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Citations sur Oeuvres poétiques (7)

189. ADDITION


Suis-je heureux ou malheureux, je n'y réfléchis pas.
La seule idée qui me remplissent de joie,
C'est que dans la grande addition — leur addition que je hais,
Leur addition à tant de chiffres — je ne compte pas, moi,
Comme unité. Dans la somme totale,
Je ne suis pas entré. Cette joie me suffit.
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6. CIERGES


Les jours à venir se tiennent devant nous,
Rangée de petits cierges allumés,
Dorés, chauds et vivaces.

Les jours passés restent derrière,
Triste ligne de cierges éteints.
Les plus proches fument encore,
Froids, fondus et courbés.

Je ne veux pas les voir, leur aspect m'attriste
Comme m'attriste le souvenir de leur forme première.
Je regarde devant moi les cierges allumés.

Je ne veux pas regarder en arrière, je ne veux pas frémir de
 voir
La hâte de la ligne noire à s’allonger.
La hâte des cierges éteints à se multiplier.
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POÈMES

93.   POUR QU'ELLES REVIENNENT


Une bougie suffit.     Sa faible lueur
Convient mieux,     sera plus chaleureuse
Quand viendront, quand viendront    les ombres de l'amour.

Une bougie suffit.     Que la chambre ce soir
N'ait pas trop de lumière.     Livré au rêve
Et aux évocations,     dans la faible lumière
Ainsi livré au rêve,     je ranimerai les visions
Pour que reviennent, pour que reviennent    les ombres de
 l'amour.
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31. ITHAQUE (Traduction C. ZERVOS et Patricia PORTIER)


Quand tu partiras pour Ithaque,
Souhaite que la route soit longue,
Riche d'aventures et d'enseignements.
Ne crains pas les Lestrygons,
Les Cyclopes ou la colère de Poséidon.
Tu ne verras rien de tel sur ta route
Si ta raison reste haute, si ton âme et ton corps
Ne sont touchés que par des émotions choisies.
Tu ne rencontreras pas les Lestrygons,
Les cyclopes ou Poséidon déchaîné
Si tu ne les portes pas en toi,
Si ton âme ne les dresse pas devant toi.

Souhaite que la route soit longue,
Que nombreux soient les matins d'été
Où tu entreras — avec quel délice,
Avec quelle joie ! — dans des ports inconnus.
Attarde-toi dans les comptoirs phéniciens
Et fais de beaux achats :
Nacres et coraux, ambres et ébènes,
Parfums voluptueux de toutes sortes,
Toujours plus de parfums voluptueux.
Rends-toi dans de nombreuses villes d'Égypte,
Apprends encore et encore de leurs érudits.

Garde toujours Ithaque dans ton esprit,
C'est vers elle que tu vas.
Mais ne hâte pas ton voyage :
Mieux vaut qu'il dure beaucoup d'années,
Que tu sois vieux déjà en abordant ton île,
Riche de ce que tu auras gagné sur ta route,
Et sans espoir qu'Ithaque te donne des richesses.

Ithaque t'as donné ce beau voyage.
Sans elle, tu n'aurais pas pris la route.
Elle n'a plus rien à te donner.

Même si elle te paraît pauvre, Ithaque ne t'as pas trompé :
Maintenant que te voilà sage avec tant d'expérience,
Tu auras compris ce que les Ithaques veulent dire.
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57. QUAND ELLES S'ÉVEILLENT


Efforce-toi de les préserver, poète,
Si peu nombreuses qu'elles soient à se fixer,
Les visions de tes amours.
Introduis-les en filigrane dans tes vers.
Efforce-toi de les retenir, poète,
Quand elles s'éveillent à ta mémoire,
Que ce soit dans la nuit ou dans l'éclat du jour.
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234. L'AÈDE


Loin du monde, il s'enivre de magie poétique
La beauté de ses chants lui résume l'univers.
Pour son aède, l'Imagination a bâti
Une demeure idéale que le Sort ne menace pas.

« Sécheresse et vanité, direz-vous. Folie
Que de réduire la vie au son charmant des flûtes
Et rien de plus ! » Ou bien : « L'indifférence aride
Corrompt qui n'est pas tourmenté par les peines

De la lutte pour la vie. » Ce point de vue
Est injuste et faux. La nature de l'aède est divine ;
Aveugle et faible, votre logique ne saurait en juger.

Les murs de sa maison sont d'émeraude magique
Et des voix y murmurent : « Ami, sois dans la paix,
Médite et chante. Courage, ô messager mystique. »
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178. PLUIE


. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Deux arbres frêles
Dans un petit jardin.
L'eau donne une
illusion de campagne.
Elle se glisse dans les rameaux
Sans mystère ;
Elle mouille les racines
À la sève épuisée ;
Elle court dans le feuillage
Qui, retenu par ses liens,
Pend morne et triste
Au-dessous des fenêtres ;
Elle lave dans leurs pots
Les plantes chétives
Qu'une ménagère avisée
A rangées bien en ligne.
Pluie que les enfants
Regardent joyeusement
De leurs chambres bien chaudes,
Et tandis que l'eau coule,
Que la pluie tombe plus fort,
Ils frappent dans leurs mains et trépignent.
Pluie que les vieux écoutent
Avec une patience chagrine
Avec ennui et lassitude,
Car d'instinct ils détestent
La terre humide et les ombres.
Pluie, pluie qui tombe
Toujours plus fort.
Maintenant, je ne vois plus rien ;
Le carreau de la fenêtre
Est embué.
Des gouttes ici et là
Courent, ruissellent, s'allongent,
Montent et descendent ;
Elles voilent la vitre
D'un rideau opaque.
On distingue à peine
le flou de la rue,
Dans une poussière d'eau
La maison, les calèches.
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