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Ana Juan (Illustrateur)Laurent Philibert-Caillat (Traducteur)
EAN : 9782350671178
256 pages
Balivernes (05/11/2015)
3.59/5   41 notes
Résumé :
Septembre est une jeune fille qui aspire à l’aventure. Quand elle est invitée en Féérie par le Vent Vert et le Léopard des Petites Brises, bien sûr, elle accepte. Qui ne le ferait pas à douze ans ? Mais Féérie est dans la tourmente, sous le règne écrasant d’une Marquise maléfique.

Cheminant en compagnie d’un vouivre amoureux des livres et d’un étrange garçon bleu, presque humain nommé Samedi, elle perdra : son ombre, sa chaussure, son cœur et bien sûr... >Voir plus
Que lire après La fille qui navigua autour de Féérie dans un bateau construit de ses propres mainsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Ce que j'ai ressenti:…La force d'un conte, la douceur du Féérique…

Déjà, ce livre commence par « Il était une fois… » et là, je sais que le charme va opérer, comme si cette formule était magique… Je suis trop sensible aux contes, à leurs valeurs qu'ils véhiculent, à leurs enchantements. Alors, un conte de 250 pages, ça donne quoi, me direz vous?

Et bien, le bonheur est puissance 250…Un raz de marée d'émotions, un tsunami d'aventures, une vague de magie vous emportera, de la même façon qu'elle embarque la petite Septembre sur son radeau…

Un Raz-de-Marée d'émotions…

Voir cette enfant, ouvrir son Coeur, apprivoiser la Mort, embellir ses plus belles Valeurs, devenir au fil de son voyage en Féérie, plus adulte, plus consciente du monde qui l'entoure, est un condensé de sentiments qui nous submerge! Chaque étape nous illumine de ces petits instants du long cheminement de la Vie, et on est ému de la sentir s'ouvrir aux autres…

« C'est que ça pèse lourd, un coeur. C'est pour cela qu'il faut du temps pour en cultiver un. »

L'auteure se sert avec poésie et délicatesse, de tous les tourments enfantins, pour les transformer, telle une magicienne, en jeux et dépassement de Soi. La force de son écriture tient à sa sensibilité, à son imagination débordante, au plaisir de la fantaisie. J'ai admiré cette palette d'émotions qu'elle nous offre, le talent de sa plume enchanteresse…

Un Tsunami d'Aventures…

Septembre marche, navigue, vole, au pays de Féérie. Son parcours nous emmène vers des contrées inconnues, mais d'un charme étonnant. Il est parsemé de créatures magiques, de rencontres fantastiques et de lieux mystérieux. Accompagnés d'amis aux looks diverses, elle combattra une Marquise, déjouera ses plans machiavéliques, perdra autant de choses que ce qu'elle en gagnera, et s'émerveillera de chaque rendez vous!

« Les chaussures créent la voie que tu suis. Change de chaussures, tu changeras de voie. »

C'est fou ce que cette petite fille aura à accomplir, pour notre plus grand plaisir! le rythme est soutenu, autant que palpitant!!Nul ennui dans ses pages, juste le bonheur d'apprécier et de voir un monde se déverrouiller, munie d'une certaine clef magique…

Une Vague de Magie…

Tout objet est enchanté en Féérie: les Horloges n'ont pas la même utilité que dans notre monde, les Epées prennent d'autres formes, les Cuillers sont convoitées, les Clefs volent…En créatures magiques, on pourra croiser les Sorcières, un Vouivre, une Fée… Tous ceux qui vous feront le plus envie de découvrir, seront là, à vous attendre… Des rencontres auront bel et bien, cet air de merveilleux et d'inattendu… Un sacré mélange qui nous fait apprécier la touche d'originalité ainsi que la douce folie d'un monde imaginaire.

« Fermez bien les yeux, aussi fort que vous le pouvez, et pensez à vos automnes préférés vifs et parfaits, tous empilés comme un paquet de cartes. Telle est l'affreuse et magnifique vivacité des couleurs de Féérie. »

Quand on ouvre un livre pour enfants, on espère y trouver ce genre de charme, cette envolée vers des contrées merveilleuses, ce type de voyage initiatique qui nous rend le temps d'une lecture, notre innocence, la petite étincelle derrière notre regard. Ce livre a TOUT, mais alors TOUT, pour figurer parmi les lectures intemporelles, de celles qui ne meurent jamais, et influencent des générations entières. le Magicien d'Oz, Alice au pays des Merveilles (qui sont cités dans le synopsis), ont certainement leur force indéniable, mais aujourd'hui, La fille qui navigua autour de féérie dans un bateau construit de ses propres mains, rejoindra ces monuments de la littérature Jeunesse, à coté des plus grands.

COUP DE COEUR PHENOMENAL! Je vous le recommande ! Pour les enfants, évidemment, mais les grands y trouveront aussi leurs comptes (conte?) car, comme bien souvent, il faut le lire en deux temps, s'imprégner de la magie, puis y déceler les doux secrets et interprétations qui s'y cachent….N'hésitez à plongez dans la mer de Féérie, et vous laisser submerger par sa beauté immersive, autant que féériquement poétique.

Lien : https://fairystelphique.word..
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La petite Septembre va se retrouver embarquée dans un monde féérique pour des aventures hors du commun. À elle seule, elle va bouleverser l'ordre établi et changer à jamais la face du monde de Féérie.

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Je suis vraiment mitigé à l'issue de cette lecture. Lors de l'opération Masse Critique "imaginaire" mise en place sur Babelio (que je remercie grandement ainsi que les éditions Balivernes), mon oeil avait été attiré par la couverture, par le titre, par la description et par la note du livre. Et j'avoue volontiers avoir rapidement été séduit par le contenu. le loufoque et l'incongru sont partie prenante dans ce roman "merveilleux", de ce long conte onirique.
Mais voilà, la longueur du récit est, à mon sens, sa plus grande faiblesse. Car si on peut sourire et apprécier le style et le contexte sur quelques pages ou chapitres, au bout d'un moment, j'ai trouvé que l'originalité et la poésie commençaient à s'user pour laisser place à l'incongru et à l'abscons.

Je comprends qu'on puisse lâcher la lecture ou être repoussé, mais il est vrai également que ce serait passer à côté d'une belle histoire, certes pas toujours simple à suivre.

Car ce n'est pas tous les jours que l'on peut lire un rêve, se laisser mener à travers un imaginaire fantasmagorique. L'imagination de l'auteure est débordante, et je me demande si la traduction parvient à rendre justice à ses jeux de mots, ses références, ses nuances et clins d'oeil. On sait qu'il est impossible de traduire Lewis Carroll et tout ce que son texte évoque pour le lecteur anglophone, je pense qu'il doit en être de même pour ce roman. La traduction ne s'interdit toutefois pas le recours à des termes désuets ou fabriqués pour l'occasion afin de coller au mieux à la version originale et tenter de retranscrire l'ambiance qui en découle.

Une ambiance onirique, merveilleuse, enfantine. Mais également une sorte de fatalisme, de mélancolie et de mièvrerie. C'est aussi beau que triste, aussi tarabiscoté que simpliste, aussi frais qu'empli de naphtaline.
Le ton du roman est appréciable avec cette narratrice qui intervient parfois sans crier gare et qui donne la sensation de n'être que le rapporteur d'événements dont elle est témoin. (Je plussoie en passant le Vouivriothèque attachant et fidèle, ainsi que la références cachée au chat de Schrödinger.)

Certes, c'est un beau conte, féerique, émouvant, déjanté, drôle et déroutant, dans la lignée d'Alice au pays des merveilles. Mais, par moments, c'est également long, lent, soporifique, abscons, lourd, nian-nian.

J'ai eu beaucoup de mal à tenir la cadence avec Septembre et à ressentir un quelconque intérêt à ses aventures puisqu'on sait très bien qu'il n'y a aucun enjeu et qu'elle se réveillera quoi qu'il advienne, tout étant arrangé (ceci ajouté au fait que chaque début de chapitre le résume en amont). le seul point qui sort du lot, dans la trame, est la révélation finale quant à la méchante de l'histoire ;)

Les illustrations sont quant à elles vraiment très jolies.

Catherynne M. Valente espère que son lecteur sera présent lorsque le printemps sera de retour. Je pense que ce ne sera pas mon cas...
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La Fille qui navigua autour de Féérie dans un bateau construit de ses propres mains est le premier tome d'une série qui a remporté le prix Jeunesse aux Imaginales 2016. Avec un tel bagage, je savais que cette lecture serait de qualité et je n'ai pas été déçue.
Dans ce premier opus, nous rencontrons Septembre la petite héroïne et le monde de Féérie qu'elle va visiter en long, en large et en travers. C'est dans l'ensemble assez décalé, complètement loufoque même, souvent onirique et poétique et globalement très émouvant.
Possédant plusieurs niveaux de lecture, à mon avis, ce voyage féérique s'adresse aux petits et aux grands, pour peu que tous aient gardé une âme de Peter Pan… ou serait-ce plutôt une âme d'Alice au pays des merveilles ?

Septembre a 12 ans. Cette petite fille se sent seule, délaissée par une mère qui travaille chaque jour à l'usine et un père parti à la guerre ; ainsi, lorsque le Vent Vert lui propose de partir dans le Pays de Féérie, elle accepte et s'enfuit avec lui par la fenêtre.
C'est le début d'une très grande aventure pendant laquelle la fillette fera de nombreuses rencontres plus étranges les unes que les autres, devra faire quelques difficiles sacrifices, subira plusieurs épreuves semblant insurmontables, aura très peur, se sentira très seule mais c'est aussi pendant ce séjour qu'elle découvrira la loyauté, le courage, la valeur de l'amitié et elle en sortira grandie.

La quatrième de couverture fait référence à plusieurs oeuvres de la littérature jeunesse classique : Peter Pan, Alice au pays des merveilles, le Magicien d'Oz… et effectivement, ce premier tome cite ses aïeux à plusieurs reprises et le parallèle est évident. Pour autant, ce n'est pas une simple redite de ce qui a déjà été proposé, Catherynne M. Valente utilise des lieux communs mais apporte aussi et surtout son originalité.
L'aventure est colorée, émouvante, haletante… chaque page possède son lot de rencontres et de surprises ; et si, au début, le lecteur peut se sentir un peu dépassé par l'ampleur de la fantaisie contenue dans ce livre, il ne pourra ensuite plus se départir de son sourire et en redemandera ! Parce qu'il faut bien l'avouer, en parcourant les premières pages, on peut clairement se demander ce qu'on fait là. Encore plus barré qu'Alice au pays des merveilles, l'auteure y va fort et ce dès la première ligne. Les enfants n'ayant pas encore placé de barrière à leur imagination n'auront aucun mal à entrer de plein fouet dans l'histoire et accepteront chaque action sans se poser de question. Les adultes eux, bien que nombreux soient habitués à l'imaginaire, auront peut-être besoin d'un petit temps d'adaptation pour accepter ce que Catherynne M. Valente fait apparaître sous nos yeux. Mais une fois que vous aurez réussi à tourner la clef et à retrouver votre âme d'enfant, la personnification du Vent Vert et tout le reste vous paraîtront tout à fait évident, iront de soi et seront admis.
Ne réfléchissez pas, acceptez le fait que vous entrez dans un monde où TOUT est possible, laissez-vous porter par le voyage, ouvrez grands les yeux, admirez et marchez dans les pas de la petite Septembre. Vous aussi vous serez émerveillés par la rencontre des sorcières autour de leur chaudron, vous aussi vous tomberez sous le charme de Ell, la vouivriothèque (un petit mot valise pour une vouivre qui adore lire), vous aussi vous serez ému par Samedi le minuscule Marid (bleu) venu de la Mer, vous aussi vous aurez un élan de tendresse pour Lanterne et vous aussi vous serez passionnés par les aventures de la petite Clef qui vit sa vie propre et tente tant bien que mal de rattraper Septembre !

C'est complètement barré, vous êtes prévenus ! Mais c'est aussi particulièrement bien écrit – ou en tout cas, la traduction française est très réussie ! – car Catherynne M. Valente joue avec les mots, un peu à l'instar de Lewis Carroll (je pense notamment à son oeuvre baptisée La Chasse au Snark, long poème complètement loufoque, à la limite de l'absurde). Là encore, il faut se laisser bercer.
Le langage peut peut-être paraître légèrement soutenu pour les plus jeunes lecteurs mais lorsque l'on se penche sur les plus célèbres contes de Perrault, Andersen ou des frères Grimm, on ne peut pas dire que le vocabulaire utilisé soit franchement simple d'accès. Et pourtant, les enfants parviennent à vivre les histoires, à s'imprégner des couleurs de celles-ci… c'est, à mon avis, exactement la même chose ici. Et je suis sûre que les plus jeunes lecteurs auront une interprétation bien différente de la nôtre car s'attarderont sur des détails différents. C'est là que les différents niveaux de lecture entrent en jeu.

Le monde proposé par Catherynne M. Valente est une jolie vision de Féérie. L'auteure reprend quelques codes largement admis dans la littérature merveilleuse : ne surtout pas manger de nourriture proposée par les fées ou encore une temporalité très différente entre nos deux mondes…
J'ai beaucoup aimé sa conception des créatures féeriques, finalement plus cruelles que les apparences le laissent présager. C'est toujours un peu cette histoire de « glamour » (même si ce n'est pas ici présenté comme ça) : masque attirant qui sert à appâter les humains et quand on le retire, on découvre le vrai visage de Féérie… et ce n'est jamais beau à voir ! Les fées sont les reines du déguisement et de la tromperie, elles ne révèlent jamais tout… attention !

Le voile très mince entre le Bien et le Mal, c'est aussi ça Féérie et les personnages mis en scène par Catherynne M. Valente reviennent sur cette ambiguïté, cette dualité que je trouve, pour ma part, très intéressantes voire fascinantes. C'est notamment le cas de la petite Marquise Maléfique qui règne en despote sur le royaume. Je n'avais pas vu venir la révélation la concernant, c'est bien joué !
Finalement, même si Septembre est une jeune héroïne agréable à suivre, ce sont peut-être les personnages secondaires qui font vraiment le charme de cette histoire. Ell la vouvriothèque, Samedi le Marid, la Lanterne, la Clef, Lessive la golem… tous ont une personnalité et une histoire propres, riches et bien développées. On ne peut qu'être touchés par toutes ces créatures féeriques qui subissent les règles du royaume et qui sont toutes, à un moment ou à un autre, un soutien pour la petite fille.

Difficile de parler de ce premier tome brièvement. le titre lui-même, d'une longueur assez étonnante, témoigne de la richesse des aventures que vit la jeune héroïne et attire l'attention du lecteur. La Fille qui navigua autour de Féérie dans un bateau construit de ses propres mains est aussi loufoque et émouvant que l'on peut l'imaginer, aussi coloré et rythmé que l'on peut l'espérer.
Et même si l'on tourne la dernière page en ayant les réponses à nos questions, je sais de source sûre que le passage pour Féérie n'est pas refermé ; la prochaine fois, on ne traversera ni le fond d'une armoire ni une fenêtre sur le dos du Vent Vert mais on y retournera !

A noter que l'objet-livre est également magnifiquement soigné : de jolies illustrations en en-tête de chaque chapitre, une police stylisée et une couverture plus qu'attirante ! Qu'attendez-vous ?
Lien : http://bazardelalitterature...
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Alors que son père est parti à la guerre et que sa mère se rend tous les jours à l'usine travailler sur des moteurs d'avion, la jeune Septembre, douze ans, aspire à s'extraire de sa solitude et de la monotonie de son triste quotidien. Aux côtés du Vent Vert et à dos du Léopard de Petites Brises, la fillette en soif d'aventure embarque donc pour le mystérieux monde de Féerie.
Dans un décor résolument tourné vers l'imaginaire et la fantaisie, Catherynne M. Valente bâtit un récit aussi improbable qu'envoûteur et entraîne le lecteur au coeur d'une expérience unique, entre poésie, aventure et onirisme,

Avec ses personnages aussi loufoques que truculents et son histoire inventive à souhait, Catheryne M. Valente s'inscrit indéniablement comme la digne héritière de Lewis Carroll et de son Alice au pays des merveilles! Nul doute que la romancière a en effet puisé dans ce classique de la littérature pour forger son propre univers. Mais loin de se casser les dents sur cet exercice ou de livrer une pâle imitation de l'oeuvre originale, Catherynne M. Valente donne vie à un monde coloré, délicieusement absurde et plein de charme.
A côté de l'inévitable comparaison avec Alice au pays des merveilles, d'autres sources d'inspiration se devinent au cours de la lecture. Impossible de ne pas noter les innombrables allusions à de grands classiques de la littérature jeunesse (parmi lesquels Peter Pan ou le Magicien d'Oz) auxquels se mêlent en outre de nombreux éléments issus du folklore.

A l'instar de Septembre, le lecteur se retrouve propulsé dans un monde étrange et insaisissable, peuplé de créatures féériques et de personnages extraordinaires. Dans un grand élan de poésie, l'auteure fait ainsi surgir une constellation de personnages secondaires tous plus originaux et étranges les uns que les autres. Au cours de cette expérience singulière, notre jeune aventurière croisera tour à tour une gnome, des sorcières, un Lou-garou, un vouivriothèque, une golem... Mais passée la découverte majestueuse des lieux, Septembre ne tarde pas à découvrir que Féérie se révèle en réalité aussi terriblement cruel qu'enchanteur. Soumis à la tyrannie d'une odieuse marquise, les habitants de Féerie se rappellent avec nostalgie l'époque heureuse du règne doré de la reine Mauve. A l'instar du monde réel qu'elle désirait si ardemment quitter, Septembre découvre ainsi que tout n'est pas parfait à Féérie et que ce monde peut lui aussi parfois se révéler impitoyable...
Dans cet univers incroyable qui fonctionne selon ses propres lois, Septembre enchaîne les péripéties et fait bientôt le douloureux apprentissage de la vie. Confrontée à une succession d'épreuves, la fillette devra faire des choix et en assumer les conséquences. Au cours de cette expérience, elle découvrira la valeur du courage, de l'amitié et devra redoubler d'effort pour sauver Féérie du chaos.

Dans ce premier tome, Catherynne M. Valente prend le contre-pieds des contes traditionnels avec ce récit où se mêle avec brio poésie et aventure. Car la force première de ce roman réside assurément dans sa capacité à savoir déjouer les attentes et les clichés pour offrir un récit haletant et immersif à souhait ! Perspicace et pleine de ressources, Septembre s'impose comme une jeune héroïne terriblement attachante dont on suit les péripéties avec plaisir et que l'on quitte à regret.
S'il n'est pas toujours évident de saisir où l'auteure veut nous emmener, on se laisse néanmoins rapidement porter par la féérie de ce monde étonnant et imprévisible qui dévoile de nouvelles surprises page après page.
Servi par une écriture envoûtante et luxuriante, « La Fille qui navigua autour de Féérie dans un bateau construit de ses propres mains » est un roman jeunesse aux multiples niveaux de lecture. Catherynne M. Valente livre une oeuvre poétique et mélodieuse à travers un texte qui file les métaphores et saisit par la force de ses symbolismes.

Au-delà de la performance stylistique, c'est avant tout un magnifique roman d'apprentissage que nous offre Catherynne M. Valente. Dosage calibré entre tendresse et émotions, ce bijou de poésie est en outre une véritable invitation à l'imagination qui séduira les lecteurs de tous âges !
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Un livre intensément poétique. En effet, pour moi, le charme de ce roman de fantasy fantasque réside d'abord dans l'inventivité du style de l'auteur. J'ai été scotchée par la richesse des phrases et la créativité des descriptions. Féérie est un monde très coloré et sensitif… Les dialogues sont totalement surréalistes, baigné de philosophie et de références littéraires, folkloriques et mythologique. On pense bien sûr à Alice aux Pays des Merveilles dont Septembre, l'héroïne est la très digne héritière, à Narnia, au mythe de Perséphone et Déméter, aux légendes de la Vouivre et du Golem…
Ce roman ne peut se lire que lentement, ce n'est absolument pas un page-turner car l'histoire est parfois difficile à suivre tant les aventures de Septembre sont déroutantes et les répliques sibyllines. Comme dans chaque chapitre (introduit de manière délicieusement désuète par une phrase de résumé), Septembre rencontre un personnage plus étrange que le précédent, on pourrait presque dire que chaque section propose alors une nouvelle histoire. Personnellement, j'ai eu un petit coup de coeur pour le chapitre V de « la maison sans prévenir » dans lequel Septembre voit son courage « récuré ». Oui car j'ai appris grâce à ce livre qu'on pouvait nettoyer sa propre audace.
Explication :
"L'eau de la baignoire en bronze luisait d'un éclat vert glacial rappelant la menthe et les nuits en forêt et les gâteaux sucrés, le thé chaud et les étoiles très froides.
« Ceci va laver tes espoirs, Septembre », expliqua Lessive en cassant un autre de ses doigts dans un claquement épais. « Car les espoirs de notre ancienne vie dépérissent et se racornissent comme de vieilles feuilles s'ils ne sont pas remplacés par de nouveaux espoirs à mesure que le monde change. Et le monde change sans cesse. Les espoirs deviennent visqueux, et leurs couleurs s'effacent, et bientôt ils ne sont plus que boue, et plus des espoirs, mais des regrets."

Ce roman est vraiment un drôle de bateau ! Embarqué avec Septembre vers les terres hyper fertiles de l'imagination de Catherynne M. Valente, on accepte de ne pas tout comprendre. On est triste souvent car sous couvert d'onirisme et de fantaisie, l'auteur aborde des sujets graves comme la maltraitance, la guerre, l'abandon. On rit aussi des interventions intempestives et malicieuses de l'auteur qui interroge avec justesse les ressorts du roman.
Bref, ce roman est un long et magnifique poème que je vous recommande - pour peu que vous aimiez les très jolis mots.
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critiques presse (2)
Elbakin.net
10 mars 2016
La lecture idéale pour petits et grands ! La formule est usée, mais il n’empêche qu’elle est parfaitement viable dans le cas présent.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
HistoiresSansFin
03 février 2016
L'imagination foisonnante de Catherynne M. Valente se dévoile et étonne à chaque page, illustrée avec talent par Ana Juan.
Lire la critique sur le site : HistoiresSansFin
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Quand tu nais [...] ton courage est neuf et propre. Tu es assez brave pour affronter n’importe quoi : descendre un escalier en rampant, prononcer tes premiers mots sans craindre que quelqu’un te trouve stupide, fourrer des choses bizarres dans ta bouche. Mais en vieillissant, ton courage attire des saletés, des sortes de croûtes, de la terre, la peur, la conscience que de mauvaises choses peuvent survenir et la connaissance de la douleur. Le temps que tu sois à moitié adulte, ton courage remue à peine tant la vie l’a encrassé. Alors, de temps en temps, il faut le nettoyer et le remettre au travail, sinon tu ne seras plus jamais brave.
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Personne n’est choisi. Jamais. Pas dans le monde réel. Tu as choisi de sortir par la fenêtre pour monter sur un Léopard. Tu as choisi de récupérer une Cuiller de sorcière et de devenir amie avec un Vouivre. Tu as choisi d’échanger ton ombre contre la vie d’une enfant. Tu as choisi de ne pas laisser la Marquise s’en prendre à tes amis – tu as aussi choisi de briser ses cages ! Tu as choisi d’affronter ta propre mort, de ne pas reculer devant l’immense mer que tu devais traverser sans même un bateau sous la main. Et par deux fois, tu as choisi de ne pas rentrer chez toi alors que tu le pouvais, pour peu que tu abandonnes tes amis. Tu n’as pas été choisie, Septembre. Féérie n’est t’a pas choisie – tu as choisi toi-même.
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quand une boite est fermée, on ne peut savoir ce qu'elle contient, ainsi on peut considérer qu'elle contient tout, parce que, en fait, elle pourrait contenir n'importe quoi ; tu comprends ? Mais quand on l'ouvre, on affecte son contenu. Observer une chose la change, c'est la loi, on n'y peut rien.
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"Je sais que tu ne le pensais pas, quand tu as dit que je t'appartenais." La grande bête fit doucement claquer sa queue rouge. "Mais je pourrais t'appartenir. Et tu pourrais m'appartenir ! Tous ces jeux merveilleux auxquels nous jouerions !"
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L’eau de la baignoire en bronze luisait d’un éclat vert glacial rappelant la menthe et les nuits en forêt et les gâteaux sucrés, le thé chaud et les étoiles très froides.
« Ceci va laver tes espoirs, Septembre », expliqua Lessive en cassant un autre de ses doigts dans un claquement épais. « Car les espoirs de notre ancienne vie dépérissent et se racornissent comme de vieilles feuilles s’ils ne sont pas remplacés par de nouveaux espoirs à mesure que le monde change. Et le monde change sans cesse. Les espoirs deviennent visqueux, et leurs couleurs s’effacent, et bientôt ils ne sont plus que boue, et plus des espoirs, mais des regrets.
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Vidéo de Catherynne M. Valente
Prix des Imaginales 2016 Catégorie Jeunesse : remise du Prix à l'éditeur Pierre Crooks - Balivernes, représentant la lauréate Catherynne M. Valente, auteur de "La fille qui navigua autour de Féérie sur un bateau construit de ses propres mains".
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