs deux enfants ont été massacrés par Smokey Nelson en 1989.
La raison de ce quadruple homicide ?
Ce n'est pas dans le roman que le lecteur trouvera cette réponse, il n'en est même d'ailleurs jamais question et la culpabilité de Smokey Nelson n'est remise en cause à aucun moment : "Oui, certes, il était un meurtrier, mais il n'avait jamais été un menteur. Pas même au moment de sauver sa peau.".
L'essentiel n'est pas là, l'essentiel est comment le quotidien de toutes ces personnes s'est retrouvé bouleversé par cet évènement, pour l'un c'est une vie qu'il a dû reconstruire après une fausse accusation, pour l'autre c'est une question qui restera sans réponse, à savoir pourquoi Smokey Nelson ne l'a pas tuée sachant qu'elle l'avait vu et pourrait le décrire aux enquêteurs : "Depuis dix-huit ans, une partie d'elle vivait sans qu'elle s'en rende toujours compte dans le pénitencier de Charlestown, et parfois, quand le soleil se levait à Honolulu et que Pearl partait faire son jogging sur les sentiers près de Diamond Head en respirant d'aise, elle pensait à Smokey en prison qui ne pouvait pas profiter de la beauté du jour.", et pour le dernier c'est une vie qu'il a dû continuer sans sa fille adorée, sans ses petits-enfants, vingt ans à attendre que la justice de Dieu et des Hommes finissent par avoir lieu dans un pénitencier de Charlestown.

L'une des forces de ce roman est sans nul doute l'écriture maîtrisée de l'auteur, en effet, à chaque personnage correspond un style littéraire.
Ainsi Sydney Blanchard entretient de longs monologues avec sa chienne; Pearl Watanabe expose ses sentiments et une forme de culpabilité liée au fait qu'elle l'a trouvé attirant le jeune Smokey Nelson, mais c'était avant de découvrir le carnage dans la chambre d'hôtel, et ses interventions sont ponctuées de celles de sa fille Tamara qui s'inquiète pour sa mère et fait tout pour lui cacher la prochaine exécution de l'homme qu'elle accuse d'avoir détruit la vie de sa mère et la sienne par conséquence : "Elle venait de trouver un moyen efficace pour que ce meurtrier de 1989 n'assassine pas encore ses espoirs de 2008 avec sa mort."; quant à Ray Ryan il ne parle jamais directement mais c'est par la voix de Dieu qu'il le fait, Dieu qui s'adresse directement à lui tout au long du roman, qui s'explique sur les obstacles qu'il a mis volontairement sur sa route pour faire de lui l'homme qu'il est aujourd'hui, avec comme récompense suprême la possibilité d'assister à l'exécution du criminel qui lui a ôté sa fille.
Cette alternance des narrations et des personnages permet d'offrir des prismes différents de l'histoire, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir chacune des parties et a finalement reconstituer dans les grandes lignes le fil conducteur du roman.
Catherine Mavrikakis fouille la psychologie de tous ses personnages et dépeint une Amérique qui sombre inexorablement dans une forme de chaos, qu'il s'agisse de l'après quadruple homicide ou de l'ouragan Katrina.
Autant de personnages qui ont cherché à se reconstruire sans jamais y parvenir, qui ont été détruits par le passé et qui n'ont fait que recoller les pièces pour continuer à vivre.
Là où je n'ai par contre pas compris le parti pris de l'auteur et où je suis en désaccord avec, c'est le contexte final avec la mort qui rôde autour de chacun de ses personnages principaux, directement ou indirectement.
Pour Smokey Nelson, elle était inévitable, mais pourquoi la laisser planer sur les autres personnages ?
Un peu comme si après autant de moments intenses et une analyse psychologique assez fine de ses personnages elle n'avait pas su comment les quitter.
Ceci reste une incompréhension pour moi et est venu quelque peu entaché la bonne impression que j'avais de ce roman.

"Les derniers jours de Smokey Nelson", publié chez Sabine Wespieser une maison d'édition qui ne cesse de se révéler de grande qualité, est un roman choral de Catherine Mavrikakis doté d'une forte puissance narrative avec néanmoins une noirceur sur la perte des illusions trop prononcée vers la fin que je ne partage pas complètement mais qui ne vient pas non plus complètement entacher la bonne opinion que j'ai de ce roman.
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Le 15 août 2008, en Géorgie, l'un des états d'Amérique du Nord où la peine de mort est encore autorisée, Smokey Nelson s'apprête à être exécuté. Jugé coupable pour le massacre d'une famille de quatre personnes, la justice a mis vingt ans avant de fixer la date fatidique. C'est au travers du regard de trois personnages, tous liés directement ou indirectement au meurtrier, que l'on découvre une Amérique meurtrie et désenchantée… le récit s'ouvre tout d'abord avec Sydney Blanchard, un noir de 38 ans, accusé à tort en 1989 d'avoir assassiné la famille O'Connors dans un motel d'Atlanta et incarcéré pour une faute qu'il n'avait pas commise. On découvre ensuite Pearl Watanabe, la soixantaine, qui était la gérante du motel au moment des faits, mais aussi la première personne à avoir vu et conversé avec le meurtrier après qu'il ait agi. Enfin l'on rencontre Ray Ryan, 72 ans, père de la victime et homme pieux, qui nous est présenté par l'intermédiaire d'une voix divine. Ces trois personnages ont en commun d'avoir été profondément impactés et traumatisés par cette histoire sordide. Dès lors, leur existence va changer et c'est progressivement que l'on découvre que tous trois sont eux même des victimes de Smokey Nelson et que leur vie, tout comme celle du meurtrier, est en sursis depuis vingt ans… Catherine Mavrikakis nous offre un roman choral extrêmement fort et complexe qui captive par la diversité de sa narration et l'extrême finesse de sa plume. La peur, la haine, le ressentiment, la pitié et la culpabilité se mêlent habilement dans cet étonnant ballet de sentiments qui consume nos différents narrateurs. On est entraîné avec eux dans cette spirale infernale et destructrice qui les dévore avec une lenteur oppressante. le lecteur ne peut que s'émouvoir face à ces vies brisées et sans but, incapables de se reconstruire après le drame. On compatit pour ces trois victimes collatérales, liées malgré elles au destin d'un meurtrier... Par ailleurs, l'auteur dresse un portrait saisissant d'une Amérique en perdition, en quête de repères et fragilisée par les inégalités sociales. le rêve américain semble n'être qu'un lointain souvenir pour ces personnages qui ont perdu foi en leur nation. Un énorme coup de coeur pour ce roman passionnant, poignant et bien ficelé !
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le temps du récit c'est une semaine entre l'annonce de l'exécution de Smokey Nelson et son exécution. L'histoire de quatre personnes dont le destin va être infléchi par le meurtre. Ce livre raconte une Amérique assez désespérée avec des voix qui s'alternent. le premier protagoniste a été accusé à tort, suite à cela il est devenu un zonard, un loser. La 2 eme voix c'est celle de la témoin du quadruple meurtres, elle est repartie à Honolulu après le drame. Elle a témoigné mais cela a brisé sa vie. C'est une voix de femme tétanisée par la peur. La voix suivante c'est la voix du père de la victime- ou plutôt celle de Dieu- Une voix fondamentaliste, intégriste. C'est celle d'un père vengeur, abominablement poignante. Il y a un changement stylistique total.
Et puis la dernière voix c'est celle du condamné.
C'est un roman puissant et formidable. J'ai beaucoup aimé malgré le sujet peu facile.
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critiques presse (4)
LeMonde
02 janvier 2015
Le racisme, la peine de mort, la tragédie des vivants que poursuivent, inlassables, les fantômes du passé – c’est tout cela qui mijote et explose dans ce récit polyphonique, l’un des plus forts de la romancière Catherine Mavrikakis.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Telerama
27 novembre 2012
Née à Chicago, cette romancière écrit en langue française — et quelle langue, tour à tour gutturale, retenue, exaltée, factuelle.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
08 octobre 2012
[Catherine Mavrikakis] sait admirablement faire parler les hommes et les femmes de cette histoire pleine de fureur et d'émotion, mettre en lumière leurs énergies, leurs sentiments de honte, leur rage devant l'injustice, leur désir d'en finir.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
27 septembre 2012
Trois personnages, la mémoire, les non-dits, la peine de mort. Et le souffle d'une très grande romancière.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
« On laisserait faire le boulot à des techniciens inexpérimentés qui parfois ne distinguaient pas bien un muscle d’une veine. En effet, l’éthique médicale interdit à tous ceux qui ont fait le serment d’Hippocrate toute participation à un quelconque arrêt de la vie, à un assassinat. Mais un docteur serait là et viendrait bien vérifier la mort de Smokey. Il remplirait la déclaration de décès et cocherait la case homicide pour indiquer la cause de la mort. L’exécution capitale pour un médecin ou un esprit rationnel reste un meurtre. » (p. 320 & 321)
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T’inquiète pas, Betsy, on y retournera pas, là-bas ! Plus jamais ! je rentre chez nous pour de bon… J’ai eu ma leçon… On est plus très loin de Denver. C’est quoi le nom ce trou ? Je sais plus … Je regarderai plus tard… Hier, vers minuit, j’ai pris le premier hôtel pas cher sur le bord de l’autoroute qui avait un resto encore ouvert… J’étais claqué… Je suis encore trop fatigué, Betsy… Je vais me rendormir quelques heures… Oui, de quoi faire le plein et digérer la bouffe d’hier… Fais comme Gwen, ma douce ! Tu mens, tu prétends que tu m’écoutes, alors que tu penses complètement à autre chose… Oui, Gwen est comme ça… Comme toutes les filles avec leurs hommes… Un peu soumises, un peu rebelles… Faudrait que tu apprennes ! T’es pas assez lady, Berse… Tu dois jouer la candide… Remarque que tu t’y prends pas si mal, tout le monde me mène pas par le bout du nez comme toi, ma grassouillette… Je l’ai plantée là-bas, Gwen… Sans rien lui dire ! En fait, pas vraiment… Je lui ai quand même annoncé que j’allais passer deux semaines chez mes vieux, que je revenais bientôt… Mais qu’il fallait que je sois à La Nouvelle-Orléans pour la fin août… Oui, trois ans après Katrina, il est bien normal que j’aille dire bonjour à ma famille…
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Dès qu'elle avai mis les pieds à Atlanta, fin 1894, Pearl avait décidé que ce sol ferme, vieux, que constitue l'Est du pays, lui était hostile. Les meurtre de 1989 lui avaient confirmé que sa place était parmi les siens, sur la terre gamine, capricieuse et éruptive des îles du Pacifique.
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Tu as lu les mots de mon Livre sacré, Ray. tu connais si bien ce passage qui pour toi, comme pour ton fils, recèle mon ultime sagesse et tout mon pouvoir. j'ai déjà fait sentir à cette Terre toute la force inhumaine de ma colère. Abraham le sait bien, lui. Il me vit déchaîner mon pouvoir sur Sodome. Dieu envoya lui-même le fléau : " Abraham se leva de bon matin et se rendit à l'endroit où il s'était tenu en présence de Dieu. De là, il tourna ses regards du côté de Sodome et de Gomorrhe et vers toute l'étendue de la plaine, et il vit monter de la terre une fumée, semblable à la fumée d'une fournaise. " Je te le dis, Ray, s'il n'y avait pas des hommes comme ton fils, si quelques troupes de croyants n'avaient pas décidé de châtier les méchants de ce monde et de reconquérir le territoire divin abandonné honteusement aux impies, j'aurais déjà exercé ma vengeance et, malgré la promesse faite à Noé, j'aurais depuis longtemps anéanti à jamais la Terre entière. Tu sais, Ray, de quoi je suis capable.
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Au moment de prendre l'argent, le chauffeur la regarda dans les yeux. Il lui dit d'arrêter de porter le monde entier sur les épaules. Le racisme, les pauvres, les Noirs, et tutti quanti ! Il était temps de vivre ! Promener sur ses épaules fragiles, la douleur de cette terre ne donnait rien à personne. En lui rendant la monnaie, il lui parla de sa grand-mère turque, une femme bien malheureuse, toujours inquiète...Elles s'entendraient bien toutes les deux...Pas la peine de toujours penser à la vie,à la mort et au sens des choses...Il n'y avait que le présent.
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