Faire rire sur la guerre, c'est un sacré pari. Et quand on commence un album par une case montrant un champ de bataille sur une moitié de page avec "sans commentaire..." en guise de ... commentaire, on peut se dire que cela ne va pas être de la tarte.
Cauvin continue quelques case plus bas et enfonce le clou. Quand Chesterfield reprend connaissance, ses premiers mots sont "on a gagné?"...
Les deux camps sont décimés. A part l'état-major, il ne reste rien que des blessés. le temps de refaire une provision de volontaires, il faut planquer les blessés à Rumberley, un village voisin. Sauf que cet endroit est acquis à la cause sudiste...
Une mission pour Chesterfield et Blutch... assisté du médecin, avec un Stark qui ne réagit qu'au mot "Chargez" hurlé dans le creux de l'oreille...
Absurdité de la guerre, chair à canon, ordres suivis jusqu'à la mort, lâcheté des supérieurs, civils pris en otage, médecine de guerre... Cauvin n'y va pas de main morte. Heureusement, le trait de
Lambil empêche de sombrer dans la sinistrose et les nombreuses saillies de Blutch à l'encontre des supérieurs et de Chesterfield montrent que l'on peut encore avoir foi en l'homme.
Un album courageux.