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EAN : 9782253141501
316 pages
Le Livre de Poche (01/05/1997)
3.31/5   84 notes
Résumé :
Depuis longtemps ils étaient les maîtres de cette île paradisiaque. Leurs terres s'étendaient sur des milliers d'hectares au pied de la montagne. La Seconde Guerre mondiale avait passé au loin sans troubler la paix de l'île rouge. Pourtant, l'empire colonial français était miné de l'intérieur. En 1947, Madagascar s'embrase. Cette histoire tragique et oubliée, Patrick Cauvin la fait revivre ici autour d'une famille de colons, les Arians. Leur histoire, leurs conflits... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Madagascar, 1947.
L'insurrection malgache de 1947 constitue un des épisodes sanglants du colonialisme français. Les indépendantistes se soulèvent, l'armée française écrase la rébellion.
Bilan : du côté des colons français et des Malgaches non-indépendantistes, 150 morts.
Du côté des Malgaches, 90.000 morts.
Ces deux chiffres résument à eux seuls à quel point la France ne reculait devant rien pour conserver son statut de puissance coloniale.
Avec une certaine complaisance, ce roman décrit l'insurrection vue par les yeux d'une famille de colons.
Les deux seuls Malgaches dont le sort est un peu plus développé appartiennent à cette élite occidentalisée qui servait si bien la cause de la métropole.
Alors certes, l'auteur raconte les massacres de masse, les villages rasés, les exécutions sommaires.
Mais cela ne constitue, en quelque sorte, qu'un décor pour y planter ses personnages, tous plus caricaturaux les uns que les autres, ainsi que leurs douteuses histoires d'amour.
Une scène de torture n'occupe pas plus de lignes qu'un talon d'escarpin cassé.
Ajoutez à ça des propos racistes ou sexistes qui fleurent bon le siècle dernier : une femme malgache est décrite comme "une statue gracile et parfaite que les hommes devaient avoir envie de rendre folle. Il y avait des femmes ainsi, qui appelaient la domination."
Et pour couronner le tout, je mentionnerai le style particulièrement pénible, qui en fait trop en se voulant poétique. Lorsqu'une femme pleure, on a droit à "ce double ruisseau qui chante sur ses joues" ; quand deux enfants tuent une araignée à coups d'épingle, "une goutte d'or jaune avait jailli sous le ventre d'ébène", vous voyez le genre.
Pourtant j'avais lu sans déplaisir E = MC2 mon amour (mais sans souvenir inoubliable non plus), j'avais aimé l'écriture crado dans Les innommables
J'ai donc été particulièrement déçue par celui-ci.

Challenge Solidaire 2023
LC thématique novembre 2023 : "Videz vos PAL"
Challenge Globe-trotter (Madagascar)
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Un livre que j'ai mis très longtemps à ouvrir et qui ne me tentait guère. Je peux donc difficilement me dire déçue. Les étiquettes de saga ou de saga familiale ne correspondent pas vraiment à ce livre : à quelques exceptions près (quelques flash-back sur le passé des personnages et un épilogue qui raconte ce que deviennent les personnages) toute l'action se déroule en 1947, année de l'insurrection malgache, prémisse de la décolonisation. C'est d'autant plus intéressant qu'il s'agit d'un épisode majeur, et complètement passé sous silence en France à l'époque. C'est pour moi le principal intérêt de ce roman. Il est vrai que la façon dont le thème est traité, centré sur les personnages de trois familles proches, se serait prêtée à une saga familiale, et il y en a un peu le ton, l'atmosphère. Malheureusement, au détriment de l'aspect malgache proprement dit : jamais l'auteur ne donne le point de vue d'aucun malgache, en dehors du député Anjaka, de sa fille et de son gendre (qui ne mènent pas précisément la vie du petit peuple), et le lecteur ne sait pas ce que pensent les ouvriers, les domestiques, … Nous ne les voyons quasiment que par les yeux des colons, les Arians, les Bécalier et Berthier. Un autre élément m'a déplu : les histoires d'amour, qui occupent une place non négligeable, sont flamboyantes, sensuelles ou violentes et cependant manquent de souffle, d'ampleur romanesque (peut-être justement parce que tout est condensé sur quelques semaines ?). le cheminement psychologique des personnages qui voient leur monde privilégié et protégé voler en éclats est très intéressant est très bien traité. La plume est belle, mais aucun personnage ne m'a vraiment embarquée et j'oublierai sans doute très vite ce roman.
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Ce roman fait partie des rares lectures que je prends plaisir à faire durer tellement l'atmosphère qui s'en dégage sait me transporter loin, très loin. Et oui, je suis triste d'en avoir tourné la dernière page et de devoir quitter la Villa Vanille et la luxuriante Madagascar.
Nous sommes en 1947 et même si l'île n'obtiendra son indépendance que 13 ans plus tard, déjà l'insurrection gronde parmi la population autochtone. Certains colons tentent de préserver leurs privilèges et le mouvement indépendantiste en révolte sera anéanti de la façon la plus violente, quand d'autres, peu nombreux, comprennent que le monde change et qu'ils vont devoir abandonner le pouvoir.
Parallèlement au côté historique, l'auteur met en scène une flamboyante saga familiale comme je les aime. En alternance avec l'histoire elle -même, un chapitre est consacré à chacun des personnages ( et quels personnages !) On y découvre son passé, ses fêlures, ses sentiments cachés. Pour moi, la sauce mêlant réalité et imaginaire a pris mais il faut noter que le peuple Malgache n'a pas apprécié que son histoire soit romancée à la sortie du livre en 1995.
L'écriture de Patrick Cauvin est, comme à son habitude un pur régal, mais dans ce contexte, elle sert admirablement de faire-valoir à la beauté de l'île en mettant en valeur les odeurs et les couleurs. Comme les sentiments et la nature, tout y est passion, violence, tumultes.
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C'est sur fond de l'insurrection malgache de 1947 que les destinées des habitants de Manalondo vont s'entremêler. Les maîtres de la Villa Vanille et leurs serviteurs sont pris dans la tourmente d'un moment clé de l'histoire de Madagascar, prélude à sa future indépendance.

Ce roman m'a laissé un goût de trop peu sur tous les pans, m'empêchant de finalement vraiment l'apprécier. J'ai d'ailleurs reposé le bouquin à plusieurs reprises pour m'immerger dans un autre, signe chez moi que rien ne me passionne.

Il y a cette tranche d'histoire, tout d'abord, qui aurait pu être palpitante mais qui n'a pas vraiment déclenché d'émotions chez moi. Comme j'ai lu plusieurs autres romans ces derniers mois qui traitaient de ces moments où certaines nations s'apprêtent à reprendre leur indépendance, j'ai trouvé qu'ici l'ensemble était trop lisse. Pire, s'il n'y avait eu quelques éléments géographiques, le récit aurait pu être interchangeable avec d'autres parce que finalement l'ancrage malgache n'était pas si fort que cela.

Ensuite, ce sont les différentes histoires d'amour qui s'entrecroisent qui portent également le roman. Et pourtant, aucune ne m'a fait frémir. La 4e de couverture parle d'un Autant en emporte le vent des colonies françaises... Euh... comment dire? Ca manquait quand même particulièrement de souffle romanesque pour même commencer à vouloir comparer. Aucun des personnages n'était vraiment attachant et ça ne vendait pas du rêve me semble-t-il.

Bref, un roman où je me suis finalement assez ennuyée et qui ne m'a jamais tenue en haleine. C'est dommage, on parle rarement de Madagascar quand on parle des colonies françaises dans la littérature et je pense que le sujet aurait pu être traité autrement.
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Je viens de le terminer et il me vient un seul mot pour résumer ce superbe roman : exacerbé. En effet, tout, dans cette histoire est exacerbé.
Tout d'abord le lieu : l'île de Madagascar y est décrite comme un endroit où tout explose. Les terres et les plantes regorgent de vie et de couleurs et le ciel se déchaîne en tempêtes dévastatrices.
L'époque suit aussi une course folle puisque le récit se situe au milieu des prémices de la décolonisation opposant des autochtones avides de liberté et des colons inflexibles préservant leurs acquis par des répressions sanglantes.
Enfin les sentiments qui profitent de ces "explosions" pour laisser éclater les passions, les frustrations, les haines mais aussi qui révèlent parfois le bon coté des humains.
j'ai donc passé un moment très agréable car ces "excès" malgré tout sont frappés d'un tel réalisme qu'on en vient à se demander si ces personnages n'ont pas vraiment existé.
Je rajouterais que certaines descriptions de paysages sont presque lyriques.
J'ai repris virtuellement le bateau vers la métropole avec regret.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ils étaient deux mille dans la nuit à écouter sa voix et elle sentait monter à ses narines l'odeur âcre des lambas, la sueur incrustée dans les tissages gris ; c'était l'odeur de l'île, celle du travail forcé, des labours en plein midi, sous le torrent des pluies, ou dans les bourrasques des cyclones, l'odeur de ces hommes vêtus de larmes et de sueur. Paysans silencieux remuant à leurs pieds la pauvre braise de quelques brindilles enfumées, ils s'enveloppaient dans le manteau de leurs souffrances, pauvre harde qu'ils avaient tissée tout au long de leurs jours, comme leurs pères l’avaient fait avant eux, et qu'ils s'apprêtaient à tendre à leurs enfants. Soudain, ils avaient entendu la voix de Tulé et des autres. Alors l'espoir avait brillé et ils avaient déterré les vieilles sagaies enfouies dans la boue des rizières depuis que les guerres tribales avaient pris fin.
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Dans le rougeoiement du crépuscule, l'île rassemblait ses forces et poussait ce murmure de frémissante agonie : c'était l'heure où chaque plante, chaque roche venait, par -delà l'immensité de l'étendue, chanter sa note la plus haute... une symphonie. C'était celle des plaines et des cascades, des pics de granit du pays ancien, celle des steppes qui courent au pied de l'Andringitra, celle des grands déserts cernés de murailles, celle des lacs de cristal, celle des aloès aux fleurs folles qui dévalent jusqu'au mers chaudes, jusqu'aux plages et aux coraux, jusqu'aux sables blancs infinis... C'était le chant ultime des volcans, des torrents et des fleuves, c'était le cri de Madagascar martyrisé.
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Grégoire s'assit et la chaise en rotin craqua sous son poids. L'odeur du cigare passa sous les narines d'Anjaka.
- Vous aimez ce pays, Andafy...
C'était plus une remarque qu'une question.
- C'est le mien.
- C'est le mien aussi.
Andafy relâcha son avant-bras droit soudain rigide.
- Il faudrait arriver à ce que ce soit le nôtre...
Grégoire Adrians exhala une longue bouffée de fumée.
Là était le rêve. Le Malgache était un utopiste, sympathique mais idéaliste, une sorte de savant aux idées trop grandes ; il se mettrait bientôt à parler de fraternité, d'humanité, mais il lui suffisait parfois d'un coucher de soleil aux drapés théâtraux pour trouver son bonheur.
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Il jeta un coup d’œil dans le rétroviseur. Il se demanda si c'était dû à l'éclairage rasant du soleil couchant ou si la poussière soulevée par les convois avait souligné ses traits de poudre révélatrice, mais il se trouva vieilli... C'était la première fois. Peut-être existait-il dans la vie de tout homme un moment précis où la jeunesse fuyait. Elle rôdait encore au tournant d'une innocence, d'un regard, d'un sourire, et tout à coup elle disparaissait et c'était fini. Elle ne rafraichirait plus la chaleur du jour arrivé à mi-course. Cela venait de se passer pour lui, à l'improviste, c'est entre Tananarive et Manalondo que le vol avait eu lieu, les dieux lui avaient confisqué sa jeunesse, et il porterait désormais sur le visage la marque en creux de cette absence.
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Ce qu'il y a de terrible avec la colonisation, c'est que les envahisseurs inventaient et imposaient une sérénité d'une telle force qu'elle semblait naturelle. Qui aurait pu dire, ce soir, que ces voix de femmes traversant l'espace tiède où se mêlaient les parfums de savane et des hautes plaines ne composaient pas dans les ténèbres une musique voulue par les dieux ? Le monde qu'avait construit Grégoire Arians et les siens avait longtemps respiré l'éternité, mais lorsque le vent de l'Histoire soufflait, les éternités que créaient les hommes se succédaient rapidement.
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Videos de Patrick Cauvin (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrick Cauvin
"J'ai le goût du merveilleux, ce sont des restes d'enfance." C'est avec ces quelques mots de Romain Gary, extrait de "La Nuit sera calme", que nous démarrons ce nouvel épisode de notre podcast. Car il y sera justement question d'éblouissement des premières fois, de cet âge où chaque découverte est un trésor à apprivoiser. D'enfance, en somme.
Pour nous accompagner : nous recevons Valentine Goby, autrice de nombreux romans pour adultes, mais aussi pour la jeunesse. Son dernier livre, "L'Île haute", nous emmène à la rencontre de Vadim, jeune garçon de 12 ans, qui vit à Paris. Nous sommes en 1943 et il est envoyé dans les Alpes. Officiellement pour soigner son asthme, mais surtout pour fuir les Allemands... car il est Juif. Arrivé après un long trajet en train et dans la neige, Vadim découvre la splendeur de la montagne, immensité enivrante qui le rend minuscule.
Au cours de cet entretien, Valentine Goby nous dira comment est née cette envie d'écrire un roman d'apprentissage, et en quoi l'enfance la fascine et l'inspire.
Juste après, nous retrouverons les libraires de Dialogues, Romain, Rozenn et Laure. Ils ont sélectionné pour nous plusieurs romans sur l'enfance et l'émerveillement. 
Bibliographie : 
- L'Île haute, de Valentine Goby (éd. Actes Sud) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20859799-l-ile-haute-valentine-goby-actes-sud
- Murène, de Valentine Goby (éd. Actes Sud) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18855093-murene-roman-valentine-goby-actes-sud
- L'Anguille, de Valentine Goby (éd. Thierry Magnier) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16758956-l-anguille-valentine-goby-thierry-magnier
- Chèr.e moi (éd. Seuil) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21362899-cher-e-moi-lettres-a-l-ado-qu-lettres-a-l-ado--collectif-seuil
- Germinal, d'Émile Zola (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/843968-germinal-emile-zola-folio
- Les Misérables, de Victor Hugo (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/11354695-les-miserables-victor-hugo-folio
- E = mc2 mon amour, de Patrick Cauvin (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/185907-e-mc2-mon-amour-roman-patrick-cauvin-le-livre-de-poche
- Élisée, avant les ruisseaux et les montagnes, de Thomas Giraud (éd. Contre-allée) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16687921-elisee-avant-les-ruisseaux-et-les-montagnes-thomas-giraud-contre-allee
- Ciel bleu, de Galsan Tschinag (éd. Métailié) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18909888-ciel-bleu-une-enfance-dans-le-haut-altai-galsan-tschinag-anne-marie-metailie
- L'Invention de Louvette, de Gabriela Trujillo (éd. Verticales) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18955179-l-invention-de-louvette-roman-gabriela-trujillo-verticales
- le Petit Prince, d'Antoine de Saint-Exupéry (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/392754-le-petit-prince-avec-des-aquarelles-de-l-auteur-antoine-de-saint-exupery-folio
- Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/8194310-les-aventures-d-alice-au-pays-des-merveilles---lewis-carroll-folio
- L'Étranger, d'Albert Camus (ed. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/440374-l-etranger-albert-camus-folio
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