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Critique de EugeneMichel


La traduction qui a beaucoup fait pour la célébrité en France de Cavafis est celle de Marguerite Yourcenar en 1958, mais Dominique Grandmont en a donné en 1999 une nouvelle version plus fidèle, en particulier quant à la forme des textes. Mentionnons, parmi une kyrielle de textes plus touchants les uns que les autres, Au même endroit, J'ai tant contemplé… ou Je me prends à rêver…, et surtout celui qui nous semble le plus parfait : Loin Je voudrais raconter ce souvenir…/ Mais le voici effacé désormais..
La sincérité fait la beauté d'une oeuvre d'art. Cavafis écrit ce poème en 1914, quand il a 51 ans. A l'époque, c'est un âge où l'on se sent très loin des années de jeunesse. La beauté du corps et son déclin marquent l'auteur. L'émotion de la sensation est avivée par la précision du texte. Homme ou femme, chacun se voit concerné par cette nostalgie bouleversante. Qui n'a pas vécu ces moments intenses et fugaces où soudain la rencontre amoureuse entre en conjonction avec le lieu et la saison, créant une fulguration de beauté dont le souvenir reste douloureusement intact durant toute une vie ?
Si Cavafis raconte la liberté juvénile qui naît aux alentours de vingt / vingt-cinq ans, il ne réclame pas le retour impossible de ce bonheur que lui-même prolongea périlleusement après la trentaine. Simplement, il consacre son art à l'évoquer et il nous atteint, d'une façon toute nouvelle, au plus profond de notre intimité.
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