Le narrateur entre, un peu par hasard, dans la pâtisserie Hencicognard, dont les gâteaux microscopiques portent des noms bizarres comme « Falbalas-délice » ou « Consolation d'automne », et ont une consistance et un goût surprenants, un peu fanés. En en faisant discrètement tomber un dont il veut se débarrasser, le consommateur découvre un carnet, ou plutôt un agenda, perdu sans doute par un client. Aucune référence n'y figure. Notre homme décide de se rendre aux rendez-vous qui y sont inscrits pour essayer de rencontrer celui qu'il nomme « Monsieur Chappelle ». Jusqu'où le mènera cette quête étrange?
L'atmosphère mystérieuse du récit enveloppe immédiatement le lecteur et le happe dans un monde vide, morne, où les funérailles de Madame Mondinir sont prévues trois fois, où les personnes ne sont, le plus souvent, désignées que par une initiale et disparaissent après avoir rencontré le narrateur. Une phrase reparaît, lancinante comme un refrain, chaque fois qu'il regagne ses pénates. Des souvenirs de son enfance commencent à le submerger: sa mère, un peu distante, son père tendrement aimé, un immeuble bleu, des photos qui pâlissent et changent d'aspect.
Le climat du roman m'a fait penser à "
l'Enquête" de
Philippe Claudel. On se laisse entraîner à la suite du narrateur anonyme et envelopper par les brumes de cette ville morte.
J'ai adoré.