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EAN : 9782234087163
288 pages
Stock (02/01/2019)
3.73/5   101 notes
Résumé :
Alors qu’elle prépare sa prochaine exposition, Billie, artiste trentenaire, parisienne, apprend la mort brutale de Louise. Sa mère, dont elle s’est tenue éloignée
si longtemps, s’est mystérieusement noyée.
Pour Billie, l’heure est venue de retourner à V., le village de son enfance.
Elle retrouve intacts l’arrière-pays méditerranéen, les collines asséchées qu’elle arpentait gamine, la rivière galopante aux échos enchanteurs et féroces, et surtout... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (66) Voir plus Ajouter une critique
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Avec Les heures solaires, Caroline Caugant décline un thème récurrent dans la littérature écrite par des femmes. La relation mère fille est un excellent support de contenu romanesque. Sa complexité, son ambiguïté sont un terreau fertile pour les conflits, pour peu que des non-dits et secrets dans les placards obscurcissent encore davantage le champ de l'improbable communion.

Attirance et répulsion, admiration et mépris, rancune et reconnaissance se mêlent et s'entrelacent dans une confusion que seule l'écriture (ou la parole) peut parfois délier.

Alors qu'est-ce que fait la différence, au sein de l'abondance des écrits construits sur ce thème? L'écriture, bien entendu. Qui va orner le récit et transformer la lecture. Pour utiliser une analogie picturale, le portrait offert au spectateur se décline du bonhomme têtard à la sublime Mona Lisa. Mieux vaut pour être édité et lu pencher du côté de Léonard!

Pas de doute, Caroline Caugant a l'art et la manière. Les paysages prennent vie, nimbés d'une aura poétique et nostalgique. Les souvenirs affluent, du plus plaisant au plus sordide, et la complexité des personnages se décline tout au long de très belles pages.

Le mal plonge ses racines entrelacées sur plusieurs générations : laissant des traces indélébiles et d'autant plus perfides qu'ignorées. C'est un gigantesque travail d'introspection, enrichi au cours des rencontres suscitées par l'événement qui déclenche le questionnement, à savoir la disparition de celle qui part murée dans un silence irréversible.

C'est donc un superbe récit, sans originalité sur le thème mais porté par une très belle écriture.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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La violence engendre t-elle la violence ? Éloignement vaut-il oubli ? Ce sont les questions auxquelles Billie, artiste peintre, va devoir se confronter après le décès de sa mère et le retour dans sa ville natale qu'elle a quitté brutalement 20 ans plus tôt. Ce retour aux sources va être l'occasion de revenir sur l'histoire de sa famille, plus précisément sur celle de sa mère et sa grand-mère, et de découvrir des secrets qui vont la bouleverser et modifier le cours de sa vie de femme et d'artiste. Un très beau roman, à la plume superbe, portrait de 3 femmes fortes et indépendantes, écrasées néanmoins par le poids du silence. Il n'y a rien de trop dans ce texte que j'ai lu d'une traite, hymne à la nature avec la rivière très présente et le soleil du Sud, et à la liberté. Une belle découverte ! Merci à Netgalley et à Stock pour cet envoi en avant-première. #LesHeuresSolaires #NetGalleyFrance
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On vient de retrouver Louise, la mère de Billie, noyée dans la rivière du home où elle séjournait. Accident ou suicide, le doute plane pour Billie. Sa mère n'avait plus toute sa tête et même en pleine capacité, sa mère s'est toujours montrée absente. Billie devra bien retourner dans son village de V pour revendre la maison.

Ce roman relate l'histoire de trois femmes emprises avec leurs démons: Billie, sa mère Louise et son arrière grand mère Adèle.
Beaucoup trop de longueurs dans ce roman où ni l'histoire ni le fond ne m'ont intéressée. J'ai parcouru les pages sans plaisir ni déplaisir, la tête ailleurs (c'est mauvais signe) sans le moindre attachement ou intérêt. Les heures solaires, un bien joli titre mais où est donc passé le soleil alors ?
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****

Jeune artiste peintre, Billie a fui V. depuis de nombreuses années. C'est dans ce village, là où elle a grandit, que les drames de sa vie se sont joués, bousculés et l'ont dévasté. Mais à la mort de Louise, sa mère, Billie va voir les monstres et les souvenirs revenir en force. Elle qui croyait les avoir fait taire...

Les heures solaires porte bien son nom : la lecture de ce roman est comme un flottement, une apnée, un instant suspendu...

Il y a de la poésie derrière chaque mot, chaque tournure de phrase. La construction du récit est finement étudiée et elle nous fait valser et nous berce.
Mais Caroline Caugant nous retourne aussi. Elle ne nous ménage pas...

Ce deuxième roman est parfaitement maitrisé. Trois générations de femmes se retrouvent ici ballotées par l'histoire familiale, par les secrets et les non dits. Car c'est bien de ça qu'il est sujet dans ce roman : quand tout est tu, quand rien n' est dit, quand les silences prédominent, alors les drames se devinent.

Billie porte le poids d'un lourd passé. Elle croit pouvoir l'éloigner en fuyant ce village, cette maison, sa mère. Mais c'est en leur faisant face qu'elle trouvera des réponses et qu'elle pourra alors avancer sur son propre chemin...

Un grand merci à NetGalley et aux Éditions Stock pour leur confiance. Et une nouvelle sélection des 68 premières fois prometteuse !!
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
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Billie croyait avoir oublié son passé. A force de volonté, de temps et de distance géographique, elle avait voulu croire qu'elle avait réussi à couper les ponts, que ses fantômes la laisseraient en paix. Arrivée à Paris à 18 ans à peine, la jeune femme aujourd'hui trentenaire est devenue artiste peintre, et prépare une exposition. Et puis un soir, le téléphone. Louise, sa mère, vient de mourir, noyée dans la rivière près de la maison de repos dans laquelle elle était internée. Accident, suicide dans un éclair de lucidité au milieu de sa démence ? Cette rivière en rappelle une autre à Billie, et c'est tout le passé qui remonte à la surface. le sud de la France, l'arrière-pays, le village de V. où elle a grandi avec Lila, sa seule amie, sa presque soeur, la rivière glacée où elles nageaient l'été, jusqu'à l'adolescence et ses émois, jusqu'au drame.
Billie décide de retourner à V. pour vendre la maison de sa mère, fermée depuis des années. En cherchant une chose elle en trouve une autre, en voulant rester incognito elle se heurte à Henri, et cette découverte et cette rencontre mettent en lumière des pans cachés de l'histoire de sa grand-mère Adèle, de sa mère, Louise, et de la sienne. Trois femmes, trois générations, la tache originelle d'Adèle qui influence la vie et la personnalité de Louise, puis celle de Billie. Un destin est-il conditionné par les erreurs, les fautes des parents et grands-parents ? La transgression, sous quelque forme que ce soit, se reproduit-elle d'une génération à l'autre ?
Dans la grisaille de ce début d'année, ce roman a au moins le mérite de nous baigner dans la lumière et la chaleur du sud. Il ne fait pas pour autant dans la légèreté : secrets de famille honteux, souvenirs d'enfance douloureux, relations mères-filles compliquées, personnages tourmentés, à vif, le passé est lourd à assumer. Malgré une relation entre Billie et Paul peu convaincante et une étrange obsession de l'auteure pour les chevelures de ses personnages, l'histoire, assez prévisible, est agréable à lire. Et, parmi les romans (plutôt sombres) que j'ai eu l'occasion de lire en cette rentrée d'hiver, la fin, qui annonce des « heures solaires » pour Billie, est, jusqu'à présente, l'une des plus optimistes.

En partenariat avec les éditions Stock via Netgalley.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Tout semble si intelligible tout à coup. Formidablement évident et formidablement complexe. C’est comme une toile qui se serait tissée dans le temps, modifiant peu à peu l’architecture de base, mais sans rompre les liens primordiaux. D’abord un premier fil horizontal qui se déroule à partir d’un point précis, il se tend, s’accroche quelque part. Un nouveau fil part du premier, et ainsi de suite. Les fils se multiplient, s’entrecroisent jusqu’à former un tissage complexe. On appelle ça les mémoires transgénérationnelles, mais pour Billie c’est une véritable œuvre d’art. 
Les monstres engendrent-ils des monstres? avait demandé Louise à Henri en dévoilant la cicatrice cachée sous ses cheveux. C’est sans doute à cela qu’elle pensait dès que ses yeux se posaient sur elle, sa fille. Bill venait de là elle aussi, de ce maudit terreau. Elle peut encore sentir sur sa peau le regard de Louise, cette manière qu’elle avait de l’observer, de la tenir à distance. Elle qui était sortie de son ventre et ressemblait tant à Adèle. Ce monstre. 
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Elle pense aux ondes de choc qui viennent recouvrir les surfaces des eaux calmes. À partir d’un minuscule point d’impact, celles-ci se démultiplient et se propagent, allant jusqu’à perturber les zones les plus lointaines.
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Une lettre ne devrait jamais être déchirée. Une lettre est une mise à nu et on ne brise pas ça, cet effort à se détourner de toute pudeur.
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INCIPIT
C’est une nuit claire. Pas le genre de nuit qu’aurait choisie Louise pour s’en aller. Elle aurait préféré une nuit d’orage. Partir avec fracas.
Une brise se faufile dans l’appartement à travers la fenêtre entrouverte, apportant avec elle le parfum des chrysanthèmes. Les doigts esquissent le contour d’un crâne, des cheveux clairsemés, une nuque cassée. Les lignes du visage se dévoilent au rythme du fusain qui gratte la toile. Puis vient le corps, le ventre proéminent, élastique comme du caoutchouc. Tandis que la ville dort, le personnage s’extirpe de la feuille. Penseur aux yeux d’un noir profond, perçants comme ceux d’un chat, il prend vie.
Attiré par la lampe fixée au-dessus du chevalet, un moustique vient tournoyer dans son halo. Même gorgé de sang, il est ridiculement petit comparé aux grands moustiques d’eau qui dansaient au-dessus des étendues planes de la rivière de V. Billie observe l’insecte un moment avant de l’écraser d’un coup sec. Sur sa peau le sang se mélange à la poudre du fusain.
Elle se lève, va ouvrir l’autre fenêtre du salon pour créer un courant d’air. En bas la rue est déserte. Délestée de ses touristes et de ses endeuillés, la porte du Repos s’est refermée il y a quelques heures déjà. Seul perdure le bruit vague de la circulation du boulevard Ménilmontant. C’est là, à la nuit tombée, que Billie aimerait aller flâner le long des allées du Père-Lachaise, sous les corolles des arbres centenaires, cernée par les sifflements des merles sautillant entre les tombes. De sa fenêtre, les mausolées prennent toutes sortes de visages, devenant tour à tour des cabanes ou des corps de géants, recroquevillés.
Elle songe à l’attractivité qu’exerce sur elle ce lieu, depuis le premier jour où elle l’a découvert en visitant l’appartement et en admirant sa vue plongeante. C’était en hiver, la pâleur du matin éclairait le salon, faisait ressortir les taches d’humidité sur le plafond, les peintures écaillées et le parquet en mauvais état. Il faudrait tout remettre à neuf. Mais c’était compter sans le charme des murs en soupente, l’espace généreux qu’elle créerait en abattant la cloison qui coupait la pièce principale en deux, et surtout le ciel à perte de vue, les longues branches qui le traversaient, courant au-dessus des tapis de mousse et des caveaux. Billie s’était attardée sur cette vue, sillonnant mentalement les divisions du cimetière. Et son regard s’était arrêté sur elle : silhouette de pierre courbée au-dessus de l’une des tombes contre le mur d’enceinte. C’est parce que les arbres étaient dénudés et qu’ils offraient une vue dégagée qu’elle l’avait aperçue. En visitant l’appartement un jour d’été, sans doute l’aurait-elle ratée. À cet instant elle avait su qu’elle vivrait là.
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« Allô ! Je m’excuse de vous déranger à cette heure-ci. Je cherche à joindre Billie Savy.
– Oui, c’est moi.
– Bonsoir Madame, je suis la directrice des Oliviers. C’est au sujet de votre mère. Il y a eu… Un accident… Je suis désolée. Louise… »
Les mots la percutent. Elle se redresse, le bâton de fusain se casse entre ses doigts.
Elle n’est pas sûre de bien comprendre ce que la femme lui raconte à l’autre bout du fil car la machinerie vieillissante de l’ascenseur se met en marche au même moment, et des pas, un et deux, font couiner le parquet quelque part sur le palier. De cela — ces pas — Billie est certaine. Le reste est encore volatil. Peut-être pourrait-elle décider de ne pas en tenir compte. Louise… Sa main qui tenait si fermement le fusain tout à l’heure se met à trembler, se recroqueville comme un animal blessé. Elle sent la sueur picoter ses aisselles, sa respiration se bloquer, comme avant les grands plongeons, lorsque la surface de l’eau semblait si lisse et si lointaine qu’elle se préparait mentalement à s’y briser les os.
« Allô ! Vous m’entendez, Madame Savy ? »
Derrière la voix de la directrice, il y a les bruits de portes, les chuchotements. Billie peut imaginer l’agitation inattendue là-bas, au cœur de cette nuit d’été.
« Quel accident malheureux. Nous ne comprenons pas comment votre mère a pu rejoindre la rivière. La zone est pourtant bien…
– La rivière ? »
Billie avait oublié la présence du cours d’eau. Elle ne l’a jamais vu, mais elle sait qu’il existe. Il se situe bien après le parc qui s’étend derrière le bâtiment principal des Oliviers. Les résidents, âgés pour la plupart, ne s’aventurent jamais jusque-là. À peine entendent-ils ses clapotis les jours de pluie. Et puis si l’idée venait à l’un d’eux de s’en approcher, la clôture qui le longe suffirait à l’en dissuader.
« Oui, la rivière. C’est là qu’on a retrouvé votre mère. Vous comprenez… Louise s’est noyée. »
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Vidéo de Caroline Caugant
Qui sont les représentants en librairie ? Ces hommes et ces femmes de l'ombre, qui sillonnent les routes de France dans des voitures chargées de livres pour faire le lien entre les maisons d'édition et les librairies ? Elisabeth Segard, journaliste à Livres Hebdo, est allée à leur rencontre pour brosser le portrait robot de l'une des professions les plus discrètes et les plus influentes de la chaîne du livre. Dans la deuxième partie de l'épisode, Lauren Malka nous emmène au coeur de la Goutte d'or, à Paris, pour y découvrir la Régulière, une librairie-café présentée par sa fondatrice Alice et par l'écrivaine Chloé Delaume, au micro de Lauren, comme “une véritable oasis de culture”.Enfin, la clique critique de Livres Hebdo se réunit pour vous parler non seulement de ses coups de coeur de février, mais aussi de ce que ces livres dessinent dans le paysage éditorial de ce début d'année. Entre essais, BD et romans, les genres sont variés : Histoire de Jérusalem, de Vincent Lemire et Christophe Gaultier, publié aux Arènes ; Littérature et révolution, de Joseph Andras et Kaoutar Harchi, publié aux éditions Divergences ; Insula, de Caroline Caugant, publié au Seuil ; Les yeux de Mona, de Thomas Schlesser, publié chez Albin Michel ; Rousse, de Denis Infante, publié chez Tistram ; Abrégé de littérature-molotov, de Macko Dràgàn, publié chez Terres de feu. Un podcast réalisé en partenariat avec les éditions DUNOD, l'éditeur de la transmission de tous les savoirs.Enregistrement : janvier 2024 Réalisation : Lauren Malka Musique originale : Ferdinand Bayard Voix des intertitres : Antoine KerninonProduction : Livres Hebdo
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