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EAN : 9782843350665
175 pages
Verticales (14/08/1999)
3.29/5   19 notes
Résumé :
Je plie la lettre et médite l'énigmatique mensonge que je m'apprête à adresser à ma mère, Une chose est sûre.
Il faudra bien que, d'une manière ou d'une autre, mon père prenne vie.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Il faut s'attendre à tout lorsque l'on part à la recherche d'un père que l'on n'a pas connu, mort seul et oublié de tous dans un petit village espagnol, non loin de la frontière française. Qui était ce père, haï par les habitants, qui se taisent et s'éloignent délibérément lorsqu'on les approche ? Petit à petit, le mystère qui entoure sa vie, ses amours, sa mort va se lever. Un roman initiatique qui se lit comme un roman policier, brouillant les pistes jusqu'au dévoilement final de l'énigme. Hélas, pourquoi avoir entrecoupé ce récit, prenant, de pages d'écriture (les lettres envoyées à la mère, restée en France) censées nier la mort du père et le présenter sous son meilleur jour ? Cet artifice littéraire, qui justifie le titre, ressemble plus à un exercice de style imité des "grands" auteurs qu'à une nécessité du récit, et nuit à la fluidité et à l'originalité de celui-ci. Quel dommage…
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Rafael, vingt cinq ans, traverse la frontière en direction de l'Espagne pour retrouver Goyo Lasagual. le père qu'il n'a pas connu et qui est en train de mourir. Il voyage avec sa tante qu'il rencontre aussi pour la première fois. Arrivé trop tard, il ne peut que constater les dégâts. Personne ne veut lui dire de quoi est mort son père. Il hérite d'une maison incendiée. le lieu a été fouillé en bonne et due forme, mais il retrouve des photos et des lettres, et surtout une lettre que lui-même, enfant, a envoyée à Goyo. L' accueil des villageois à l'égard de Rafael est franchement hostile, à l'exception de Marco, un jeune gitan. Goyo l'avait pris d'amitié et protégé de la vindicte populaire. Une étrange relation va se nouer entre les deux jeunes hommes.
En toile de fond, un petit village moribond plombé par la chaleur estivale. L'unique entreprise va fermer, la verrerie qui permettait encore un semblant de vie aux habitants. Comme des fantômes, ils quitteront les uns après les autres ce lieu hanté par les souvenirs et les rancoeurs de la Guerre Civile. La mort de Goya et l'arrivée de Rafael vont faire remonter les boues de ce passé.

Car ce récit est aussi celui de toute l'ambivalence d'un fils à connaître et à accepter la vérité de ses origines. C'est ce qui le pousse à réinventer l'histoire paternelle, à falsifier aux yeux de sa mère, l'épouse abandonnée, les retrouvailles avec un père malade mais toujours vivant.

Mais la vérité s'imposera coûte que coûte. Après, et seulement après, Rafael pourra s'enfoncer plus avant en cette terre ibérique et paternelle. Voyage qui n'aura sans doute pour seul but que celui de lui permettre de s'approprier la part manquante de l'histoire de ce père inconnu.

Un bel exemple de la difficulté à être le fils de son père. Et un beau texte qui hésite entre violence et regret, affabulation et vérité, rejet et acceptation. Pour toujours et encore, pouvoir grandir et vivre.


Lien : http://moustafette.canalblog..
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Je n'avais lu qu'un roman d'Arnaud Cathrine avant celui-ci : "La route de Midland", remake fort réussi du célèbre "Tandis que j'agonise" de Faulkner, dont il a réussi à s'approprier le contexte pour le réutiliser, brillamment, de façon tout à fait personnelle...

On retrouve ici l'un des éléments qui permet à Arnaud Cathrine, dans "La route de Midland", de construire son récit d'une manière originale et très intéressante : une grande partie du roman tourne autour d'un personnage qui n'est abordé qu'à travers le regard des autres.

Ce personnage, c'est Goyo Lasagual, vieil homme finissant ses jours dans un village perdu d'Espagne. Son fils Rafael, qui ne l'a jamais rencontré, apprend que Goyo est sur le point de mourir. Il entreprend avec sa tante Maria Pilar, dont il vient également de faire la connaissance, le voyage depuis la France, afin de mettre un visage sur ce père inconnu.
Mais à leur arrivée, il est trop tard...
Rafael est accueilli dans le village paternel par une sourde hostilité, et une atmosphère à la fois tendue et énigmatique. La maison de Goyo est saccagée par des inconnus, et un jeune gitan orphelin rôde avec insistance sur les lieux.

A partir des allusions que certains émettent du bout des lèvres à propos de son père, du témoignage parcimonieux de sa tante, mais surtout en exaltant son imagination, Rafael invente cet homme à qui il n'aura jamais adressé la parole, se répète et écrit des dialogues, d'aigres retrouvailles qui n'ont jamais eu lieu, échafaude des hypothèses sur la rancune et la haine que se vouaient, pense-t-il, Maria Pilar et son frère...
On sent chez le jeune homme un besoin irrépressible de se doter de souvenirs, même faux, pour combler le manque qu'ont laissé en lui l'absence et l'indifférence paternelles. Mais on sent aussi un désespoir suscité par l'existence même de ce besoin, par l'incapacité qu'ont les autres à vous voir autrement que par rapport à ceux qui vous ont précédé, par leur inaptitude à vous accepter sans jugement, à respecter la part d'ombre qui fait de vous un être unique et insondable.

De sa très belle écriture, Arnaud Cathrine nous livre avec "L'invention du père" un texte sensible, mélancolique, où les résurgences de l'histoire se mêlent à la complexité des rapports qu'entretiennent les êtres, où la réalité des faits se révèle finalement bien moins importante que leurs résonances sur l'esprit des individus.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Arnaud Cathrine utilise un double texte pour comprendre, plutôt circonscrire ce père, Goyo Lasagual, que Raphaël ne connaît pas et qui est mort (comment? dans quelles circonstances?) dans ce petit village perdu d'Espagne non loin de Huerta. A la fois une approche de Raphaël qui écoute, parle, est insulté et rejeté par les habitants, sa tante qui l'accompagne, Marco qui s'incruste et toute une autre partie où il invente un père et un dialogue, dont il fait la chronique dans un carnet et dans des lettres adressées à sa mère. Petit à petit, des éléments épars semblent s'assembler pour parler de cette guerre civile et de la manière dont la population a survécu.
Un travail littéraire très intéressant que j'ai découvert par hasard au marché du livre ancien et d'occasion du parc G. Brassens à Paris hier.
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Un jeune homme, Rafael, traverse la frontière franco-espagnole en direction d'un village perdu d'Estrémadure, à la rencontre d'un père agonisant, qu'il n'a pas connu. À peine arrivé, il apprend son décès. Il restera dans ce hameau déserté, face à la lâcheté de la responsabilité collective sur fond de guerre civile. Dès lors, il inventera des dialogues imaginaires pour donner un nouveau souffle à la figure tutélaire de Goyo Lasagual, «ce sale étranger».



Eh bien... je dois dire que je me suis ennuyée à la lecture de ce livre... moi qui suis pourtant une inconditionnelle d'A. Cathrine ! J'ai aimé son style dans ce roman, mais... je ne sais pas... je n'ai pas accroché !

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
 Mais tu sais bien que l'on n'écrit pas sans raison de nos jours, je veux dire qu'une lettre digne de ce nom n'est plus supposée apaiser les affres de la distance. Non, on écrit pour dire ce que l'on ne saurait formuler de vive voix. On se débarrasse dans une relative indécence, de vérités que la pudeur nous interdit de transmettre autrement.  (p.33)
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Je crains que l'erreur du jugement ne soit, par conséquent, autant proportionnelle à notre prolixité qu'à notre discrétion. Parle et l'on te trahira. Tais-toi et l'on t'inventera. Tout est question de langage, cette prison.  (p.98)
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Il m'a toujours semblé que mon père n'était pas digne de moi. Tout cela parce que j'ai craint de n'être pas digne de mon père.

Qu'est-ce que je raconte.
Mon père n'est pas digne de moi.
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Videos de Arnaud Cathrine (38) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arnaud Cathrine
A l'occasion de la 39ème édition du Salon du livre et de la presse jeunesse 2023 à Montreuil, Arnaud Cathrine vous présente son ouvrage "Octave" aux éditions Robert Laffont.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2661200/arnaud-cathrine-octave
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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