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EAN : 9782919066162
240 pages
Editions du Caïman (05/09/2014)
3.63/5   15 notes
Résumé :
On n'en meurt pas, c'est vrai, mais leur morsure fait mal et c'est ce que va apprendre à ses dépens le capitaine de police Gérard Escaude.

Une femme retrouvée poignardée dans sa maison, et voilà comment, de Toulouse à Paris en passant par Montauban ou les Pyrénées, ce condé à l ancienne, spirituel et amateur de spiritueux, va voir plusieurs bêtes à sang froid valser autour de son enquête.

Loin des parodies des séries policières, l'écr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
De nombreux auteurs de littérature policière ont débuté en écrivant de la poésie. Ce n'est pas un crime, demandez à Marc Villard ou Adam Saint-Moore par exemple. Cela leur a permis de peaufiner un style qui souvent imprègne leurs romans. Patrick Caujolle a donc emprunté cette voie, récoltant au passage quelques prix honorifiques. Mais la poésie est un art confidentiel et rares ceux qui actuellement se font un nom dans ce domaine pourtant exigeant. Et ce sens du rythme, de la description, du regard porté sur la nature ou les êtres humains s'en ressent, apportant une note plus souple dans la narration.



Alors qu'il se promet un week-end tranquille à pêcher la truite dans l'étang de Hers avec son copain Pierrot, le capitaine Gérard Escaude, attaché au commissariat de l'Ouest, quartier Saint-Cyprien à Toulouse, est arraché à ses idées vagabondes et halieutiques par le téléphone. Il n'avait plus que vingt minutes à tirer pour s'échapper du bureau, les plus longues, mais la substitut du procureur annihile ses volontés d'aller taquiner la truite pour lui proposer d'aller fouiner en eaux troubles.

Un homicide vient d'être signalé dans une rue calme, un homme qui aurait poignardé sa légitime épouse d'environ une trentaine de coups de couteau. La défunte n'a plus besoin de soins, sauf des analyses de la police scientifique et de l'autopsie réglementaire, tandis que son mari, Marcel Duval, retraité de la SNCF, découvert prostré, on le serait à moins, a été transféré dans un service médico-judiciaire. le lendemain, affolement général, Duval a disparu. Il s'est simplement enfui de l'hosto mais est rapidement retrouvé.

Interrogé par Escaude et un inspecteur stagiaire, Victor, qui découvre la boutique, Marcel Duval ne nie pas les faits. D'abord il a été retrouvé sur les lieux du drame, un couteau ensanglanté près de lui. Marcel se déshabille, c'est une image, et raconte sa petite vie maritale. Lui contrôleur, elle secrétaire médicale, n'ayant plus grand chose en commun que l'art, la passion de la littérature pour elle, de la peinture pour lui. Et puis les années passent et il s'est trouvé une maîtresse. C'est bon pour l'hygiène. Seulement un SMS malheureux lu par son épouse, le drame et puis voilà...



Pour Escaude, le genre d'enquête banale, rapidement bouclée, sauf que... D'après le légiste, si l'épouse de Marcel Duval n'aurait pu survivre à ses blessures, elle serait décédée de toute façon à cause des médicaments ingurgités, du Phénobarbital, en masse. Un médicament qui n'est plus délivré dans les pharmacies depuis des décennies. de plus, si les empreintes de Marcel Duval figurent en bonne place, une autre se révèle aux yeux exercés de la police scientifique, jetant un doute dans l'esprit des enquêteurs. Et lorsque Escaude et Victor se rendent chez la belle Marie-Jo Vigouroux, la jeune maîtresse présumée de Duval, elle en fait tout un pastis. D'accord, ils se connaissent, mais rien de plus que quelques papotages concernant la vie de famille, ou ce qu'il en restait, et la peinture.

Autre point qu'il convient d'éclaircir, c'est le rôle du fils Duval, Théo, qui est actuellement à Paris interné pour des problèmes de schizophrénie.

Tout comme les truites qui gobent les mouches artificielles utilisées par Escaude lors de ses parties de pêche, le capitaine devra avaler de nombreuses couleuvres durant son enquête, mais ce ne sont pas les premières qu'il déguste. Ses parcours, autant familial que professionnel, ont été chaotiques. Il aime son métier de flic mais n'apprécie pas sa hiérarchie. Ecoute, je vais pas me mettre un grelot autour du cou pour faire plaisir à des le Nimir (son patron) de bas-quartier qui sont cons comme la lune. Et encore, avec la lune, il y a des éclipses. Lui et quelques autres seront toujours des exécuteurs des basses oeuvres mais jamais des flics.



Tout comme la poésie sert d'auto psychanalyse, le roman lui aussi permet à des écrivains de pouvoir évacuer ce qui les perturbent dans leur travail. Ainsi Patrick Caujolle, qui a passé quinze ans à la Crim' du SRPJ de Toulouse, se sert de l'écriture d'un roman pour évacuer tout ce qui le mécontente, ce qu'il n'apprécie pas dans sa profession, ce qui le met en rogne et il s'en explique à plusieurs reprises via Escaude s'adressant à son stagiaire qui est encore tout feu, tout flamme.

La politique du chiffre, les carriéristes, mais également les avocats, bref une analyse du mal-être par procuration. Et c'est ce que l'on peut reprocher à ce roman, les digressions qui ralentissent le rythme de l'enquête et de la lecture.

Le roman policier tend à servir d'exutoire à une corporation mal dans sa peau, et l'écriture à indiquer les rancoeurs, l'incompréhension ressenties par les membres d'une corporation coincée entre politiques et public, le besoin d'empathie qui en découle, mais pas sûr que le lecteur adhère à ce déballage d'états d'âme.


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Une trame correctement construite, un dénouement très ntéressant.

Pour l'écriture la situation est tout autre.
L'auteur a édité et a été primé pour plusieurs ouvrages de poésie. Cela se sent dans le style. L'écriture est par moment très belle, l'écrivain se laisse emporter par sa plume mais cela dénote dans le contexte. Certaines fois, on ne comprend pas toujours l'intention du propos de l'auteur. Il est aussi parfois agaçant de rencontrer des mots d'argots sans aucune explication : il semble évident que le lecteur, quel qu'il soit, connaît le parler de ce milieu et de cette région.
Par ailleurs, il puise parfois son inspiration du côté de chez Dard, Cet ensemble est déstabilisant, on ne sait pas trop dans quel style on s'oriente, on s'installe dans un flux et brusquement, sans prévenir, on est entraîné dans un autre. Fatigant et, pour ma part, déplaisant.
Des dissonances existent également. Par exemple, une jeune fille présentée comme artiste, plutôt délicate, sensible se trouve affublée de dialogues que n'aurait pas reniés le dit Dard.

Cela se déroule dans Toulouse et il est plaisant d'identiffier des lieux que l'on connaît si l'on est de la région, mais cela n'apporte rien de particulier à l'intrigue. Toulouse ne sert pas de décor pour un atmosphère, juste de référence pour des noms de lieux.

Qu'en dire au final. Difficile de donner une opinion générale tant le style si particulier plaira à certains et fera fuir d'autres.
Vous aimez les passage un peu lyriques, n'apportant que peu à l'écriture mais offrant une belle page d'écriture ? Ce livre devrait vous plaire.
Vous aimez le polar carré, un récit fluide, sui coule, sans digression ? Je ne vous conseille pas ce roman.
Vous appréciez les intrigues avec une chute rebondissante, alors, tentez le coup.
14 pour la trame polar 12 pour l'écriture du polar 16 pour l'écriture "littéraire".
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Caujolle Patrick – "Beau temps pour les couleuvres" – Ed. du Caïman, 2014 (ISBN 978-2-919066-16-2)

Agréable découverte d'un auteur dont c'est ici le premier roman policier, mais ayant par ailleurs publié des recueils de poésie (qui lui valurent quelques prix), ce qui transparaît souvent et donne à son écriture une qualité certaine.

En effet, ce n'est pas tous les jours qu'un auteur de roman policier gratifie son lecteur de métaphores et de figures de style soignées, comme par exemple : "les onomatopées des primates zonzonnés" (p. 38), l'humour comme "politesse du désespoir" (p. 24), la belle évocation de Nougaro "le Claude repose aujourd'hui après avoir restitué à Dame Nature les galets que celle-ci avait si élégamment déposé dans sa voix" (p. 80), les "mâles vernissés Cro-Magnon" (p. 131) etc.

De belles évocations des lendemains soixante-huitards (le "farem tout petar" p. 80) ou du Mirail actuel (p. 152-154).

Mieux encore : une intrigue originale, entre deux hommes jouant au chat et à la souris, l'un cherchant à faire avaler des couleuvres à l'autre... Astucieux, et la fin est – bien entendu – immorale comme il se doit.

Un bon moment de lecture.
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La dame toulousaine a pris une avalanche de coups de couteau et... elle est morte. Son mari, un drôle de mec tout à fait détendu, verbeux, se retrouve en garde à vue. C'est le sieur Gégé, assisté de Victor son stagiaire, qui doit se taper cette affaire qui semble bouclée d'avance. Mais dans la famille Duval il y a aussi le fils.

Toulouse, l'auteur il connaît bien, il y a baladé son Sig Sauer. Il était flic et comme dit la chanson « Quand un condé rencontre un autre condé qu'est-ce qu'ils s'racontent ? Des histoires de condés. » Et c'est un peu la finalité de ce récit qui, s'il met en scène une enquête avec un rebondissement de dernière minute, fait la part belle au métier en nous offrant en live les turpitudes et les épanchements d'un sacré lascar nommé Gérard Escaude, capitaine de police affecté au commissariat de St Cyprien – pas celui en bord de mer. le Gégé c'est un phénomène. Il ne crache pas sur le jaja, maudit son nouveau chef qu'il pendrait bien par les roubignoles pour lui faire passer son cynisme et son arrivisme. Ça commence mal pour lui car au lieu de rejoindre Maurice en Ariège pour poser la mouche sur le nez des truites et se taper un bon gueuleton, c'est un meurtre qu'il va devoir gérer. Et alors qu'il pense que ce sera plié en deux temps trois mouvements, des indices vont lui livrer des informations et ce sont des heures sup qu'il va se taper. Faut dire que M. Duval a le chic pour semer le doute. Avec une assurance déconcertante, il s'exprime comme un homme cultivé, droit dans ses bottes et il n'est absolument pas bouleversé. Ainsi, il convainc Gégé qui va tomber de haut un peu plus tard. Voila comment parfois des innocents se retrouvent en taule alors que des criminels vont rejoindre leurs pénates tranquillou.
La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2016/03/la-vie-bleu.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Dans ce roman, il ne faut pas se fier à la simplicité apparente !
C'est ce que le capitaine de police Gérard Escaude va se rendre compte au fil de cette enquête.
Avec son stagiaire Victor, il se retrouve, au lieu de partir pêcher la truite, sur l'affaire d'un meurtre.
Toulouse. Une femme est découverte poignardée de nombreux coups de couteau avec son mari qui avoue le crime. Mais devant ce monsieur Duval si calme et si bavard, les doutes vont s'insinuer dans l'esprit de Gégé et de son stagiaire.
Et si l'affaire n'était pas aussi simple que ça ?

L'auteur nous entraîne dans une intrigue originale du chat et de la souris. Situation que l'on découvre au fil de l'enquête rondement bien menée par Gégé et son stagiaire Victor. Ces deux personnages sont attachants. D'un côté Gégé, le vieux flic qui regrette l'évolution et transmet tous les bons vieux tuyaux à la jeunesse. Et de l'autre Victor, un stagiaire plein d'espoir en son futur métier et avide des recommandations de son supérieur. du coup, une équipe de choc qui mélange à merveille le savoir faire et le savoir être de leur génération. Ce qui donne par moment un langage "vieux poulet" bien croustillant ! On s'y croirait ! Un beau travail d'écriture de la part de l'auteur.
Je n'en n'oublie pas l'enquête qui astucieusement entraîne les protagonistes et le lecteur, de rebondissements en rebondissements. Tout s'enchaîne jusqu'au dénouement qui surprend.
Je vous avais prévenu que l'intrigue était originale !

Lien : https://imagesderomans.blogs..
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