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J'ai aimé, mais sans passion.

Je parle de quoi, à votre avis ? de ma vie ou de ce roman déroutant ? A votre avis ?
Eh bien, ce type de questionnement, je l'ai ressenti continuellement tout au long de l'histoire.

Le point de départ, c'est au lycée, dont une élève de terminale, Victoria, est sortie, ...sort, avec un prof de 30 ans, Mr Saladin. Et ça fait des vagues...Et des vagues ! du psychologue de l'école à la professeur de cours particuliers de saxo, en passant par l'Institut d'Art dramatique de cette ville ; de la jeune soeur de 15 ans, Isolde, en passant par les autres filles de l'école, et d'une fille en particulier, Julia, supposée lesbienne, des mères autoritaires ou effondrées, jusqu'à Stanley, élève acteur.

Ces vagues psychologiques constituent la trame de l'histoire. Mais ces vagues sont aussi théâtrales, elles passent continuellement de l'illusion à la réalité, sans même qu'on sache (que je sache, en l'occurrence), où se trouve la frontière.
L'auteure décortique le fonctionnement des sentiments, et je lui rends hommage pour cela. C'est très fin, les fils ténus reliant chaque raisonnement, chaque sensation sont mis à jour. Les condisciples de la jeune fille qui a préféré un adulte sont-elles jalouses ? Se sentent-elles flouées ? Et les mères, auront-elles encore du pouvoir sur leurs filles ? Et la jeune soeur ? Veut-elle attirer l'attention sur elle ? La prof de saxophone qui recueille quelques confidences use-t-elle aussi de son pouvoir ? Qu'est-ce que c'est, avoir de l'influence sur quelqu'un ? Et qu'est-ce qu'un enseignant, un bon professeur ? Et l'amour, l'Amour ?
L'auteure analyse également à fond l'illusion théâtrale : qu'est-ce que le théâtre ? Un acteur est-il encore lui-même quand il joue ? Qu'est-ce que les autres voient de lui ? Jusqu'où peut-on oser la réalité ? Et est-ce la réalité, ce qui est joué ?
Par un continuel jeu de miroirs, l'auteure m'a perdue, m'a reconquise, m'a exaspérée aussi, souvent. Je déteste errer dans un labyrinthe de glaces.

Bref, un roman sur lequel je pourrais écrire une thèse, je pense.
Mais c'est là le problème : à partir du moment où tout est décortiqué, analysé, perfusé, fouillé, trituré, le rêve s'envole, le coeur démissionne. Nulle part je ne me suis sentie accrochée par ces fils ténus, emportée. L'analyse froide et à plat me scotche intellectuellement mais ne me fait pas décoller. Et si en plus, je m'y perds, alors là....

Alors, oui, j'ai quand même aimé ce roman, mais sans passion.
5/10
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Livre pris un peu par hasard, motivée par le résumé de quatrième couverture: un scandale autour d'une liaison entre un professeur de musique et une élève dans un lycée de jeunes filles... J'ai eu envie de voir le traitement donné à ce récit.

Et je n'ai pas été déçue. Eleanor Catton, jeune Néozélandaise, a publié ce premier roman très prometteur à seulement 23 ans. Elle offre au lecteur une intrigue originale tant sur le fond que sur la forme. Elle ne s'attache pas uniquement à la description pure et simple de l'événementiel, ni ne multiplie les détails croustillants. Pour prendre l'image des ondes provoquées sur l'eau par la chute d'une pierre, cette pierre étant la liaison illicite, Eleanor Catton s'applique plutôt à décrypter les ondes.
Elle dresse toute une série de portraits essentiellement féminins, mêlant fantasmes, peurs, attentes des adolescentes, frayeur d'une sorte de contagion de la part des parents. Les personnages défilent chez la professeur particulière de saxophone, femme mordante et qui ne mâche pas ses mots. Ce studio de répétition finit par s'assimiler au confessionnal ou au divan du psy, selon les caractères. Même si on n'y dit pas forcément la vérité, jeu de miroir entre les désirs et la réalité.

L'auteur révèle le monde mouvant de l'adolescence, ses tabous, ses non-dits, ses us et coutumes d'une semaine ou d'un mois, ses coteries, son hypocrisie, ses traumatismes, ... Chacun semble jouer un rôle, sous l'oeil vigilant de la communauté. Et gare à celui ou celle qui désire sortir des sentiers battus! Eleanor Catton montre la force de la majorité, écrasant les différences sous peine d'exclusion.

Le roman n'est pas forcément d'un abord simple, du fait d'une chronologie non linéaire et comme destructurée. Pourtant, une fois habitué, on y trouve un réel plaisir de lecture.
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Scandale au lycée, le professeur de musique est accusé d'avoir eu une relation sexuelle avec l'une de ses élèves, Victoria.
À partir de là, on assiste aux réactions des proches : parents, soeur, amies, professeurs, étudiants en art dramatique ou musique, et ce sans qu'à aucun moment les deux protagonistes n'interviennent directement dans le récit. Rivalité, jalousie, manipulation... Sentiments ou émotions sont habilement décrits.

L'adolescence est le sujet central de ce roman. "Les ados ont une telle conscience d'eux-mêmes, chacun d'eux est son propre public, le spectateur intransigeant de ses transformations, de son corps, de ses limites. L'adolescent a déjà tous les attributs d'un adulte, sans en assumer les responsabilités."

Parallèlement à ce fait divers, on assiste également à la mise en scène de cette relation par le groupe d'étudiants en théâtre, puisqu'ils décident d'en faire le clou de leur spectacle de fin d'année. J'ai adoré toute cette partie où le jeu théâtral est mis à l'honneur, où les exercices de comédiens révèlent les personnalités de chacun.

Le récit est donc construit par étapes sans suite logique. On saisit des instants, des fragments de cette relation, soit à travers les témoignages des personnages, soit à travers les scènes jouées par les étudiants. Et au final, on a beaucoup de mal à cerner les personnalités de deux héros. Où se situe la réalité ?

Ainsi, Eleanor Catton construit l'identité de ces deux personnages à travers le regard des autres. Quel est le rôle de chacun dans cette histoire ? C'est bien un roman troublant sur la perception qu'ont les autres de nous. C'est aussi un roman sur la période troublée de l'adolescence, répétition de l'âge adulte ?
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Voici un livre pour le moins original ! On n'y entre pas facilement, mais cela vaut le coup de forcer la porte…

L'argument de départ, un scandale sexuel dans une école. Monsieur Saladin, le professeur de musique, est accusé d'avoir abusé de Victoria, une élève qui n'a pas encore fêté ses 18 ans. L'histoire provoque deux ondes de choc. La première, ce sont les réactions des élèves, et plus particulièrement de la jeune soeur de Victoria, Isolde. La deuxième nous entraîne dans une école de théâtre où les élèves de première année ont choisi de représenter ce fait divers pour le spectacle de fin d'année. En coulisses, les adultes mènent la danse : Julia la prof de saxo, les enseignants de l'école de théâtre et le psy essaient de prendre en charge ce petit monde qui oscille entre fantasme et raison.

Eleanor Catton utilise un ton provocateur qui permet aux non-dits de s'exprimer clairement. Elle joue des effets théâtraux en se servant des pratiques de l'improvisation. L'intime est exposé sur la scène : ici on parle de désir, de perte de l'innocence ( si elle a jamais existé), on répète son propre rôle, celui que l'on jouera toute sa vie, avec parfois l'envie de jouer le rôle d'un autre, comme si les personnages étaient interchangeables. Catton associe la maîtrise de l'écriture à l'énergie de le jeunesse.
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Envie d'un roman radicalement différent, sensible et violent à la fois, tranchant et subtil ? Toutes ces qualités sont réunies dans la superbe et très réussie Répétition de la jeune Eleanor Catton.

M. Saladin, proesseur de jazz band au lycée, est accusé par les parents d'une élève terminale, Victoria, de viol. Sa révocation et surtout la "faute" de Victoria ébranle le lycée et les consciences des élèves de fond en comble. le retentissement est tel que l'évènement inspire la pièce de fin d'année montée par les étudiants de l'Institut voisin, une prestigieuse école d'acteurs. Les relations se nouent, fragiles et matures à la fois, les langues se dénouent, et la sensualité affleure au coin de chaque paragraphe.


"M. Saladin a laissé derrière lui un méfiance singulière, tout ensemble ingénue, fasciné et aguichante, qui a ravagé mes élèves comme un virus. La jeune fille violée est suivie partout où elle va de chuchotements et de coups de coude et d'une jalousie aveugle et endolorie. Lorsque les lumières s'éteignent, les parents pleurent et se demandent l'un à l'autre ce qu'il lui a fait, mais c'est une toute autre question qui tracasse les filles : qu'est-ce qu'elle a fait, elle ? Qu'est-ce qu'elle sait maintenant qui la rend tellement dangereuse, comme la lente fuite ambrée d'un gaz nocif ?"

Une vois éminemment séduisante, différente, subversive et insidieuse, époustouflante à bien des égards. La justesse sensationnelle de cette écriture qui se savoure littéralement tient en grande partie à l'originalité d'une construction scandée par les confidences que les jeunes filles font à leur professeur de saxophone, figure ambiguë et tutélaire à la fois, et qui n'hésite pas à tisser patiemment la toile de la manipulation."Mes élèves, je les veux duvetées et pubescentes, arborant l'acné d'une sombre défiance, bouillonnant intérieurement de rage et d'ardeur et d'incertitude et de désolation", passage de témoin dangereuse entre enfance et âge adulte, ni tout à fait dans le monde des parents, ni tout à fait dans celui de ses élèves.

Un roman magique sur l'adolescence et son sublime éphémère, qu'on semble ne plus comprendre après l'avoir quitté pour toujours ; un roman où les adultes ne comprennent rien de rien et se font balader par de jeunes âmes innocentes et torves. Un roman exerçant un magnétisme étrange, malsain et presque vénéneux, évoquant D'Acier mais en mille fois plus élaboré, moins brut.

On a peine à croire que tout cela soit sorti de la plume d'une jeune femme d'à peine 25 ans ! Une vraie découverte, mieux, une révélation !

"N'oubliez pas que celui qui est assez malin pour vous rendre la liberté le sera aussi pour vous asservir".
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Monsieur Saladin , le professeur de musique a-t-il ' séduit' Victoria , sa jeune élève de presque 18 ans , a-t-il profité se son pouvoir sur elle ou est-il simplement tombé amoureux de son étudiante .
Cette affaire provoque un scandale à l'école , les jeunes filles sont aidées d'un psychologue pour surmonter le traumatisme .
Par ailleurs , on suit le jeune Stanley qui va faire un an de théatre ...
Je ne suis pas arrivée à finir ce roman , je n'ai ressenti aucune émotion , je n'ai pas compris à quelle époque cela se passait , je n'ai pas été capable de faire un effort pour rentrer dans l'histoire .
Je dois pourtant reconnaître une chose , c'est un roman d'une grande originalité .
Une autre fois peut-être ?
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Coup d'essai, coup de maître.

Je me suis laissée happer dès les premières pages par ce roman envoûtant et protéiforme, tour à tour roman d'apprentissage, fable perverse sur l'éveil de la sexualité et réflexion sur la représentation théâtrale. Eleanor Catton signe une oeuvre forte et dérangeante, dans la veine d'une Laura Kasischke, elle-même brillante conteuse et peintre de la noirceur adolescente. Derrière une écriture délicate et sensuelle se cache en effet un univers machiavélique, dont personne, pas même le lecteur, ne sortira indemne.

L'auteur entretient volontairement une certaine ambiguité : Victoria était-elle consentante ? A-t-elle été violée ? L'incertitude alimente le malaise, et suscite bien des jalousies. Perturbées, les jeunes filles se confient volontiers à leur professeur de saxophone, qui les voit défiler chaque semaine dans son studio. On s'attache rapidement à Isolde, la soeur de Victoria, à peine sortie de l'enfance, fraîche fleur sur le point d'éclore. On se prend de pitié pour Bridget, adolescente mal dans sa peau et complexée, constamment dénigrée par sa mère et invisible aux yeux de tous. On admire la force de caractère de Julia, jeune femme indépendante qui vit pleinement ses désirs et son homosexualité. le choix du saxophone comme dénominateur commun n'est évidemment pas anodin. A-t-on jamais vu instrument plus sensuel et plus masculin ? J'ai tout de suite été séduite par cet élément incongru, qui en dit long sur l'originalité du roman.

J'ai retrouvé avec plaisir l'univers des écoles de musique et des cours de théâtre, que j'ai beaucoup fréquentés durant ma folle jeunesse. La prof de saxophone est ici un personnage savoureux, qui semble vouloir constamment tirer les ficelles. On peut y voir le double de l'auteur, manipulant ses personnages comme des marionnettes au gré de ses propres désirs. Dans sa bouche fleurissent de superbes répliques, des propos parfois énormes, qu'elle assène nonchalamment à ses élèves ou à leurs parents. le trait est souvent à la limite de la caricature, mais procure au lecteur un plaisir pervers.

Il m'arrive rarement de prendre des notes au cours de mes lectures, mais je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager ces quelques lignes, qui vous aideront peut-être à cerner le personnage :

"Quelquefois, pour s'amuser, la prof de saxophone essaie de s'imaginer ce que donnerait une autre distribution. Elle s'imagine la fille qui joue Bridget dans le rôle convoité d'Isolde, opère la conversion en esprit, lissant les pauvres cheveux qui ne ressemblent à rien en un rideau uni qui tombe, soyeux, à partir de la raie au milieu, appliquant du rose aux joues et imprimant à ces traits qui s'y prêtent si peu l'expression à la fois insouciante et blessée qui est devenue la marque d'Isolde." (page 152)

Et si la vie n'était qu'une représentation, un simulacre d'existence ?
Quelle idée fascinante ! La Répétition nous propose ainsi une intéressante réflexion sur le théâtre. A travers le personnage de Stanley, jeune apprenti-comédien récemment admis à l'institut d'art dramatique local, nous découvrons les dessous de la représentation théâtrale. Stanley fait l'expérience du Théâtre de la Cruauté. Mais qu'est-ce donc ??? N'étant pas omnisciente, je reconnais volontiers avoir usé des services de mon ami Google pour écrire la suite de mon billet !

Intermède culturel :
Le Théâtre de la Cruauté est une théorie développée par Antonin Artaud (1896-1946), selon laquelle le théâtre consiste à projeter notre monde intérieur dans l'espace scénique, replaçant ainsi l'homme au centre de la création. le comédien privé de repères se retrouve alors plongé dans un monde sauvage et violent, accédant de cette façon à une dimension sacrée, métaphysique, pouvant conduire le spectateur jusqu'à la transe.
Fin de l'intermède culturel.

Difficile dans ce contexte d'identifier la limite entre le jeu et la réalité. Eleanor Catton établit une analogie avec les rôles que nous sommes amenés à interpréter tout au long de notre vie, parfois à l'insu de notre plein gré. Les jeunes héros du roman en font l'amère expérience : devenir adulte, cela signifie endosser un nouveau rôle, l'incarner sans commettre d'erreur, et en subir les désagréments. Cette initiation se fait bien souvent dans la douleur...

Tout cela est passionnant, d'autant plus que La Répétition est un roman admirablement construit, d'une grande originalité formelle. Je n'en dévoilerai pas plus ici, ne souhaitant pas gâcher le plaisir de la découverte ! J'ai personnellement été un peu déroutée par les toutes dernières pages, que je ne suis pas sûre d'avoir bien interprétées : la frontière entre réel et imaginaire se brouille, on ne sait plus très bien ce qui est du domaine du fantasme, de la représentation. Cela est évidemment voulu par la romancière, qui souhaitait que le lecteur continue à se poser des questions après avoir refermé le livre. Objectif atteint (et de quelle manière) !

Il semblerait que La Répétition se soit taillé un beau petit succès critique, en France comme à l'étranger. Je ne suis donc pas la seule à avoir apprécié le style et l'univers de Miss Catton. J'attends maintenant avec curiosité son prochain ouvrage.

Une oeuvre fascinante, d'une richesse et d'une maturité étonnantes. Un coup de coeur !
Lien : http://leslecturesdeleo.blog..
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“Un scandale éclate dans un lycée de jeunes filles : M. Saladin, le professeur de musique, est renvoyé pour avoir entretenu des relations coupables avec l'une de ses élèves, Victoria. Les camarades de classe de l'adolescente et sa jeune soeur se confient tour à tour à leur professeur de saxophone. Toutes sont en émoi, comme brusquement propulsées dans un monde de désir, de choix, de fantasmes dont elles pressentent obscurément qu'ils forgent la vie tout entière”… (début de la quatrième de couverture)

Premier roman de Eleanor Catton, une jeune néo-zélandaise de vingt-trois ans, La répétition est un roman très original, tant par sa construction et son style, que par ses thématiques. On peine peut-être un peu à s'y repérer au début de la lecture, mais assez vite on s'aperçoit que l'on suit deux intrigues qui s'entrelacent jusqu'à se rejoindre.

La première histoire se déroule dans le lycée de jeunes filles où le scandale a éclaté. Au coeur de cette première intrigue se trouve la prof de saxophone qui va recueillir les confidences des lycéennes : Isolde (soeur de Victoria), Julia (adolescente provocante et marginale) et Bridget (jeune fille un peu terne, dans l'ombre de sa mère). Quant à la deuxième histoire, elle se déroule à l'Institut, une école de théâtre où l'on entre par concours juste après le lycée. le personnage principal en est Stanley, un étudiant qui vient d'intégrer l'Institut et doit participer à la création d'un spectacle de fin d'année. Enfin, de ce qui relie les deux histoires je ne dirai rien, car cela apparaît assez tardivement dans le roman.

Contrairement aux lycées, l'institut théâtral est mixte, ce qui donne lieu à beaucoup de réflexions sur la différence des sexes. Mais ce qui semble intéresser particulièrement Eleanor Catton, c'est à la fois l'art dramatique, ses théories, les réflexions qu'il suscite sur les frontières entre le réel et l'imaginaire, et puis l'adolescence, cette période trouble qu'elle envisage comme une répétition de la vie à venir. Les identités à cet âge sont encore un peu floues et Eleanor Catton semble laisser entendre, qu'après quelques essayages, on se choisit une identité comme on endosse un rôle au théâtre.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture. C'est un roman très habilement construit et très riche, que l'on n'épuise certainement pas à la première lecture. Je suis d'ores et déjà très curieuse de ce qu'Eleanor Catton va écrire par la suite…
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Avis et commentaires :

Si j'avais voulu lire quelque chose de léger et découvrir de la façon la plus simple de la littérature néo-zélandaise, je dois reconnaître que je me suis planté dans mon choix.

Voilà un livre d'excellente facture mais que l'on ne peut aborder sans se donner le temps d'y rentrer et de s'y plonger dans le plus grand calme et avec assiduité.
On doit se laisser porter et faire la part des choses entre l'histoire de base, celle d'une relation amoureuse consentie mais inappropriée entre une jeune adolescente Victoria et son professeur de musique M Saladin dont on suit la trame et ses répercussions, le ressenti de cette histoire par sa soeur Isolde et sa famille, les confessions des camarades d'école de Victoria à une professeur de saxo métamorphosée en écoute psychologique, les premiers pas d'un jeune homme, Stanley, au sein d'une prestigieuse Ecole de Théatre, cette dernière allant mettre en scène avec lui l'histoire scandaleuse de cette relation.

A travers ce roman, Eleanor Catton se lance et réussit dans le descriptif de la psychologie de personnages, à priori indifférents les uns des autres sur plusieurs cibles ; celles de la la jeune Victoria séduite par son professeur, celle de sa soeur (et à travers elles le choix de traitement d'un événement de cett ordre par les membres d'une même famille), celle d'un jeune étudiant passionné de théatre qui voit son rêve d'acteur se concrétiser avec tous les sacrfices à faire....

Mettre en scène toute une trame où les personnages se croisent ou non, se heurtent souvent, le traitement par des mondes différents d'un même évènement n'est pas donné à tout romancier. On pourrait se perdre voir abandonner la lecture d'un tel récit mais non, l'orchestration est de bon aloi, les personnages attachants et en finalité se sentir ravi d'avoir découvert un nouveau style d'écriture.

Un bon livre et une auteure à suivre.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Alléchée par tout le bien qu'on en disait, je découvrais cette jeune auteur néozélandaise avec bienveillance. Or j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman, j'ai été déroutée par la chronologie non linéaire mais aussi par les qualifications des personnages, puis peu à peu, l'écheveau s'est dénoué et je m'y suis retrouvée, mais difficilement tout de même…

Certes on pourra louer l'originalité du traitement du sujet (une élève abusée par son professeur, le scandale qui en découle, la sexualité adolescente, la perte de l'innocence et la mise en scène au théâtre de cette histoire) ainsi que la maturité littéraire dont fait preuve la jeune femme, son acuité psychologique. Mais de mon point de vue de lectrice, c'est comme si les thèmes envisagés étaient trop importants pour être tous contenus au sein de cette même histoire. Je me suis profondément ennuyée pendant la lecture de ce roman. Pourquoi n'ai-je pas abandonné ma lecture ? Tout d'abord je n'aime pas faire ça, et puis il y a un je ne sais quoi qui vous fait persévérer. Ceci fait toute la différence entre un roman où on s'ennuie car l'on sent qu'il a été écrit par-dessus la jambe et celui-ci, qui a tout de même une qualité littéraire certaine.


Lien : http://bene31.canalblog.com/..
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